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Serge Quadruppani (Traducteur)
EAN : 9782265097278
288 pages
Fleuve Editions (16/09/2015)
3.59/5   71 notes
Résumé :
À cause d'une phrase scabreuse prononcée par Livia dans son sommeil, Montalbano doute de sa fidélité. Peu après, à la suite d'une étrange série de cambriolages qui frappe un groupe d'amis de la bourgeoisie de Vigàta, il fait la rencontre bouleversante d'Angelica, vivante incarnation de ses rêves d'enfant. Les fantasmagories et les contradictions du commissaire sicilien ne l'aident guère à affronter une machination que nourrit un vieux désir de vengeance. Et dans ce ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
3,59

sur 71 notes
Du commissaire Montalbano, je connaissais la série policière télévisée. C'est la première fois que je lis un des romans de Andrea Camilleri. Celui-ci est sorti en septembre 2015 en France. Je dois dire que j'ai été surprise par le langage traduit, mi italien mi sicilien, le patois local, mais au fil du livre j'ai trouvé que cela donnait une touche comique aux dialogues. On sent le tempérament volcanique de Montalbano qu'il contient, j'ai retrouvé aussi Catarella dans toute sa splendeur quand il débite ses phrases grandiloquentes pour dire une chose toute simple.
J'ai retrouvé l'ambiance de la série qui me plaisait beaucoup. L'histoire policière peut sembler banale, il n'y a pas de bagarres, pas de meurtres, tout est suggestif, mais petit à petit on voit se profiler une personnalité criminelle par petites touches, et Montalbano nous démêle tout cela en un clin d'oeil final.
Donc pour moi découverte de l'écriture de Camilleri, et j'ai découvert à travers ce roman, un peu plus de la personnalité de Montalbano. Petit roman sans prétention, mais qui m'a bien fait sourire par son langage et les personnages pittoresques.
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N°1591 - Octobre 2021

Le sourire d'AngélicaAndrea Camilleri – Fleuve noir
Traduit de l'italien par Serge Quadruppani.

