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Georges Belmont (Traducteur)
EAN : 9782221103838
616 pages
Robert Laffont (01/03/2005)
3.84/5   150 notes
Résumé :
Invité à Brideshead, la magnifique demeure familiale de son ami Sebastian, le jeune Charles Ryder, étudiant à Oxford, découvre les mœurs et l'art de vivre de l'aristocratie anglaise. C'est au travers de cette grande fresque, se déroulant durant les années folles et enluminée de personnages plus excentriques les uns que les autres, que le grand Evelyn Waugh s'est juré de « suivre les cheminements de la volonté divine au sein d'un monde païen ».
Humour, cynis... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
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Voici clairement une lecture que je n'aurais surement jamais faite s'il n'y avait pas Babelio, et surtout Gwen et ses challenges…En effet, c'est dans le cadre du challenge BBC que j'ai repéré cette lecture et finalement, suite à une proposition de Gwen, je me suis lancée dans cette lecture commune…
Un livre au charme suranné qui parle d'une époque qui n'existe plus, l'entre-deux guerres en Angleterre.
Une écriture précise, quelquefois un peu ampoulée, et toujours so british….
Je reconnais que la lecture du premier quart a été laborieuse. J'ai vraiment du me concentrer pour ne pas me laisser envahir par l'ennui… et puis, tout à coup, la sauce a pris et mon intérêt est allé grandissant, voulant tout à coup savoir ce qu'il allait advenir des différents protagonistes…
Le milieu décrit par Evelyn Waugh m'a fait penser la série « Dowtown Abbey » que j'ai regardé il y a quelques années….
Le narrateur, Charles, pendant ses années à Oxford va se lier d'amitié avec Sebastian second fils d'une famille dont les titres de noblesse ne sont plus à prouver… En rentrant dans ce milieu aristocrate, précieux, à la fois guindé et nonchalant et qui possède ses propres codes, le jeune homme va être le témoin d'une façon de vivre en voie de disparition….Car en parallèle, au fur et à mesure de l'écoulement de cette histoire, les soubresauts de l'actualité de l'époque nous rappellent que bientôt viendront les temps des changements…L'avènement de Hitler au pouvoir, la guerre d'Espagne sont autant d'événements qui vont non seulement avoir une incidence à l'échelle européenne, mais aussi sur Charles et la famille de Sebastian….
L'histoire que nous raconte Charles a un arrière-gout de nostalgie et il semble vraiment bien loin, le temps de sa jeunesse….



Challenge Multi-Défis 2021
Challenge BBC
Challenge Pavés
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Retour à Brideshead' laisse un étrange goût d'amertume, d'inachevé. J'en ai oublié bien des détails, mais je n'oublie pas ce sentiment.

Un jeune homme d'origine moyenne, de nature plutôt timide, part faire ses études à Oxford. Plutôt discret, il s'intègre peu à la vie de l'école, y mène une vie discrète d'élève studieux – de « polar », comme on dit dans l'infect argot des écoles d'ingénieurs. le hasard fait qu'il devient ami avec le « lion » de l'école – le jeune homme le plus élégant, le plus recherché et le plus riche de l'école, Lord Sebastian Flyte. Il séjourne chez lui pendant les congés, découvre sa famille, notamment son élégante soeur Julia. Les mois défilent, les années d'école passent peu à peu, et il doit se rendre à l'évidence : lentement, volontairement, avec entêtement même, le charmant Sebastian est en train de sombrer dans l'alcoolisme…

Des années plus tard. le narrateur est un homme marié, Sébastian un homme ruiné errant quelque part. Par hasard, il recroise Julia. Pour elle, il divorcera… Mais ne l'épousera jamais. La guerre viendra achever de disloquer les restes de sa jeunesse.

Pourquoi le charmant Sebastian met-il tant d'efforts à ruiner consciemment et lucidement sa vie ? Y a-t-il vraiment de l'amour entre Charles et Julia, ou une simple complicité, un désir de rassembler la nostalgie qu'ils partagent pour une époque perdue ? On ne le saura jamais vraiment…

Je ne me rappelle plus de beaucoup de choses de ce livre, qu'il faudrait que je relise. Mais je me rappelle ce sentiment de mélancolie, cette incompréhension douloureuse et impuissante du narrateur devant son meilleur ami délibérément lancé dans une course à l'abime, ces amours et ces amitiés qui jamais de débouchent sur rien, le temps se chargeant de tout effacer.
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Lecture exigeante d'un roman exigeant d'un auteur exigeant.

Lecture qui requiert une attention soutenue et ne peut se satisfaire d'une concentration volatile. L'immersion ne fut pas simple, il fallut passer l'écueil des cent premières pages pour m'acclimater au style maniéré, limite précieux, style cependant nécessaire pour pénétrer en profondeur dans la sphère sélect de la gentry anglaise. le genre de crash-test qui fait dire que ça passe ou ça casse. Dans mon cas, c'est passé et le fait qu'il s'agisse d'une lecture commune a contribué à me faire tenir ferme la barre.

