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EAN : 9782365691239
352 pages
Editions Les Escales (08/01/2015)
3.17/5   15 notes
Résumé :
Sofia écrit des listes, partout et tout le temps. Des listes des diminutifs les plus gênants, des phrases qu'elle aurait souhaité ne jamais avoir dites ou des restaurants les plus mauvais. Une obsession qui lui permet d'affronter un quotidien morose : sa fille de deux ans et demi doit se faire opérer du cœur pour la troisième fois, Alzheimer emporte peu à peu sa grand-mère, et ce n'est certainement pas sa mère Anastasia, grande collectionneuse d'autocollants Panini ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Sofia sombre peu à peu...Elle n'a pas perdu les kilos pris durant sa grossesse. Elle est incapable de commencer à écrire un nouveau livre. Sa grand-mère, atteinte d'Alzheimer, se meurt lentement dans une maison de retraite. Sa petite fille doit subir incessamment une troisième opération du coeur... Heureusement, quand tout va mal, il lui reste toujours ses listes. Les listes qu'elle dresse depuis l'enfance, sur tous les sujets, en toute circonstance et que, ni une visite chez le psychologue, ni le courroux d'Ana, sa mère, n'ont réussi à lui faire abandonner. de toute façon, que vaut la désapprobation d'une femme qui affiche le portrait de Tolstoï partout dans son appartement et collectionne les autocollants de football Panini ?
Quand sa mère lui demande de vider l'appartement devenu inutile de sa grand-mère, Sofia trouve une boîte au fond d'un placard. Et dans cette boîte : des listes ! Des listes en russe. Interrogée, Ana nie en connaître l'existence. Pourtant, elle a bien connu l'auteur des listes. Gricha était son frère, il y a longtemps, là-bas, quand la Russie s'appelait encore l'Union soviétique, et elle, Anastasia.


Deux histoires, celle de Sofia à Munich et celle de Gricha à Moscou. Deux comptes à rebours, les quelques jours avant la lourde opération que doit subir la fille de Sofia et les années avant que Gricha ne soit plus qu'un souvenir pour sa mère et sa soeur. Deux douleurs, celle de Sofia qui, alors que sa vie se délite, se réfugie dans l'inertie, et celle de Gricha, fougueux, révolté qui étouffe dans un pays où l'individu est broyé par le système. Et des listes, point commun entre ses deux êtres qui ne se sont pas rencontrés.
Deux vies mais une même famille dans laquelle on est immergé dès les premières lignes. Et très vite, on en découvre les secrets, les non-dits. Sofia est née en Union soviétique mais elle était encore un nourrisson quand sa mère est venue s'installer en Allemagne, ''rescapée'' par son tout nouveau mari allemand. de la vie là-bas, elle ne sait presque rien. Son père y est mort, sa mère et sa grand-mère y vivaient dans la peur et le manque de tout. Elle ne soupçonne pas l'existence d'autres membres de cette famille en exil. Pourtant, la découverte des listes et les confidences de son beau-père vont lui ouvrir une porte sur ce passé.
Et c'est là que Gricha entre en scène, personnage à la fois touchant et flamboyant, voué au drame. Tout petit, il grimace lors de la cérémonie dédiée à la mort de Staline. Plus tard, il sèche les cours pour aller à l'enterrement de Boris Pasternak. Très vite, il entre en dissidence, s'entourant de camarades qui, comme lui, veulent changer le visage du communisme. Toujours en vadrouille pour une réunion, une distribution de livres interdits, il inquiète sa famille qui craint une arrestation. Cet homme curieux de tout, épris de liberté, enfermé dans une société liberticide, est l'archétype de l'âme slave cadenassée par le totalitarisme soviétique. Gricha, c'est l'optimisme, le souffle de la liberté, l'envie de découvrir le monde.
Toute en retenue et en pudeur, Lena GORELIK nous livre un roman riche en émotions. On s'attache à ces personnages pleins de failles : Sofia qui avoue ses pensées les plus secrètes et les moins avouables, Anastasia qui voudrait colorer de rose le monde autour d'elle, Franck, silencieux mais tellement aimant, Flox si compréhensif et attentif malgré ses propres inquiétudes, la grand-mère et ses gâteaux, et bien sûr, Gricha et ses amis contestataires. le récit n'est jamais larmoyant, malgré les drames, la tristesse, la peur, mais on ne peut s'empêcher d'avoir la gorge serrée dans les toutes dernières pages. Une très belle réussite pour cette jeune auteure allemande, d'origine russe.
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Dès les premières phrases du prologue, une partie du cadre et des personnages principaux est introduite, et ces phrases m'ont suivie dans toute ma lecture,..

