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EAN : 9782221192627
252 pages
Robert Laffont (04/05/2016)
3.22/5   54 notes
Résumé :
Quand une île paradisiaque devient le théâtre d'un drame à huis clos. Un premier roman solaire.

Zoé se sent toujours responsable à dix-sept ans de la mort accidentelle de son petit frère Nino, dix ans auparavant. Elle ne parvient pas à surmonter sa culpabilité ni à renouer le contact avec sa mère, qui vit en résidence psychiatrique depuis l'accident. Lorsque Lise, une camarade de terminale, l'invite à passer l'été en Grèce pour s'occuper de son neveu ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (44) Voir plus Ajouter une critique
3,22

sur 54 notes
Samedi , il a plu toute la journée du coté de chez moi.
Mais, je n'y ai pas prêté attention plus que ça car j'étais en Grèce . Sur une petite île privée , grâce aux éditions Robert Laffont et Babélio que je remercie pour ce partenariat .
J'étais en Grèce avec Zoë , 17 ans qui vient d'obtenir son bac avec mention TB, et à qui , une copine de classe a proposé un job sympa de baby-sitter auprès de son neveu .
Zoë savait déjà , avant même d'arriver là-bas qu'elle et Lise" ne jouaient pas dans la même cour " , mais de là à l' imaginer ...La famille Stein est l'une des 50 plus grandes fortunes de France . Le père est à la tête de six galeries à travers le monde, la mère dirige une fondation d'art contemporain à New-York, sa soeur bosse au magazine Vogue (ou y fait de la figuration ...) . le mari est un peintre connu...
Dés le début les différences sociales se font sentir, et la jeune fille peine à capter les codes de cet univers lisse , cultivé et privilégié . Mais la famille a beaucoup de mal à cacher les tensions qui l'animent , la grande soeur Rose, qui ne daigne pas s'occuper de son fils et sort rarement de sa chambre . Son mari qui s'isole dans son atelier et semble se ficher royalement de la santé de sa femme , et Lise qui part en croisière avec son copain sans se soucier de Zoë .

Alors, j'ai aimé que ce roman parle de personnes travaillant dans le monde de l'art, c'est assez rare pour être souligné , j'ai aimé la description des différences de classes sociales . L'auteur ayant fait Sciences Po, je me doute qu'elle a dû vivre des situations identiques . Vu son jeune âge (26 ans ) et le sujet de son livre, je n'ai pas pu m'empêcher de me poser la question entre la part de vécu et la part de fiction . De ma position de lectrice , j'ai parfois eu l'impression que tout était réel...( Zoë apprend qu'elle est admise à Sciences Po ).
Elsa Vasseur m'a fait penser à une équilibriste sur un fil. Un petit peu plus à gauche et son livre serait devenu un roman à suspens , si elle s'était penchée de l'autre coté , ce devenait un roman d'initiation , voir un roman pour adolescents , du type "Une saison goût citron " . C'est donc un peu tout à la fois, ce qui peut désarçonner (et ne pas séduire), ou embrasser un plus large public ...
Un peu plus de "choix" aurait donné plus de force au livre.

Mais avant de débarquer chez les Stein , ayez à l'esprit que cette jeune auteur est très cultivée . Cette petite île privée porte bien son nom , Dolos , du latin Dolus, qui signifie: arrière pensée, tromperie , acte blâmable...
L'heure bleue : le court moment entre le jour et la nuit ,où le jour s'assombrit .
Zoë entre l'enfance et l'âge adulte, les Stein entre le vernis des apparences et la réalité ...

Alors, oui , entre deux baignades et citronnades, ce roman dit pas mal de choses sur le déterminisme social , sur la belle vie des uns , et la vie moins belle des autres, le mérite et les choses qui tombent toutes crues , les gens bien et les autres . Un été qui va projeter Zoë dans le monde adulte et qui m'a projeté moi : "Sous le soleil,exactement
Pas à coté, pas n'importe où,
Sous le soleil , sous le soleil
Exactement juste en dessous ."
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Zoé a 17 ans, et une vie familiale compliquée. Elle vit avec son père tandis que sa mère réside dans un hôpital psychiatrique. La perspective de passer l'été avec son père et sa nouvelle compagne ne l'enchante guère, aussi saute-t-elle sur l'occasion lorsque Lise, une camarade de classe avec laquelle elle n'a pas d'affinité particulière, lui propose de passer quelques semaines en Grèce, pour s'occuper de son neveu.
Mais les Stein, malgré leur somptueuse villa surplombant la mer, sur leur île privée, sont une famille étrange, trouble, entre la mère préoccupée par les apparences, le gendre peintre qui semble le vilain petit canard, ou encore la grande soeur de Lise, Rose, que Zoé aperçoit de temps à autre et qui vit recluse dans sa chambre.

