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EAN : 9782258134010
400 pages
Presses de la Cité (10/03/2016)
3.58/5   12 notes
Résumé :
Antoine, Parisien, en mal de vert et d'authenticité, tombe sous le charme du Morvan et du village dont est originaire son épouse.
Un jour de promenade, il découvre, choqué, une étoile de David taguée sur le portail d'une maison. Il rencontre la propriétaire des lieux, une vieille dame, Clara, dont il devient le confident...
Pendant la guerre, Clara n'avait que cinq ans lorsque ses parents ont été arrêtés et déportés. Elle a été recueillie, puis adopt... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Observateur passionné du monde rural dont il est issu, Didier Cornaille lui a consacré sa carrière comme journaliste, auteur de guide de randonnée puis romancier. Il a largement contribué à faire découvrir de nombreuses régions de France et en particulier la sienne, le Morvan. Il a notamment publié Les labours d'hiver, Les terres abandonnées, La trace du loup, L'atelier de Capucine et L'héritage de Ludovic Grollier, tous parus aux Presses de la Cité.

Pardon, Clara est son vingt-sixième roman, dans lequel, en tant qu'auteur engagé, Didier Cornaille témoigne de l'espoir qu'il fonde en un renouveau de la ruralité et, dans un sens plus large, en un monde plus juste et égalitaire, affranchi de toute distinction d'appartenance sociale, ethnique ou religieuse.

À travers l'histoire de Clara, Didier Cornaille retrace non seulement le drame d'une famille juive arrêtée et déportée mais dénonce surtout la résurgence des croyances et des dérives sectaires qui en découlent.

«Le cercle infernal était en train de se rétablir. Il était déjà trop tard pour espérer enrayer sa funeste mécanique. Il faudrait donc en passer par sa complète résurgence avant que ne se lèvent à nouveau les forces qui avaient prétendu convaincre, quand ça les arrangeait, que «la bête» était morte.»

Même après avoir été recueillie et adoptée par des voisins, Clara, devenue entre temps l'institutrice de l'école du village, restera toujours «la Juive». Si Didier Cornaille dénonce la jalousie, les non-dits, la peur ou la haine de l'étranger ainsi que les mentalités étriquées de certains villageois de l'époque, il établit également un étonnant parallèle avec la situation actuelle des campagnes. L'exode des Juifs trouve aujourd'hui un triste pendant avec le récent mouvement de population de la ville vers la campagne.

Cet exode urbain soulève les mêmes méfiances, suspicions ou discriminations qui régissent le monde clos des communautés villageoises. En dépit des moyens de communication modernes qui ont facilité l'ouverture au monde extérieur, les nouveaux arrivants, assimilés à des «étrangers», ne s'attirent pas toujours l'accueil et la convivialité qu'ils espéraient trouver à la campagne. On le voit notamment avec l'installation d'Antoine et de sa famille, qui devront y mettre du leur avant de s'attirer la sympathie des gens du village. Et c'est exactement la même chose pour Clara.

«Si, je suis juive. Non pas de religion; encore moins de conviction, ou par je ne sais quelle catégorisation ethnique, qui d'ailleurs n'existe pas. Mais je le suis parce que la société a décidé que je l'étais. Et donc, je l'assume.»

«Je suis juive, [...] de même que toi, ici, tu es un étranger. Quoi que tu fasses, tu le resteras jusqu'à la fin de tes jours. le mieux que tu aies à faire, c'est de faire comme moi. C'est le meilleur moyen de désarmer ceux qui voudraient y voir je ne sais quelle discriminations. Que veux-tu qu'ils fassent contre toi dès lors que tu t'en revendiques ?»

Avec des exemples nombreux et surtout très concrets, Didier Cornaille milite en faveur de la justice et de l'égalité entre les hommes. C'est un des aspects les plus prégnants de son roman. Pardon, Clara est une roman d'une acuité effrayante, qui réveille les consciences, secoue et révolte le lecteur. C'est avec ce genre de lecture choc qu'on peut espérer combattre l'exclusion, le racisme et toutes les horreurs commises au nom des idéologies les plus sectaires que l'humanité ait jamais connues.
Lien : http://histoiredusoir.canalb..
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Auteur de carnets de voyage, de récits, d'essais, de nouvelles, Didier Cornaille est un auteur engagé et un fin observateur du monde rural dont il est issu. Il a publié vingt-cinq romans, dont Les Labours d'hiver, Les Terres abandonnées ou Sur les cendres des ronces aux Presses de la Cité, romans qui témoignent de l'espoir qu'il fonde en un renouveau de la ruralité.
Le vingt-sixième, Pardon, Clara, paraît en mars 2016 aux Presses de la Cité. (source de la biographie : http://www.pressesdelacite.com/auteur/didier-cornaille).

