L'auteur
Alex George a l'air d'un étudiant espiègle prêt à faire une énième blague mais n'en croyez rien, ce jeune auteur a de la « bouteille », son livre le prouve sa construction fait preuve de maturité.
Alex George se permet de faire passer son lecteur du rire à la petite larme, les rebondissements permettent de maintenir un rythme plaisant et vous serez emportés dans son monde avec grand plaisir.
«
Une symphonie Américaine » est un roman construit autour du narrateur James Meisenheimer.
Cet illustre inconnu fait parti des descendants issus de l'immigration allemande du début du XXème siècle.
Les premiers Meisenheimer à poser le pied aux États Unis d'Amérique furent ses grands-parents paternels Frédéric et Henriette (surnommée Jette) originaires d'Hanovre.
Un couple hors norme par leur physique et leur volonté de faire passer leur amour au-delà des règles de la société prussienne du début du XX éme siècle, ils vont franchir le pas et devenir des étrangers.
Jette enceinte rejetée par une famille dont le grand-père Officier a été décoré par le Kaiser pour des faits d'armes en 1870 contre les troupes françaises va prendre les choses en main… Elle « emprunte » une somme d'argent dans le coffre-fort familial et en souvenir la dite médaille du grand-père, récupère son Frédéric et direction le premier bateau en partance pour les États-Unis vers…. La Nouvelle Orléans.
« C'est dur de quitter son pays, soupira tristement Frédéric. J'étais bien chez moi ».
En passant, j'ai appris une chose, par cette porte d'entrée il n'existait pas de zone de quarantaine comme à New-York (Ellis Island), donc c'est livrés à eux-mêmes qu'ils se lancent dans l'aventure d'une vie.
Au gré des circonstances et des rencontres la famille s'établira dans la ville de Beatrice, Missouri.
Le but ultime de Frédéric est de devenir un « bon Américain » dans ce pays qui lui donne une chance à lui et à Jette de se poser et de créer leur famille.
Mais justement peut être faut-il pour comprendre ce roman reprendre le titre originel « A good American » ?
C'est d'abord et avant tout un message d'espoir. L'espoir de millions de migrants qui ont fait le choix de tout recommencer, de devenir des étrangers, choc de la langue, choc des cultures, se trouver, se reconstruire, avancer…
Mais qu'est-ce que cela signifie être un bon Américain pour ces hommes et ces femmes qui arrivent en ce début de siècle dans ce pays plein d'espoir ?
S'intégrer, faire partie de la communauté, se comporter correctement, se sentir redevable, s'engager, devenir des parents responsables, ne pas mordre la main qui vous nourrit, sortir de son communautarisme, faire l'effort de créer, être capable du sacrifice ultime pour dire simplement merci ? Tant de questions, tant de manières d'y répondre….
Mais une chose est sure, dans ce roman, au commencement il y a la volonté de tendre la main à son prochain, de créer cette chaine humaine qui respecte des valeurs communes d'entraide pour que s'épanouisse enfin l'individu.
Sans avoir l'air d'y toucher ce diable d'
Alex George nous délivre peut être ce message de tolérance et d'espoir.
Pour cette famille la musique, le chant, sera le lien pour cimenter les membres de cette famille mais aussi pour nouer certaines rencontres.
La cuisine deviendra leur vecteur d'intégration.
Et cent années passeront rythmées par les grands événements de l'histoire en compagnie de nombreux personnages :
Joseph et Rosa les enfants de Jette et Fréderic. Joseph élèvera une fratrie de quatre garçons dont James le narrateur tout en reprenant le restaurant de son père, Rosa la tante hypocondriaque au secret bien gardé.
Lomax, l'ami noir originaire du Mississippi qui sera un fidèle parmi les fidèles.
La famille Kliever, ses membres auront un très fort impact sur l'histoire.
Le pasteur Gresham qui se croit victime du retour du messie, Cora, Magnus, Polk, Mr Jim, les époux Fitch, Darla, Morrie ….
Mais je vous laisse découvrir cette fresque qui regorge de personnages touchants.
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