J'ai été totalement captivée par ce roman découvert tout à fait par hasard, et dont je ne connaissais pas l'auteur. Et surtout fascinée par l'originalité de l'écriture, son rythme très enlevé, où on passe sans arrêt du monologue intérieur au récit à la troisième personne, ce qui traduit de manière efficace la confusion du personnage principal. Rien ne laisse présumer que Ce soir j'ai peur, un des rares romans d'
Annie Saumont, plus connue pour ses talents de nouvelliste, ait été publié pour la première fois en 1961, tant le style est moderne et traduit avec brio les tourments du personnage principal. Jane, dont l'existence en apparence paisible est rythmée par ses études de sport, les discussions avec ses copines et ses conquêtes masculines, pourrait très bien être une jeune femme des années 2010. Mais qu'est-ce qui l'a poussé à tuer Pierre, son dentiste et amant de vingt-cinq ans son aîné ? Jane, qui n'a pas vraiment le profil de l'empoisonneuse type, nous délivre quelques bribes de raisonnement. Ses pensées divaguent entre Pierre, qui semble avoir profité de sa jeunesse pour la séduire ; François, l'artiste trop préoccupé par sa peinture pour vraiment se préoccuper d'elle, Vincent, le copain de sa camarade Narvel dont elle refuse de tomber amoureuse… Une histoire qui met en évidence la noirceur de l'esprit humain, mais dans laquelle
Annie Saumont distille une petite pointe d'humour. Addictif et pétillant.
Florence (Le Vésinet)