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EAN : 9782266265164
144 pages
Pocket (18/08/2016)
3.62/5   51 notes
Résumé :
Un petit bout de terre perdu au milieu de la mer, un bouchon dans l'eau qui attend que ça morde. C'est là, sur l'île de Sainte-Pélagie, que s'installe un été le narrateur. Son ami Henri parti en voyage lui a confié la garde de la maison, du chien et du jardin. Une aubaine pour le narrateur qui s'ennuyait ferme. Bien décidé à sauver le potager des ronces et sa vie de l'atonie douce, il prend ses marques, observe le paysage, arpente ce nouveau territoire. Et fait d'ét... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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J'avais envie de continuer ma découverte de ce petit prodige qu'est Guillaume Siaudeau. Rappelez-vous mon avis coup de coeur sur son dernier livre, Lundi, mon amour.

Le narrateur de la dictature des ronces est appelé à la rescousse sur l'île de Sainte-Pélagie afin de s'occuper du jardin et du chien à trois pattes Nestor de son ami Henry préposé pour des raisons professionnelles à déloger de sa belle bicoque. Là-bas, c'est un autre royaume que notre touriste va découvrir. Des gens à moitié fou, un môme aveugle orphelin qui appelle son père sur la plage quand les mouettes se posent, des cueilleurs d'étoiles filantes, des marchands noctambules qui vendent des encyclopédies miracles, une bibliothécaire qui accompagne tous ses prêts d'un mouchoir tant ses livres sont tristes à mourir.

Parce que « chaque livre est l'enfant d'un gros rêve et d'un petit courage », Guillaume Siaudeau fait virevolter les mots en fouillant dans l'encre de la vie, dans les recoins du quotidien pour transformer la monotonie en une joyeuse bergère où la simplicité se fait poème et déride les cieux paresseux.

Vous aimez Thomas Vinau, René Frégni, Christian Bobin, Pierre Raufast, n'hésitez pas à découvrir ce sympathique auteur, Guillaume Siaudeau, un petit troubadour anti morosité.
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A la demande d'un ami, voilà notre narrateur débarquant sur l'île de Sainte-Pélagie, pour s'occuper de la maison, du jardin et du chien de celui-ci. Une île perdue au large de, mais dont le maire le prévient d'emblée qu'il sera sur l'île des fous.
Alors c'est vrai que d'étranges phénomènes ou personnages font leur apparition, comme cet avion publicitaire et ses multiples banderoles prémonitoires, ou comme ce couple vendeur d'encyclopédies le réveillant à trois heures du matin, cette bibliothécaire qui accompagne chaque prêt de livre d'un mouchoir car toutes les histoires sont dune tristesse infinie, ce lanceur de couteaux en mousse,
ou bien encore cette pêche miraculeuse d'étoiles filantes…
Lui qui a le coeur et l'âme en capilotade, il se sent revivre sur cette ile si singulière. Il se prend à l'aimer et aimerait bien ne plus la quitter. Mais la vie, sa vie, l'appelle ailleurs et il lui faut affronter ses vérités et éradiquer les ronces, toutes les ronces.

J'ai adoré l'ambiance, l'atmosphère de ce roman si plein d'humour, de fantaisie et de poésie. C'est du miel en mots. Un bonheur de lecture, une douce parenthèse dont on ressort requinqué et on s'étonne de ne pas croiser plus souvent cet auteur porteur de tant de tendresse et de poésie sans rime s'il vous plaît, il n'aime pas ça les rimes.
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Parce qu'il a accepté de s'occuper du chien de son ami Henry devant s'absenter pendant un mois, le narrateur débarque sur l'île de Sainte Pélagie. Au bord de la dépression, il voit dans ces vacances tombées du ciel l'occasion de faire le point et de se ressourcer. Mais il va rapidement comprendre que son lieu de villégiature ne ressemble à rien de ce qu'il a connu auparavant. Dès la traversée, le passeur ivre mort donne le ton. A la bibliothèque, tous les ouvrages ont des titres et des sujets déprimants et sont prêtés avec des paquets de mouchoirs. Les vendeurs d'encyclopédie frappent à sa porte à 3h du matin tandis que des avions publicitaires survolent la plage en traînant derrière eux des messages semblant anticiper chacun de ses faits et gestes. Pendant que les autochtones l'invitent à la pêche aux étoiles filantes, un cirque ambulant animé par d'anciens alcooliques anonymes propose un numéro de lancer de couteaux en mousse. Je vous épargne l'épisode de la neige en plein été et celui où un gosse passe ses journées au bord d'une falaise à attendre l'hypothétique retour de son père…


