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EAN : 9782370560575
336 pages
Super 8 éditions (10/03/2016)
3.61/5   142 notes
Résumé :
Linus, 16 ans, se réveille un matin sur le sol d’un sinistre bunker souterrain. Sans eau, sans nourriture… et sans la moindre explication. Manifestement, il a été kidnappé. Pour quel motif ? Et qu’attend-on de lui ?

Les jours passent. D’autres détenus, n’ayant apparemment rien en commun, sont amenés par un ascenseur,. Une petite fille. Un vieil homme malade. Un toxicomane. Un autre homme, une autre femme. Capturés en pleine rue, comme lui et désormais... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (59) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai vu que « Captifs » de Kevin Brooks était souvent catégorisé jeunesse ou young adult. Sans doute parce que l'auteur a écrit plusieurs ouvrages destinés à un jeune lectorat et certainement aussi parce que le héros de « captifs » est un adolescent. Catégoriser jeunesse ou même young adult ce roman me semble un non-sens total. D'abord parce qu'il s'agit d'un roman si sombre, si nihiliste que sa lecture me parait totalement inappropriée à des adolescents. Ensuite parce que je considère qu'on peut très bien écrire un roman adulte ayant pour personnage principal un adolescent ou même un enfant (coucou Mark Twain). En m'attaquant à ce « captifs » qui dormait dans ma PAL depuis des lustres je m'attendais à me plonger dans un page-turner addictif et ludique. Si le roman de Brooks est bien un page-turner, les pages défilent très vite, il n'est en rien ludique. Si on est bien ici dans le registre du thriller intense qui tient le lecteur en haleine, « captifs » est aussi bien plus que ça. le roman de Brooks est une lecture intéressante à plus d'un titre, qui offre des angles de lecture passionnants et qui propose un vrai travail littéraire. Il y a quelques faiblesses mais globalement « captifs » est une belle réussite, plus profonde que ce à quoi je m'attendais.

Dire que « captifs » est une lecture intense est un euphémisme. Amis de la légèreté, passez votre chemin. J'avais lu, de ci de là, quelques avis négatifs sur ce livre, ce qui avait d'ailleurs refroidi mon envie de le lire. Ces critiques reprochaient au bouquin de ne pas être surprenant et de ne pas aller assez loin. Après coup, je ne peux m'empêcher de penser que ces critiques sont injustifiées et, à mon avis, à côté de la plaque. Que le récit ne soit pas surprenant, c'est un fait, il n'y a pas de twists de folie et il y a une sorte de faux rythme. Mais ce n'est pas le but. « Captifs » n'est pas un roman à twist. C'est un huis-clos oppressant assez classique qui respecte les codes du genre auquel il appartient. Et ça je ne peux pas lui reprocher. Quant au faux rythme, je trouve que ça colle parfaitement à l'intrigue. Un récit qui va à mille à l'heure avec des péripéties dans tous les sens, ça n'aurait pas collé dans une histoire où le quotidien des personnages est rythmé par une routine quasiment inaltérable. Quant à l'assertion que le roman n'irait pas assez loin, là je ne comprends pas. Mais que faut-il à ces gens ? Des personnages enfermés sans savoir pourquoi, qui souffrent de la faim, de la soif, du froid, ça ne leur suffit pas ? Il leur aurait sans doute fallu plus de gore démonstratif et ludique. A ceux-là, j'ai envie de dire 2 choses : d'abord, si vous ne ressentez pas pleinement l'horreur de la situation des personnages de « captifs » c'est que vous êtes émotionnellement morts, ensuite là encore ce n'est pas le but, vous n'avez peut-être pas compris ce que l'auteur évoquait. L'objet du roman n'est pas seulement de provoquer des sensations fortes, il est plus profond et plus intéressant que ça.

