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EAN : 9782221191736
306 pages
Robert Laffont (11/02/2016)
3.97/5   93 notes
Résumé :
Roman à la mécanique implacable, conte à la morale subtile, 'Et je serai toujours avec toi' impose Armel Job comme un maître du suspense.
Automne 1995. Victime d'un incident mécanique, un homme vient demander de l'aide dans la maison la plus proche. Teresa, la jeune veuve et catholique fervente qui lui donne asile le temps de faire réparer son véhicule, se convainc très vite que cet homme lui est, en réalité, envoyé par Dieu en réponse à la promesse de son ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
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Qui n'a jamais eu envie que la personne chère qui s'en va pour toujours ne dise : « Je te ferai un signe, je serai toujours avec toi » ?
Teresa, la belle et encore jeune veuve, mère de deux grands jeunes hommes, s'accroche à cette phrase prononcée par son mari le dernier jour de sa vie. Atteint d'un cancer, il peut enfin prouver son amour par cette promesse. C'est toujours quand il est trop tard qu'on se rend compte qu'on n'a pas assez aimé...Cela vaut pour les deux membres de ce couple belgo-polonais (Teresa est une Polonaise arrivée en Belgique il y a longtemps en vue de se marier avec un autochtone, ce qu'elle a fait dès sa venue).
Et quand un Croate arrive de manière inopinée après un an de veuvage, des « signes » - du moins, interprétés comme tels - font croire à Teresa que son mari l'a envoyé auprès d'elle.
C'est sans compter avec les deux grands fils pas très heureux d'assister, impuissants, à l'incrustation de ce bel étranger non dépourvu de charme que les femmes trouvent bien séduisant...

La narration alternée d'André, le fils intellectuel, étudiant en mathématiques, assez froid en apparence, et de Tadeusz, l'ainé, celui qui a repris la brasserie paternelle, coureur de jupons et bon vivant, cette narration rythme heureusement les faits qui s'enchainent sans grand suspens. L'analyse psychologique est présente, l'ambiance est bien ardennaise, avec son café, son église et son curé (nous sommes en 1996 et les bonnes gens se rendent encore à la messe dominicale).
Il y a un meurtre, comme souvent dans les romans d'Armel Job, et le coupable n'est jamais celui qu'on croit.

L'auteur pose aussi les jalons d'une réflexion sur la justice, et je ne résiste pas à citer sa phrase-choc : « Tu braques un bijoutier, tu es un criminel. Tu rases Hiroshima, tu es un héros ».

Petite intrigue policière mâtinée de relents religieux et brassée dans l'entreprise familiale, cette histoire se lit facilement et sans grande prise de tête, sauf pour les personnages qui eux, sont bien dans la mélasse.
Tout ça à cause d'une phrase inopportune d'un pater familias voulant se donner bonne conscience.
« Et je serai toujours avec toi », dans la vie et dans la mort, pour le bonheur et pour le pire...
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Jacques Broncart, brasseur dans le Hainaut en Belgique, meurt d'un cancer en laissant sa veuve Teresa, une polonaise qu'il avait connue par petites annonces et ses deux fils, Tadeusz et André.
Tadeusz va reprendre la brasserie aidé par sa mère et André va poursuivre des études universitaires.
Les faits se situent en 1996. Un soir, Branko, un Croate réfugié en Belgique vient sonner à la porte des Broncart car il est tombé en panne. Il cherche du travail.
Teresa va proposer de le loger avant qu'il ne trouve du travail dans l'entreprise de bûcherons du coin.
Une ouvrière de l'entreprise, Suzanne, va être assassinée et l'enquête va commencer sur fond de suspicion envers le mystérieux Croate de la part de la gendarmerie et des deux fils de la brasserie qui nourrissent une jalousie certaine mais pas malsaine envers Branko.
Les faits bien menés, la lecture palpitante, les sentiments humains , l'écriture très agréable , fluide en font un roman de grande qualité.
Armel Job organise ses chapitres en laissant la parole soit à André, soit à Tadeusz. C'est très intéressant d'avoir l'avis de l'un puis de l'autre sur les mêmes faits.
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Avant de succomber à la maladie, son mari « lui jura qu'une fois trépassé, il lui ferait parvenir un signe, afin qu'elle sache qu'il était en paix, dans l'ombre, à ses côtés, et qu'elle pouvait continuer à vivre pleinement, sans regret. »