De Guillaume Siaudeau j'avais lu et apprécié le premier roman, « Tarte aux pommes et fin du monde ». J'ai retrouvé ici son univers riche de fantaisie et d'humour décalé, son écriture très imagée et son art de la formule : « J'étais plutôt du genre à ne pas croire au paradis mais à craindre l'enfer. A banaliser la lumière et à sacraliser les ombres. Je ne sais pas si mon pessimisme était à la hauteur de mes problèmes mais il y mettait du sien. » En creux, j'ai trouvé d'une grande justesse le portrait d'un narrateur digne de son époque dans son mal-être et sa fragilité, sa solitude, son manque d'espoir et d'ambition. Un homme aussi lucide que désabusé, capable d'associer une belle dose d'autodérision à une empathie sincère et désintéressée pour les doux-dingues qu'il croise sur cette île mystérieuse. Un homme en plein paradoxe, ressentant avec cette expérience insulaire, « un bien être doublé d'une gêne indescriptible. le sentiment de ne pas être à [sa] place, mais de manière très confortable. C'était aussi difficile à expliquer qu'à vivre ».

Farfelu mais pas que, loin de là, ce second roman beaucoup plus subtil qu'il n'y paraît installe Guillaume Siaudeau parmi les jeunes auteurs français à suivre avec le plus grand intérêt. du moins en ce qui me concerne.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Voici un roman qui nous évade un peu. C'est une lecture agréable qui ne prend pas beaucoup de temps. La dictature des ronces c'est l'histoire d'un homme un peu étouffé par la monotonie du quotidien, quasi dépressif qui va découvrir une île et va s'y sentir bien. La narrateur va aller sur cette île pour rendre service à un ami. Un mois de corvée qui se transforme finalement en un mois de plaisir et de renouveau. Pourtant, cette île de Sainte Pélagie n'est pas très renommée, au contraire. Ses habitants font plutôt mauvaise impression ! le maire lui même les considère comme dingues. le personnage principal, lui, tombera sous leur charme et sous le charme de l'île dans son ensemble. Comme quoi, ceux que l'on considère comme dingues le sont souvent beaucoup moins que ceux que l'on considère comme normaux !
Une belle aventure littéraire, très agréable en période estivale !
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La dictature des ronces, je connais, je la subis dans mon jardin, alors ce livre avait de quoi me plaire. Une grosse envie de savoir comment le narrateur allait s'en sortir.
C'est qu'il en est plein de ronces notre narrateur ! Les ronces du désespoir, les ronces du désarroi, les ronces du renoncement, les ronces de l'ennui. Oui, tout allait mal chez lui. Son meilleur ami du moment, enfin, plutôt celui de ses fesses : un canapé. Il s'y enfonce au propre et au figuré. Heureusement, Harry, en lui proposant de garder sa maison et son chien, sur l'île de Sainte Pélagie, va lui permettre de rompre la relation très étroite qu'il a avec ce meuble. Sainte Pélagie, dans les temps anciens, était une prison. Quitter la prison de son canapé pour la prison d'une île, est-ce bien raisonnable ?

