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EAN : 9782092553367
224 pages
Nathan (08/10/2015)
4.12/5   324 notes
Résumé :
A l'école primaire, Cannelle était le bouc émissaire, celle que personne ne voulait avoir comme amie. Alors, à la rentrée de sixième, elle arrive au collège relookée et devient l'amie d'une fille sympathique. Cependant, l'arrivée de Sam, un garçon décalé qui se moque du regard des autres, bouleverse tout.
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4,12

sur 324 notes
Bonjour les petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un livre que j'avais envie de lire depuis très longtemps : le premier one-shot de Cathy Cassidy paru en France, Miss pain d'épices. Vous l'aurez compris depuis le temps, mais j'ai cette autrice britannique en grande estime. Ses romans sont toujours d'une grande justesse, aussi sublimes que les magnifiques et sucrées couvertures qu'on leur a attribuées en version française. Ils parviennent à parler de sujets forts et importants à une jeunesse qui les éprouve, qui les vit au quotidien, qui a profondément besoin d'en parler mais qui est loin de savoir comment. Cathy Cassidy sait non seulement traiter de ce qui ne va pas, mais elle ouvre aussi la discussion, elle amorce un premier pas vers nous afin qu'on se sente en confiance et compris. A chacune de ses parutions, elle réalise un travail psychologique pertinent et le contenu de ses livres est adapté à tous les âges car, au fond, quand on a des blessures à l'intérieur (et nous en avons tous), on se sent aussi fragile qu'un petit enfant. Dans Miss pain d'épices, que j'ai eu l'aubaine inespérée de gagner grâce à un concours lancé par Cathy elle-même (et l'édition française en plus !), l'autrice nous parle de ce que cela fait de devoir changer son apparence et sa personnalité afin de plaire aux autres, de ne pas se sentir constamment rejeté. Je pense que, peu importe l'âge, cette angoisse du regard d'autrui et d'obtenir son approbation ne nous quitte jamais vraiment. C'est là que tata Cathy intervient, avec son écriture qui sent bon le chocolat chaud (ou plutôt devrais-je dire la cannelle ici !) pour nous dire qu'être soi-même, il n'y a rien de plus chouette.