On ne contrôle pas ses rêves et encore moins les paroles qui s'échappent de son sommeil. Tout commence par une phrase que Livia endormie prononce et qui laisse Salvo Montalbano perplexe au point de douter de sa fidélité. Il est vrai qu'en permanence ils ne vivent pas ensemble, l'une à Bologne et l'autre en Sicile et que cet éloignement peut favoriser l'adultère, mais il est également vrai qu'une vie commune n'empêche en rien les trahisons conjugales et que bien malin qui peut se targuer de connaître véritablement son conjoint.
Dans sa circonscription, des cambriolages ont été commis aux dépends de la riche bourgeoisie locale selon une même procédure particulière et l'une de ces affaires met Montabano en face d'Angélica, la jolie salariée d'une banque qui arrondit ses fins de mois en se prostituant mais qui aussi correspond à ses fantasmes d'enfant et au personnage du même nom dans le roman «Roland furieux » du poète L'Arioste. C'est peu dire que la beauté de la jeune femme fait de l'effet à Salvo et ce dernier, pour les besoins de l'enquête autant qu'à la demande pressante d'Angélica, passe avec elle un accord pour contrecarrer les cambriolages à venir tout en respectant la discrétion. Tout cela n'empêche pas les lettres anonymes qui nourrissent la suspicion ordinaire de sa hiérarchie et entravent l'enquête en même temps qu'elles lui pourrissent la vie.
Dans un roman de Camilleri, il y a certes le compte-rendu des investigations que Montalbano mène ordinairement entre bluff, hésitations et éclairs de génie, mais aussi l'équipe qui le seconde, Fazio à la fois fidèle et efficace, Catarella dont la présence ajoute une note de folklore malgré sa récente passion pour l'informatique. Mais l'intérêt du roman ne s'arrête pas là. Un tel épisode dans la vie de Montalbano peut certes le faire rajeunir, lui faisant pour un temps oublier ses 58 ans et perdre la tête pour cette jeune et jolie femme, croire peut-être à nouveau à son charme. Tout commence pour lui par ces quelques mots prononcés nuitamment par Livia et qui jettent le doute dans l'esprit de Salvo avec, sous-jacente, cette idée de vengeance. Dans le même temps il y a cette rencontre avec Angélica et tout ce qu'elle représente pour lui, entre l'attirance qu'il éprouve pour elle à cause de sa séduction naturelle de femme et les fantasmes qu'il porte en lui depuis longtemps et qui trouvent à ce moment précis leur concrétisation. Il y a l'ivresse d'avoir été choisi pour des moments de plaisirs intimes mais aussi, le moment d'extase passé, le sentiment de déception né de la banalité ordinaire qu'il n'imaginait pas, augmenté peut-être de la honte de lui-même pour avoir trahi Livia sur la seule éventualité d'une passade supposée. Ce genre de situation inspirée par le mensonge peut durer longtemps mais trouve parfois sa conclusion grâce au hasard ou à l'aveu. Ici c'est cette dernière manière que choisit Salvo mais Livia, trop attachée ou amoureuse, ne le croit pas.
C'est pourtant d'une autre sorte de vengeance dont il s'agit ici mais qui dérange Montalbano, autant parce qu'il prend conscience qu'il a été manipulé à cause de ce satané et peut-être tardif « démon de midi » que parce qu'il doit faire jusqu'au bout son métier de flic, quoi qu'il puisse lui en coûter.
Depuis que j'ai découvert Camilleri, c'est toujours le même plaisir de le lire d'autant qu'en plus de l'intrigue policière il y a souvent, comme ici, une dimension psychologique qui justifie bien qu'on ait donné à Camilleri le titre de Simenon italien.
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Quelle déception énorme que cette lecture heureusement qu'il est court et malgré tout qu'es ce que cela traine en longueur. Déjà en ouvrant le livre et en voyant les notes de la traductrice je me suis un peu méfiée, car beaucoup d'argot sicilien qui ont été traduit de façon très étrange et qui m'ont gênés tout au long de la lecture comme par exemple au 'pital, pinsee, arréveiller ce livre en est truffée de mot ainsi ce qui n'apporte rien au récit.

Et que dire de l'intrigue qui n'est pas du tout palpitante qui commet des cambriolages? Un commissaire Montalbano amoureux d'Angelica comme un collégien.

Bref aux amoureux des thrillers rythmés et palpitants passer votre chemin....
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Bienvenue à Marinella, bourgade balnéaire sans histoires de l'Ouest sicilien. Malgré ses 58 ans, le commissaire Montalbano conserve un rythme de vie qui ne correspond plus vraiment à son âge. Certain que la jeunesse et la santé sont inaltérables, il boit et fume comme il respire, mange très bien et travaille... assez peu ! Et, je ne vous parle pas de ses « exploits » sportifs qui se résument à une petite passeggiata (promenade) digestive sur le port...

Suite au cambriolage quasi simultané d'un appartement cossu et d'une résidence secondaire appartenant au même couple, on s'aperçoit que c'est une équipe aguerrie parfaitement au fait des habitudes de ses victimes qui opère.

Par la même occasion, le lecteur s'attache peu à peu au savoureux personnage de Montalbano. Comme par hasard, ce commissaire hors-norme travaille avec une escouade tout aussi déroutante que les effractions qui vont se multiplier aux dépens de la haute bourgeoisie locale. Mais, un voleur efficace peut cacher des motivations assez éloignées du fruit de son butin...

J'ai apprécié ce polar sans prétention autant pour sa langue fleurie que pour ses décors lumineux et ses figures caricaturales. A chaque page, on sent l'indolence (feinte) des protagonistes, leur profond attachement à la plus grande île de la mer Méditerranée, leur bienveillance envers l'Autre aussi différent soit-il et un incontestable détachement par rapport aux exigences hiérarchiques.