Cette île a une réputation bizarre, même le maire, rencontré à l'embarcadère, n'y recommande pas les séjours, c'est dire.
Outre Snoopy, capitaine du navire faisant la navette avec le continent toujours plus que moins ivre, il fait de très curieuses rencontres. Un petit garçon aveugle qui, assis sur la jetée, appelle son père dès qu'il entend un bruit. Il se soule avec Snoopy et ses copains qui l'emmènent sur une île mystérieuse pêcher des étoiles. Il fait la connaissance d'une bibliothécaire qui ne prête que des livres tristes et joint au prêt un mouchoir en papier, d'un lanceur de couteaux en mousse… Il se promène avec le chien à trois pattes d'Harry et découvre l'île qui, petit à petit, le prend dans ses bras. Il désherbe le jardin d'Harry, ôte les fameuses ronces, subit une grosse tempête, fait connaissance avec son curieux voisin… Tant et si bien que le mois passe à une vitesse folle et qu'arrive le retour de son ami. Il a débarrassé le jardin d'Harry de ses ronces et son esprit se libère, après en avoir récolté les mûres qui ont la saveur d'un bon livre, de ses propres ronces.
« Bonjour Monsieur, vous avez pensé à mettre du sable dans vos chaussures ? » le gamin qui lui pose cette question peut paraître farfelu, mais…


Une lecture qui m'a enchantée. Une jolie façon d'évoquer le spleen du trentenaire ne quittant pas son nombril des yeux. L'écriture de Guillaume Siaudeau est charmante, délicate, teintée d'humour, d'ironie. Une jolie découverte lue en une soirée.

Il ne me reste qu'à m'attaquer aux ronces qui commencent à emprisonner le sapin. J'avais apprécié, toujours du même auteur « La fractale des raviolis » de Pierre Raufast.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
"J'ai décidé de m'activer un peu, pour brûler les toxines. Aujourd'hui, le jardin me semblait immense et chacun de mes pas plus lourd. J'avais la sensation de jardiner dans l'espace, livré à moi-même au milieu d'une galaxie oubliée. Un petit vent frais me ramenait régulièrement sur terre. Plus l'après-midi avançait et plus le lopin de terre prenait de l'allure. Femme au réveil il y a encore quelques heures, il venait de surligner ses yeux et d'enfiler sa robe de soirée. Je n'étais pas peu fier de l'effort accompli, d'autant que mon état ne rendait pas la chose aisée".
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- Vous savez, a-t-il repris, l'île de Sainte-Pélagie n'est plus ce qu'elle était. J'ai beau être maire, je n'y mets plus si souvent les pieds.
- Pourquoi ça ?
- Les gens qui ont passé trop de temps là-bas sont devenus cinglés. Vous vous en rendrez compte par vous-même. Si vous voulez mon conseil, préférez le séjour express.
- J'ai prévu de rester un mois maximum, le temps que mon ami Henry revienne et que ses tomates aient rougi.
- Un mois, c'est trop. Si l'île a si mauvaise réputation ce n'est pas pour rien. Vous verrez, ils sont tous cinglés, j'vous dis. C'est pas un cadeau qu'il vous a fait là votre ami Henry !
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C'était plus qu'une amitié naissante à présent. C'était une amie ravissante dont on ne sait plus bien si on doit l'embrasser sur la joue ou sur la bouche.
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La puissance de l'eau sur ma conscience. Son étau. Son projet de tout engloutir et puis son renoncement. À ce moment précis, j'ai eu la conviction qu'elle aurait pu ramener à la vie ou tuer n'importe qui. C'était une puissance retenue. Un mastodonte de plume. Un animal féroce qui s'était endormi près d'un arbre et que le sommeil avait désarmé. J'étais l'insecte venu se poser sur son museau sans faire de bruit, au-dessus de ses rêves. L'insecte qui explorait une fourrure dont la lumière était en train de vanter les mérites.
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Cet été-là, le canapé avait conclu un marché avec mon postérieur, si bien qu'ils avaient fini par devenir les meilleurs amis du monde et qu'il fallait désormais faire des pieds et des mains pour les séparer.
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