"On s'habitue à tout, même à la peur. C'est grand-mère qui avait dit çà un jour. Elle avait lâché cette petite phrase comme on ajoute une précision factuelle à un récit, en passant, sans ciller, sans marquer de pause. Elle parlait de la guerre ce jour-là, et grand-mère parlait rarement de la guerre.

Oncle Gricha, lui, aimait parler de la guerre, il aimait parler en général. C'était lui qui racontait les histoires de grand-mère d'habitude. (...) Il savait créer un suspense et faire trembler, parfois même un peu pleurer, souvent éclater de rire. Il racontait avec passion et on l'écoutait avec enthousiasme."

Ce roman met en parallèle les destins de 2 protagonistes : Sofia et Gricha.

Tout d'abord celui de Sofia. Celle-ci vit en Allemagne bien que née en URSS, à notre époque. Elle a la manie d'écrire des listes sur tout : les gens, les lieux, les faits, les phrases selon leur contexte, etc ... une habitude prise dans son enfance qu'elle érige un peu comme un rempart, une protection qui lui permet d'affronter son quotidien. Un quotidien entourée de 3 femmes ... Sa fille tout d'abord, qui agée d'à peine deux ans et demi va devoir subir sa troisième opération, la petite Anna née avec une moitié de coeur ... Puis sa grand-mère, placée en maison de retraite depuis qu'Alzheimer emporte peu à peu sa mémoire et son corps, sa santé ... qu'elle visite régulièrement et dont elle espère la disparition, refusant cette déchéance lente ... Et au final sa mère, qui a lu tout Tolstoï, et qui a la manie des collections (les images Panini entre autres), un peu pour contrecarrer les manques qu'elle a subi lors de ses années passées en URSS .... Dans l'univers quotidien de Sofia sont aussi présents Flox son mari et Franck le second mari de sa mère ...
En rangeant les affaires de sa grand-mère, elle découvre un jour un petit coffret contenant des listes écrites en cyrillique, et petit à petit elle va renouer les fils de sa mémoire, ces informations recueillies sur son père décédé, ces mots prononcés par sa grand-mère, les secrets cachés depuis des années vont se révéler, l'histoire de cet oncle Gricha qu'elle ne connait pas et dont personne ne lui avait parlé va se faire jour .... l'histoire de sa famille ...

Le second personnage central de ce livre est Gricha, cet enfant un peu marginal dans le monde très structuré de l'URSS, qui voit cette société "idyllique" du modèle soviétique avec ses yeux d'enfant puis d'adolescent ... et qui ne la trouve pas si parfaite ... il dessine ce qu'il ressent, ce qu'il voit derrière les codes imposés, il caricature même ce qui le frappe, innocemment au début (un enfant ne fait pas de politique, on lui dit dessine, il dessine avec son coeur, son âme ... ) puis son âme d'artiste tend à montrer ce qui ne peut, ne doit pas être vu ... Petit à petit, par des chemins plus ou moins détournés, son engagement se fait plus politique ..; mais avec les mots il pense que rien ne peut bouger, évoluer ... il va vouloir aller plus loin .... mais c'est oublié qu'il n'est pas seul, il a une famille, une mère, un frère et une soeur, des amis .... qu idepuis sont enfance le protègent, sans qu'il en prenne conscience ... Comment vivent-ils cette crainte perpétuelle, cette peur que Gricha se fasse arrêter ? ... Quelles pourraient être les conséquences pour eux aussi ? ...


L'écriture de ce roman est fluide, chaleureuse et humaine ... On en ressent les tensions dramatiques, les peurs et les craintes des personnages, la retenue de certains, les colères et les passions des autres ... Il n'est jamais larmoyant ou accusateur ... Au désespoir et aux craintes de Sofia viennent faire contre-poids la douceur calme de son mari et de son beau-père, parfois avec humour, parfois simplement par une logique toute simple ... mais toujours protectrice ...
Si on ne peut qu'être d'accord avec les colères et l'envie d'agir de Gricha, l'auteur garde un ton sans accusation, sans condamnation ... Il me semble que ce n'est pas un modèle politique qui est condamné, mais juste sont dépeints la perte des rêves d'une société, les espoirs d'égalité pour tous qui sont déçus, les laissés-pour-compte oubliés en chemin de l'idéologie ... "Tous égaux, ce n'est pas comme çà, ici." ...C'est un constat qui nous est montré par les rencontres, par les yeux de Gricha ... et cela laisse une option, l'Espoir .. l'espoir que cela puisse changer un jour .. mais pour cela il faut montrer les disfonctionnements ...