Un livre qui garantit un agréable dépaysement à emporter cet été sur toutes les plages et dans toutes les piscines de France et de Navarre.
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La dix-septième enquête du commissaire Montalbano , parue en 2010.
Montalbano a cinquante -huit ans, la crainte de la vieillesse le taraude.
Alors qu'il enquête sur un cambriolage peu courant il est amené à rencontrer une superbe jeune femme, Angelica, qui semble être l'incarnation de l'Angelica du "Roland furieux" de l'Arioste, celle-là même dont il était follement amoureux à quinze ans.
Il se croit retourné dans sa jeunesse et se laisse submerger par la passion qui trouble sa raison.
Les cambriolages se poursuivent, tous suivant le même mode opératoire. Une méthode originale inventée par un mystérieux personnage qui défie notre commissaire.

Pour le plus grand plaisir des fidèles lecteurs, on retrouve l'équipe habituelle et l'inénarrable Catarella que d'aucuns qualifient d'empoté standardiste, mais que je trouve irrésistible : une belle trouvaille.
Et, toujours la traduction de Serge Quadruppani.
Pour moi, un bonheur supplémentaire, celui de trouver des strophes de l'Orlando furioso.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
La veille au soir, Livia, et c’était là le motif particulier, s’était, par jalousie, énormément engatsée contre lui, gâchant ainsi le plaisir que lui avait procuré sa venue.
Ça s’était passé comme ça.
Le téléphone avait sonné et elle était allée arépondre.
Mais à peine avait-elle prononcé « allô » qu’une voix féminine avait dit à l’autre bout de la ligne :
– Excusez-moi, je me suis trompée.
Et la communication avait été ‘mmédiatement coupée.
Et alors Livia s’était aussitôt fourré dans le crâne que c’était ‘ne femme qui le fréquentait, lui, que ce soir-là elle avait rendez-vous et qu’elle avait reposé le combiné en entendant qu’elle, Livia, était à la maison.
« Je vous ai pris les doigts dans la confiture, hein ? »
« Quand le chat n’est pas là, les souris dansent ! »
« Loin des yeux, loin du cœur ! »
Il n’y avait pas eu moyen de la faire changer d’idée, la soirée avait tourné à l’engueulade passque Montalbano avait mal réagi, écœuré par le déluge inépuisable d’expressions toutes faites que Livia débitait, plus encore que par ses soupçons.
Et maintenant, Montalbano espérait que Livia dirait une quelconque connerie qui lui donnerait la possibilité de se prendre sa revanche dans les grandes largeurs.
Il fut pris d’une violente envie de se fumer une cigarette, mais il se retint. D’abord, passque si Livia rouvrait l’œil et le surprenait à fumer dans la chambre à coucher, ça ferait un ramdam de tous les diables. Ensuite passqu’il craignait que l’odeur la réveille.
Deux heures plus tard, il lui vint tout à coup une violente crampe au mollet gauche.
Pour la faire disparaître, il acommença par balancer la jambe d’avant en arrière et ce fut ainsi que, pied nu, il donna par inadvertance un grand coup au rebord extérieur de lit de bois.
Malgré la forte douleur, il aréussit à garder pour lui l’avalanche de jurons qui allait lui échapper.
Mais le coup contre le lit produisit son effet, car Livia soupira, bougea un peu et parla.
Distinctement, la voix nullement empâtée, elle dit juste après une espèce de gloussement :
– Non, Carlo, par derrière, non.
Pour un peu, Montalbano tombait de sa chaise. On t’en demandait pas tant, santantó, saint Antoine !
Montalbano se serait bien contenté de quelques paroles confuses, le minimum indispensable pour bâtir un jésuitique échafaudage d’accusations basées sur rien.
Mais Livia avait dit une phrase très claire, putain !
Comme si elle était parfaitement réveillée.
C’était ‘ne phrase qui pouvait faire penser à tout, y compris au pire.
Pour commencer, elle ne lui avait jamais parlé d’un type appelé Carlo. Pourquoi ?
Et puis, c’était quoi, ce truc qu’elle ne voulait pas que Carlo lui fasse par derrière ?
Et par conséquent : par derrière, non, mais par devant, oui ?
Il commença à avoir des sueurs froides.
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- "Dottore, nous n'avons pas le personnel (pour organiser cette filature). Avec toutes ces coupes que nous fait le gouvernement...

