AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Andrée Martinerie (Traducteur)Denis MORRENS (Traducteur)
EAN : 9782264075758
408 pages
10-18 (07/01/2021)
3.95/5   116 notes
Résumé :
« Le passé est une terre étrangère... » Ainsi s'ouvre ce classique aussi troublant que profond sur ces instants de l'enfance qui façonnent toute une vie. Publié en Angleterre en 1953 et en France deux ans plus tard, un roman tout en finesse porté par une langue précieuse, où Léon Colston, vieux monsieur, explore ses souvenirs et se replonge dans l'été 1900. Un été tragique et brûlant.

Adapté au cinéma par Joseph Losey et mis en musique par Michel Le... >Voir plus
Que lire après Le messagerVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
3,95

sur 116 notes
5
10 avis
4
17 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
1 avis
Le messager - L.P. Hartley - Éditions Belfond/Vintage - Traduit de l'anglais par Denis Morrens et Andrée Martinerie - 388 pages - Lu en novembre 2020.

Quelle découverte ! Quelle lecture ! Quel joyau !

Léon Colston, monsieur âgé de 72 ans, se souvient de ses années d'enfance et de jeune adolescent qui se déroulent en Angleterre à la fin de l'ère Victorienne, quand il retrouve dans la maison de son enfance une boîte en carton rouge qui contenait ses cols d' Eton, les petits objets précieux que que sa mère y avait rangés dont un carnet en cuir bordeaux et une serrure à combinaisons.

J'ai découvert au fil de la narration un monde inconnu pour moi, celui du milieu aristocratique anglais de la fin du 19ème siècle, début du 20ème.

Léon, jeune garçon de 12 ans, est invité à passer des vacances chez son ami de collège Marc Maudsley, dans un milieu plus aisé que le sien. Il va aller de découverte en découverte, mal préparé à ce monde dans lequel il ne sait pas très bien comment se comporter mais il s'y sent très heureux.
Il est très fier de servir de "messager" à la belle Lady Marian, soeur de Marc.

Mais la vie n'étant pas un long fleuve tranquille, le jeune Léon perdra sa naïveté et son insouciance.

Un magnifique roman au charme suranné, mêlant initiation, amour et drame, qui mettront fin à l'enfance de Léon.

Le messager fut le dernier livre écrit par Leslie Poles Hartley. Il fut publié en anglais sous le titre - The Go-Between - en 1953 et en France deux ans plus tard. Il a été adapté au cinéma par Joseph Losey et mis en musique par Michel Legrand - Palme d'or du festival de Cannes en 1971.
Leslie Poles Hartley est décédé le 13 décembre 1972.

Ce roman est un chef-d'oeuvre, bouleversant, empreint de mélancolie et de nostalgie, dont je dois la lecture au hasard d'un cadeau d'anniversaire et je remercie cette personne sans qui je serais passée à côté, et c'eut été fort dommage.

