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EAN : 9782221117088
368 pages
Robert Laffont (31/03/2015)
3.44/5   8 notes
Résumé :
Pourquoi est-on attiré par quelqu'un ? Qu'est-ce qui, inéluctablement, nous pousse à chercher notre moitié ? Pourquoi restons-nous avec notre partenaire ou au contraire souhaitons-nous rompre ?

Pour mieux comprendre nos élans comme nos écarts, Jean-Didier Vincent fait appel aux sciences du vivant et décrit la foisonnante diversité amoureuse chez les animaux, nous livrant par la même occasion les clefs surprenantes de nos comportements...

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Livre imposant et “savant” de 350 pages, traitant des rapports de couples (et d'accouplement !) divers des espèces dans une première partie. Je me suis toutefois, je l'avoue, beaucoup plus attardé sur la seconde partie, concernant notre espèce “Homo sapiens” …
J.-D. Vincent nous dépeint avec son espièglerie coutumière tant appréciée, la trame de toute cette « affaire de couple » dans son évolution jusqu'à notre époque dite “moderne” dans toute sa “nudité” et parfois sa complexité, pourfendant avec humour et “amour” certaines idées reçues … !
Posant sont exposé de « La Naissance de l'Humanité » en passant par « Le Couple et l'Amour aux temps Préhistoriques » jusqu'au « Vivre le Couple Aujourd'hui », il y rend un bel hommage au “genre Féminin” dans son ensemble, ce qui met en perspective « une humanité possible » pour demain, si nous voulons bien abandonner certaines habitudes de comportements déplorables en la matière ! Mais ça, c'est une autre affaire !
Lien : http://www.versautrechose.fr/
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Livre qui dépasse le niveau de vulgarisation pour devenir assez souvent ardu à lire, autant par la densité du contenu que par son énoncé qui pourrait être plus lumineux ! Mais l'effort qu'exige sa lecture – heureusement parsemée de pointes d'humour savoureux – est bien recompensé par la richesse de la connaissance. On termine ce livre avec une foule d'annotations instructives et…, pour ceux qui pensent que Dieu les a faits à son image, beaucoup moins d'arrogance !
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Citations et extraits (65) Voir plus Ajouter une citation
...Je me souviens de mon émerveillement lorsque le profes-
seur Berlioz, du Muséum national d'histoire naturelle, me mit
un jour dans la paume de la main un petit colibri et de ma
déception devant ce qui s'y trouvait : une forme oblongue
de couleur grisâtre, bien éloignée de ce que j'attendais d'un
légendaire oiseau-mouche. À mon invitation à faire tourner
le triste objet naturalisé dans la lumière apparut devant moi
un joyau étincelant de couleurs qui changeaient selon l'inci-
dence de la lumière. Je découvris ainsi le monde magique des
colibris qui pouvait rivaliser avec les plus belles vitrines de
la place Vendôme. Je ne passe jamais sur celle-ci au bras de
ma compagne sans observer son regard fasciné qui me fait
penser à celui de la femelle du paradisier (Paradisaea apoda)
devant son chatoyant conjoint, au plumage dont les éclats
métalliques évoquent ceux de ma carte de crédit....

p.102

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— soumis comme l'homme à la sélection évolutive —, de la configuration que le divin a pu prendre par rapport à l'homme, de la relation explicite ou secrète qu'ils entretiennent entre eux, de tout ce que le divin autorise à faire en son nom et plus encore du conflit possible entre l'homme, son adorateur, et cette réalité qu'il représente, de l'exigence et de la grâce enfin que la psyché humaine s'accorde à elle-même à travers l'image divine.
Les dieux ou les demi-dieux sont sexués, homme ou femme ou les deux à la fois. Ils sont préoccupés essentiellement de leurs fornications et des désordres que ceux-ci peuvent engendrer au sein de leur famille et par projection chez les humains. L'Iliade est un bel exemple du barouf divin et des relations entre les dieux, leurs affaires de famille, de pouvoir et de sexe, et les humains par le truchement de la conscience et de l'esprit bicaméral.