Mais avant d'en arriver à cette conclusion délicieuse et salvatrice, Cannelle, l'héroïne de cette histoire, en aura du chemin à parcourir ! En classe de cinquième, Cannelle est une jeune fille qui a dû subir les moqueries de ses camarades de classe toute sa primaire durant. Alors qu'elle n'avait jamais rien fait de mal et cherchait simplement à se faire des amies, notre petite choupette se voyait toujours reléguée dans le coin le plus sombre de la récré, celui où personne ne fait attention à vous ou vers lequel on vous lance les regards les plus cruels et assassins, remplis d'une telle mesquinerie qu'ils vous donnent juste envie de ne plus exister. En clair, Cannelle n'a pas connu une enfance facile. Grandissant dans l'ombre d'une grande soeur qui n'a jamais eu ce type de problèmes, étant dotée d'un physique plus qu'agréable à regarder et d'une popularité contre laquelle on ne peut pas rivaliser, et couvée par deux adorables parents qui sont cependant loin de se douter de la triste réalité (comment le pourraient-ils ? Leur petite fille est une vraie crème, impossible qu'on lui veuille du mal !), Cannelle n'a personne à qui parler de son mal-être. Elle encaisse, elle subit, c'est tout. Ses poignées d'amour sont là pour ça en fin de compte, pour amortir le choc face à tant de persécution silencieuse, à coups de regards qui en disent long, de lèvres qui se tordent en un sourire des plus atroces et de mains sur des hanches fines et bien courbées qui trahissent une vanité des plus excessives et déplacées et un dédain des plus criants envers l'interlocutrice boudinée qui n'avait rien demandé. Juste de l'amour et un semblant de tendresse. Des copines avec lesquelles rire, et non qui riraient d'elle. Des confidentes avec qui partager tous ses secrets naïfs d'enfant qui a encore le droit de rêver. Dans les beaux yeux de Cannelle, le rêve était toujours terne. Difficile de faire naître de sublimes étincelles quand votre soleil se retrouve caché par de sales pestes. Ce qui m'a bouleversée, c'est que Cannelle n'est pas à proprement parler harcelée. On ne la frappe pas, on ne lui met pas la tête dans les toilettes, on ne lui jette pas les plus ignobles des insultes au visage. Cependant, on détruit totalement sa confiance en soi, si fragile, à peine naissante à cet âge-là. On lui fait clairement comprendre, même avec une économie somme toute révélatrice de paroles et d'actes, qu'elle n'est qu'une moins que rien, qu'on ne veut pas d'elle. Et même si cela ne prend pas une tournure tragique dans ce roman-ci, cela reste mal, et Cathy Cassidy nous le fait clairement comprendre. Même s'il "y a pire", bien pire que ce que Cannelle subit, il n'y a au fond pas de harcèlement mineur ou majeur. Peu importe la proportion de la chose, cela reste grave et cela doit être pointé du doigt, dénoncé sans détour. C'est ce que Cathy fait avec beaucoup de subtilité. Elle nous fait comprendre qu'à partir du moment où l'on fait douter une personne d'elle-même, de sa valeur, de ce dont elle est capable, de son existence même sur cette Terre, ce que l'on fait est mal. Rien ne pourra changer ça. Je me suis rendue compte qu'enfant, j'avais subi à peu près le même traitement que l'on a réservé à Cannelle : soit on me faisait comprendre que je n'avais pas ma place là où j'étais, soit on ressentait de la pitié pour moi et l'on ne faisait guère plus que de me tolérer, sans jamais véritablement me considérer comme une amie. Quoiqu'il en soit, le message m'était toujours transmis par le biais d'une expression corporelle on-ne-peut-plus claire, comme si tout ce que la personne ressentait pour moi émanait directement de l'ensemble de son corps. Je m'étais alors construite une barrière des plus efficaces face à ce navrant constat : une bulle de coton inviolable, dans laquelle je me comprenais moi-même, ma mère et mon père. Ma Sainte Trinité face au reste de ce monde si méchant et ce dès le plus jeune âge. Reparler de tout cela me fait mal car, quand j'y repense, je me dis que j'ai eu tort de me laisser ainsi faire, de voir tout ce que j'aimais et moi-même réduits à presque rien par des personnes qui devaient sûrement éprouver des sentiments négatifs envers elles-même et qui ont préféré essayé de me briser plutôt que de se montrer meilleures que ça, meilleures que toute cette jalousie, cette rancune qui nous empoissonnent. Désormais, tout ça est derrière Cannelle et moi. Cependant, il ne faut jamais oublier car on en a toujours quelque chose à en apprendre.