Fervente catholique, Teresa a voulu y croire, elle a accueilli ce signe à bras ouverts, voire plus, au grand dam de ses deux fils, jeunes adultes. Lesquels n'ont eu de cesse d'ouvrir les yeux de leur mère - pour son bien ? par jalousie ? par sens moral ? Pourquoi livre-t-on ce genre de combat, au juste ?

Malgré son titre a priori niais (surtout ce 'Et' dont je cherche une explication), j'ai emprunté ce livre après avoir découvert deux romans captivants et subtils d'Armel Job - merci à quelques Babéliotes, de Belgique et d'ailleurs, qui m'ont donné envie de connaître l'auteur.
Ledit titre se révèle être l'épitaphe gravée sur la tombe du défunt époux.

J'ai longtemps douté des dithyrambes de la 4e de couv : « Roman à la mécanique implacable, conte à la morale subtile, [il] impose Armel Job comme un maître du suspense. »
A l'issue de ma lecture, j'y adhère pleinement. L'auteur prend le temps de déployer une intrigue pas si manichéenne qu'il n'y paraît. Il ménage des surprises et nous pousse à voir au-delà des évidences sur les notions de vérité, de justice et de pardon, notamment.

Le genre de livre sur lequel je méditerai après l'avoir refermé, d'autant que les révélations sur la forme du récit donnent une dimension intéressante aux redondances parfois lassantes dues à la double narration.
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Un petit village ardennais, une brasserie artisanale, Térésa et ses deux fils Tadeusz et André et puis Branko qui débarque un soir comme par hasard, Croate paumé dans sa vieille Golf pourrie.

Personnages merveilleusement croqués, la jeune veuve polonaise Térésa, qui se sait jolie, qui traverse l'église chaque dimanche avec le même retard en claquant ses hauts talons, les rancoeurs d'André, le bon fond de Branko qui ne veut rien cacher.

Job séduit par sa prose inventive, juste, sobre.
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La belle Teresa, polonaise d'origine, a choisi de se marier via une agence matrimoniale afin de mener une vie sur laquelle soufflerait un vent de liberté, loin de son pays de misère. Mais finalement, comme dans les contes de fées qui se terminent mal, la réalité s'est révélée moins reluisante. Ne s'est-elle pas exilée trop tôt dans ce monde inhospitalier aux confins de l'Ardenne belge ?
Adulée par son mari et 2 enfants plus tard, elle lui oppose pourtant un masque de froideur que rien n'entame pendant plus de 20 ans sauf que … l'infortuné est frappé par un cancer foudroyant, bouleversant Teresa qui se transforme en amoureuse transie, mue par une nécessité de rédemption tardive.

Quand un séduisant étranger du nom de Branko débarque 1 an plus tard avec sa voiture en panne et quelques heureux hasards du calendrier, la pieuse Teresa y voit le messager céleste de son défunt mari aimé trop tard qui lui a promis de se manifester outre-tombe. Mais les morts ont-ils le droit de décider de la destinée des vivants ?

L'arrivée du croate aussi intrigante que suspecte n'est pas perçue de la même manière par ses deux fils Tandeusz et André. L'un a pris la relève de son père pour perpétuer l'emblématique « Crochepatte » à la brasserie familiale et l'autre joue les fils prodigues en suivant des études de mathématiques à Bruxelles. D'hôte de passage, Branko arrive à s'installer dans leur maison jusque dans le lit de leur mère.
Lorsqu'un meurtre est commis au village, tous les soupçons se tournent naturellement vers le nouveau venu dont le statut d'ancien combattant dans la guerre des Balkans en fait le coupable idéal.