Je lui attribue 5 étoiles sans hésiter.
Commenter  J’apprécie          11119
Je remercie Babelio et les Editions 10-18 pour la belle découverte du roman « le messager » de L. P . Hartley.
Eté 1900, dans la campagne anglaise du Norfolk. Léon Colston, jeune garçon de 12 ans, est invité à passer des vacances chez son ami de collège Marc Maudsley, dans le manoir de Brandham Hall.
Colston, vieil homme à présent, se remémore les vacances qu'il a passées dans un milieu aristocratique qu'il connaissait peu, étant issu d'un milieu plus modeste. Une période qu'il a préféré oublier. Pourtant, en retrouvant son journal intime de cette époque, on plonge avec lui dans ses souvenirs. Et c'est bientôt la voix de l'enfant qui nous narre l'histoire, entremêlée parfois des commentaires de celui qui est devenu adulte.
Le jeune garçon est à la fois anxieux et empli d'espérance à l'idée de ses vacances, un peu comme à l'image de cette nouvelle ère qui commence, signe d'espoir, de maturité et de mystère. Pourtant, on comprend rapidement que les évènements qui se sont déroulés cet été-là ont été graves et ont changé à jamais la vie de ce garçon, pour ne pas dire toute l'entité du jeune homme en devenir.
On découvre un jeune garçon manquant parfois d'assurance, déjà parce qu'il ne connait pas tous les codes de ce monde dans lequel il va passer quelques semaines mais aussi par ce qu'il est face à une majorité d'adultes. Cela ne l'empêche pas d'être fier et d'avoir un certain ego. Par ce qu'il est attiré par elle et souhaitant d'être accepté, d'apprécié et de plaire à ces adultes dans lequel il aimerait un jour faire partie, il va accepter de servir de messager à Marian, la grande soeur de son ami. Au fur et à mesure des missives, le lecteur comprend l'existence d'un triangle amoureux dont Léon finit par être spectateur un peu malgré lui, au point que cette mission en devient parfois lourde.
Au fil des jours, la toile se tisse, tout autant que la chaleur estivale monte -symbole de la tension et de la maturation des évènements avant l'orage inéluctable- : les protagonistes sont peu à peu pris au piège, tout comme le lecteur qui sait un destin funeste sans en connaître la teneur exacte.
Avec « le messager » publié en 1953, Hartley nous offre plus qu'un roman d'apprentissage. Il nous tisse le décor et l'atmosphère du début du 20ème siècle, met en scène les interactions entre des personnages de différentes classes sociales.
Le bandeau en 1ère de couverture cite le commentaire du romancier Ian McEwan : « ‘Le messager'' a changé ma vie ». Il aurait écrit « Expiation » en hommage au précédent. Et pour avoir lu récemment « Expiation », il est évident que McEwan s'est servi de la structure du roman d'Hartley pour imaginer son roman. On retrouve les mêmes thèmes : roman d'apprentissage, amour impossible entre deux êtres de milieux différents, roman psychologique et dramatique. Ce roman dramatique, avec ces petits imprévus, ces petits accrocs presque anodins et qui, du fait des caractères et milieux divers-, font boule de neige au point de changer la destinée de beaucoup des protagonistes… tel l'effet papillon.
Durant la dernière scène avant l'épilogue, j'étais complètement happée, tendue, anxieuse (ressentant les mêmes impressions que pour un film d'Hitchcock).
Et l'épilogue, quant à lui, m'a littéralement chamboulée. D'une part, par l'émotion qui prenait à la gorge mais aussi parce que cet épilogue livrait une nouvelle facette de cette histoire. Cet épilogue est magnifique. Il rappelle la complexité humaine et par là-même celle des interactions sociales. Et le lecteur (plus âgé que Léon) aurait bien tort de penser qu'il a plus rapidement et mieux interprété ce qui se déroulait sous ses yeux.
J'avoue que certains passages m'ont un peu moins intéressé comme ceux narrant les jeux de criquet, où moi la française de base, ne comprenant pas les règles, je ne suivais pas trop le jeu. Et pourtant chaque épisode décrit tout au long du roman n'est jamais anodin. Il permet de mieux dessiner les traits des personnages et il pose également une à une les pierres de la tragédie, tel un marqueur de l'orage qui s'annonce. Que ce roman de L. P . Hartley soit considéré Outre-Manche comme un classique n'a rien de surprenant. Rien que pour l'épilogue, ce roman mérite qu'il soit plus connu des lecteurs français.
Il ne me reste plus qu'à découvrir l'adaptation cinématographique par Joseph Losey (avec la musique par Michel Legrand) qui reçut la Palme d'Or du festival de Cannes en 1971.
Commenter  J’apprécie          402
- Vous avez un nouveau message…
Pas un SMS avec de vaines promesses ni un « tchat » encombré de chausse-trappes, un vrai doux billet manuscrit avec des pleins et des déliés, foin de vides et de billevesées.
Pas nécessaire de télécharger ou d'enregistrer in the « cloud », décachetez, lisez, fermez les yeux et laissez-vous emporter...
La petite lettre est en papier glacé et ne va pas s'envoler dans les méandres de la net-canopée, elle va seulement infuser dans vos pensées la douceur d'un futur rendez-vous occulte.
C'est carrément suranné, totalement désuet et absolument surréaliste aujourd'hui mais tellement charmant d'avoir pu échanger avec sa dulcinée par l'intermédiaire d'un messager.

Parlons-en du messager forcé ! Léon 13 ans, d'un milieu ordinaire est invité par Marc, son seul ami de collège dans le manoir de Brandham Hall. Il se retrouvera aussi perdu dans l'aristocratie anglaise de 1900 que moi en 2022 dans le webinaire.
Il ne connait pas les protocoles, j'ai du mal avec les processus.

