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EAN : 9782262032982
420 pages
Perrin (20/05/2010)
4.08/5   6 notes
Résumé :
Sa vie fut plus mouvementée que celle d'aucune autre reine de France. Elle connut le luxe, la puissance, mais aussi les humiliations de la femme trompée publiquement, l'assassinat de l'époux aimé malgré toutet une chute dramatique, après sept ans de pouvoir. Evadée à deux reprises des résidences surveillées où l'avaient conduite ses rébellions contre son fils Louis XIII, elle finit en exil, dans la solitude et le dénuement, indignement persécutée par celui qu'elle a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Qu'elle l'ait voulu ou non, Françoise Kermina nous offre à travers sa biographie de Marie de Médicis un portrait de la médiocrité humaine. Personne ne sort par sa plume habillé d'un manteau de gloire.
Et pourtant l'auteur ne cherche pas à jouer les pamphlétaires. Elle est une vraie historienne qui respecte les règles de son métier. La médiocrité se dévoile comme, sous la lumière, un texte écrit au jus de citron. le cynisme est discret, délicat. Il se fait tout petit mais fréquent et son accumulation laisse une trace sensible.

Henri IV était donc autant accroc aux femmes que Dominique Strauss Kahn. Sully, écarté du pouvoir à la mort de son roi, chercha constamment à retrouver sa place, du genre à lever le doigt en disant « Heu… je suis là si vous avez besoin ». Concini, un matamore qui ne pensait qu'à accumuler titre et charge ; un vrai paon tout en apparence. La Galigaï : une Harpagon complètement accroc aux richesses qu'elle aurait caché sous son matelas si cela n'avait pas élevé celui-ci jusqu'au plafond. Louis XIII : complètement dominé par sa mère, obstiné, cruel. Richelieu… ah là on admet le génie, mais aussi hypochondriaque, courtisan mielleux avant la Journée des Dupes, tyrannique après.
Et Marie.
Indolente, dépensière, jalouse (pas sans raison) ; Françoise Kermina ose même le mot « sotte ». Soutenant ses favoris – la Galigaï et Concini surtout – jusqu'à l'aveuglement. Mais malgré ces petites médiocrités, l'auteur la décharge de la responsabilité dans l'assassinat de son roi de mari. Elle lui accorde une politique de maintien de la paix pendant sa régence, et surtout met en avant son soutien des arts et de la culture. Son portrait échappe à la légende noire qui a servi de fond historique par exemple à la série BD « Les 7 vies de l'Épervier ».

La médiocrité de la vie de cour serait presque risible si l'auteur n'avait pas établi un contraste aveuglant avec le sort réservé au peuple. le « jeu de la cour » comme Françoise Kermina le nomme, se fait aux dépends de ceux d'en bas, essorés par l'impôt, maltraités par les armées qui font semblant de vouloir s'affronter, écrasés en cas de révolte. une vision en creux qui justifie pleinement la Révolution, le régime démocratique et l'égalité de droit.

D'un style agréable et enlevé, cette biographie se lit presque comme un roman. de nombreux extraits de lettres émaillent un texte qui fait peu appel aux notes de bas de page.
Une vraie biographie pour grand public.
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Françoise Kermina nous livre un portrait qui, tout en n'occultant pas les faiblesses et les médiocrités du personnage, n'est pas pour autant un blâme au vitriol comme on en lit si souvent sur cette reine et régente florentine. Une écriture claire tout en étant plus sophistiquée que les biographies de Simone Bertière et Michel Carmona, un emploi des citations tout en douceur, ni trop opulent, ni trop absent. Et surtout: FORCE DÉTAILS!
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Très belle biographie sur Marie de Médicis. D'abord, elle est facile à lire. Ensuite, elle met en exergue autant les défauts de la reine puis régente (défauts notables qui ont tout de même entraîné des conflits intérieurs) que ce qu'elle a pu apporter (ses cercles, les arts).
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Dès le lendemain, Henri IV jouait un méchant tour à sa femme. Il lui amenait Henriette d'Entragues. Plusieurs grandes dames s'étaient faites porter malades pour esquiver la corvée d'avoir à présenter la favorite à la reine. Mme de Nemours, nommée surintendante de sa maison à cause de sa parfaite connaissance de l'italien, ne put s'y refuser et y gagna une défaveur définitive. En présence des courtisans très embarrassés, le roi affichait une joviale désinvolture. "Celle-ci, dit-il à sa femme, a été ma maîtresse, et elle veut être désormais votre particulière servante." La marquise, au lieu de baiser le bas de la robe de Marie, lui effleura le genou et le roi, d'une bourrade, l'agenouilla de force. La reine parvint à rester impassible.
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Paysans d'abord, riches ensuite, chefs de parti enfin après la percée historique de leur ancêtre Sylvestre comme tribun populaire au XIVe siècle, les Médicis commençaient à figurer parmi les principales dynasties d'Italie. Une origine légendaire estompait ce passé mercantile, car ils se prétendaient issus d'un chevalier français, Everard compagnon de Charlemagne. Leurs armes commémoraient le combat mythique livré par ce preux contre un géant malfaisant, Mugello, dont le fouet, garni de six boules de fer, s'était imprimé par miracle sur son bouclier. On oubliait ainsi que le nom de Mugello désignait en réalité le village natal de la famille.
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Richelieu ne fut jamais un favori au sens convenu du mot, et tout d'abord parce qu'il ne plaisait pas au roi. Jusqu'à la fin de leur collaboration, en fait de leur vie, Louis eut à surmonter l'irritation, l'antipathie, la méfiance que lui inspirait son ministre. C'est ce qui permit à celui-ci de ne pas tomber dans le piège qui avait perdu ses devanciers. Jamais il ne s'abandonna à aucun triomphe. Il ne chercha pas la popularité. Il fut très riche mais n'éclipsa en rien le faste royal. Il fut génial sans effarer un esprit médiocre. Sa puissance fut dans tous les cas au deuxième rang.
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Ce palais du Luxembourg est l'aubaine des biographes de Marie de Médicis qui peuvent ainsi dénigrer tant qu'ils peuvent son action politique, puisqu'ils se rattraperont sur son mécénat... Esprit médiocre, recherche de ses aises, passion du luxe, ces traits qui la caractérisent, nous les voyons transposés dans sa régence en manœuvres sans envergure, pacifisme à tout prix, dissipation des fonds publics. Et nous les retrouvons dans ses rapports avec la vie artistique de son temps sous forme d'insignifiance créatrice corrigée par un goût sûr et une libéralité sans mesure.
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Richelieu recommanda à son ambassadeur dans les Pays-Bas de s'arranger, en la calomniant au besoin, pour la faire partir le plus vite possible.
Ce ne fut pas difficile. La reine Marie faisait tout ce qu'elle pouvait pour déplaire à ses nouveaux hôtes. Elle saluait le prince d'Orange sans ôter son masque et sans lui ouvrir la portière de son carrosse. Elle refusait d'embrasser sa femme. Le jour de son entrée à La Haye, elle ne priait pas les députés de se couvrir, bien qu'il plût à seaux. Elle recevait la reine de Bohème à la porte de son appartement et non au bas de l'escalier.
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