C'est justement là où Cannelle va se tromper en arrivant au collège. Après un événement qui fut la goutte d'eau qui a fait déborder le vase et qui m'a tout simplement brisé le coeur, Cannelle est bien déterminée à oublier, à ne plus laisser cette période néfaste de sa vie la définir. Ce que je comprends parfaitement, sauf qu'elle va tomber tout droit dans le panneau : notre héroïne, pour ne plus jamais souffrir et être humiliée de la sorte, décide de devenir "comme les autres". Quelle horreur, rien que de l'écrire, j'en frissonne, brrr ! Fini les bourrelets, les vêtements amples et gentillets : place au sacro-saint maquillage, aux tenues féminines et branchées, suivons le courant. La grosse chenille se métamorphose en filiforme papillon. Attention, dans ce roman, Cathy Cassidy n'aborde pas le thème de l'anorexie, chose qu'elle a déjà fait à merveille dans le tome trois des Filles en chocolat (une saga à dévorer sans modération aucune et je ne peux que vous inviter à faire de la sorte !), Coeur mandarine, qui est consacré à la belle et tourmentée danseuse qu'est Summer. Non, avec Cannelle, on découvre la joie du collège, ce paradoxe de sortir son épingle du jeu tout en faisant partie de la norme et en imitant son stupide comportement le mieux possible. Je ne vais pas jeter la première pierre à notre attachante héroïne car moi-même à un moment donné j'ai agi en ce sens. J'ai voulu ressembler aux autres, j'ai voulu m'intégrer. Je croyais que la clé de ma prison, de ma souffrance, se trouvait là et je n'aurais en réalité pas pu mieux me tromper. Ce qui s'est passé, c'est que je me suis enfermée d'autant plus dans mon corps, je me suis punie, inlassablement, jusqu'au point de rupture. J'étais devenue fade, effacée, je ne me reconnaissais presque plus. Je suis bien contente aujourd'hui d'avoir dit adieu à ce moi qui ne l'était pas vraiment. Voire pas du tout. Cannelle, au cours de l'intrigue, va elle aussi s'infliger beaucoup de tourments pour avoir l'approbation de celle dont l'opinion compte le plus à ses yeux : sa meilleure amie depuis qu'elle est entrée au collège, sa première, Shannon. Au point d'en négliger totalement ce qu'elle veut vraiment et qui elle veut véritablement être.

C'était tout bonnement insupportable de voir pendant une bonne partie du roman Cannelle essayer d'être le clone parfait de Shannon. Celle-ci, élève appréciée de tous unanimement, camarades de classe, élèves plus âgés (surtout les garçons), corps enseignant, maintient notre héroïne constamment dans son ombre, juge tout ce qu'elle dit ou fait, son regard se fait toujours scrutateur et invite à faire exactement ce que Mademoiselle Shannon veut si l'on souhaite rentrer dans ses bonnes grâces. Pourtant, malgré les très mauvaises impressions que Shannon nous renvoie, celle d'une jeune fille nombril de son monde et qui ne prend jamais les sentiments d'autrui en considération, celle-ci n'est pas foncièrement mauvaise. A travers ce personnage tour à tour détestable et surprenant, en tout point déroutant, Cathy Cassidy nous démontre que le monde et les personnes qui entrent et sortent de nos vies ne sont ni tout blancs ni tout noirs. Shannon a certes pour elle bien des défauts : elle est indubitablement égoïste, tout doit en effet tourner autour de sa petite personne, elle se met constamment en avant et, si on a le malheur de la contrarier, elle déploie des moyens assez fous et impensables pour vous le faire regretter. Même quand elle fait le bien autour d'elle, c'est en réalité pour mieux s'alléger la conscience ! Shannon sait effectivement bien berner son monde et nous dans le tas, même si, en tant que lecteurs, on sait se montrer plus perspicace que notre pauvre Cannelle qui était si heureuse à l'idée de satisfaire sa toute première, véritable amie. Avec tout ce que je viens de vous dire sur Shannon, difficile de se faire une bonne opinion d'elle. Et pourtant, et c'est sûrement ma bonne nature qui me perdra, je pense que cette dernière souffre d'un tel manque de confiance et d'amour de soi que toute cette assurance assumée n'est in fine qu'une belle façade, une carapace en béton armé que Cathy Cassidy a su fissurer afin de nous montrer ce qu'il y a derrière avec une parcimonie maîtrisée, de façon à ce que l'on croit presque l'avoir rêvé. Mais je ne suis pas dupe, Shannon ne m'aura pas, son charme n'opère pas sur moi. Celle-ci a tellement le désir de ne décevoir personne que cette obsession la dévore et l'empêche d'être authentique, d'arrêter de faire semblant. Au fond, toute cette mise en scène, ce théâtre dont Shannon est l'actrice principale, n'est là que pour duper une seule et unique personne : Shannon elle-même. Et là où Shannon a fait véritablement fort, c'est qu'elle est une si bonne actrice qu'elle y est in fine parvenue, à ériger ces murs qui l'empêchent de voir la réalité en face : qu'elle se déteste, qu'elle se dégoûte. J'ai sincèrement pitié d'elle car personne ne mérite d'avoir un tel gouffre en soi, qui vous consume tout entier. Et si jeune en plus... Là où Cannelle réussira à aller de l'avant et à embrasser sa véritable valeur, à s'aimer elle-même et à ne plus en avoir peur, Shannon continuera de se voiler la face. Pareil, qui peut l'en blâmer ? La plus belle des victoires est à mes yeux celle de l'amour de soi, et ce combat, Shannon n'est pas prêt de le gagner avec une telle attitude où la bassesse d'esprit, la méchanceté presque gratuite et la vanité se confondent de façon déconcertante avec un mal être abyssal.