Vertigineuse et interminable descente dans l'abime de questionnements de cet adolescent qui confronté à des situations qui le dépassent et des affections qui le dévorent va osciller entre de merveilleuses satisfactions et d'immenses détresses orchestrées par Marian, fille de la maitresse de maison, lord Trimingham son fiancé guindé et Ted son fermier séduisant.

Ce triangle humain rompu aux postures aiguisées le fera, pauvre hère, muter de héros triomphant au cricket à nigaud émouvant. Partagé entre l'attrait et la répulsion, il sera autant sauveur qu'entremetteur et obtiendra récompenses ou humiliations en fonction de ses comportements. Balloté entre les uns et les autres, il deviendra indispensable et se considérera à tort fautif du dramatique dénouement. Il y perdra ses rêves et gagnera ses convictions.

Entre le prologue et l'épilogue, c'est quelquefois long comme un catalogue et pesant comme un monologue avec souvent des sentiments et des situations analogues. J'ai, par contre apprécié les dialogues un brin démodés et finalement comme ce « bon garçon », j'ai compris la leçon.

Commenter  J’apprécie          466
Ce texte a servi de modèle à Ian McEwan pour son roman expiation (que je vais m'empresser de lire ! ).
Léon, un quinquagénaire, se rappelle avec effroi et nostalgie, l'été de ses 13 ans, où son rôle de messager entre 2 jeunes gens de classe différente, a bouleversé sa vie (et la leur).
Cet été 1900 passé au sein de l'aristocratie anglaise dont il connaît peu les codes, va en effet marquer son passage à l'âge adulte : il va y perdre sa naïveté et son insouciance. Ces quelques semaines vont également avoir un effet dévastateur sur sa vie d'homme et son rapport aux autres…c'est ce qu'il constate, 40 ans après, en se remémorant cette courte période et en interrogeant l'enfant qu'il était.
Un roman d'apprentissage au charme suranné, classique de la littérature anglaise, qui se lit avec beaucoup de plaisir, pour son étude psychologique très riche des personnages et son analyse fine de l'aristocratie britannique. Auquel s'ajoute une écriture des plus élégante.
Une très chouette lecture
Commenter  J’apprécie          430
"The Past is a foreign Country." ["Le passé est une terre étrangère"].

Nostalgie du retour à la douleur d'un passé estival : celle d'une blessure secrète, contractée au soleil de la campagne anglaise du Norfolk en ce début du XXème siècle.

Leo Colston (gamin de pauvres invité chez les riches aristos), Lady Marian (soeur aînée de son copain Markus), Ted Burgess (le régisseur du domaine) : ça n'est pas un triangle amoureux "infernal" mais bien un piège mortel pour un affect enfantin...

L'orphelin Leo (12 ans) est - de moins en moins secrètement - amoureux de la belle Marian.

Ted et Marian le comprennent vite et en profitent bien...

"The Go-Between" : celui qui va entre deux...
Petit facteur bien dévoué et si naïf.
Un enfant, bref...

Pas si loin de chez Thomas HARDY, au fond, de la belle Bathsheba Everdeen et de son berger/régisseur Gabriel Oak... et à nouveau "Loin de la foule déchaînée" ["Far from the Madding Crowd", 1874] : ce huis-clos des amours interdites.

Où il sera dit ("... et une bonne fois pour toutes, s'il vous plaît") que les classes sociales ne se mélangent pas.

Citons le romancier Ian McEWAN : « "Le Messager" de Leslie Poles HARTLEY a changé ma vie. Je l'ai lu à treize ans, et me suis vivement identifié au personnage principal, Léo. "Expiation" est aussi un hommage à ce roman. »

Le romancier britannique Leslie Poles HARTLEY (1895-1972) est, de fait, un maître (bien méconnu outre-Manche) qui publia ce dense et inoubliable roman en 1953.

Rendons grâce à l'éditeur Pierre Belfond [*] d'avoir pensé à republier en avril 2019 cette oeuvre merveilleuse, "classique moderne" subtilement traduit dès 1955 par Andrée MARTINERIE et Denis MORRENS pour les éditions Amiot-Dumont en collection (à couverture écarlate) "La fleur des romans étrangers"...

Joseph LOSEY en fit un film magnifique en 1971, très lyriquement illustré par le piano du grand Michel LEGRAND et merveilleusement joué par Dominic Guard (le gamin dévoué), Julie Christie (l'inaccessible Marian) et Alan Bates (le ténébreux Ted).