Je découvre la plume de l'auteur avec son dernier roman, « Pardon, Clara ». Dans ce livre, nous remontons le fil du 20ème siècle depuis les débuts de la guerre jusqu'à nos jours. Nous y découvrons l'histoire de Clara, une jeune fille issue d'une famille juive. Un jour alors qu'elle est malade et âgée de cinq ans seulement, ses parents la laisse à leur voisine, pour se rendre à un rendez-vous pour une histoire de papiers. Ils ne reviendront jamais.

Clara vivra alors avec Gaston et Amélie, les voisins de ses parents. Ils l'élèveront comme leur propre enfant, et finiront par l'adopter après la guerre. Dans cette maison, il y a également Simon, le fils, de trois ans plus âgé que Clara. C'est un garçon rustre, un peu ours, avec des idées bien arrêtées. Durant les premières années, Clara n'aura de cesse de demander innocemment : Quand est-ce qu'ils reviennent mes parents ? Puis ensuite, pourquoi eux et pas moi ? Que leur est-il arrivé ?

Ces questions vont minées la vie de Clara, mais elles vont faire aussi son caractère. Pourquoi est-t-elle différente ? Pourquoi est-elle juive ? Elle doit l'être puisqu'on la surnomme de cette manière.

Nous allons suivre non seulement les évolutions dans la vie de Clara de son plus jeune âge jusqu'à celui mature de la sagesse, ou elle se confie enfin à Antoine, un étranger qui souhaite acheter la maison mitoyenne à la sienne. Mais nous allons également suivre l'évolution de la vie et des mentalités dans ce siècle. Les impacts des différents conflits dans le monde, et sur la vie à la campagne en particulier.

C'est un récit engagé, mais bien mené et justifié. Ca m'a d'ailleurs vraiment plu. Certaines expressions bien fleuries employées par l'auteur à juste titre, je les ai bien évidement entendues. Nous suivons vraiment l'évolution des mentalités, des choix politiques ou économiques dans notre pays.

L'écriture de Didier Cornaille est minutieuse, riche et dense. L'ensemble comporte peut-être quelques longueurs, mais ça ne m'a pas dérangé ça n'est vraiment pas bien méchant. Et là aussi, je dirais que c'est justifié, jamais inutile.

C'est un roman qui m'a marqué, et que je n'oublierai pas de si tôt.

Pardon, Clara c'est le roman de toute une génération, c'est le Pardon à ceux qui ont été mis dans des cases, celles de la différence. Mais c'est aussi une vraie rétrospective du 20éme siècle depuis la seconde guerre mondiale. En bref, un très beau roman !

Merci à Terres de France pour sa confiance, et à Didier Cornaille pour la dédicace. :)

A découvrir aux Editions Presses de la cité dans la collection Terres de France, depuis le 10 mars 2016.
Lien : https://milleetunepages.com/..
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Antoine, parisien de souche, découvre le petit village de sa jeune femme, dans le Morvan. Au hasard de ses promenades, il tombe sur deux maisons silencieuses, pourtant habitées. L'une a été taguée d'une étoile de David.

Le jour où il voit que l'une des maisons est à vendre, il décide de jouer le jeu et d'en profiter pour un apprendre plus sur l'histoire de ces deux maisons et leurs occupant.

Clara l'accueille simplement, et lui narre son histoire...

Adoptée à l'âge de 5 ans, Clara n'oublie pas pour autant ses parents biologiques. Déportés dans un camp de concentration, elle ne les reverra pourtant jamais.

Sa vie oscille entre l'amour que lui donne ses parents adoptifs et les questions qu'elle se pose sur la disparition de ses géniteurs. Et le regard des gens, après la Seconde guerre Mondiale, qui ne sont pas toujours aussi aimable qu'il le faudrait...

C'est le second roman que je lis de Didier Cornaille. le premier, L'atelier de Capucine, m'avait plu pour sa douceur.

Cela doit décidément être la signature de cet auteur, puisque cette fois encore, c'est la douceur qui prime. Par forcément dans l'histoire, réaliste, et donc parfois dure. Mais plutôt dans sa façon de décrire les choses, dans sa façon de s'arrêter sur une pensée philosophique, sur la face du monde, sur le caractère de l'être humain, sur la douceur des fleurs ou des sentiments filiaux.

Et c'est ce qui m'a conquis, encore une fois. J'ai aimé le personnage de Clara, j'ai détesté celui de Simon, j'ai été attendrie par celui d'Antoine et d'Amélie. Il a créé des personnages simples et pourtant attirants. Il a donné à Clara toute une vie, remplie de malheurs et de bonheurs, de grandeur d'âme, de joies et de peines. Et c'est ça qui est beau...

Voilà un auteur de roman de terroir qui me plait vraiment. Il transparaît dans ses écrits que cet homme a une force vive et douce à la fois, et j'aime énormément ce genre de caractère.

Si vous avez envie de lire un livre qui vous parle doucement, alors n'hésitez pas, prenez celui-ci/

Points attribués: 8/10
Lien : http://au-fil-des-pages477.b..
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