L'heure bleue, c'est le premier roman d'Elsa Vasseur. L'heure bleue, c'est également le moment où le ciel est bleu juste avant la nuit, d'un bleu plus foncé que le bleu ciel du jour, où les oiseaux chantent pour saluer le jour qui s'en va, ou la nuit qui revient. C'est un temps entre deux, où tout peut arriver, où tout peut commencer. Un temps entre chiens et loups dit-on. Et c'est exactement ces moments-là que vit Zoé : de moments de victoires, de changements, de perte, de grâce, de compréhension et de pardon. Au travers de ses relations avec les Stein et des Stein entre eux, ce sont les écheveaux de ses propres relations que Zoé tient entre ses mains. L'heure bleue, c'est un roman d'apprentissage, du passage du « à peine plus qu'adolescence » à « presque adulte », le tout sous l'oeil attentif et la plume intimiste d'Elsa Vasseur.
Pour être honnête, j'ai trouvé la trame de l'histoire assez convenue, avec des évènements que l'on voir arriver de loin, quelques maladresses parfois dans la tenue des personnages, qui en deviennent limite caricaturaux, une écriture parfois un peu simpliste, mais... Mais j'ai lu ce roman presque d'une traite, malgré ces écueils, parce qu'il y a une vraie force dans ce roman, une force insufflée par Elsa Vasseur. Cet auteur a des choses à dire, elle veut nous les raconter, et force est de constater que la lectrice que je suis avait très envie de l'écouter, d'arriver au bout de cette histoire, de voir les choix, les vérités, les réalités qui peuplent le quotidien de Zoé, tout comme ils peuplent le quotidien de chacun de nous. de me plier à cette volonté d'écrire.
« Techniquement », si j'ose parler ainsi, L'heure bleue est un roman agréable à découvrir, plutôt bien écrit, facile à lire, et, s'il manque un peu d'originalité, donne envie de tourner les pages, même s'il aurait pu être mieux. Ceci dit, lorsque le prochain livre d'Elsa Vasseur sortira, j'aurais envie de le lire. Pour voir ce qu'elle a envie de nous raconter.
Un grand merci aux éditions Robert Laffont et à Babelio pour cette découverte, et mille excuses pour le retard de cette critique.
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Je tiens à remercier Babelio et Les éditions Robert Laffont pour l'envoi de ce roman, gagné lors d'une masse critique privilège.