On ne peut s'étonner de voir figurer "Retour à Brideshead" parmi le top BBC des livres préférés des Anglais puisqu'il brosse une grande toile d'ambiance de ce qu'était encore la upper class britannique avant la Seconde Guerre Mondiale. L'entre-deux-guerres est véritablement cette période charnière pendant laquelle tout a basculé et après laquelle plus rien ne sera plus jamais comme avant. Intimiste, sobre et pourtant fastueux à sa manière, l'environnement des personnages prend sous la plume de l'auteur un relief unique, peut-être parce qu'il est question de peinture et d'esthétisme tout au long du récit, le personnage principal – et également narrateur – étant lui-même artiste peintre ?

"Retour à Brideshead" n'est pas un huis-clos comme pourrait le faire penser son titre qui évoque le nom d'une de ces grandes demeures aristocratiques anglaises nichées dans un vallon arboré d'un superbe parc où coule une rivière paysagée elle-même enjambée par des ponts rustiques faussement campagnards et terriblement romantiques. Plus largement, le roman est très ouvert sur l'Europe voire les Amériques, c'est à la fois une prise de pouls et une prise de température à l'heure où ça commence sérieusement à chauffer en Espagne et en Allemagne.

Il se dégage tout de même des personnages cet esprit de suprématie qui habite les Britanniques et qui fait un peu grincer les dents (des Français surtout) mais une fois qu'on s'est habitué au style métaphorique, parfois ampoulé (limite snob) mais en réalité terriblement humaniste, on peut se détendre et se laisser charmer par une atmosphère à la croisée des chemins de la série Downton Abbey, du film Gosford Park (tiens, tiens, d'ailleurs, série et film ont le même scénariste), ainsi que des romans "Les vestiges du jour" de Kazuo Ishiguro et "L'amant de Lady Chatterley" de D. H. Lawrence.

Un voyage littéraire plutôt ardu à la munificence surannée mais que je suis heureuse d'avoir entrepris.


Challenge PAVES 2021
Challenge MULTI-DEFIS 2021
Challenge BBC
Challenge XXème siècle 2021
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Un roman que j'avais prévu de lire depuis longtemps et il a fallu une Lecture Commune pour enfin m'y mettre ! Et j'ai été captivée, avec une petite faiblesse vers la fin, à l'inverse de mes comparses.

Pendant la seconde guerre mondiale, à la faveur d'un déplacement d'un camp militaire, Charles Ryder se retrouve cantonné à Brideshead, un château qu'il a bien connu avant la guerre. Il entreprend de se remémorer ses souvenirs depuis sa rencontre avec un des fils lors de sa scolarité à Oxford pendant l'entre-deux guerres.

Charles est un jeune homme sans histoire et sans fantaisie et il va découvrir la vie des aristocrates en côtoyant Sebastian Flyte, rejeton excentrique et totalement déjanté de la riche famille de Lord Brideshead ! Sans entrave et sans limite de comportement Sebastian va “aimanter” Charles. En révolte contre sa famille et le catholicisme de celle-ci, il sombre dans l'alcoolisme dans une aura de désespoir que Charles ne pourra que contempler. Charles va être le spectateur privilégié de cette famille en marge qui va influer sur sa vie plus qu'il n'aurait pu le croire.

L'Entre-Deux guerres est une période de grands changements mais encore plus pour l'aristocratie qui ne se rend pas compte de la fin de l'âge d'or de leur vie protégée. le narrateur dépeint un tableau ironique et cynique de la vie décadente de cette jeunesse puis des adultes, inadaptés face aux événements qui se profilent.

La religion catholique, minoritaire en Grande-Bretagne, a une part énorme dans ce récit, elle influe sur le destin de chacun des membres de la famille Flyte en les enfermant dans un carcan dont ils ne pourront s'extraire.

Un roman de pure littérature british, en droite ligne de celle du XIXème où la vie d'une certaine société est décortiquée sans concession, sur fond de désespoir et de fatalité.

Challenge ABC 2021
Challenge MULTI-DEFIS 2021
Challenge PAVES 2021
Challenge BBC 2021
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Roman remarquable, 1945, littérature anglaise.

Voici l'histoire d'une famille qui fait comme elle peut.

- La mère, aimée et haïe, sainte et méchante. A son grand désespoir, elle ne parvient pas à admettre l'homosexualité de son fils cadet, ni son alcoolisme (qu'elle a déjà éprouvé avec son mari)

- le père, expatrié une grande partie de sa vie avec son amante, fait un retour en force en fin de roman, pour venir mourir en famille, tyrannique et vengeur.

- Quatre enfants si différents face aux épreuves de la vie, de caractères, d'aspirations, et de forces.

- Une maison de famille, toile de fond et personnage à la fois, qui aimante et fait revenir ses habitants encore et encore...

Le narrateur est Charles, pas dans le strict noyau familial, mais toujours lié, d'abord à Sebastian, le fils cadet, puis à Julia.

Le point de départ : Charles et Sebastian, tout jeunes étudiants à l'université d'Oxford, se rencontrent et s'aiment.

Les thèmes sont traités avec finesse, nuances et humour : famille, homosexualité, alcoolisme, religion, art.

