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EAN : 9782266187305
337 pages
Pocket (07/05/2009)
  Existe en édition audio
3.84/5   3572 notes
Résumé :
Quelques jours avant son mariage, Julia reçoit un coup de fil du secrétaire particulier de son père : comme elle l'avait pressenti, Anthony Walsh, homme d'affaires brillant, mais père distant, ne pourra pas assister à la cérémonie. Mais, pour une fois, Julia doit reconnaître qu'il a une excuse irréprochable : il est mort.
Julia ne peut s'empêcher d'y voir le dernier clin d'oeil d'un homme qui a toujours eu le don de disparaître soudainement et de faire bascu... >Voir plus
Que lire après Toutes ces choses qu'on ne s'est pas ditesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (316) Voir plus Ajouter une critique
3,84

sur 3572 notes
Cette critique peut heurter la sensibilité de certains lecteurs.

Il y a des matins câlins, des matins chagrins, des matins ensoleillés, des matins grisâtres mais toujours avec cette envie pressante de faire un gros pipi les yeux remplis d'un sommeil mal réveillé, il est 6h00, t'as pas bien dormi, tu traines des pieds, tu jettes un oeil par la fenêtre pour connaitre l'ambiance du jour, la pluie s'abat sur ton moral, t'irais bien te glisser sur la couette chaleureuse d'une journée déjà toute mouillée, fermer les yeux pour t'enfoncer dans l'oubli serein des songes plus bandants…

Je ne sais pas pourquoi je ne rêve plus de cul, j'ai remarqué ça depuis un moment déjà, ça m'inquiète ces conneries, avec toutes les petites chattes qui se trainent les pixels sur babelio aux doux écrits anonymes, planquées timidement derrière leur écran, il y aurait de quoi fantasmer… dans les rêves on peut tout se permettre, glisser ses doigts partout humidifiés par tants de contrés mal fréquentés, imaginer cet orgie littéraire loin des physiques disgracieux, ou l'on peut s'inventer mille lubricités, mouillant dans la luxure de corps emmêlés de désirs charnels, sans retenu, loin de la timidité, complices éphémères ou se mélange l'inconscience imaginaire, avec la douceur violente de baisers sucrés avant que l'illusion ne s'estompe sous le bruit des gouttes suicidaires qui s'écrasent violemment sur le jour qui se lève…

Et puis la réalité, t'as le baro-mètre qui se dresse, enfin avec honnêteté le baro-centimètre me parait objectivement plus approprié, et pour faire pipi ça va être coton tiens, comment que je vais bien pouvoir me démerder pour ne pas en foutre partout ? Au pire tu te demandes pas, tu y vas à l'aveuglette, par petits jets, tu ne regardes pas le massacre, et ça va être plus long que prévu… Pourquoi ya pas un mec qui a inventé un putain de chiotte équipé d'une cuvette qui se trouverait dans l'axe de ta bite un matin de pipi, évitant ainsi d'arroser un peu près tout sauf la cuvette réservée à cet effet…

Faut reconnaitre que le matin c'est chiant, surtout le lundi, mais bon c'est comme ça qu'on fait marcher le capitalisme… il y a cette expression que je trouve amusante :

« le monde appartient à celui qui se lève tôt »

Vu comment que c'est le bordel ces derniers millénaires un peu partout, je vais me la jouer petite bite sans ambition et me contenter de mon trois pièces, après quand t'as des gosses, t'as plus le choix sur ta fainéantise, il est réglé le boulet comme dans la semaine, 6h20 à peine digitalisé que déjà, tu pleures ton week-end :

- Papa…Papa…Papa…
- Papa il est mort chérie dans un accident de fatigue aigue, rendors-toi bordel de-merde !
- Papa…Papa…papa
- Oh mon amour t'as fait un gros dodo ?
- Ouais
- On dit « oui », pas ouais
- Vuiiiiiiiiiiiiiiiiiii
- Allez en route cocotte
- En route cocotte
- Putain tu vas répéter tout ce que je dis
- Putain (rire de gosse)
- Non arrêtes de dire putain, putain (rire de papa)
- Putain, putain, putain (rire de gosse)

