Quel était le caractère de la mystérieuse
Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois ?
Diane de Poitiers ( 1500-1566 ), fut la maîtresse du roi
Henri II ( 1519-1559 ).
Elle est issue d'une famille noble proche de Louis XII, les Saint-Vallier.
« Poitiers » vient de Peytieula, Saint-Vallier, dans le Valentinois, le Dauphiné.
Sa mère meurt alors qu'elle est en bas âge, et son père l'éduque comme un garçon : équitation et chasse. Puis il la place à cour d'Anne de Beaujeu, fille très cultivée de Louis XI. Elle y apprend les belles lettres. Puis elle est demoiselle d'honneur de la reine Claude, femme de François Premier. Anne de Beaujeu la marie au sénéchal Louis de Brézé, très en faveur à la Cour. Elle a deux filles. A la Cour d'Eléonor, puis de Catherine de Médicis, elle est préceptrice des enfants de François premier, dont le futur
Henri II, puis elle s'occupe des enfants d'
Henri II. Elle est là pour les accouchements des reines.
En 1531, elle est veuve, et c'est là que cela devient intéressant... Mais je vous laisse découvrir !
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Le style de Didier le Fur est celui d'un historien pur et dur : il est très calé en généalogie et en apanages, ou terres acquises, en " faveurs"... Mais il raconte moins bien, à mon avis, le contexte des guerres et conquêtes que JC Petitfils.
Cependant, l'auteur rend bien l'ambiance de l'époque : on a, par exemple, l'obstination de François Premier à conquérir le Milanais ( trois fois, trois échecs ). Pourquoi ? On n'est pas bien chez soi ? Ces guerres contre Charles Quint impliquent viols, famines, impôts plus élevés et destructions !
L'intérêt du livre, comme celui de JC Petitfils pour
Louis XIII, est de réhabiliter la mémoire de Diane, traitée par les ambassadeurs vénitiens et par des pamphlets anonymes, à l'époque du règne d'
Henri II, de vieille lubrique, de cause de la mort du roi, de putain manipulée ou manipulatrice, c'est selon !
Ce traitement a duré plusieurs siècles.
Qu'un roi soit amoureux d'une femme de 20 ans plus âgée semble aux pamphlétaires et aux historiens anciens impossible ; ils disent donc que c'est de la magie : elle a ensorcelé Henri !
Enfin, au XXè siècle, des historiens posent l'hypothèse que la jeunesse de sa peau est due à son régime d'hydrothérapie.
Loin de se fier aux avis des ambassadeurs,
Didier le Fur prend à témoin les rares "premières mains", car Diane est discrète : il y a peu de correspondance entre elle, le roi et Anne de Montmorency, le principal ministre, mais elle est affectueuse ; l'historien convoque aussi sa correspondance avec
D Humières, qui est gouverneur des enfants royaux, conjointement à elle.
Et l'on s'aperçoit, dans les lettres, qu'elle est humaine, serviable, dévouée, et belle ( poèmes de
Clément Marot et
Du Bellay ).
Dans son testament, on s'aperçoit que son principal soucis est la gestion de ses biens pour les donner à ses deux filles qu'elle a mariées à des ducs.
Quand on voit la beauté d'Isabelle Adjani qui a joué ce rôle à 67 ans, on s'émerveille de la façon dont certaines personnes ne sont pas marquées par le temps !
Nota : Dans mon conte « Panurge », il y aura
Diane de Poitiers ou bien Agnès Sorel :)