Zoé est une jeune femme de dix sept ans, plutôt solitaire et renfermée. Il y a onze ans de cela, elle a vécu un drame familial qui fait d'elle un être meurtri et rongé par la culpabilité. Lorsque son amie Lise lui propose de garder son neveu pendant les vacances sur une île isolée, elle accepte après quelques hésitations. Elle va alors découvrir que chaque famille a ses secrets, tout aussi lourds que les siens à porter...
Le premier roman d'Elsa Vasseur est prenant et bien écrit. On se laisse porter par l'histoire même si on comprend vite ce qui se joue pour chacun. L'ambiance est assez bien rendue, étouffante et froide. J'aurais aimé que la psychologie des personnages soit un peu plus approfondie, ce qui aurait donné une âme plus marquée au roman.
Mais Elsa Vasseur me semble prometteuse et je ne manquerais pas de lire ses autres écrits...
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Voilà un roman qui m'a réellement surprise...
Je m'attendais à lire une histoire légère dont j'oublierais les personnages à peine le livre refermé. Et bien détrompez-vous car ce n'est pas le cas !
Zoé, cette jeune adolescente de 17 ans qui a du mal à vivre tant elle est poursuivie par la culpabilité, depuis la mort accidentelle de son petit frère dix ans auparavant, m'a touchée en plein coeur. Nino avait avalé les psychotropes de sa mère, dilués dans un verre d'eau que, Zoé par erreur lui a tendu...bien sûr sans savoir ce que le verre d'eau contenait : elle n'avait que 7 ans !
Depuis elle n'arrive pas à se défaire de sa culpabilité, ni à avoir une quelconque relation avec sa mère qui est enfermée dans un service psychiatrique depuis l'accident.
Excellente élève, timide et plutôt tranquille, Zoé vient de passer le bac...et les grandes vacances s'annoncent. Habituellement, elle les passe avec son père, chez Colette sa grand-mère. Mais cette année, rien ne se passera comme d'habitude.
Zoé qui est plutôt du genre solitaire et a du mal à se faire des amies, est mystérieusement invitée par Lise, une camarade de sa classe, à passer l'été en Grèce sur une île appartenant à ses parents.
En échange, elle devra s'occuper du jeune Ben, le neveu de Lise.
D'abord hésitante, car elle est étonnée de cette invitation subite mais tout de même impressionnée, Zoé donne son accord lorsqu'elle apprend que son père part en Espagne avec sa nouvelle compagne... ses parents étant séparés depuis l'accident qui a coûté la vie à Nino. Mais malgré les kilomètres qui lui permettent de s'envoler vers d'autres horizons, la présence de la mer et la beauté époustouflante de l'île et de la demeure familiale de Lise, ce ne sera pas si simple pour Zoé d'oublier son passé.
A peine arrivée sur les lieux, elle découvre que Rose, la mère de Ben ne s'occupe jamais de son fils et que celui-ci ne trouve un peu d'amour qu'auprès de ses grands-parents et d'Adam son père, un artiste peintre qui passe la plupart de ses journées dans son atelier.
Rose est une femme magnifique, capable d'être très douce et avenante, mais qui ne provoque autour d'elle qu'incompréhension, désolation et malaise.
En fait elle souffre de troubles bipolaires depuis l'enfance, ce que Lise s'était bien gardée de dire à Zoé.
Zoé se sent exclue de ce milieu social si différent du sien. Les parents de Lise sont très riches et le père tient une célèbre galerie d'art contemporain très en vogue.
Et voilà que Lise la laisse tomber pour partir en croisière avec son petit ami, venu les rejoindre.
Elle sera bien obligée d'entrer à son insu, même en simple observatrice, dans les secrets de cette famille qu'elle découvre peu à peu, des secrets qu'elle aurait bien préféré ne jamais connaître, d'autant plus qu'elle apprend que Rose a des crises de violence incontrôlées qui sont responsables du départ de l'ancienne baby-sitter...
Quelqu'un serait-il en danger ?

Elsa Vasseur est une jeune auteure de 27 ans qui a déjà publié chez Anne Carrière, un recueil de nouvelles, intitulé "Le goût du lait au chocolat", alors qu'elle n'avait que 18 ans. Elle nous donne là un roman psychologique très subtil.
Le lecteur découvre peu à peu les différents éléments de l'histoire des Stein et la nature du drame vécu par Zoé ainsi que les détails de sa vie familiale.
Alors qu'il regarde en même temps que Zoé, se déliter la vie de la famille Stein, le lecteur va également découvrir tous les faux-semblants et les non-dits que cache leur vie clinquante et superficielle.
Bien sûr pour alléger la tension omniprésente dans le roman, une brève histoire d'amour entre Adam et Zoé va permettre aux deux intéressés de prendre des décisions importantes dans leur vie...
C'est la seule chose que j'avais vu venir !
Les personnages sont décrits avec beaucoup de finesse ce qui les rend très présents dans l'histoire.
Zoé est une adolescente tout à fait mature pour son âge : elle a vécu un drame dont elle ne parle jamais et une vie plutôt solitaire. Elle sait ce qu'est la mort, l'absence et la culpabilité et cela l'empêche de vivre au jour le jour. le lecteur se range tout de suite de son côté...
Les autres personnages ne sont pas en reste même s'ils tombent de temps en temps dans la caricature mais arrivent à nous surprendre : Lise, l'enfant gâtée adulée par ses parents toujours admiratifs à l'excès ; Adam le peintre raté, enfant de la DDAS, qui a trouvé en épousant Rose, une occasion de devenir quelqu'un, mais qui doute toujours autant de lui; Hélène, la mère de Lise plutôt rigide qui tient toujours son rang quoi qu'il arrive dans la vie familiale ; quand au père de Lise, il joue lui-aussi un rôle en permanence et pense pouvoir tout acheter, avec de l'argent. Ce n'est pas un problème pour lui...puisqu'il en a !
Le style est fluide et de fréquents rebondissements donnant au roman un air de polar, maintiennent l'intérêt du lecteur jusqu'à la chute quasiment imprévisible !
Tous les ingrédients sont réunis pour en faire un roman facile à lire que l'on peut proposer aux lycéens sans problèmes, ou lire pour se détendre, et qui entre parfaitement dans la catégorie "Young Adult"dont je fais encore partie.
Il nous fait voyager et pénétrer dans des secrets de famille, deux choses que j'aime faire. De plus, avec le beau temps qui s'installe et les chaises longues qui sont de sortie sur la terrasse, ce roman m'a fait passer un très bon moment de lecture durant le week-end.
D'ailleurs, je l'ai lu d'une seule traite...
C'est dire !
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Zoé, jeune adolescente de 17 ans, joue les baby sitter sur une île Grecque pour dépanner une amie. Elle se trouve entourée d'une famille un peu étrange où règnent les non-dits et les faux semblants. "Zoé va vivre une épopée intime qui ressuscitera les fantômes de son passé et la fera entrer sans ménagement dans le monde adulte".