Putain ça vous craquer un enfant, comme une petite douceur, peu importe l'heure, c'est une bouffée de bonheur et d'emmerdements, t'as plus le temps d'aller pisser, de penser à toutes ces femmes nues qui me hantent la libido en berne, Il ne me restait plus que les rêves pour tremper mes désirs les plus souriants et du coup même dans mes songes les plus profonds, il n'y a pas une petite chatte pour ronronner de plaisir sous mes doigts affutés de caresses futiles…

Voilà une partie des choses que je ne vous avais pas dites…

A plus les copains
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Qui n'a pas eu de remords suite au décès d'un proches concernant les choses qu'il ou elle aurait aimé lui dire ? Et malheureusement, quand la mort frappe, on n'a jamais de deuxième chance pour rattraper le temps perdu. Pourtant, Julia, elle s'en voit octroyer une. Son père, Anthony Walsh, avec qui il a toujours des différends, vient de décéder quelques jours avant son mariage. Cependant, avant de mourir, ce dernier a conçu à l'attention de sa fille un cadeau qui est loin de sortir de l'ordinaire : un robot extrêmement perfectionné et doté d'intelligence et de raisonnement. Ce dernier est non seulement le portrait exact de son père mais est a également reçu la mémoire de celui-ci. Pendant les quelques heures qui vont lui être imparties, Julia va donc vivre le plus incroyable des voyages : ses retrouvailles avec son père et va ainsi avoir l'occasion de lui dire et de s'entendre dire « toutes les choses qu'ils ne se sont pas dites » du temps où ce dernier était encore en vie.
Roman à l'écriture fluide et envoûtant puisqu'il nous permet de rêver. Et si…Si j'avais su…
À découvrir !
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J'avais déjà eu l'occasion de lire un ouvrage de Marc Levy : Et si c'était vrai… Je ne m'en souviens plus très bien, mais il me semble que, sans être génial, ça se laissait lire. Ma copine aime beaucoup cet auteur et j'avais donc plusieurs bouquins du gaillard à disposition. Je voulais vraiment relire ce romancier, non seulement pour pouvoir discuter avec mon amoureuse d'un livre qu'elle avait aimé, mais surtout pour enfin me faire ma propre idée de ses écrits. En effet, ça m'irrite passablement de lire à droite à gauche que Marc Levy ne sait pas écrire, que ce qu'il fait n'est pas de la littérature, et blablabla ; cela provenant de la plume de gens qui n'ont jamais ouvert un de ces livres, uniquement parce que le bonhomme a du succès. Je n'ai nullement la prétention de juger la qualité de l'écriture d'un auteur et je ne veux pas alimenter cette polémique, je me contenterai de donner mes impressions sur le livre, rien de plus.
Dire que j'ai passé un bon moment avec ce livre serait un mensonge. Mais je mentirais tout autant si je disais que je me suis ennuyé ou que j'ai détesté Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites. Néanmoins, je n'ai pas grand-chose de vraiment positif à pointer du doigt. Si ce n'est peut-être que ça se lit facilement, qu'après un certain temps, il y a du rythme et que la romance est pas trop mal (mais Dieu sait que je ne suis pas expert en la matière). Par contre, du côté des points négatifs, la liste est sensiblement plus longue…
Comme je le disais, après un certain temps, le récit acquiert un certain rythme, agréable et qui pousse à la lecture. Malheureusement, pendant une bonne centaine de pages, ça ne bouge guère, on n'a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Pendant un tiers du roman donc. le manque d'action ne m'a jamais dérangé tant que les personnages sont intéressants. Pas de bol pour moi, ils ne le sont pas… Anthony et Julia m'ont – pardonnez l'expression – bourré le mou ! Et re-pas de bol ce sont les personnages principaux, ceux qu'on suit tout au long de l'histoire. Dès le départ, on comprend leur relation (et on sait comment ça va finir) et pendant tout le roman on a droit aux mêmes interactions, aux mêmes piques, aux mêmes reproches. On prend une scène, on change le lieu, mais on garde les mêmes dialogues ou presque. le pire étant que cette relation éclipse la romance qui, elle, est sympa !