Rien n'est simple dans ce roman d'Armel Job, à l'instar des sentiments qui animent les protagonistes. L'intrigue policière et l'analyse psychologique des relations entre la mère et ses deux fils nous permet d'instaurer une ambiance intimiste « à la belge » qu'affectionne particulièrement l'auteur.
On découvre en alternance les récits d'André et de Tandeusz que rien ne réunit mais qui se rejoignent dans la même bataille : protéger leur mère.

« Dans toute cette histoire, il y avait le mélange de mensonge et de sincérité qui est sans doute le fond ordinaire de l'existence, dont il faut bien s'accommoder pour vivre ensemble. Il n'y a que de rares heures où, comme à la fin d'un bon vieux roman, la vérité occupe toute la place et rejette les mensonges dans l'ombre. »
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critiques presse (1)
LaPresse
12 mai 2016
Armel Job, ancien directeur d'école, propose dans son oeuvre une exploration fine de l'âme humaine et de ses recoins les plus sombres.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (52) Voir plus Ajouter une citation
En Ardenne, le vétérinaire n'est pas le doux praticien en blouse blanche, équipé d'une lampe frontale, qui fait tirer la langue au chien-chien et au canari, c'est une armoire à glace qui débarque en bottes dans les fermes, qui ouvre en deux coups de scalpel le flanc d'une vache et y plonge les bras jusqu'au coude, pour en extirper l'obligatoire cul-de-poulain de la race blanc bleu. Au savoir-faire, il ajoute la force et la fatigue, qui sont les deux vertus cardinales du campagnard.
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J'avais repris mes études à Bruxelles, en première année de sciences mathématiques. L'univers des nombres est le seul qui m'ait jamais vraiment convenu. C'est un monde d'où l'hésitation, le doute, l'erreur sont exclus. Le mal n'y a pas cours, auquel j'allais bientôt me trouver si cruellement confronté. Dans la plupart des autres disciplines, il est présent comme le ver dans le fruit. En économie, pour ne pas la citer, les théories de Friedman, en vogue à l'époque, programmaient froidement le malheur de milliers de pauvres gens, sous prétexte d'un choc salutaire avant que la main invisible du marché ne sème la prospérité à foison. Ce mélange de niaiserie et de cynisme, je n'avais pas pu le supporter plus longtemps.
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"Je comprends ta mère, tu sais. Une femme seule, c'est difficile.
- Tu lui donnes raison?
- Je ne dis pas ça. Je te parle de comprendre. Pour ça, évidemment, il vaudrait mieux que tu sois une femme toi aussi. C'est une chose que j'ai constatée depuis longtemps : beaucoup de femmes passent leur vie à essayer de comprendre les hommes, mais les hommes,eux, se fatiguent rarement à comprendre les femmes. C'est comme si la norme, c'était eux. Je ne suis qu'une bistrotière, Tadeusz, mais tu peux me croire,...
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« Vous pensez que ce type est fiable ?
- Mais tout à fait, a dit maman. Il est de Medjugorgje ! »
Le flic n'avait pas l'air de comprendre.
« Medjugorgje, où la Vierge apparaît ! *
- Ah, d'accord... »
Le lien de cause à effet, visiblement, lui échappait.
___

[ * Wikipédia : Marie de Nazareth y serait apparue à six Croates d'Herzégovine depuis le 24 juin 1981 ]
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Beaucoup de femmes passent leur vie à essayer de comprendre les hommes, mais les hommes, eux, se fatiguent rarement à comprendre les femmes.
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Videos de Armel Job (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Armel Job
Interview d'Armel Job, principalement à propos de son roman "Une drôle de fille". Il répond également à quelques questions sur son processus d'écriture.
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