Pour le reste, il vous suffira de vous reporter et ressourcer aux deux critiques étoffées et enthousiastes de nos amies torpedo et babounette ! :-)
__________________________________________________________

[*] Ce malgré la dénomination assez bêbête de sa collection ("Vintage")... Voyez l' concept ! Et allez, encore un branchouille à la manoeuvre... Vinguioux ! 'acrés c...s d' Parisouilles !!! [Père Jules, citation globale]
Commenter  J’apprécie          362


critiques presse (2)
Telerama
17 juin 2019
Considéré en Grande-Bretagne comme un classique du XXe siècle, ce roman d’apprentissage, qui a inspiré à Joseph Losey un film célèbre, joue avec bonheur de plusieurs niveaux de narration.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeFigaro
11 avril 2019
Adapté brillamment au cinéma avec la palme d’or décrochée à Cannes en 1971, le roman le plus célèbre de l’écrivain britannique est réédité chez Belfond dans la collection Vintage.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
On dit que le cricket est plus qu’un jeu, une attitude de l’esprit, un point de vue. Je ne sais. On peut le considérer comme une succession de mouvements rituels ou comme un ballet, un ballet dans un champ vert, un ballet sur un fond d’arbres sombres, où des personnages vêtus de blanc se détachent et se meuvent à un rythme si subtil que les sens ont peine à le saisir, un rythme langoureux, interrompu parfois par une brusque tension. On peut apprécier ce spectacle sans savoir à quoi il se rapporte, ni ce qu’il signifie.
(Chapitre XI)
Commenter  J’apprécie          160
Sans être vraiment sales, ces reliques n’étaient pas non plus très propres, elles avaient la patine de l’âge. A mesure que, pour la première fois depuis cinquante ans, je les prenais dans ma main, le souvenir de ce qu’elles avaient signifié pour moi me revenait, affaibli comme le pouvoir des aimants, mais comme lui indubitable. Quelque chose allait et venait de ces objets à moi : le plaisir intime de les reconnaitre, l’émotion quasi mystique de retrouver ma propriété enfantine à soixante et quelques années.
(Prologue)
Commenter  J’apprécie          140
Les hommes se promenaient de long en large en mangeant leur porridge. Marc m’avait dit que cela était de rigueur et qu’il fallait être un rustre pour manger son porridge assis. J’errais à droite et à gauche avec le mien, craignant de le renverser. Les dames cependant restaient à table.
(Chapitre V)
Commenter  J’apprécie          160
Elle ne répondit pas, mais enleva une bague de son doigt et, d’un air décidé, la posa sur le couvercle du piano. Puis elle s’installa, dans un froufrou de soie qui sembla se répandre autour d’elle comme un parfum, et joua les premières mesures.
(Chapitre XIII)
Commenter  J’apprécie          174
Quand je découvris le journal, il était au fond d'une boîte à cols en carton rouge assez fatiguée, dans laquelle, petit garçon, je mettais mes cols d'Eton. Quelqu'un, ma mère, probablement, l'avait remplie de trésors datant de cette époque. Il y avait là deux oursins vidés et desséchés, deux aimants rouillés, un grand et un petit qui avaient presque perdu leur pouvoir magnétique, des films enroulés autour d'une bobine, des bouts de cire à cacheter, une petite serrure à combinaison comportant deux rangées de lettres, un paquet de ficelle très mince et un ou deux objets indéfinissables qui devaient être des parties de quelque chose, je n'aurais su dire quoi. Sans être vraiment sales, ces reliques n'étaient pas non plus très propres, elles avaient la patine de l'âge. A mesure que, pour la première fois depuis cinquante ans, je les prenais en main, le souvenir de ce qu'elles avaient été pour moi me revenait, affaibli comme le pouvoir des aimants, mais comme lui indubitable. Quelque chose allait et venait de ces objets à moi : le plaisir intime de les reconnaître, l'émotion quasi mystique de retrouver ma propriété enfantine à soixante et quelques années.
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Leslie Poles Hartley (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Leslie Poles Hartley
Video Essay for The Go Between (1971, dir. Joseph Losey) in the Shooting Down Pictures Project. Featuring commentary by Dan Callahan of The House Next Door, Slant Magazine and Bright Lights Film Journal
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (385) Voir plus



Quiz Voir plus

Londres et la littérature

Dans quelle rue de Londres vit Sherlock Holmes, le célèbre détective ?

Oxford Street
Baker Street
Margaret Street
Glasshouse Street

10 questions
1048 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature anglaise , londresCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..