Mais tout ça n'est pas si grave, tant qu'il y a de l'humour, ça passe toujours. Eh ben non… S'il y a bel et bien des touches d'humour dans certaines répliques, dans certaines piques (enfin, je crois), elles ne m'ont pas fait sourire une seule fois, pas une seule ! Pourtant, il m'en faut peu…
Enfin, pas besoin de s'appeler Sherlock pour savoir comment ça va se terminer. C'est très, très, très prévisible. La trame est cousue de fil blanc et les ressorts narratifs sont sans surprise aucune. le pire étant sans doute le « truc » du papa qu'on voit venir depuis la page 3 (bien que j'aie eu un léger doute vers la fin).
Et puis, tout est tellement cliché : le méchant papa, pas si méchant que ça et au final plein de bonnes intentions. le namoureux parfait, mais avec qui ça n'a pas marché pour des raisons indépendantes de leur volonté. le copain actuel un peu naze sur les bords. Et bien sûr le meilleur ami (ô surprise, il est gay et son copain est mort du sida parce qu'il l'avait trompé (Vous avez dit « cliché » ?)) qui trouve toujours les mots justes, et de bien belle manière, ça va de soi !
Pas besoin de vous faire un dessin, je ne relirai jamais ce livre. Cependant, comme je l'ai écrit, tout n'est pas à jeter. En dépit de ses défauts, ce roman se laisse lire et bien lire. En effet, ce n'est pas tous les jours que je termine un livre qui est loin de me passionner en une petite semaine…
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J'avoue que Marc Levy n'était pas dans mes priorités de découverte d'auteurs nouveaux.
Ma compagne m'a mis ce gros bouquin dans les mains en me disant: "Lis-le..."
Le thème du récit devait m'intéresser, de part certaine cybernétique appliquée. Idée que j'avais tournée dans ma tête et dont je m'étais un peu ouvert.
Après une lecture attentionnée, le livre de Marc Levy me laisse une impression mitigée.
Comment dirais-je?
Marc Levy se lit facilement, mais il n'est pas le seul. Son histoire m'a paru naviguer dans un consensus souple, lui permettant de réunir l'assentiment d'un maximum de lecteurs autour de personnages et de lieux tout de même arche - typés et convenus. Idéal pour une lecture-plaisir dans laquelle le lecteur peut s'évader sans s'engager et en sortir sans migraine ni cauchemar, ni rêve prégnant.
Pourquoi-pas...
Mais bon: Julia a autant d'épaisseur qu'un sandwich-club, et Stanley (son meilleur ami) reste dans le cliché gentil . Adam, apparaît encore plus ectoplasme en servant de faire-valoir à sacrifier. le marchand de pompes de luxes du rez-de chaussée reste dans cette norme déjà vue et revue.
Pour tout dire, c'est quand même branchouille et bcbg.
Heureusement, il y a le personnage du père et ceux des personnages.
allemands: C'est assez peu, mais suffisant pour relever au minimum l'intérêt du récit, à mes yeux de lecteur bienveillant mais un chouille exigeant. de même que certaine lettre d'une mère à sa fille m'a réellement touché, dans le livre.
Pour la partie "touristique du livre", seule la vision berlinoise et ses fantômes de la RDA, m'a semblé intéressante. New-York et Montréal... bof.
Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites, pour prendre une image ferroviaire, m'a fait l'impression d'un voyage dans un train presque vide, sur un parcours archi-connu n'offrant que peu de nouveauté: on à hâte d'arriver au bout et d'entamer autre-chose.
Au final, la note médiane que j'attribue au livre, reflète exactement mon sentiment mitigé...
Et Levy démontre qu'il avait les moyens d'offrir un livre plus exigeant et abouti. Pour un septième opus, c'est tout de même un peu léger.



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Ce livre traînait dans ma bibliothèque depuis 3 ans et je n'étais pas plus pressée que cela de l'en sortir. Mais à l'occasion d'une lecture commune, j'ai finalement lu ce livre. Un regret ? Avoir attendu aussi longtemps pour le lire ! Ce fut une agréable surprise.