En lisant « captifs », j'ai pas mal pensé à « l'aveuglement » de Saramago. Si le roman de Brooks n'atteint peut-être pas la qualité littéraire du bouquin de Saramago ni le sommet d'inconfort qu'il suscite, j'y ai vu une parenté certaine. Les 2 romans explorent la façon dont, dans une situation de survie, les Hommes sont réduits à leur dimension la plus triviale, la plus animale. La démonstration dans « l'aveuglement » était plus crue, plus extrême, les personnages pataugeaient littéralement dans la merde mais le propos est le même. Les prisonniers sont réduits à leurs besoins primaires : manger, dormir, chier. Brooks pousse moins loin les descriptions, ses personnages n'ont pas les pieds dans la merde, mais pour autant il ne les épargne pas et n'épargne pas non plus au lecteur l'évocation de leurs souffrances : la faim qui tenaille les ventres, le froid qui fait mal, les désagréments digestifs, la puanteur qui émanent des corps suppliciés… Comme dans le roman de Saramago, les personnages de Brooks sont quasiment réduits à leurs corps.

Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si la psychologie des personnages reste sommaire. Ils sont avant tout des corps. Ce qui ne les empêche pas d'exister et de susciter de la compassion. En tout cas, pour certains. En effet, tous les personnages ne sont pas réussis, c'est là la faiblesse du roman. L'auteur ne parvient pas à faire exister le personnage d'Anja, qui reste vide, creux et se contente finalement d'être un élément de contexte qui servira à faire avancer l'intrigue. C'est dommage, il y avait dans ce personnage quelque chose qui aurait pu amener des développements intéressants. Quand elle arrive dans le bunker, Anja est un peu l'incarnation de la Belle Femme. Séduisante, sûre d'elle. Ca aurait pu être intéressant de montrer comment réagirait celle qui se définissait déjà par son corps dans le monde ordinaire, alors à son avantage, lorsqu'elle ne pourrait plus se définir que par un corps animal, un corps abimé. le personnage de Bird est trop simpliste, trop caractérisé unilatéralement comme un connard pour être véritablement intéressant. Il est évident que ces personnages-là ne suscitent pas l'empathie de l'auteur et d'ailleurs ils ne l'intéressent pas vraiment. Trop dans la norme, trop dans la société. Les personnages qui intéressent Brooks, ce sont les marginaux. Fred, le colosse toxicomane qui, on le devine, en a vécu de dures. Russell, dont le statut de scientifique pourrait en faire un Homme parfaitement intégré mais qui cumule des caractères qui font de lui un être hors de la norme, vieux, noir, gay, borgne et atteint d'une tumeur au cerveau. Jenny, la petite fille, les enfants sont, intrinsèquement, par nature, en marge puisqu'ils ne font pas encore partie de la société (ils sont encore dans la salle d'attente si on peut dire). Enfin, Linus, le jeune sdf, celui qui nous raconte l'histoire à travers son journal. Voilà les 4 personnages qui intéressent l'auteur, que l'auteur aime et nous fait aimer. Cet attrait pour les marginaux est encore un aspect intéressant du roman même s'il induit aussi une faiblesse du fait de l'inconsistance et du simplisme des autres personnages.

Bien évidemment, il faut aussi que je parle du dénouement.

J'ai donc attaqué ce « captifs » en m'attendant à lire un trhiller ludique décérébré qui m'amuserait un jour ou deux et que j'oublierais très vite. C'est donc une très bonne surprise que d'avoir découvert une oeuvre intense, pertinente et plus profonde que l'image qui lui est accolée.
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Linus, jeune homme de 16 ans se retrouve enfermé dans un bunker. Seul, oui mais pas pour longtemps, viendront le rejoindre Jenny petite fille de 9 ans, Fred toxicomane, Bird homme d'affaires, Anja jeune femme bcbg antipathique et Russell vieil homme philosophe.
Kevin Brooks installe un huis-clos qui n'est certes pas très original mais qui fonctionne bien. Pourquoi ces personnes si différentes les unes des autres sont-elles enlevées ?
Il ne faut pas s'attendre à de l'action et des rebondissements car il n'y en a pas, il ne faut pas non plus, on s'en doute, rêver de grands espaces, de paysages et de liberté car ici on ne quittera pas le bunker. Il y a en revanche les odeurs, l'atmosphère, la peur, la tension, l'ennui, la surveillance et l'ascenseur.
Progressivement les personnages ne sont plus à se demander comment sortir, comment s'échapper mais bien plus comment vivre ensemble le mieux possible ?
C'est un roman qui se lit très vite et qui paradoxalement permet de nous évader quelques heures. Même s'il ne révolutionne pas le genre, il arrive à nous surprendre. J'ai aimé la fin...
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Linus, 16 ans, ne comprend pas comment il est arrivé là. Il a été kidnappé par un homme et enfermé dans un ancien bunker, comme cinq autres personnes. Pourquoi lui ? Pourquoi eux ? Ils ne savent pas à quoi ressemble leur ravisseur avec qui ils communiquent uniquement par une feuille laissée dans l'ascenseur. Une cohabitation difficile entre les six séquestrés commence.
Kevin Brooks livre un huis-clos oppressant : comment survivre dans un endroit inconnu avec des gens qu'on ne connait pas. Linus fait connaissance avec les autres, les rapports sont souvent tendus. Il raconte les journées dans le bunker par son journal intime. Beaucoup de questions sur l'identité de leur ravisseur se posent entre les enfermés. Il est invisible, tout puissant, il voit tout et décide de ce qu'ils auront, tel un dieu. Ils sont comme des cobayes à qui on ferait subir des expériences. Une psychologie des personnages tous différents les uns des autres.
J'ai dévoré le livre en moins de deux jours, je voulais savoir comment tout cela allait se terminer. Et la fin arrive trop vite et laisse un goût inachevé. Un bon page-turner mais décevant sur la fin…
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Un roman dérangeant par rapport à nos croyances, à nos valeurs, à nos principes. J'ai adoré.



