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Paula Spencer tome 1 sur 2

Isabelle Delord-Philippe (Traducteur)
EAN : 9782264029683
275 pages
10-18 (18/08/1999)
3.72/5   92 notes
Résumé :
A chaque fois qu'elle débarque à l'hôpital, un bras cassé ou le visage tuméfié, elle prétend être tombée dans l'escalier ou s'être cognée à une porte. Aucun médecin n'est dupe à cause de son haleine empestant l'alcool. Ce que personne ne soupçonne, c'est que le mari si attentionné est le seul responsable de ces brutalités. L'histoire pathétique d'un couple irlandais par un jeune romancier dont plusieurs livres ont été portés à l'écran.
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Pour avoir lu et apprécié plusieurs livres de Roddy Doyle, je pensais une fois de plus me plonger dans une de ses histoires fort bien racontées et d'où l'on ressort le sourire aux lèvres…
C'est dire, que malgré le titre on peut plus évocateur de cette histoire, (je peux difficilement dire que je ne savais pas de quoi ce livre allait parler), j'en suis ressortie estomaquée.
Car comment expliquer autrement l'impression que j'ai eue en terminant ce livre ? Qu'un homme ait réussi ce tour de force de se plonger dans la peau d'une femme battue avec autant de réalisme est un exercice de style qui mérite tout mon respect.
Paula est le personnage principal de cette terrible histoire.
Elle va apprendre que son mari est décédé…Au travers de cette nouvelle, ce sont ses souvenirs de jeunesse et d ‘enfance qui vont défiler et nous permettre d'apprendre à la connaitre…. Paula qui rencontre Charlot, qui semble être l'amour de sa vie et qui va l'épouser….Paula dont la vie va petit à petit basculer dans une spirale infernale…
Je ne raconterais pas plus cette histoire dont certaines pages m'ont profondément touchée…Difficile de ne pas faire le lien avec l'actualité et tout ce qui touche la violence faite aux femmes…
Un livre qui me laissera une impression plus que durable…Chapeau Roddy Doyle




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Roddy Doyle réussit un tour de force littéraire pour évoquer un sujet délicat et difficile. La première chose surprenante que l'on constate une fois le livre terminé, c'est qu'on a complètement oublié, pendant la lecture, qu'il a été écrit par un homme ! le récit à la 1ère personne n'y est sans doute pas pour rien, celui du témoignage et du vécu. Mais surtout les sentiments, les émotions féminines sont incroyablement restitués. Paula, Dublinoise, fait le récit de son enfance, de sa famille, de la rencontre de celui qui deviendra son mari, un certain Charlo Spencer, pendant les trois quarts du livre. On en vient même à se demander si le livre traite bien du sujet que l'on croyait et que le titre laisse deviner : celui d'une femme battue. En effet, pendant les trois quarts du livre il n'est pas question de coups et de maltraitance, mais de bonheur, de souvenirs d'école, d'enfance, de jeunesse et de fiesta que Paula et ses soeurs se racontent. le présent se superpose au passé, les pistes temporelles sont brouillées. Puis la violence surgit et se déchaîne quand on ne l'attendait plus, d'un coup (c'est le cas de le dire!), sans explications. Charlo (nom prédestiné!) en colle une à Paula parce qu'elle lui a dit d'aller se faire ton thé lui-même. Tout au long du récit, ce sont alors des dents cassées, des yeux au "beurre noir", des cheveux arrachés, des coups de poings etc. Pour tenir le choc, pour ne pas commettre le pire, il y a l'alcool. Paula devient alcoolique. Une aubaine pour son abruti de mari, qui lorsqu'elle est trop amochée, l'emmène à l'hôpital en disant qu'ivre, elle s'est cognée dans une porte... Pourquoi Charlo agit-il ainsi se demande Paula et le lecteur avec elle. L'auteur ne donne aucune explication parce qu'il n'y en a aucune à donner et laisse le lecteur juger : Charlot n'a aucune excuse. Charlot est un assassin. Charlot est un malade. Charlot est un macho. La violence est purement gratuite. le roman, malgré ce sujet délicat, est bourré d'humour et Paula a son franc parler. La manière dont elle parvient à se débarrasser de son tyran est hilarante et une juste vengeance pour les humiliations subies pendant des années. Pour maintenir un peu de suspens, je vous ne dis pas comment...