Bien des gens se retrouvent au pied de ce mur qu'est l'estime de soi. Il est mal aisé de le remonter si notre corde est parsemée des épines sans pitié que l'on s'envoie les uns aux autres, ainsi qu'à soi-même pour commencer. En revanche, si cette dernière est pétrie avec beaucoup d'amour et de sucre candy, ça peut le faire... Je suis très fière de ce que Cannelle a réussi à entreprendre, avec du temps certes mais toutes les bonnes choses demandent de la patience : réussir à s'affranchir de l'influence effroyable qu'avait Shannon sur elle, se libérer de cette amitié toxique (parce qu'appelons les choses telles qu'elles sont) qui ne lui procurait que de la frustration et du chagrin, et enfin faire la paix avec ses vieux démons. Cela semble évident dit comme ça, mais cela demande en pratique beaucoup de courage et de sang froid. Cette façon qu'avait Cannelle de se rabaisser constamment, de douter de ses propres sentiments et de refuser d'écouter et la voix de la raison et celle de son coeur, c'était comme je vous l'ai dit plus haut proprement insupportable pour moi. Cependant, il fallait que notre héroïne en passe par là, qu'elle se casse la figure face aux conséquences des mauvais choix qu'elle a d'abord décidé de prendre pour en tirer les bons enseignements et riposter, enfin élever la voix et s'affirmer. Et bon sang ce que ça a fait du bien quand ce moment est arrivé ! Il était grand temps, je vous le dis ! C'était fort, c'était intense, c'était vrai. Mais cela n'aurait jamais pu avoir lieu sans l'aide de deux personnages très importants et touchants car, ne l'oublions pas, nous sommes les principaux acteurs de notre bonheur mais accepter l'aide de ceux qui nous entourent et nous veulent du bien est l'une de nos plus grandes forces. Je n'attendais que ça, que cet instant dans ma chronique où je pourrai vous parler de mon personnage chouchou dans cette histoire, Sam. Sam, oh Sam, si seulement tu pouvais avoir dix ans de plus afin que je ne culpabilise pas autant de craquer sur toi ! Ce jeune homme vous fera littéralement fondre, foi de Nanette ! Qu'est-ce que je l'adore ♥ Sam, c'est ce collégien marginal qui n'a pas peur d'assumer haut et fort son excentricité, qui trouve toujours le moyen de vous surprendre et d'être le petit rayon de soleil de votre journée, même lorsque celle-ci ne vous annonçait pourtant rien de fort réjouissant. Avec Sam, la joie et la beauté de chaque instant passé en sa compagnie sont toujours au rendez-vous. Il est unique en son genre ce petit jeune homme, il a un sourire des plus joyeux et contagieux et il a le don de vous faire sentir spéciale et toute tourneboulée... Bref, je t'aime Sam, il en faudrait plus des comme toi, définitivement. Cannelle en a vraiment de la chance. C'est fou tout de même que j'ai réussi à beaucoup plus vous parler de Shannon que de Sam ! Mais quand la perfection est là, difficile de la capturer en mots. C'est déjà bien d'essayer. En revanche, les défauts et la noirceur ont de quoi faire courir mes doigts sur le clavier, instinctivement, de quoi noircir littéralement l'écran de mon ordinateur. C'est comme ça. Mettre des mots sur Sam, c'est comme essayer d'attraper un nuage ou un vent espiègle avec ses doigts. Ces derniers vous survolent ou vous effleurent mais impossible de dompter leur nature. C'est l'effet que m'a fait Sam : il est lui-même, sans concession, c'est à prendre ou à laisser. Eh bien, je prendrai le tout ma petite dame, assurément ! Je ne le répèterai jamais assez Sam, mais je t'aime très, très fort.