Un pitch classique dans le genre, mais l'histoire évolue d'une telle façon, avec en prime un cliffhanger comme je les aime, que je me retrouve soufflée.
La narration est très bien menée, dans le sens où elle est réaliste : bien trop souvent, dans les romans où il est question d'enfermement les auteurs mettent en scène des situations pas très... humaines. Ils ne font pas intervenir tous les sens (généralement, seule la vue a le privilège d'être utilisée, alors que justement, quand on se retrouve en terrain inconnu, tous nos sens sont en éveil !), les explications sont plus ou moins farfelues et crédibles...
En fait, ce que je reproche à ces romans, c'est que les protagonistes sont davantage des héros que des humains.
Et moi, j'en ai ma claque des gentils petits personnages qui n'existent pas dans la VRAIE vie. La nôtre.

Bref, dans Captifs, rien de tout cela (ou si peu). Il est vrai que de prime abord, le héros, Linus, a tout du garçon courageux qui malgré le terrible sort qui lui pourrit sa vie, cherche coûte que coûte un moyen d'aider les autres et de s'évader.
Oui mais ça, c'est au début, lorsque les 6 prisonniers se retrouvent enfermés ensemble. Premier réflexe : « pourquoi ? ». Aucune réponse ne leur est accordée. Conséquence : situation inconnue = on applique ce qu'on aurait fait dans la vraie vie = on s'entraide pour essayer de trouver une échappatoire.
Mais petit à petit, face à la situation qui n'avance pas, face aux mêmes interrogations qui restent sans réponse, c'est la mort qui vous guette. L'espoir s'enfuit, lâche ; le désespoir vous picote, vous démange, vous ronge. Mais curieusement, comme on s'habitue à toute chose (pour se rassurer ? calmer sa panique de l'inconnu ?), cela devient une routine. Vous vous faites à cette nouvelle "vie", ou survie ; cela constitue bien une preuve que les germes de l'espoir s'implantent dans la nature humaine. Puis tout à coup, changements : alors que l'on commençait à s'habituer à une situation déjà précaire, tout devient pire encore. Une seule façon d'exprimer le désespoir lorsqu'il devient trop puissant : le "chacun pour soi", le "laisser-aller", la folie. L'abandon de la raison et de ce qui nous rassure. L'apogée de la fin.

Et c'est ça. C'est ça que l'auteur a exploré, les tréfonds de l'être humain dans toute sa complexité. Il va au bout du bout de ses idées.
Beaucoup de suspense, avec une multitude de questions que le lecteur se pose dès les premiers mots et qui n'auront jamais de réponse. Ainsi, le lecteur ressent cette même frustration, cette même angoisse éprouvées par les protagonistes. On est totalement immergé, c'est moi qui vous le dis, si bien qu'on peut vraiment qualifier ce thriller de "violent", "brutal", "choquant". Ces beaux adjectifs qui peuvent aussi bien qualifier la noirceur humaine. Tout n'est pas resplendissant chez les humains, comme voudrait bien nous le faire croire (ou plutôt nous l'instruire) la société.
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Un livre très étrange, un huit-clos étouffant, assez dérangeant et déroutant. J'ai adoré cette histoire, je l'ai dévorée en un rien de temps. L'auteur sait mener le lecteur au bout d'un tunnel truffé d'angoisse, de mal-être. Linus est un jeune garçon de 16 ans, en conflit avec son père très riche, il est à la rue depuis quelques mois. Quand un "beau" jour (qui fera son malheur), il se réveille enfermé dans une sorte de bunker, pas de fenêtre, pas de porte mais un ascenseur. Cet ascenseur prendra une place très importante tout au long de l'histoire. Il sera la chose qui apportera parfois du "bonheur" mais très souvent de la peur, des punitions ou du malheur.