Je mets ce livre en première place de mon hit-parade des livres de Roddy Doyle, loin devant Paddy Clake ah! ah!ah!, le livre qui a rendu Roddy Doyle populaire.
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J'ai lu l'histoire de Paula comme un témoignage. L'auteur écrit à la première personne du singulier et on oublie complètement que c'est un homme qui raconte le calvaire de cette femme. Il a réussi à se glisser dans la peau de Paula d'une manière bluffante et subtile. Ce jour-là un jeune policier vient annoncer la mort du mari de Paula. Il a tué une femme, il a été abattu par les guards. Cette nouvelle va plonger Paula dans ses souvenirs depuis sa tendre enfance. Une enfance mitigée puisque ses deux soeurs n'ont pas du tout les mêmes souvenirs du père. La rencontre avec son mari puis dix-sept ans de violence arrosés d'alcoolisme pour supporter le tout dans l'indifférence générale des médecins, de sa famille et même la joie qu'elle lira dans les yeux de son propre père. Quatre enfants plus tard, je ne compte pas le cinquième tué à coups de pieds dans le ventre de sa mère… Une survie de tous les jours. La culpabilité, l'amour, l'acceptation, un constat clair cruel et bourré d'humour…. Et oui, Paula ne se lamente pas, elle raconte. Elle sauvera sa peau et celles de ses enfants le jour où elle verra son mari regarder leur fille ainée, âgée de dix-sept ans, avec une haine implacable. Elle prendra la poêle en fonte et frappera jusqu'à ce qu'elle puisse le traîner hors de la maison. Elle verra la peur dans ses yeux, la peur d'un lâche et il ne reviendra jamais. Paula arrivera à se reconstruire avec l'aide de ses deux soeurs.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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J'ai retrouvé Paula de Paula Spencer lu en 2018 que j'avais beaucoup apprécié. La femme qui se cognait dans les portes c'est le premier tome , je n'ai donc pas lu l'histoire dans l'ordre ce qui n'est pas gênant.

Paula, une jeune femme irlandaise de famille catholique, apprend que son mari, dont elle vivait séparée , vient d'être tué par la police. Il faut dire que son ex-mari a tué une femme qu'il avait pris en otage. Depuis un an Paula , depuis que Paula a mis à la porte son salopard de mari, elle essaie de reprendre le fil de sa vie, de se reconnaître, de se retrouver.Les souvenirs affluent, l'enfance, l'adolescence, l'amour de sa vie Charlo son mari, ses enfants, l'alcool, les coups, la fin de Charlo...

Elle n'esquive rien Paula, elle veut être honnête et retracer son parcours sans se dédouaner de ses erreurs ni minimiser la violence et la déchéance de sa vie.

Elle est costaude la Paula mine de rien, elle a la force d'affronter sa vie et de changer ce qui peut l'être , à sa façon, pas à pas , rien de brillant chez elle mais elle a une sacrée ténacité qui force l'admiration.

C'est une petite héroïne de rien Paula, comme toutes les femmes qu'elle a croisé à l'hôpital, toutes se femmes qui tombent, se cognent, se brulent par "inattention , tellement commode l'accident !

Dans cette bonne Irlande Catholique, on n'a pas de projet pour les filles, elles se marient point, les filles ne peuvent être que des salopes ou des culs serrés comme le dit Paula et on ne se mêle pas des affaires ders autres au point de détourner carrément le regard de ses femmes couvertes de bleus !

Un roman très réussi qui ne mange pas le lecteur et un personnage de femme fin, nuancé et entièrement crédible.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Avec ce roman, (ce document) on entre dans le malheur, le quotidien de la honte, des femmes battues, des femmes qui aiment quand même, et qui n'osent pas...
Un sujet toujours d'actualité.
On se rend compte que l'on supporte très bien la lecture de Zola parce que cela se situe dans une époque révolue. On observe cela de loin, en se disant que c'était bien triste en ce temps là !
Ici, on est chez, nous, dans notre époque et les actes, eux ne sont pas "révolus". Ce sont les mêmes.
C'est nettement moins supportable !