Dernier personnage dont je dois vous parler, et pas des moindres : celui d'Emily. Celle-ci a la particularité d'avoir connu Cannelle lorsque cette dernière était seule et avait simplement besoin d'une main tendue. Sans même en avoir conscience, Emily représentera cette main tendue, ce déclic qui va permettre à Cannelle de ne pas rester figée dans son désarroi, d'aller de l'avant, même si elle va faire beaucoup d'erreurs. Au moins, sa situation va évoluer et tous ces faux-pas vont lui faire apprendre beaucoup de choses essentielles sur la vie et sur elle-même. Emily va elle aussi tomber dans le piège irrésistible qu'incarne Shannon mais, au contraire de Cannelle, elle va tout de même se poser beaucoup de questions, notamment lorsque les actions de Shannon iront à l'encontre de sa personnalité à elle, Emily, intello' de la classe qui a le coeur en miettes depuis le déménagement. En effet, Emily comme Cannelle sont loin d'être des Shannon : elles sont réservées, elles ont leur pudeur, elles sont plus intelligentes que ça et ne veulent pas se laisser définir par leur physique, même si elles aiment à être plus féminines qu'avant. Surtout, elles ne cherchent pas à blesser délibérément les gens. J'ai vraiment beaucoup aimé le personnage d'Emily. Cela ne va pas être facile de tenir tête à Shannon et de lui faire comprendre que ce qu'elle fait est mal, notamment parce que cette dernière a tout le monde dans la poche, y compris elle-même, et pourtant Emily va s'y risquer et vouloir à tout prix protéger Cannelle et se rattraper envers elle, lui demander pardon de ne pas avoir su se montrer présente au primaire, quand Cannelle souffrait de la solitude, de l'indifférence comme de la haine, juste parce qu'elle n'était pas directement concernée. En effet, quand on est enfermés dans sa propre bulle de bonheur et de quiétude, on ferme souvent les yeux face à l'injustice qu'autrui subit. Mais il n'est jamais trop tard pour faire amende de ses erreurs. C'est ce qu'Emily a à enseigner à un jeune lectorat. Chaque jeune lecteur (ou même plus âgé) peut se reconnaitre dans les divers personnages de Cathy Cassidy, s'y trouver une âme jumelle et en apprendre beaucoup d'elle. C'est l'une des très nombreuses choses que j'aime dans les romans de cette autrice juste formidable.