Au fil des jours, arriveront d'autres personnes. Il y aura Jenny, une petite fille de 9 ans, Anja, Fred, Bird et Russel. Ils seront donc six. Six comme les six chambres, six couverts, six assiettes et six bibles. le kidnappeur a vraiment tout prévu. Ils vont devoir apprendre à "survivre" ensemble. Seule une horloge est là pour marquer le temps qui passe. On pourrait penser qu'un lien pourrait les unir mais il n'en est rien. Tout au long de l'histoire, on se demande qui est le kidnappeur, quel est son but, pourquoi il fait cela.

C'est Linus qui va nous conter cette horrible histoire dans son carnet. Carnet fourni par le ravisseur. Peu à peu nous allons vivre l'angoisse, la peur, la faim, le froid. Cette histoire est sordide on ne voit vraiment pas comment tous pourraient s'en sortir. Linus va tenter de s'échapper, la punition sera terrible pour nos victimes. Rien ne sera épargné à ces derniers.

Tout peut basculer d'un instant à l'autre, tout VA basculer d'un instant à l'autre. L'horreur est encore à venir. Tout comme les caméras et les micros présents dans toutes les pièces du bunker, le lecteur se retrouve comme un voyeur et cela en devient indécent par moment.

Un livre superbement bien écrit, une histoire terriblement angoissante et éprouvante. La fin est réellement horrible, je ne m'y attendais vraiment pas. On en ressort secoué comme après un match de boxe et avec un sentiment d'impuissance.
Lien : http://chezcookies.blogspot...
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Quatre heures de chaleur à crever suivies de quatre heures de froid polaire. Puis encore la chaleur, et le froid, et la chaleur, et le froid…
Et encore du bruit à en faire éclater les tympans.
Rien à manger.
Survivre et supporter. Faire retraite à l’intérieur de sa tête, essayer de couper le contact, et attendre que ça passe.
Rien ne dure éternellement.
Tu peux l’endurer.
Endure.
Endure.
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Dieu sait ce qui est arrivé depuis. Combien de jours j’ai perdus ? Ou gagnés ? Pour ce que j’en sais, aujourd’hui pourrait très bien être un mercredi, ou un lundi, ou un jeudi. Mais, comme je le disais, qu’est-ce que ça peut faire ? Lundi, mardi, mercredi… Ce ne sont que des mots, sans aucun sens réel. Ici, dans le bunker, c’est ici dans le bunker. Un jour est un jour. L’heure c’est maintenant. Il n’y a pas à chercher plus loin.
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La peur sert à quelque chose. Elle ne sert pas seulement à regarder des films de zombies ou à faire du skate sur des crêtes. Elle existe pour une bonne raison.
Elle nous garde en vie.
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Ouais bon, alors écoutez, disait-il. Vous savez, Machin, là ?
Le mec aux corbeaux, les fleurs, le peintre, enfin, quoi, Vango...
- Goff, dit Pretty Bob. Von Goff.
- C'est ça, lui. Bon, alors, c'qu'il a fait, y'avait cet autre peintre, le type qui peignait la jungle et les tigres et ces trucs-là et Goff l'aimait pas...
- Gangrène, dit Bob.
- Ouais, ouais, c'est ça. Goff s'est embrouillé avec Gangrène et Gangrène lui a ripé l'oreille d'un coup de fusil.
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Mais quand même, j'aimerais avoir un dictionnaire. Un dictionnaire contient tous les livres jamais écrits, tous les livres qui seront écrits un jour. C'est quelque chose, ça, non ? Evidemment, les mots ne sont pas dans le bon ordre, mais quand même.
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