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EAN : 9782757863855
360 pages
Points (11/05/2017)
3.78/5   53 notes
Résumé :
Cuba, 1963. Le terrible ouragan Flora s'apprête à frapper l'île. Les habitants sont évacués en urgence. Dans l'ancienne demeure du gouverneur, sept femmes sont cloîtrées sous la surveillance d'une jeune soldate de Castro, Ofelia. Pour passer le temps, la vieille Maria Sirena, Shéhérazade des temps modernes, leur raconte des histoires.
Car Maria Sirena est une conteuse hors pair. Elle en avait d'ailleurs fait son gagne-pain à la grande époque des fabriques de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Cuba, 1963. Alors que l'île s'apprête à affronter l'ouragan Flora, la vieille Maria-Sirena est bien décidée à rester dans sa maison du bord de l'océan. Rongée par la maladie et les remords, elle attend la vague qui la submergera et ses souvenirs avec elle. Mais c'est sans compter sur Ofelia, une jeune soldate de l'armée de Castro qui a pour mission de rassembler les récalcitrants pour les mettre à l'abri. Malgré elle, Maria-Sirena se retrouve dans une des nombreuses pièces de la casa Velazquez, l'ancienne résidence du gouverneur. Là, avec sept autres femmes, la vieille dame guette la tempête et l'eau qui monte. Pour passer le temps et se débarrasser d'un fardeau trop lourd à porter, Maria-Sirena va dévider le fil de ses souvenirs. Comme du temps où elle était lectrice dans une manufactures de cigares, la cubaine raconte sa vie, depuis sa naissance sur un bateau espagnol en provenance de New-York, jusqu'à ses derniers jours solitaires dans sa petite maison. A travers ses mots, renaissent Agustin, son père rebelle impliqué dans les guerres d'indépendance contre la domination espagnole, Lulu, sa mère, belle et farouche, Mario, son premier amour et Mayito, le fils dont elle conserve précieusement une photo dans sa poche.

De Cuba, l'on connaît surtout la révolution castriste et le passé récent d'une île toujours sous le joug du communisme. Chantel Acevedo nous emmène plus loin dans le temps, à la fin du XIXè siècle lors de la troisième guerre d'indépendance. Cuba est alors sous domination espagnole mais les rebelles se soulèvent contre des occupants tout puissants. Dans le sillage de ses parents, indépendantistes convaincus, Maria-Sirena est au plus près des combats. Très attachée à sa mère qui l'a élevée seule pendant que son père croupissait en prison, la fillette grandit avec la liberté et la haine de l'Espagne chevillées au corps. Pour ses compagnes d'un jour, elle fait revivre ses années dans un atelier clandestin, à affûter les armes et à soigner les rebelles, l'émancipation des esclaves noirs qui eux aussi prirent les armes pour chasser les espagnols, la cruauté des dominateurs et le reconcentrado, ancêtre des camps de concentration où les cubains, enfermés dans des villages sertis de barricades, vivaient dans des conditions d'insalubrité effroyables, mourant de faim, de soif et de maladies. Conteuse-née, Maria-Sirena raconte une vie de larmes, de sang mais aussi de bravoure, de conviction, d'amour, auprès de parents flamboyants, dans une île qui a eu son lot de combats, de morts et de héros.
Ce roman, histoire d'amour de Cuba, se lit d'une traite, comme si l'on était enfermé dans la villa du gouverneur avec ces femmes. Dehors, la tempête gronde, dedans l'histoire se déroule comme un conte, à la fois cruel et sensuel. Une lecture lointaine et merveilleuse.
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Alors que l'île s'apprête à affronter l'ouragan Flora, Maria-Sirena attend la vague qui l'emportera avec ses souvenirs. C'est sans compter sur Ofelia, jeune soldate, chargée de mettre la population à l'abri. Maria-Sirena est alors amenée à la Casa Velázquez où elle partage la chambre de sept autres femmes.

Pour passer le temps, Maria-Sirena, ancienne conteuse d'une fabrique à cigares, leur raconte une histoire : son histoire et celle des nombreux fantômes qui peuplent ses pensées.

Elle a vécu la troisième guerre d'Indépendance en 1895, au côté de sa mère, la belle Iluminada, et de son père Agustin, Cubain en lutte contre l'Espagne.
Dans un camp, à Dos Rios, où les rebelles se regroupaient autour du poète et âme du soulèvement José Marti, Maria Sirena, quatorze ans, fit la connaissance de Mario Betancourt.
Il était noir, ancien esclave. Leur amour fut comme un diamant découvert au milieu de la boue, qui engendra un petit Mayito.

La construction narrative, quand Maria Sirena raconte, alterne avec des retours sur le présent qui sont autant de respirations. La conteuse reprend son souffle, et le lecteur également tant la vie de ces héroïnes est épique.

Une lecture délicieuse et bouleversante. Un grand coup de coeur.

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Maria Sirena n'a pas l'intention de quitter sa maison alors que l'ouragan Flora menace Cuba , une bonne façon d'en finir avec la vie mais si elle a pu résister aux sollicitations  de sa voisine, elle ne peut empêcher la jeune femme policier, Ofélia de l'emmener avec d'autres vieilles dames dans une maison coloniale décrépite et servant de musée en cette année 1963 .