La structure du roman est aussi assez particulière ..... un peu comme ces escaliers hélicoïdales qui tournent autour d'un même axe sans se croiser, mais dont l'architecte laisse des effets de construction qui permettent de se voir l'un l'autre ... et qui finissent par se rejoindre sur un palier final ... C'est un peu ce qui se passe ici .... Sofia dans sa quête de vérité sur sa famille, qui retrouve le passé de ses parents alors qu'en même temps sa grand-mère perd la mémoire avant de disparaître.... Gricha dans sa quête de reconnaissance qui finit par déchoir avant de se repentir ...

C'est un grand tourbillon dans lequel je me suis laissée entraîner avec plaisir ..... Parce que je suis maman et que je me suis reconnue dans les peurs de ces 2 mères, peur qu'il n'arrive malheur à leurs enfants .. Parce que la maladie d'Alzheimer me fait peur et que l'auteur en fait une description pudique mais sans concession .... Parce que l'univers littéraire russe m'a toujours attirée ainsi que cette langue apprise au lycée .... Parce que j'ai aimé voir la société soviétique dépeinte avec les yeux de Gricha, comme une peinture, avec ses petits détails qui semblent insignifiants mais qui lui donnent toute sa "couleur" , j'en aurai même aimé plus de cette peinture quitte à en faire le seul héros du roman (d'où ma note en fait) ... Parce que j'ai apprécié les questionnements, les critiques, les interrogations de Sofia et Gricha sur leur quotidien, leur entourage, sur eux-mêmes ... Certains diront peut-être que cela était parfois un peu confus, nébuleux ... certes, c'est sans doute le seul reproche sur l'écriture que je ferai ... mais lorsque l'on s'interroge, c'est justement parce que la vérité n'est pas si évidente et se perd un peu dans un vaste brouillard de sentiments et d'impressions ....
Un roman prometteur pour moi .... auteur à suivre ...




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Nous faisons tous des listes pour s'ancrer les choses en tête et vérifier que rien n'a été oublié. On en fait pour les courses, quand on prépare nos bagages, pour récapituler la liste des invités... Ce qui est génial dans ce roman, c'est qu'il parle de listes, mais attention pas de n'importe quelles listes ! Ce sont des listes sur tout ce qui entoure la vie de nos protagonistes : « Liste de ce qu'un médecin ne devrait pas dire » ; « Liste des habitudes soviétiques de ma mère » ; « Choses que j'aurai aimé ne pas dire mais que je dis quand même », … tout vous dis-je !
C'est une obsession pourrions-nous juger, mais que dirions-nous alors de ceux qui collectionnent les voitures, les médailles, les timbres, les livres ?! Écrire, récapituler, lister détend notre héroïne, Sofia. Cela la coupe de ses problèmes actuels. Elle est tel un coureur qui accélère la cadence jusqu'à n'en plus pouvoir et ne penser qu'au rythme de sa respiration, qu'à la foulée de ses pas. Et ce loisir original est un des liens entre les deux histoires de ce roman.

Les listes permettent de mettre l'accent sur cette histoire familiale et de la détailler. Il y a donc deux points de vue dans ce roman : deux histoires qui se regroupent en réalité. D'une part nous avons Gricha, jeune fougueux en URSS, incompris par tous. Il est révolté, sans savoir pourquoi. Il se sent seul, étouffé par sa famille qui a peur pour et de lui, étouffé par son pays dont il refuse de suivre les lois. Il est en quête d'un monde meilleur, d'un possible qu'il ne connaît pas mais qu'il ressent. D'autre part nous avons sa nièce, Sofia, une trentaine d'années plus tard en Allemagne. Celle-ci est mal dans sa vie depuis la naissance de sa fille atteinte d'une maladie du coeur. Se rajoute à cela sa grand-mère fugueuse atteinte d'Alzheimer... C'est par un carton retrouvé contenant des listes écrites en cyrilliques qu'elle ouvrira la boîte de Pandore.

Gricha et Sofia, l'un en URSS, l'autre en Allemagne, deux mondes opposés, deux vies différentes, ils n'auraient rien en commun hormis leur lien de sang. Pourtant, en pénétrant dans l'intimité de s personnages, nous voyons qu'il y a bien plus que cela. Il y a leur solitude commune, leur besoin d'en savoir plus que les autres et leur rage de comprendre leur vie. Ils s'inquiètent tous deux du devenir de leurs familles et veulent le meilleur pour eux, mais ils fonctionnent pourtant en indépendants – quitte à blesser leurs proches. Les récits de ces deux vies alternent donc chapitre par chapitre. J'ai toujours tendance à préférer l'une ou l'autre histoire, mais ici cela se complétait très bien et le style d'écriture était fluide, léger, suffisamment pour qu'on ne se lasse pas.

