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EAN : 9782809816570
350 pages
L'Archipel (15/04/2015)
3.86/5   104 notes
Résumé :
Dans une Angleterre qui se remet à peine du traumatisme de la Première Guerre mondiale, Tristan Sadler, 21 ans, fait le trajet de Londres à Norwich pour remettre des lettres à Marian Bancroft – celles que la jeune femme avait envoyées à son frère Will alors qu’il était sur le front.

Tristan et Will étaient proches.

Au fil des batailles et des drames qu’ils ont connus dans les tranchées, les deux hommes ont beaucoup partagé.

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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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Analepses et prolepses se succèdent : 1919, 1916, 1979, les lieux où se déroulent le récit s'alternent : Norwich (Norfolk), Aldershot (Hampshire) France (quelque part en Picardie , sur le Front) , Londres.
Septembre 1919 - Cela ne fait pas tout à fait un an que l'armistice a mis fin à 4 ans de barbarie.
Tristan Sadler, est un tout jeune homme de vingt et un ans pour lui, la guerre s'est bien terminée, du moins, en apparence, pourtant le traumatisme qu'il a subi est lourd, la honte qui l'assaille indélébile. Il se rend dans le comté de Norfolk, il va restituer à Marian, la soeur de William - Will-Bancroft, son compagnon d'armes, les lettres adressées à son jeune frère . Lui, n'est plus de ce monde, une fin ignominieuse, un nom qui suscite l'opprobre, et qui ne figurera jamais sur le monument érigé en hommage aux morts de la Grande guerre de sa ville…
Dès les premières lignes du récit, on comprend que Tristan est homosexuel, qu'il a eu, plus tard, une liaison avec Will… Est-ce là la cause de cette vilenie qui l'accable ?
Un roman qui traite, d'abord, de l'homosexualité douloureusement, avec réalisme, sobriété, pudeur, qui met en exergue le sort cruel de ces êtres -là, chassés par leur famille, honnis par la société, même après leur mort, humiliés, déconsidérés, persécutés, et bien sûr, en ces temps barbares, pas de coming out possible, on doit aimer en secret, ne rien révéler aux autres, une vie de frustration ….
Un roman qui parle aussi de la guerre, de la barbarie qui engendre la barbarie, de ceux qui prônent le pacifisme sans être entendus, et qui, en ces temps si peu glorieux, le paient très cher : la plus part du temps, ils vont mourir, les premiers, fusillés, assassinés, ou envoyer sur le front non pas pour combattre mais pour rechercher les blessés, les morts, pris entre deux feux, une condamnation à mort sans sursis. A la guerre, l'ennemi, c'est celui que l'on doit combattre officiellement, et quand on meurt, cette mort est glorieuse, il y a aussi un ennemi terrible, celui qui oeuvre dans ses propres rangs, insidieux, calculateur, intégriste, il est souvent plus terrible, plus meurtrier.
Et puis, il y a aussi en entrelacs, l'évocation de la condition féminine.
Une écriture délicate pour raconter ces drames multiples.
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Un Uppercut en plein coeur, et le coeur c'est aussi l'âme (ou l'esprit).
Ce livre est d'une violence morale qui me laissera des traces profondes, d'autant que son écriture et ses personnages paraîtront tout à fait non extraordinaires.
Je commence à découvrir l'oeuvre de John Boyne, dont j'avais lu "Les fureurs invisibles du coeur", en premier. Déniché par hasard, l'univers noir, réaliste, et pourtant si humain, mais ni glauque ni condescendant, ni complaisant, si apitoyé, m'avait intéressée, d'autant qu'il (l'auteur) s'attachait à placer ses romans dans des contextes politiques, sociaux, voire religieux, très documentés. Je pense en effet à"Il n'est pire aveugle", lu très récemment.
Ici, le contexte historique est la première guerre mondiale, malnommée la Grande Guerre. Et il fallait le faire de raconter les conditions de vie ou de mort (ce serait plus proche de la réalité) de ces soldats, tous très jeunes, engagés ou appelés surtout vers 1916, pour embarquer rapidement en France, dans la Somme notamment, et mourir tout aussi rapidement de manière atroce.
Et il fallait oser raconter une fois de plus les tranchées, les commandements, les peurs, les bravoures, cette barbarie, ces boucheries. Et John Boyne le réussit. Sans exagération, sans spectacle, sans apitoiement, il dit, il écrit ce qui est, ce qui a été, du point de vue de ces hommes qui habitent son roman.
Car son excellence est là. Son roman est habité par ses personnages, ses hommes et cette femme (la soeur de Will). Et lecteur (lectrice), j'ai pris dans mon coeur chacun d'entre eux, elle. Elle est là, de mon point de vue, la force de ce roman. Alors qu'il soulève la question du courage, de la lâcheté, de l'amitié, de la loyauté, il n'émet aucun jugement. Chacun de ses personnages continuera à vivre ou sera mort précocement pour avoir répondu ou ne pas avoir répondu à ces questions.
J'ai ressenti beaucoup d'émotions, de la tristesse, mais surtout une élévation spirituelle.
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John Boyne est un auteur irlandais, plus connu pour ses romans jeunesse et notamment le garçon en pyjama rayé qui a obtenu un grand succès.