Les religions sont des tentatives plus ou moins réussies pour ramener les folies divines et le monde hallucinatoire bicaméral à la raison. Sont venus ensuite le Dieu unique et les religions du Livre, le triomphe de la raison et la dictature de l'impératif catégorique, par où s'achève le désenchantement du monde. L'histoire moderne et contemporaine n'est pas mon propos. Il y a des spécialistes pour cela. La résurgence récente de l'institution du mariage (pour tous ?) a montré indirectement la force toujours vivante de l'amour dans le carquois du dieu Éros montrant curieusement que « la monogamie est aussi dépassée que le monothéisme ».
p. 275
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La femme, héroïne de l'âge d'or
Les premiers humains modernes (Homo sapiens sapiens), ceux du Paléolithique, sont les vrais fondateurs de l'humanité. On trouve à l'état naissant, dans leur pureté originelle, toutes les qualités qui leur ont permis de conquérir la terre. Les femmes ont été aux premières lignes du combat pour la réussite de l'espèce. Encore faut-il savoir que le triomphe de l'être humain est d'abord celui des mammifères dont il est aujourd'hui le chef-d’œuvre. Chez ces tard-venus de l'évolution, une innovation l'a emporté : la viviparité. Celle-ci permet de conserver les embryons dans le corps — au lieu de les pondre dans un œuf — en les cou-chant sur un lit nourricier, le placenta, jusqu'à ce qu'ils soient en état de venir au monde. Grâce à cet organe qui met en communication le sang de la mère et celui du fœtus, qui sécrète cependant ses propres hormones, la femelle exerce une influence majeure sur le développement du futur enfant et notamment de son cerveau. Il n'est pas extravagant de dire que la mère intervient dans le destin de trois générations : la mère, le fœtus et les cellules germinales (ovocytes) de ce dernier. Le processus d'empreinte maternelle joue un rôle majeur dans ce destin.
p. 240 - 41
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L'esprit bicaméral
Il rend compte d'une donnée fondamentale concernant l'existence de l'humain : la présence du divin à ses côtés — je devrais même dire en lui. Cela s'amorce et semble s'imposer comme une nécessité lors de l'installation dans le monde habité par l'humain de ce qu'on a coutume d'appeler les civilisations. Les pressions sélectives qui s'y exercent (au premier rang desquelles figurent la sélection érotique) entraînent, grâce à la plasticité extraordinaire du cerveau en développement, une implantation des zones du langage dans un seul hémisphère (le gauche) pour laisser l'autre accessible au langage des dieux parvenant au cortex droit sous la forme d'hallucinations visuelles et surtout auditives. La communication entre les deux cerveaux par les commissures et le corps calleux assure la continuité de la conscience. L'homme bicaméral n'a pas conscience de sa conscience du monde, pas d'espace mental intérieur pour pratiquer l'introspection. La volition, l'élaboration des représentations, l'initiative s'organisent sans aucune aide de la conscience et sont ensuite « transmises » à la personne dans la langue qu'elle connaît sous la forme d'une voix parfois accompagnée de l'apparition d'un ami intime, d'une figure d'autorité, d'un dieu ou de sa propre voix extériorisée sous l'apparence d'un reflet. L'invention de l'écriture permettra aux religions et aux institutions, avec leurs appareils de dogmes et de lois, de s'inscrire dans une conscience collective temporelle où pourront s'épanouir les consciences personnelles.
