J'ai lu ce livre jeunesse dans le cadre d'un contrat en librairie, afin de parfaire ma connaissance du fonds (vu mon âge, vous vous doutez bien que ce ne sont pas mes goûts personnels qui m'y ont poussée^^). Je ne m'attendais pas à grand-chose de cette lecture… Et pour tout vous dire, je suis agréablement surprise. le message que transmet l'auteur est un poil plus abouti que ce que je pensais – ce n'est pas tous les jours qu'on explique la politique aux enfants !
Parlons tout d'abord de l'histoire. Mapuce et la révolte des animaux est la suite de
Krotokus Ier, roi des animaux. Mais les deux tomes peuvent se lire indépendamment, on comprend très vite que Krotokus était un tyran qui voulait épouser la mère de notre héroïne, que celle-ci s'est enfuie avec l'aide de Goupille le renard, et que le tyran a été renversé. Son ex-fiancée est partie filer le grand amour avec son sauveur, il a été exilé en stage d'amitié chez les dauphins, et la démocratie règne désormais au pays de Croland. Seulement voilà, le président Bradpitus a instauré une nouvelle forme de tyrannie : celle des marques. Les animaux qui acceptent de les porter sont privilégiés tandis que les autres sont laissés pour compte. Les élections approchent, et les opposants sont si désespérés qu'ils demandent à la mère de Mapuce de se présenter. Celle-ci refuse, mais sa fille accepte dans son dos et part à Croland pour sauver l'égalité.
Bien que centrale, la politique est assez bien amenée. L'auteur conserve du début à la fin un ton léger et un humour fin. Les enfants ne comprendront pas toutes les blagues, mais s'ils venaient à relire plus tard, ils pourraient comprendre l'origine de certains noms (le tatou Ballade-Dure, par exemple). D'après moi, c'est un livre qui s'adresserait plus à des 8 à 10 ans. Peut-être moins parce que les personnages et les situations m'ont paru extrêmement simplifiés et caricaturaux (mais difficile de juger quand on ne fait pas du tout partie du public concerné…).
Finalement, c'est une bonne manière d'éveiller les enfants aux valeurs démocratiques, aux défauts de la république (les campagnes électorales, la lourdeur administrative…) ainsi qu'à ses qualités (la possibilité de renverser une tyrannie). Et également à l'acceptation de soi : ce n'est pas parce qu'untel porte telle marque qu'il a plus de valeur que les autres.
Souvent, c'est même le contraire…