Le livre, lui devait être écrit et il doit donc.être lu.
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Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
Je descends l'escalier.J'atteins l'entrée. Je traverse la cuisine. J'écarte le rideau. J'ai besoin de lumière pour mes recherches. Je déverrouille la porte. Une de mes terreurs : que la clé se casse dans la serrure. Je sors. Je sais où chercher. Dehors. J'ai triché aujourd'hui. J'ai suivi la clé des yeux pour voir où elle tombait. Je savais que je serais dans cet état. J'ai été sage ; je n'ai pas besoin de souffrir. Je pourrais m'arrêter si je voulais. N'importe quand. L'herbe est mouillée. Quand je ne serais pas si occupée. Je n'ai pas de chaussures. Tant pis ! Je n'en mourrai pas. Je sais où est la clé. Juste la lumière de la cuisine. Posée sur l'herbe. C'était ce matin. A moins qu'un oiseau ne l'ait volée. Ou un chien ou un hérisson- j'en ai aperçu un, une fois, Je ne la vois pas. Je tourne le dos à la lumière. Elle n'y est pas. Un con de lapin a dû l'emporter. La clé, donnez-moi la clé. Je ne casserai pas le verrou. Non. Calme toi. Je ne casserai pas le verrou. Je contrôle la situation. Plus de vomissements, plus de syncopes. J'en ai fini avec ça. Je suis à genoux. Elle était là ce matin, exactement là ; j'ai compté les pas. Elle était ici. Je peux toujours aller chez le marchand de vins. Pas d'argent, pas d'argent. Je pourrais m'arrêter ce soir. J'arrache l'herbe. Elle n'y est pas. Casser le verrou. J'en achèterais un autre. Rien qu'une fois, je repartirai à zéro. Je verserai le reste dans l'évier. Je le ferais. Ce n'est qu'un verrou ; ce ne sont pas les Tables de la Loi. Rien qu'une fois. La clé ! Je l'ai trouvée ! Je contrôle la situation. Je pleure, je tremble. Je n'arrive pas à enfoncer la clé. Stop, du calme ! Tu vas laisser tomber la bouteille. Je cache la lumière. Ça y est. ouvrir. La bouteille, la bouteille. Je referme bien la porte. On ne peut pas me voir. J'enlève le bouchon. Je la porte à ma bouche. Je renverse la tête, à la verticale. Je déteste j'aime je déteste j'aime je déteste j'aime j'aime j'aime. Je rajeunis. Je suis en forme. Je suis mince, j'ai chaud.
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Voilà le problème avec mes souvenirs. Je ne peux pas faire la difficile. Je ne peux pas faire semblant. Il n'y a pas eu de bons moments. Je ne peux jamais me raccrocher à un beau souvenir, m'y attarder avec le sourire. Ils sont tous pollués, tous détruits.
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C'était ma faute ; j'avais voulu la mettre dans la confidence. Elle est trop jeune. Elle n'a pas encore de passé. Remarquez, ce n'est pas vrai non plus. Mais son passé est trop proche de son présent. Elle n'a pas encore besoin de regarder en arrière.
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Moi, je pouvais voir tous ces gens, mais eux ne me voyaient pas. Ils voyaient bien la main qui tendait l’argent. Ils voyaient bien la main qui tenait la porte ouverte. Ils voyaient bien le pied qui essayait la chaussure. Ils voyaient bien la bouche qui parlait. Ils voyaient bien les cheveux qu’ils coupaient. Mais ils ne me voyaient pas, moi. La femme qui n’était pas là. La femme qui ne souffrait de rien. La femme qui allait bien. La femme qui se cognait dans les portes.
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Elle ne s’aime pas trop ; mais elle n’est plus aussi certaine d’être idiote. Elle se débrouille ; c’est une survivante.
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