- Et ils ont même le courage d'appeler ça "Loi sur la sécurité des citoyens"! On se retrouve sans voitures, sans essence, sans armes, sans hommes... Visiblement, ils ont sérieusement l'intention de favoriser la délinquance. "
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Catarella était sur le point de fondre en larmes.
_C'est ça justement que je voulais vous dire, en demandant beaucoup d'excusance, dottori. Que le susdit Augello depuis ce matin s' atrouve congédié.
Montalbano s'étonna. Même une bonne, on ne pouvait plus la congédier comme ça !
_Congédié ? Et par qui ?
_Dottori, mais ce fut vossignorie en pirsonne pirsonnellement qui l'a congédié à hier après déjeuner !
Mantalbano s'arappela
_Catarè, il est parti en congé, il n'a pas été congédié !
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Il glissa dans sa poche la liste des trois patrons de casse automobile, appela Gallo et partit pour Montelusa dans une voiture de service.
Il mit une bonne heure à convaincre le proc’ Tommaseo de mettre sur écoutes les trois téléphones.
Dès qu’on parlait d’écoutes, le proc’ courait aux abris.
Et s’il arrivait qu’un braqueur, un casseur ou un maquereau soit ai très proche d’un député ? Ça finirait sûrement très mal pour le magistrat.
C’est pour cela que le gouvernement venait de faire ‘ne loi interdisant les écoutes mais, par chance, elle n’était pas encore votée.
Il s’en retourna satisfait au commissariat.
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Mais Livia avait dit une phrase très claire, putain !
Comme si elle était parfaitement réveillée.
C’était une phrase qui pouvait faire penser à tout, y compris au pire.
Pour commencer, elle ne lui avait jamais parlé d’un type appelé Carlo. Pourquoi ?
Et puis, c’était quoi, ce truc qu’elle ne voulait pas que Carlo lui fasse par-derrière ?
Et par conséquent : par-derrière, non, mais par-devant, oui ?
Il commença à avoir des sueurs froides.
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Vidéo de Andrea Camilleri
Certains personnages ont la vie dure, traversant les années comme si auteurs et lecteurs ne pouvaient pas les quitter. Harry bosch, le fameux détective de L.A., est de ceux-là, créé en 1992 par Michael Connelly. Deux ans plus tard, Andrea Camilleri donnait naissance à son fameux commissaire sicilien Montalbano. Que deviennent-ils ? Leurs nouvelles aventures, qui viennent de paraître, valent-elles encore le coup ? Quant à Don Winslow, l'auteur de la fameuse trilogie La griffe du chien, il publie un recueil de six novellas dont deux remettent en scène les héros de ses plus anciens romans. Alors ? On a lu, on vous dit tout.
Incendie nocturne de Michael Connelly, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Robert Pépin, éd. Calmann-Lévy. Le manège des erreurs d'Andrea Camilleri, traduit de l'italien (Sicile) par Serge Quadruppani, éd. Fleuve noir. Le prix de la vengeance de Don Winslow, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Isabelle Maillet, éd. Harper Collins. Vous avez aimé cette vidéo ? Abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/¤££¤36Abonnez-vous20¤££¤4fHZHvJdM38HA?sub_confirmation=1
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la vie et les polars d'Andrea Camilleri

Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

1985
1992
1994
1998

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