Présenté comme ça, L'Heure bleue ma paraissait être un genre de thriller sur fond de culpabilité, le frère de l'héroïne étant décédé par sa faute alors qu'elle était toute petite (je ne spoile pas, cette scène étant décrite dans le premier chapitre).

Je me suis trompée : l'heure bleue est inclassable. Ni thriller, ni vraiment roman d'apprentissage, l'éditeur parle de "suspens psychologique". Sauf que pour ma part je n'ai vu aucun suspens dans ce récit. L'on comprend tout de suite ce qui s'est passé avec son frère lorsqu'elle avait sept ans et tout repose là-dessus.

De plus, j'ai trouvé que l'intrigue était très incohérente. Par exemple, Zoé (qui n'a que 17 ans je vous rappelle et fait partie de la classe moyenne) arrive dans une famille faisant partie des cinquante plus grosses fortunes de France sans rien trouver à redire : elle y vit comme si elle avait toujours vécu ainsi. De même, l'auteur ne doit pas côtoyer de bipolaire, sans quoi son personnage qui en est atteint paraîtrait beaucoup plus réaliste au lieu d'être aussi caricatural.

Cette sensation d'incohérence que j'ai ressentie tout au long de ma lecture vient sans doute des personnages, tout à fait lisses et stéréotypés, sans aucune profondeur. Même la relation entre eux n'est pas développée comme elle aurait pu l'être.

Une vraie déception pour moi que cette lecture alléchante qui ne va pas au bout de ses promesses, entre personnages et intrigues lisses de bout en bout, sans aucun suspens pour redonner souffle à l'ensemble. Je remercie toutefois Babelio et les éditions Robert Laffont pour l'envoi de cet exemplaire qui m'a fait découvrir un nouvel auteur.