Le Secret de Tristan Sadler raconte le destin d'un homme qui a combattu pour sa patrie dans les tranchées et qui revient de cette drôle guerre, avec sur les épaules le poids d'un lourd secret qui le ronge.
Un secret que l'on devine rapidement, laissant de côté l'effet de surprise auquel le titre et la quatrième de couverture nous préparaient.

Ce livre est l'occasion de revivre, même si ce n'est pas le coeur de l'histoire, la duré réalité de la vie quotidienne des tranchées, où les soldats deviennent très vite des fantômes dans un no man's land sans pitié et les objecteurs de conscience ou réfractaires mis au rebut.

Plusieurs thèmes sont abordés comme l'homosexualité, l'acceptation de soi, la lâcheté, la honte, le rejet, l'inhumanité de la guerre, pour laquelle les hommes s'entraînent à se persuader que le type en face n'est qu'un morceau de barbaque à désosser, une boucherie.

Écriture fluide, un roman qui se lit d'une traite.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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D'origine irlandaise, John Boyne est l'auteur de plusieurs romans et nouvelles dont “Le garçon en pyjama rayé” sorti en 2006 et adapté à l'écran, dans lequel il évoque la Shoah à travers les yeux d'un enfant. Dans The Absolutist (titre original), paru en 2011 et traduit en français en 2015, c'est à travers la narration d'un jeune homme de retour du front français que cette période de guerre est décrite. Fils d'un boucher violent et peu tolérant, Tristan Sadler est rejeté par sa famille et décide de mentir sur son âge pour pouvoir s'engager dans les troupes. Lors de l'entrainement à Aldershot en Angleterre, il rencontre son futur compagnon d'arme et ami William Bancroft. le roman débute après la fin de la guerre, lorsque Tristan se rend à un rendez-vous avec Marian, soeur de Will, pour lui remettre les lettres de son frère, décédé. Mais Tristan cache un lourd secret , que les évènements décrits dans les flash-backs mettent peu à peu en lumière jusqu'au dénouement final qui laisse le lecteur pantois. John Boyne nous livre sans complaisance une belle analyse de la société anglaise du début de la première guerre mondiale, dans laquelle il est difficile d'exprimer sa différence, son émancipation ou son désaccord. Les objecteurs de conscience sont exécutés sans jugement, seul le courage et l'héroïsme sont les valeurs de référence pour des hommes qui n'hésitent pas à trahir leurs idéaux afin de les défendre. Mais ce roman est aussi une plongée dans la vie souterraine des tranchées, desquelles les soldats déshumanisés ont peu de chance de réchapper. Un monde où l'amitié, l'amour, la passion, la jalousie et la lâcheté peuvent pourtant s'exprimer. Rongé par la culpabilité et le remords, Tristan tient en haleine et bouleverse le lecteur sous la plume de ce grand écrivain, qui porte avec talent un regard neuf sur cette époque sombre de notre histoire, dans un récit poignant bien construit.
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C'est après avoir entendu parler de cet auteur notamment avec « L'enfant en pyjama Rayé », que j'ai enfin pu avoir l'occasion de lire une de ces oeuvres, et pas des moindres.
Le secret de Tristan Sadler, est un roman historique mêlant guerre, et histoires intimes de plusieurs personnages. C'est un roman qui brise les tabous et nous met face à nos intransigeance dans la vie de tous les jours. J'avance déjà que ce roman a été un de mes plus gros coups de coeur de l'année 2015.
Il est primordial que je remercie les Éditions Archipel pour m'avoir donné l'occasion de lire ce bijou de la littérature.
Concernant la couverture, cette dernière est splendide, étant fan de roman historique, je ne pouvais évidemment que succomber à l'objet livre. Cependant, le résumé a joué beaucoup dans mon choix à lire ce roman.