Cette demeure est peuplée de fantômes pour Maria Sirena  : son père Agustin  y a vécu tout gamin avec sa mère travaillant pour le gouverneur de l'époque et c'est en évoquant ses souvenirs et ceux de sa famille qu'elle va occuper ses compagnes d'infortune  dans ce huis clos forcé pendant que les vents se déchainent et que les vagues submergent l'île .

Une vie bien mouvementée aussi pour notre conteuse et sa famille et par petites touches on remonte le temps et l'histoire de Cuba , à la fin du XIX siècle  où sévissait la troisième guerre d'indépendance  quand les parents de Maria-Sirena luttaient contre l'envahisseur espagnol, le père emprisonné et la mère , accompagnée de sa  fille , suivant dans le maquis le poète José Marti , l'âme du soulèvement .

La vieille dame sait maintenir l'attention de son auditoire, elle qui était liseuse dans une manufacture de tabac et racontait déjà sa vie sous forme de contes  mais au cours de cette nuit de tempête , comme si c'était sa dernière nuit, le voile des secrets se déchire enfin , une confession ultime sur son fils Mayito dont elle garde contre son coeur la photo.

Une histoire de famille qui se mêle à celle faite de combat, de sang ,et d'amour de  Cuba à une époque mal connue en tout cas pour moi  .

Une très belle découverte .
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La tempête se lève sur l'Atlantique. (en 1963)

Maria Sirena qui vit dans sa petite maison au bord de l'eau à Maisi doit trouver refuge avec sept autres femmes dans l'ancienne demeure du gouverneur car l'ouragan est là.

Difficile de s'occuper pour ces femmes alors chacune y va de sa petite histoire familiale et de ses souvenirs.

Maria Sirena va leur raconter la vie de ses parents Agustin rebelle féroce et Lulu femme passionnée et courageuse.
Les faits se passent en 1895 lors des affrontements entre cubains, américains et espagnols. Affrontements qui vont conduire à l'indépendance de Cuba.

Toute une saga familiale violente, passionnée et captivante qui couvre la vie de trois générations.
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Un immense merci aux Editions Points et à Babelio pour cet envoi.
Le temps d'une tempête, il n'en fallut pas plus à Maria Sirena pour, telle la sirène du mythe devant le marin, me guider, de son chant conté, dans les écueils d'une vie tortueuse et dramatique. A l'aube du renoncement, la vieille femme nous raconte ce qui fut sa famille et surtout les femmes, figures emblématiques qui jalonnèrent sa vie. Inconsolada, Illuminada "Lulu", elle-même jusqu'à sa fille Beatriz avec laquelle perdurera l'histoire. Ses compagnes de naufrage aussi à qui elle confesse les affres terribles de la guerre, du racisme, la brutalité et aussi parfois la tendresses des hommes qui croisèrent la route de sa mère et d'elle principalement. Vous découvrirez cette histoire qui parcourt plusieurs décennies, cette famille et cette femme dont les talents enchanteurs de conteuse des Mille et une Nuits vous feront glisser et frissonner avec les protagonistes.
Emouvant roman historique insulaire, profondément maternel où les drames du quotidien se teintent des événements extraordinaires et tragiques d'une guerre sans fin véritable. Si poignantes et lointaines merveilles.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Il m'est arrivé d'être si aveuglée par la colère que j'en perds le contrôle de mes paroles.

Il y a eu d'autres moments de colère ensuite, mais cela faisait très longtemps que je n'avais pas senti les mots se précipiter dans ma bouche tel un torrent furieux.
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Je serrai ses mains. Lulu finirait par comprendre. Ne faisait elle pas sans cesse des discours sur l'égalité, la situation critique des nègres à Cuba.

Ce ne sont que des mots, répondit Mario.
Dans mon régiment on est tous noirs et, à chaque bataille, on nous place aux avant-postes. Comme si nous n'étions que de la chair à canon, jetables.
Les régiments de Blancs attendent que nous ayons percé les lignes espagnoles et quand nous sommes fatigués ou que nous comptons trop de morts, ils arrivent, leur machette en l'air.
Ces grands héros blancs.
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C'est toujours comme ça avec les jeunes. Des marmites qui bouillonnent vite, puis, un beau jour, le feu s'éteint et ce qui reste, c'est la personne qu'ils vont devenir.
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Je me souviens d'une histoire que ma mère m'a racontée il y a bien longtemps, à propos d'une autre tempête.
Elle s'appelait Illuminada Alonso, mais ses amis à Santiago de Cuba la surnommaient avec affection Lulu. Lulu perdit les eaux un matin de juillet 1881 sur le Thalia qui avait quitté le port de Boston deux jours plus tôt, en partance pour Cuba. Elle n'avait parlé à personne de ses douleurs qui avaient duré toutes la nuit, en pensant que si elle les ignorait , elles finiraient par disparaître. Lulu ne voulait pas accoucher sur un navire, si loin de Cuba.
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Elle a peut être raison.
Il n'y a pas de logique à la souffrance, pas d'équilibre entre la joie et la peine.
Il y a juste des choix et les échos de ces choix.
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