Je dois dire que je n'en attendais pas beaucoup de ce livre, car je l'avais déjà commencé l'an dernier et abandonné au bout d'une centaine de pages. Encore une fois, il m'a fallu une petite centaine de pages à me mettre dans l'histoire, mais je dois dire qu'après cela, j'étais bien déterminée à connaître la suite ! Il faut donc persévérer, car c'est parfois long dans certains livres pour mettre les choses en place et c'est le cas dans celui-ci.

L'auteur nous plonge alors dans une histoire bien différente de celle à laquelle je m'attendais. Il nous fait voyager de Montréal à Berlin, en passant par New York. J'ai apprécié ses descriptions précises qui m'ont permis de bien m'imaginer l'envers du décor. J'apprécie autant son écriture, il a une belle plume et j'en ressors toujours de belles citations.

Côté personnages, j'ai adoré certains et eu de la difficulté avec d'autres. J'ai beaucoup apprécié le père de Julia. Son amour inconditionnel pour sa fille et son humour ont su me toucher. J'ai eu un peu de mal à m'attacher à Julia, je ne saurais dire pourquoi, son caractère me tapait un peu sur les nerfs... Par contre, son meilleur ami, Stanley, m'a charmée ! Il m'a fait rire et était super attachant. le fiancé de Julia, Adam, m'a horripilée ; il semblait superficiel et m'énervait franchement.

Ce livre renferme une histoire inattendue et touchante, qui malgré quelques longueurs a su me charmer (j'ai presque dû sortir les mouchoirs, c'est peu dire !) et me surprendre. Plus qu'une histoire d'amour, c'est une histoire où l'on voit que malgré tout ce qui peut se passer dans une vie, l'amour d'un père pour sa fille est plus fort que tout. Je le recommande donc, car il a su me faire passer un super moment.
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Citations et extraits (277) Voir plus Ajouter une citation
Julia,