Le fond est riche et intelligent. La forme est magnifique : rythme parfait (euh, pour moi), très, très belle plume.

Excellent.

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Citations et extraits (50) Voir plus Ajouter une citation
Ce fut ainsi que, au soleil couchant, je pris officiellement possession d'elle, et devins son amant. Le temps n'était pas encore venu, des délices et de la volupté; ce temps viendrait avec les hirondelles et les tilleuls en fleur. Dans les circonstances présentes, sur la mer encore mauvaise, tandis que je quittais ses hanches étroites et que, semblait-il sur le moment, en assouvissant cet appétit sauvage, je me libérais d'un fardeau sous lequel j'avais ployé toute ma vie comme sous un harnais, sans jamais en percer la vraie nature, en de telles circonstances donc, tandis que les vagues se brisaient toujours en tonnant sur la proue, cet acte de possession prenait la valeur d'un symbole, d'un rite antique et solennel.
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- Lieu rêvé pour y enfouir la cruche d'or des contes de fées, dit Sebastian. J'aimerais enterrer un objet précieux dans chaque lieu où j'ai connu un instant de bonheur ; et puis, devenu vieux, laid et misérable, je reviendrais déterrer l'objet et réveiller le souvenir.
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- J'ai toujours détesté la chasse, me dit-elle, pour la goujaterie particulièrement grossière qu'elle réveille chez les gens les mieux élevés. Je ne sais à quoi cela tient, mais il suffit qu'ils s'habillent et montent à cheval pour devenir pareils à une bande de Prussiens. Et que d'exploits, à les entendre au retour. Quand je pense aux soirées que j'ai passées, à dîner, horrifiée par le spectacle d'hommes et de femmes que je connaissais bien, et que je voyais transformés en brutes à demi-conscientes, pleines de soi, en véritables monomaniaques.
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... il lui arrivait souvent d'être absurde, rarement de l'être jusqu'au non-sens absolu. Il atteignait à la dignité à force de distance et à force de ne pas avoir d'âge ; à demi enfant encore et déjà vétéran ; sans la moindre étincelle de vie actuelle en lui, semblait-il ; jouissant d'une espèce de rectitude imposante, d'imperméabilité, d'indifférence au monde, qui contraignaient au respect. Bien qu'il nous arrivât fréquemment de rire de lui, il échappait toujours au ridicule total ; parfois il touchait à l'énorme, au formidable.
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- Je les croyais énormément riches.
- Bien sûr, riches comme le sont les gens qui se bornent à laisser dormir leur capital. Les familles de cette espèce sont plus pauvres qu'en 1914 et les Flyte n'ont pas l'air de s'en rendre compte. Je pense que les avoués qui gèrent leurs intérêts trouvent plus commode de leur donner tout l'argent liquide qu'ils peuvent demander; pour les avoués, c'est un sûr moyen d'avoir la paix.
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Vidéo de Evelyn Waugh
Pour consulter les titres parus dans cette collection : https://www.lesbelleslettres.com/collections/20-memoires-de-guerre
La collection Mémoires de guerre a pour but de publier des textes inédits ou oubliés d'écrivains, de journalistes, de soldats sur les conflits qu'ils ont vécus. Celle-ci a débuté à l'automne 2012 avec la publication de deux auteurs majeurs : Curzio Malaparte avec La Volga naît en Europe récit de son expérience de correspondant de guerre sur le front russe durant le second conflit mondial et Winston Churchill, avec, son tout premier ouvrage, inédit en France, La Guerre de Malakand dans lequel le futur prix Nobel de littérature raconte, en 1897, sa guerre en Afghanistan. .
Si la collection a publié à parts égales ces dernières années les grands classiques du genre, parmi lesquels les écrits de John Steinbeck, Martha Gellhorn, Eugène Sledge, Evelyn Waugh, elle a aussi accueilli des auteurs contemporains. Des militaires français comme le commandant Brice Erbland, pilote d'hélicoptère en Afghanistan et en Libye, Guillaume Ancel et ses témoignages sans concessions sur la guerre en ex-Yougoslavie et au Rwanda, André Hébert, jeune militant communiste parti se battre aux côtés des Kurdes contre Daech, la journaliste Pauline Maucort et ses portraits de soldats victimes de stress post-traumatique ou encore les officiers de la Légion étrangère qui ont témoigné dans un ouvrage collectif. La collection vient également d'obtenir le prix Erwan Bergot 2020 pour le texte du dernier Compagnon de la Libération, Hubert Germain.
Mémoires de guerre est dirigée par François Malye, petit-fils d'un des fondateurs des éditions Les Belles Lettres et grand reporter au magazine le Point. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages historiques : Histoire secrète de la Ve République (en collaboration, La Découverte, 2006) ; Napoléon et la folie espagnole (Tallandier, 2007) ; François Mitterrand et la guerre d'Algérie (avec Benjamin Stora, Calmann-Levy, 2010) ; La France vue par les archives britanniques (avec Kathryn Hadley, Calmann-Lévy, 2012 . De Gaulle vu par les Anglais, Calmann-Lévy, 2020, reédition) Camp Beauregard, Les Belles Lettres, 2018.
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