Peut-on parler de rupture survenue dans l'évolution animale avec la naissance de la conscience et de ses satellites, le langage et l'écriture ? Sans doute, et sans risque de tomber dans les dérives spiritualistes des amateurs de transcendance ou dans les excès réductionnistes de savants qui traquent l'esprit jusque dans les moindres recoins neuronaux. Il y a continuité, en revanche, dans la subjectivité — à ne pas confondre avec la conscience — qui est à l’œuvre dans le règne animal. Il est faux de parler de « traces » d'animalité chez l'homme, que déplorent les intégristes de l'humanisme : en effet, l'homme est un animal de plein exercice. En témoignent chez lui la puissance des passions ou émotions et la force du désir qui anime son destin.
p. 273
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Ce cerveau que nous avons vu à l’œuvre dans l'outil, le langage et la parenté, ce cerveau qui réfléchit et s'exprime concrètement dans les langages vocal et mimique des premiers hommes, acquiert au Paléolithique supérieur, il y a quelque trente mille ans, le maniement de représentations qui permettent à l'homme de s'affranchir un peu plus du présent matériel. À l'ici et maintenant du langage sonore viennent se substituer le rythme et la permanence des représentations graphiques qui installent l'homme dans la durée. Le fait que les plus vieux graphismes connus soient « l'expression nue de valeurs rythmiques » montre, s'il était nécessaire, le rôle du temps dans les préoccupations ontologiques de l'homme.
Le sexe et le temps, ou les deux piliers du sacré : il est difficile de ne pas penser que la caverne où les magdaléniens s'enfonçaient pour célébrer leurs cultes est apparue à leurs yeux comme l'anfractuosité secrète de la femme. Il n'est que d'éclairer les nombreuses cavités ovales ou les lèvres de fissures calcaires dont l'intérieur a été peint à l'ocre rouge (Gargar, Niaux, Font-de-Gaume). Surreprésentation du sexuel également, ces Vénus qui sont comme un assemblage abstrait d'attributs concrètement érotiques. Sexuels enfin, les symboles géométriques dont les dispositions rythmiques matérialisent le temps sur les parois de la grotte.
La capacité qu'a l'homme de conceptualiser le temps lui ouvre les voies de la religion. Le développement du cortex cérébral lui permet en effet de mesurer la durée, d'en concevoir le commencement et la fin, et de s'interroger dès lors sur ce qu'il y a avant le début et après la fin. L'homme découvre sa propre mort dans celle de l'autre ; cet autre qui lui est désigné grâce à l'invention des liens de parenté et de société : à l'enterrement du père, les enfants, les parents et les proches sont tenus d'assister !
Le langage n'a pas dit ses derniers mots et il lui reste une dernière fonction, cette fois au service de l'amour, qui permet à l'humain de faire barrage à la mort.
p. 263 - 64
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Vidéo de Jean-Didier Vincent
Il n'est pas exclu que la planète Terre vive les prémices d'un basculement historique : la transition d'une gouvernance ancestrale fondée sur la peur et la violence ? dictatures et terrorismes prolifèrent ? vers le pouvoir numérique bien plus subtil, et en apparence démocratique, qui s'affirme de jour en jour. Pourtant, sous des formes nouvelles, c'est le même pouvoir qui se perpétue. C'est pourquoi Jean-Didier Vincent pose ici la question des bases biologiques du pouvoir. Dès le plus jeune âge, notre cerveau est aux prises avec les notions d'imitation, d'empathie et de charisme, de désir de justice et d'humiliation, de violence et d'apaisement, que gèrent les flux de quelques molécules cruciales ? des hormones baptisées ocytocine et vasopressine ? sous le contrôle de la célèbre testostérone. Passionnant, et inquiétant, car cette étrange cuisine moléculaire s'applique aussi bien aux circuits du désir amoureux qu'à ceux qui mènent à la fabrication des monstres politiques. Auteur d'une célèbre « Biologie des passions » (1986) qui a révélé au plus grand nombre les mystères du cerveau, et de bien d'autres ouvrages, Jean-Didier Vincent, professeur à l'Institut universitaire de France et à la faculté de médecine de Paris-Sud, est membre de l'Académie des sciences.
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