Enfin, un autre point qui est absolument juste génial dans les romans de Cathy Cassidy, c'est que cette dernière met souvent en avant dans ses livres une jeunesse engagée, passionnée, qui ne reste pas passive et qui se bat pour ce qui lui semble être juste et pour prouver sa valeur. Par exemple, dans ce récit-ci, toute la classe de Cannelle va travailler de concert pour créer tous ensemble un magazine qui les représente, qui parle de ce qu'ils aiment, de ce qui leur tient à coeur, et tous les élèves vont tout faire pour que ce magazine perdure dans le temps, devienne un vrai succès et ne reste pas juste un simple devoir de classe pour le cours d'anglais. J'ai tout simplement adoré ça, toute cette ardeur que les camarades de classe de Cannelle et cette dernière mettent dans leur magazine, dans ce petit bébé qu'ils mettent au monde avec un enthousiasme, une détermination et un investissement qui ont de quoi clouer le bec à tous ceux qui auraient pour discours que "la jeunesse se repose sur ses lauriers de nos jours" et "que les jeunes ne sont que des bons à rien". Allez dire à la classe d'anglais de Mr Hunter qu'ils ne font pas de zèle et qu'ils n'ont aucune motivation et créativité, ils sauront vous recevoir ! En parlant de ce jeune professeur, j'ai adoré le fait que ses méthodes soient peu orthodoxes et aient pour véritable objectif de captiver ses élèves, pas juste de leur bourrer le crâne d'informations. Cet enseignant a pour véritable vocation d'insuffler à ses chères petites têtes blondes une envie réelle de s'instruire, de créer, de communiquer au monde leur entrain et leur volonté d'occuper une place importante sur cette Terre, de faire ressentir leur présence et leur talent à chacun. Les romans de Cathy Cassidy ont toujours le don de vous remonter le m
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Ma fille de 10 ans est absolument fan de la série les filles au chocolat. En vacances, dans notre librairie préférée, nous avons déniché d'autres livres de Cathy Cassidy. Ma fille m'a convaincue de le lire avec elle.
Je suis vraiment agréablement surprise et conquise.
Mine de rien, par petites touches gourmandes de Cannelle, l'auteure s'attaque à des sujets hyper importants: le harcèlement, l'estime et la construction de soi, la différence, le phénomène groupe, la différence, les relations prof élèves, la jalousie, la confiance en soi et j'en oublie sûrement. Donc chapeau bas. Car là où pauvres parents on n'arrive pas forcément à tout expliquer à nos ado, à les protéger, à leur éviter des déconvenues... l'auteure apporte une véritable réflexion et permet à nos lectrices de comprendre plein de choses.
L'héroïne est une ado de 13 ans au doux nom de Cannelle et aux beaux cheveux roux. Mais ces deux traits plus quelques kilos en trop lui ont valu beaucoup de souffrance à l'école primaire. Cannelle n'avait pas d'amies, était rejetée voire moquée par certaines filles.
Arrivée au collège, changement de cap. Disparus les kilos en trop. Nouvelles fringues et maquillage. La voici à la mode et devenue la meilleure amie de Shannon et populaire. Mais cela a un prix: ne plus être soi même, être sous l'emprise de Shannon, refuser de sortir avec un garçon jugé nul.
Plaire pour ne pas être rejetée. Etre comme tout le monde. Et même devenir un peu méchante à son tour.
Heureusement, Cannelle va ouvrir les yeux.
Quelle chouette lecture ! A partager mère-fille.
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annelle est une ancienne victime de harcèlement scolaire, sa rondeur et ses cheveux roux étant sujets à moqueries quand elle était en primaire. Avec le passage au collège et une nouvelle meilleure amie populaire, Shannon, elle a su surmonter cette mauvaise période mais reste très marquée. Quand une de leurs camarades, Emily, se retrouve isolée, elles la prennent sous leur aile et l'aident à retrouver confiance en elle en l'intégrant à leur groupe et en la relookant. Mais Cannelle aura vite l'impression qu'Emily prend sa place auprès de sa meilleure amie et regrettera son aide.

D'abord une histoire d'amitié mise en danger par la jalousie,Miss Pain d'épices aborde aussi le sujet du harcèlement, à travers les trois personnages principaux qui en sont victimes ou instigateurs.