Nous nous retrouvons en compagnie de Tristan. le roman débute en 1919, Tristan revient de la guerre, il est le seul survivant de sa compagnie, rongé par des remords dont nous ne savons encore rien, décide de rencontrer Marian, la soeur de Will. Mais qui est ce Will ? Que cache l'objet de cette rencontre ? C'est au fil des pages que nous allons découvrir les réponses à nos premières questions.
En effet, l'histoire est faite sur des intermittences entre l'avant-guerre » quand Tristan arrive dans son « régiment » pour se préparer à la guerre, la période de la guerre en elle-même, et enfin l'après-guerre, quand Tristan revient seul de son régiment et veut rencontrer Marian. Ainsi, nous suivons du début à la fin Tristan, nous sommes au courant de sa vie intime, de ses peurs, ses craintes, ses jalousies, ses joies, ses questions....
Tristan démarre sa « formation » à l'âge de 17 ans, et rencontre Will, un jeune comme lui, enrôler dans la guerre. Ces deux-là vont s'aimer et se détester, vont partager de drôle de moment durant cette période. Vont grandir et voir des horreurs ensemble.

Will est un personnage très étrange, j'ai eu du mal à le comprendre, il est complexe et je pense que même après avoir refermé ce roman, j'ai cette impression qu'il reste un étranger, et pourtant il était si proche de Tristan...
Ce dernier quant à lui, est un livre ouvert, il est rongé par ses démons intérieurs, par ce qu'il a vécu, avec ses parents, à la guerre et avec les découvertes qu'il fait avec Marian... c'est une vie difficile qu'a vécue Tristan.
Marian, la soeur de Will est hyper particulière, elle peut être très calme pendant un moment et perdre le contrôle d'elle-même la seconde d'après...., mais je peux comprendre son désarroi au fil des pages. Ce sont des découvertes sombres qu'elle fait.

L'auteur à une plume incroyable, je me suis laissé emporter dans cet univers sombre et bourré de secret, où la mort est omniprésente et où les personnages sont tous différents, aux caractères hétéroclites. Autant l'auteur est un excellent conteur mais qu'est-ce qu'il tourmente ses personnages ! C'est dingue.

Étant fan de l'histoire, j'ai aimé les retranscriptions concernant la guerre dans les tranchées... c'était atroce à lire mais très réel, très véritable et j'ai souvent eu la larme à l'oeil, en pensant à nos soldats, dans la vraie vie... c'est un sujet sensible à mes yeux et même si je n'ai pas connu ça, je ne peux que ressentir la douleur des familles de l'époque et des jeunes gens qui y ont participé, sans réellement le vouloir. L'auteur nous parle des médias, qui idéalise la guerre pour ceux qui reste chez eux, mais il nous montre clairement que ce point de vue n'est pas partagé par tous. On a notamment pu rencontrer des fanatiques de la mort, et ceux qui ne voulaient pas, qui ne comprenait pas pourquoi faire ça (et d'ailleurs ces derniers n'étaient jamais bien vus...)