J'ai survécu à la folie des hommes. Je suis le seul rescapé d'une bien triste aventure. Comme je te l'écrivais dans ma dernière lettre, nous étions enfin partis à la recherche de Massoud. J'ai oublié dans le bruit de l'explosion qui résonne encore en moi pourquoi je voulais tant le rencontrer. J'ai oublié la ferveur qui m'animait pour filmer sa vérité. Je n'ai vu que la haine qui me frôlait et celle qui avait emporté mes compagnons de voyage. Les villageois m'ont ramassé dans des décombres, à vingt mètres de l'endroit où j'aurais dû périr. Pourquoi le souffle s'est-il contenté de me projeter en l'air, quand il a déchiqueté les autres? Je ne le saurai jamais. Parce qu'ils me croyaient mort, ils m'ont déposé dans une carriole. Si un petit garçon n'avait pas résisté à l'envie de mettre ma montre à son poignet, au point de braver sa peur, si mon bras n'avait pas bougé et l'enfant ne s'était mis à hurler, ils m'auraient probablement enterré. Mais je te l'ai dit, j'ai survécu à la folie des hommes. On raconte que lorsque la mort vous embrasse, on revoit sa vie entière. Quand elle vous prend à pleine bouche, on ne voit rien de tel. Dans le délire qui accompagnait mes fièvres, je ne voyais que ton visage.
J'aurais voulu te rendre jalouse en te disant que l'infirmière qui me soignait était une ravissante jeune femme, c'était un homme et sa longue barbe n'avait rien de séduisant. J'ai passé ces quatre derniers mois sur un lit d'hôpital à Kaboul. J'ai la peau brulée, mais je ne t'écris pas pour me plaindre.
Cinq mois sans te poster de lettre, c'est beaucoup quand nous avions pris l'habitude de nous écrire deux fois chaque semaine. Cinq mois de silence, presque la moitié d'une année, c'est encore plus quand on ne s'est ni vu ni touché depuis si longtemps. C'est drôlement dur de s'aimer à distance , alors vient cette question qui me hante chaque jour.
Knapp s'est envolé pour Kaboul dés qu'il a appris la nouvelle. Tu aurais dû voir comme il pleurait en entrant dans la salle commune, et moi un peu aussi, je te l'avoue. Heureusement que le blessé à côté de moi dormait du sommeil du juste, sinon, pour qui serions-nous passés au milieu de ces soldats aux courages infaillibles? S'il ne t'a pas appelée aussitôt reparti, pour te dire que j'étais en vie, c'est parce que je lui ai demandé de ne pas le faire. Je sais qu'il t'avais annoncé ma mort, à moi de te dire que j'avais survécu. Peut-être que la vrai raison est autre, peut-être qu'en t'écrivant je veux te laisser libre de poursuivre le deuil de notre histoire, si tu l'as déjà entrepris. Julia, notre amour est né de nos différences, de cet appétit de découverte que nous retrouvions chaque matin en nous éveillant. Et puisque je te parle de matins, tu ne sauras jamais le nombre d'heures que j'ai passé à te regarder dormir, à te regarder sourire. Car tu souris quand tu dors, même si tu ne le sais pas. Tu ne compteras jamais le nombre de fois où tu t'es blottie contre moi, en disant dans ton sommeil des mots que je ne comprenais pas; cent fois, c'est le chiffre exact.
Julia, je sais que bâtir ensemble est une autre aventure.J'ai haï ton père et puis j'ai voulu le comprendre. Aurais-je agi comme lui dans les mêmes circonstances? Si tu m'avais donné une fille, si tu m'avais laissé seul avec elle, si elle s'était éprise d'un étranger qui vivait dans un monde fait de rien, ou de tout ce qui me terrifie, peut-être aurais-je agi comme lui. Je n'ai jamais eu envie de te raconter toutes ces années vécues derrière le mur, je n'aurais pas voulu gâcher une seconde de notre temps dans ces souvenirs de l'absurde, tu méritais mieux que de tristes récits sur le pire dont sont capable les hommes, mais ton père en connaissait certainement l'existence et ce n'était pas ce qu'il espérait pour toi.
J'ai haï ton père de t'avoir kidnappée en me laissant le visage en sang dans notre chambre, impuissant à te retenir. J'ai frappé de colère les murs où ta voix résonnait encore, mais j'ai voulu comprendre. Comment te dire que je t'aimais sans avoir au moins essayé?
Tu es retournée à ta vie, par le force des choses. Tu te souviens, tu parlais tous le temps des signes que la vie nous dessine, moi je n'y croyais pas, mais j'ai fini par me rendre à ta raison, même si ce soir alors que je t'écris ces lignes, ici c'est la raison du pire.
Je t'ai aimée telle que tu es, et jamais je ne te voudrai autrement, je t'ai aimée sans tout comprendre, convaincu que le temps m'en donnerait les moyens; peut-être qu'au milieu de tout cet amour, j'ai oublié parfois de te demander si tu m'aimais au point d'embrasser tout ce qui nous sépare. Peut-être aussi ne me laissais-tu jamais le temps de te poser cette question, pas plus que tu ne te laissais le temps de te la poser. Mais ce temps là est venu, malgré nous.
Je rentre demain à Berlin. Je posterai cette lettre dans la première boîte que je verrai. Elle te parviendra comme chaque fois dans quelques jours; et si je compte bien, nous devrions être le 16 ou le 17.
Tu trouveras dans cette enveloppe une chose que je gardais secrète, j'aurais voulu te glisser une photo de moi, mais je n'ai pas fière allure en ce moment et puis se serait un peu présomptueux de ma part. Alors, ce n'est qu'un billet d'avion. Tu vois, tu n'auras plus besoin de travailler de longs mois pour me rejoindre, si tu le souhaites encore. Moi aussi j'avais économisé pour venir te chercher. Je l'avais emporté ici à Kaboul, je devais te l'envoyer, mais comme tu le verras... Il est encore valide.
Je t'attendrai à l'aéroport de Berlin, le dernier jour de chaque mois.
Si nous nous retrouvons, je ferai le serment de ne pas enlever la fille que tu me donneras à l'homme qu'elle choisira un jour. Et quelle que soit sa différence, je comprendrais celui qui me la volera, je comprendrai ma fille, puisque j'aurai aimé sa mère.
Julia, jamais je ne t'en voudrai, je respecterai ton choix, quel qu'il soit. Si tu ne venais pas, si je devais repartir seul de cet aéroport, le dernier jour du mois, sache que je comprendrai, c'est pour te dire tout cela que je t'écris.
Alors, je n'oublierai jamais ce merveilleux visage que la vie m'a offert un soir de novembre, un soir, où l'espoir revenu, j'escaladais un mur pour tomber dans tes bras, moi qui venais de l'Est et toi de l'Ouest.
Tu es et tu resteras dans ma mémoire la plus belle chose qui me soit arrivée. Je réalise combien je t'aime en t'écrivant ces mots.
A bientôt peut-être. De toute façon, tu es là, tu seras toujours là. Quelque part, je sais que tu respires, et c'est déjà beaucoup.
Je t'aime,