J'ai trouvé ce panel bien choisi, entre Cannelle, ancienne victime qui continue malgré tout à avoir peur de ce qu'on peut penser d'elle et en arrive à faire du mal aux autres, Shannon, très populaire, qui dicte à ses amies ce qui est cool ou pas et qui humilie dès qu'elle le peut l'exubérant Sam, et Sam qui assume pleinement sa personnalité et encourage Cannelle à en faire autant. Emily, quant à elle, se retrouve au milieu de jalousies qu'elle n'a pas souhaiter susciter. On a donc une spirale dans laquelle je pense que beaucoup d'ados peuvent se retrouver : comment assumer ses choix face à la pression du groupe ? Comment avoir du recul et trouver le courage de prendre des chemins différents ?

Autre aspect intéressant de ce roman, à travers le personnage de la très sûre d'elle Shannon, la relation prof-élèves, qui peut vite déraper suite à des malentendus.
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Très connue et plébiscité pour sa saga internationale Les filles en chocolat, j'avais très envie de découvrir l'univers de Cathy Cassidy.

Sans surprise, c'est auprès d'adolescents que se déroule l'histoire. Cannelle, une jeune fille solitaire et rejetée par ses camarades, va tenter le tout pour le tout pour pouvoir changer et se faire des amis. A son entrée au collège, elle se noue d'amitié avec Shannon, une jolie jeune fille, assez superficielle, qui attire tous les regards. Mais voilà : auprès de Shannon, Cannelle se construit une façade qui contraste grandement avec la réelle Cannelle.

Miss pain d'épices, c'est un ouvrage jeunesse, très sympathique à lire, avec une écriture fluide qui nous fait enchaîner les chapitres en un rien de temps. Mais derrière cette petite histoire, l'auteure se met dans la peau d'adolescents et se questionne sur les rapports des enfants les uns avec les autres.
En effet, Cannelle a été victime de moqueries au primaire - ce qu'on appelle aujourd'hui le harcèlement scolaire, qui est bien plus fréquent qu'on ne le croit. Un thème fort traité avec douceur, qui montre la cruauté dont peuvent faire preuve les enfants entre eux.

Mais ce n'est pas tout. de nombreux thèmes sont soulevés dans ce roman. On a tout d'abord le changement de comportement pour se faire accepter par autrui : on se forge une fausse identité, comme Cannelle, pour plaire à un plus grand nombre.
Puis il y a la présence de thèmes plus courants dans les livres jeunesses, comme la jalousie. Dans le duo formé par Cannelle et Shannon, l'apparition subite d'Emily créait des tensions. Cannelle se sent délaissée et rabaissée, moins aimée par Shannon.
Puis un grand classique, avec l'amour entre adolescents : Cannelle tombe folle amoureuse de Sam. Sam arrive à discener la réelle personnalité de Cannelle, contrairement aux airs qu'elle se donne. Ces deux jeunes, aux caractères singuliers, vont prouver qu'être différent des autres n'est pas une mauvaise chose.

Si Cathy Cassidy montre du doigt tous ces aspects, c'est pour montrer aux enfants (ses principaux lecteurs) ce dont sont capables les enfants de leur âge. Elle s'adresse implicitement aussi aux parents. Entre jalousie, tromperie, faux-semblants et harcèlements, les parents doivent rester vigilants et garder un oeil attentif sur leurs enfants. Un petit livre tout frais, plaisant à lire, que j'ai bien aimé.
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J'avais déjà entendu parler de cette "Miss Pain d'épices" il y a quelques mois. Et puis, d'autres lectures sont arrivées et ça m'est complètement sorti de l'esprit. Jusqu'à ce que les magasins France Loisirs aient la bonne idée d'en sortir une édition! Je suis une inconditionnelle de la série "Les filles au chocolat", ce que j'appelle des "romans doudous" pour le sentiment délicieusement régressif et réconfortant que leur lecture me procure. Cathy Cassidy reste ici + que jamais dans sa zone de confort, à savoir la relation aux autres et la recherche d'identité des adolescent. Mais si j'avais été un peu mitigée à la lecture de "Aux délices des anges", "Miss Pain d'épices" m'a totalement séduite!