La fin m'a laissé quelque peu sur ma faim. (pardonnez le jeu de mot) On attend comme une bombe la révélation des liens familiaux qu'on voit se dessiner au fur et à mesure de l'avancée du roman. Mais cela tarde, vraiment, au point qu'on ne la voit arriver qu'en filigrane et qu'elle sera même transmise de façon indirecte et sans qu'on s'y attarde. J'étais déçue que la révélation de cet oncle, - secret familial riche de tensions et d'émotion – claque ainsi pour disparaître aussi vite. Un pan du passé de Sofia se dévoile, et... ? Je pensais qu'on aurait un après-Gricha, conté par la mère de Sofia, ou alors une mise en perspective, une introspection par Sofia elle-même. Mais non, ou si peu. « Je suis comme lui ».

Mes attentes étaient peut-être trop élevées, mais en tout cas cela ne nuit en aucune façon à la lecture de ce roman rempli d'amour et d'espoir, jusqu'à la toute dernière page.
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Avec une alternance de chapitres consacrés à Sofia et à Gricha, le lecteur voyage dans le temps et l'espace, entre l'Allemagne d'aujourd'hui et l'URSS de l'après-guerre. On découvre un monde dans lequel toute pensée discordante est fortement et solidement réprimée. Un univers où il faut rentrer dans les cases, où la capacité de réflexion et l'esprit critique sont annihilés par un Parti unique tout puissant... Où la fuite fut parfois la seule porte de sortie pour les proches.

Face à cette partie historique, Lena Gorelik met en scène une jeune trentenaire d'aujourd'hui, ayant grandi en Allemagne, connaissant peu son pays d'origine recouvert d'un manteau de silence entretenu par sa mère. Jeune mère, Sofia doit faire face à la maladie de sa grand-mère, à celle de sa fille, à des relations familiales marquées du sceau du secret. Alors Sofia fait des listes. Des listes sur tout et n'importe quoi. Pas des listes de courses ou d'affaires à mettre dans une valise, mais des listes de collection, des listes de scènes qui illustreraient un passage poignant d'un film, des listes d'expressions, des listes qu'elle complète, annote, remanie à longueur de journée.

Ces listes apportent au roman une dimension originale et intéressante, tout comme toute la partie se déroulant en URSS... Cependant, j'avoue être restée sur ma faim avec Tolstoï, oncle Gricha et moi. J'ai parfois eu la sensation que Lena Gorelik, en voulant aborder une multitude de sujets et d'angles d'approche, passe parfois à côté de l'essentiel. le roman aurait mérité que certains aspects soient mis de côté pour une prochaine histoire (par exemple, si quelqu'un peut m'expliquer l'intérêt de Tolstoï dans l'histoire...) pour qu'il puisse être plus puissant... J'aurais apprécié par exemple suivre plus oncle Gricha dans ses errements, dans la violence de cette URSS carcan pour les différents... Un roman qui a néanmoins l'intérêt de lever un coin de voile sur une période historique récente et pourtant mal connue.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Les chapitres de ce livre nous mènent alternativement de la vie de l'auteur , d'origine Russe qui vit actuellement en Allemagne .Elle est confrontée à la malformation cardiaque de sa fille ; sa grand mère est atteinte de la maladie d'Alzheimer ;elle a aussi la manie de faire des listes pour se "réassurer " et s'intercale dans cette histoire un secret de famille plus ancien qui se dévoile peu à peu . Cette partie je l'ai plus appréciée avec des éléments de la vie en Union Soviétique dans les années 1950.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
On s'habitue à tout, même à la peur. C'est grand-mère qui avait dit çà un jour. Elle avait lâché cette petite phrase comme on ajoute une précision factuelle à un récit, en passant, sans ciller, sans marquer de pause. Elle parlait de la guerre ce jour-là, et grand-mère parlait rarement de la guerre.
Oncle Gricha, lui, aimait parler de la guerre, il aimait parler en général. C'était lui qui racontait les histoires de grand-mère d'habitude. (...) Il savait créer un suspense et faire trembler, parfois même un peu pleurer, souvent éclater de rire. Il racontait avec passion et on l'écoutait avec enthousiasme.
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