Thomas.
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Tu vois, c'est marrant, on se donne toutes les bonnes raisons de s'interdire d'aimer, par peur de souffrir, d'être abandonné un jour. Et pourtant, qu'est ce qu'on aime la vie alors qu'on sait qu'elle vous quittera un jour.
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Ma fille,

Lorsque tu liras cette lettre, mes forces se seront épuisés ; j'espère que tu ne m'en voudras pas, j'ai préféré t'éviter des adieux inutiles. Enterrer son père une fois, c'est déjà bien assez. Quand tu auras lu ces derniers mots, sors de chez toi quelques heures. Ils viendront me chercher et j'aime mieux que tu ne sois pas là. Ne rouvre pas cette boîte, j'y dors, paisible, grâce à toi.
Ma Julia, merci de ces jours que tu m'as offerts. Cela faisait si longtemps que je les guettais, si longtemps que je rêvais de faire la connaissance de la femme merveilleuse que tu es devenue. C'est l'un des grands mystères de la vie de parent que j'aurai appris ces derniers jours. Il faut savoir apprivoiser le temps où l'on rencontrera l'adulte qu'est devenu son enfant, apprendre à lui céder sa place. Pardon aussi pour tous les manquements de ton enfance dont je suis responsable. J'ai fait de mon mieux. Je n'ai pas été suffisamment là, autant que tu le souhaitais ; j'aurais voulu être ton ami, ton complice,ton confident, je n'ai été que ton père, mais je le serai pour toujours. Où que j'aille désormais, j'emmène avec moi le souvenir d'un amour infini, celui que je te porte. Te souviens-tu de cette légende chinoise, cette histoire si jolie qui racontait les vertus d'un reflet de lune dans l'eau ? J'avais tort de ne pas y croire, là aussi, tout n'était qu'affaire de patience ; mon voeu aura fini par se réaliser ; puisque cette femme que j'espérais tant voir réapparaitre dans ma vie, c'était toi.
Je te revois encore petite fille, quand tu courais dans mes bras, c'est idiot à dire, mais c'est la plus jolie chose qui me soit arrivée dans ma vie. Rien ne m'aura rendu plus heureux que tes éclats de rire, que ces câlins d'enfant que tu me faisais quand je rentrais le soir. Je sais qu'un jour, quand tu seras libérée du chagrin, les souvenirs te reviendront. Je sais aussi que tu n'oublieras jamais les rêves que tu me racontais quand je venais m'asseoir au pied de ton lit. Même dans mes absences, je n'étais pas aussi loin de toi que tu le croyais, même maladroit, malhabile, je t'aime. Je n'ai qu'une seule chose à te demander, promets-moi d'être heureuse.

Ton papa.
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On dit que les pensées de deux personnes qui s'aiment finissent toujours par se rencontrer, alors je me demandais souvent en m'endormant le soir s'il t"arrivait de penser à moi quand je pensais à toi [...]
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Serais-tu capable sept ans durant de t'offrir à quelqu'un sans réserve, de tout donner, sans retenue, sans appréhension, ni doute, sachant que cette personne que tu aimes plus que tout au monde oubliera presque tout ce que vous aurez vécu ensemble ?
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