Le personnage principal, Cannelle, est très attachante, et j'ai d'autant + apprécié sa personnalité qu'elle n'est pas parfaite. Oui,par moments elle est égoïste, parfois elle gâche tout et s'en rend compte trop tard; mais c'est cela qui la rend intéressante. Elle n'est pas "lisse", et on ressent bien ses "tâtonnements" successifs pour tenter de concilier popularité et identité. Beaucoup d'adolescentes se reconnaîtront dans ce livre qui fait du bien au moral, car malgré les embûches il reste porteur d'un message plein d'espoir et de positivité.

Plus encore que de l'intégration au groupe, "Miss Pain d'épices" aborde en douceur et sans lourdeurs excessives le thème du harcèlement scolaire. Pas de scènes trop violentes, ce qui permet de sensibiliser les jeunes lecteurs sans aspect trop moralisateur. Pour les + grands, c'est l'occasion d'une petite rétrospective de notre propre adolescence et d'en tirer les conclusions (voire les enseignements!) qui s'imposent. Personnellement ce flash-back m'a permis, avec le recul, de reconsidérer certains aspects déplaisants de mes années collèges et de constater mon évolution.

Bref, un livre que j'ai lu d'une traite (il aurait pu être 2x + épais, je n'en aurais été que 2x + heureuse!) et qui a parfaitement rempli mes attentes. Quelques centaines de pages de douceur à relire sans modération quand le moral n'est pas au top! Et vivement le prochain; même si, pour une fois, j'apprécierais voir ce que Cathy Cassidy pourrait nous proposer dans un autre registre...
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Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Mais Sam me dévisage, très sérieux, et je finis par détourner le regard. S’il lisait vraiment dans mes pensées, il saurait que je me demande pourquoi mon cœur bat si vite, et ce que ça ferait de l’embrasser là, maintenant, sans limonade ni lèvres bleues.
– Personne ne peut lire dans les pensées, je murmure.
– Non, pas vraiment. Tu es une fille compliquée, Cannelle. Un jour j’ai l’impression de te connaître, et le lendemain je ne te comprends plus du tout.
Je repense à mon indifférence calculée au collège. Compliquée ? Oui, c’est une façon de voir les choses. Je rends le kazoo à Sam en disant :
– Je ne crois pas être à la hauteur. Désolée.
Il semble très déçu.
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Il est illusoire de penser qu'on peut se réinventer. On peut essayer, bien sûr, mais il est impossible d'échapper à sa vraie nature. La vie est un voyage, une lente découverte de notre personnalité.
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Nous contournons l’abri à vélos pour emprunter l’entrée secondaire, et découvrons soudain un garçon étendu en travers des marches. Il a de longues jambes, porte un petit chapeau et est en train d’écrire sur son jean noir avec ce qui ressemble à du correcteur blanc.
Shannon me serre le bras.
– Hé… souffle-t-elle, tout excitée. Pas mal !
Je passe en revue le chapeau, le jean, la posture négligée et les Converse aux lacets défaits de l’intrus. Une chose est sûre, ce n’est pas un sixième.
Shannon se dirige droit vers lui. Encore un qui se retrouve à ses pieds – littéralement cette fois. Il lève les yeux vers elle sous son chapeau, révélant un sourire espiègle et une touffe de cheveux bouclés.
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Tout à coup, je m'en veux d'avoir été si froide avec Sam ce matin. Je ne suis plus la fille douce et attentive dont parle Emily. Je ne pense qu'à m'intégrer et à faire partie des élèves populaires, quitte à ignorer le garçon pour qui je craque.

Parfois, je déteste vraiment la personne que je suis devenue.
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Il est illusoire de penser qu’on peut se réinventer. On peut essayer, bien sûr, mais il est impossible d’échapper à sa vraie nature. La vie est un voyage, une lente découverte de notre personnalité. Aujourd’hui, je m’aperçois que je ne suis encore qu’au début de l’aventure.
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