Challenge ABC 2015/2016
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Pieds nus sur la carrelage, en petite culotte blanche, Giulia se maquillait face au miroir de la salle de bain. De la main droite, elle maintenait fermement sa paupière ouverte tandis que, de la main gauche, elle faisait glisser le crayon noir sous son œil, du coin interne jusque vers l’extérieur. Elle renouvela l’expérience sur l'autre œil sans faire déraper le crayon une seule fois. Satisfaite du résultat - le maquillage accentuait l’éclat sombre de la pupille et mettait en valeur toutes les nuances de gris et de vert de l'iris -, elle reposa l'instrument dans la trousse et contempla son reflet avec le sentiment du devoir accompli.
En se maquillant, Giulia escamotait l'enfance, elle qui semblait ne pas avoir atteint l'âge adulte. Le visage nu, on ne lui donnait guère plus de vingt ans, alors qu'elle en avait douze de plus. Lorsqu'elle emmenait Zoé et Nino au bois de Vincennes le dimanche, on la prenait pour la grande sœur ou la baby-sitter. Mais sa manière de boutonner le col de Nino pour qu'il ne prit pas froid, de nouer l’écharpe autour du cou de Zoé, trahissait la mère sous ses allures d’éternelle jeune fille.
Giulia saisit un bâton de rouge à lèvres d'une prestigieuse marque japonaise, un cadeau de son mari Marc. Le rouge flamboyant n 13, était d'une tenue remarquable : elle pouvait manger, boire, embrasser son époux et ses enfants sans que la couleur ne s'estompe. Songeant à la journée qui l'attendait - elle enseignait l'italien à des lycéens obnubilés par leurs hormones -, elle relâcha son attention et fit déborder le rouge à la commissure de ses lèvres. L'image que lui renvoyait tout a coup la glace était celle d'une gamine facétieuse, barbouillée de confiture de fraises.
Au lieu d'estomper les contours de sa bouche à l'aide d'un mouchoir en papier, elle approcha le bâton de son visage et le pressa contre sa joue. De la couleur en jaillit telle une goutte de sang perlant de la pointe d'un couteau. Elle fit glisser le rouge à lèvres avec application, dessinant une trace sinueuse qu'elle fit descendre jusqu'au menton. Puis elle s'attaqua à l'autre joue qui, subissant le même sort que la première, fut traversée d'une ligne écarlate. Sur son front, elle dessina des formes semblables à es signes tribaux avant de peinturlurer sa bouche, passant et repassant le baton jusqu'a faire apparaitre un rictus de clown.
Son oeuvre achevée, elle se regarda sans se reconnaitre, subjuguée par la guerre sourde qui suintait de sa peau maquillée de rouge, ne sachant si elle était le conquérant, l'assujetti, ou le champ de bataille. Paniquée, elle se débarbouilla à la hâte, enfila ses collants, sa jupe et son chemisier, et se hâta en direction de la cuisine.
Son premier geste fut d'ouvrir la boite en fer-blanc où elle rangeait ses médicaments. Elle en sortit un cachet de couleur rose - un antidépresseur - et un autre de couleur jaune - un neuroleptique. Contrairement au premier qu'elle ingérait quotidiennement, elle n'avalait les seconds qu'en cas de bouffée délirante, lorsque la psychose maniaco-dépressive se manifestait par le biais d'actes incontrôlables.
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Lise était de ceux qui existent plus haut et plus fort que les autres et ne doutent jamais d'eux-mêmes , convaincu que leur destin facile est le produit de leur seul mérite, et non le fruit aléatoire d'une loterie à la fois génétique , économique et sociale . Zoë , elle, était de ceux qui s'excusent d'exister et assistent à la vie comme à une représentation de théâtre , se cantonnent au rôle de doublure , de souffleur ou d'éclairagiste .
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" C'est la première fois que mes affaires arrivent avant celles de tout le monde , s'émut Zoë en récupérant sa valise cabossée - une antiquité à roulettes qui appartenait à son père .
- Les passagers de première classe sont prioritaires ", lui expliqua Lise avec indulgence , laissant à un jeune homme galant le soin d'attraper son énorme bagage Vuitton .
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Lise était de ceux qui existent plus haut et plus fort que les autres et ne doutent jamais d’eux-mêmes, convaincus que leur destin facile est le produit de leur seul mérite, et non le fruit aléatoire d’une loterie à la fois génétique, économique et sociale. Zoé, elle, était de ceux qui s’excusent d’exister et assistent à la vie comme à une représentation de théâtre, se cantonnant au rôle de doublure, de souffleur ou d’éclairagiste.
Lise s’installait toujours au centre de la classe, au milieu de sa cour de lolitas en sac à main, talons hauts et parfum Chanel. Zoé, à la place du fond, se réchauffant au radiateur des solitaires. Les professeurs raffolaient de l’intelligence impertinente de la première autant qu’ils se méfiaient du mutisme impertinent de la seconde, cette adolescente un peu trop mince dont l’excellence des résultats ne pouvait être perçue que comme la tentative insidieuse d’ébranler leur tutelle.
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Ils avaient tous voyagé et exercé de multiples métiers ; ils parlaient plusieurs langues ; ils vivaient sur des péniches ou dans des lofts retapés , à Londres , à Buenos Aires ou à New York ; ils votaient à gauche , écolo ou au centre ; ils pensaient que le slunch était le nouveau dîner, que le rooibos avait détrôné le thé et que le potentiel érotique des films de Lars von Trier était largement surévalué .
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