La fin m'a chamboulé mais est belle malgré tout. Peu importe la fin, ce roman est à lire, pour comprendre, pour aimer, pour réfléchir et pour participer à l'histoire à notre manière. Mêlant tristesse et tendresse, c'est un roman culte, qui je l'espère serai connu par plus de personnes.
Lien : http://magie-litteraire.skyr..
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Les semaines passent, on avance on s'arrête, on tire au fusil, on balance nos grenades, et rien ne semble jamais changer. Un jour on nous dit que notre ligne de front progresse bien et qu'il n'y en aura plus pour longtemps, mais le lendemain ont nous dit que l'avenir est sombre et qu'il faut se préparer au pire. Mon corps ne m'appartient plus : les poux ont accepté d'en partager la jouissance avec les rats et la vermine, qui me grignotent à l'envi. Je me console en pensant qu'après tout ce sont eux les maîtres des lieux, et moi l'envahisseur. Quand, au réveil, je découvre un de ces parasites en train de me mordiller le haut du corps, frétillant du nez et des moustaches avant de lancer l'assaut, je ne bondis plus en l'air en poussant des hurlements : je me contente de l'écarter du revers de la main, comme je le ferais d'une mouche importune dans le parc Saint-James. C'est la norme à présent et je lui accorde peu d'attention ; au lieu de ça je respecte ma routine, qui consiste à rester à mon poste ;
tenir la ligne de front ; monter à l'attaque quand vient mon tour de risquer ma vie ; manger quand je peux ; fermer les yeux et essayer de trouver le sommeil ; laisser passer les mois, en me disant qu'un jour, soit tout sera achevé, soit ce sera moi qui le serai.
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Il saisit mon visage entre ses mains et m'attire à lui.
Quand, dans mes moments d'oisiveté, je m'étais imaginé une telle scène, j'avais toujours supposé que les choses se passeraient dans l'autre sens : que ce serait moi qui irais vers lui, et qu'il se dégagerait de mon étreinte en me traitant de dégénéré ou de faux jeton. Mais là, je ne suis ni choqué, ni étonné de son initiative, et je n'éprouve rien qui ressemble à de la précipitation, contrairement à ce que j'avais envisagé - au cas où ce moment surviendrait jamais. Au lieu de cela, tout me paraît parfaitement naturel, tout ce qu'il me fait, tout ce qu'il consent à laisser se produire entre nous.
Et, pour la première fois, depuis ce funeste après-midi où mon père m'avait quasi battu à mort, j'ai l'impression de me sentir en paix avec moi-même.
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Le pub et la chapelle : tels sont mes deux endroits, antinomiques, d'oisiveté. L'un, social et grouillant de vie, l'autre paisible et funèbre. Mais il y a quelque chose d'apaisant pour l'esprit à se reposer sur le banc d'une belle église ; à s'imprégner de son atmosphère froide, odorante de siècles d'encens et de cierges brûlés ; à observer ces voûtes si élevées qui vous font sentir minuscule face au vaste plan de l'univers, aux oeuvres d'art, aux frises, aux autels de bois sculpté, aux statues dont les bras se tendent comme embrasser celui qui les observe ; et à savourer le moment inattendu où, venu d'en haut, le chant soudain d'une chorale répétant ses matines vous élève l'âme, la libérant du désespoir qui l'avait entravée, et qui vous avait amené à pénétrer en ce lieu.
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- Tu n'aimes pas la guerre, c'est ça ?
- Personne ne devrait l'aimer, Sadler, me répond Wolf. Je ne peux pas croire que quiconque puisse vraiment aimer la guerre, à l'exception, peut-être, du sergent Clayton. Lui, il semble s'en délecter. Non, je pense tout simplement qu'il n'est pas juste d'ôter la vie à autrui de sang-froid. [...] qu'est-ce-que j'ai contre un pauvre gamin allemand qu'on a traîné loin de Berlin, de Francfort ou de Düsseldorf pour qu'il se batte au nom de sa patrie ? Qu'est-ce qu'il a, lui, contre moi ? C'est vrai, il y a des problèmes en jeu, des problèmes politiques, territoriaux, qui ont causé cette guerre, et il y a de bonnes raisons de se plaindre, je vous l'accorde. Mais il y a aussi un art qui s'appelle la diplomatie, un concept qui implique que des individus sensés s'installent autour d'une table pour tenter d'y résoudre les problèmes. Je ne pense pas que toutes ces voies aient été encore explorées. Au lieu de quoi, on ne fait que s'entre-tuer jour après jour.
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Par bonheur la pluie a cessé de tomber. Les parois des tranchées tiennent bien, et se solidifient à nouveau ; les sacs de sable sont empilés, souillés de boue, là où nous les avons entassés la veille. Je suis de faction dans vingt minutes et, si je me dépêche, j'arriverai à la cantine à temps pour avaler un thé et un peu de corned-beef avant de reprendre mon poste. En chemin, je croise Shields, qui est dans un sale état. Il a l'oeil droit au beurre noir, et une traînée de sang séché court le long de sa tempe. Elle ressemble au cours de la Tamise : du côté de son sourcil, elle fait une boucle vers le sud, en direction de Greenwich Pier, puis elle remonte vers le nord, au niveau du front, pour filer vers le pont de Londres, avant de s'enfoncer dans les profondeurs de Blackfriars, parmi la broussaille de sa chevelure pouilleuse. Je ne fais aucun commentaire ; il n'y en a pas un seul qui ait un aspect normal ces temps-ci.
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Vidéo de John Boyne
Extrait du livre audio « La Vie en fuite » de John Boyne, traduit par Sophie Aslanides, lu par Rafaèle Moutier. Parution numérique le 6 décembre 2023.
En savoir plus : https://www.audiolib.fr/livre/la-vie-en-fuite-9791035414290/ Commander sa version CD : https://boutique.audiolib.fr/produit/2719/9791035414290/la-vie-en-fuite
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