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EAN : 9782355845550
256 pages
Sonatine (09/03/2017)
2.9/5   119 notes
Résumé :
Imaginez un cadre de rêve : une luxueuse résidence d'été au milieu des montagnes.
Placez-y un trio de personnages troubles : Charlie, un riche banquier new-yorkais, sa femme Chloe et Matthew, le cousin de Charlie, un cuisinier dont l'existence part un peu à la dérive.
Le décor est posé, les pièces sur l'échiquier. En dire plus serait criminel.


Passion, drame, trahison, adultère, meurtre : rien ne manquera à votre plaisir.
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Critiques, Analyses et Avis (63) Voir plus Ajouter une critique
2,9

sur 119 notes
Mathew ne va pas très bien depuis qu'il a vendu ses parts d'un restaurant . Cuisinier au chômage , il n'a pas vraiment de projet d'avenir, et compte sur l'été pour se refaire le moral . Ayant accepté l'invitation de son cousin Charlie dans sa sublime maison de vacances, à l'imprenable vue sur les montagnes , il a sous-loué son appart pour deux mois et va très vite se rendre compte que l'invitation ne sous- entendait pas une aussi grande période . On dirait bien qu'il tape un peu sur les nerfs de Charlie .
Essayant de se rendre aussi utile qu'indispensable en faisant les courses et les repas , la vie s'écoule lentement au bord de la piscine . Charlie n'étant pas réellement en vacances et faisant de fréquents aller-retours à New-York pour ses affaires , Mathew se place en observateur du couple que forme son cousin banquier et sa femme Chloë .
Et, si Mathew nourrit depuis toujours un faible pour Chloé , dont l'amitié le comble , ce triangle amoureux inavoué le satisfait , et l'empêche d'avoir d'autres relations féminines . Aussi lorsque le triangle devient un "carré et que l'image de la parfaite épouse s'avère souillée , Mathew n'arrive pas à "réajuster" sa vision et son comportement ...

Comparé à Patricia Highsmith ,sur la quatrième de couverture , ce roman en a l'élégance, la distance et l'intemporalité ... mais pas trop le suspens et la perversion. Il m'aura manqué des sueurs froides, de l'empathie pour les personnages, un peu de" chair" , et d'âme pour que ce romancier devienne aussi culte dans mon coeur .
Plonger dans un roman et ne pas réussir à toucher le fond de la piscine ...
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Lors de la dernière opération masse critique, j'ai cherché, comme je le fais toujours, à en savoir plus sur les titres que j'avais mis sur ma liste avant de faire mon choix définitif... et de croiser les doigts en espérant être choisie.
Je profite de ces mots pour remercier Babelio qui à travers ces opérations formidables nous gâte, nous lecteurs-dévoreurs-avides de découvertes, et les éditions Sonatine qui m'ont fait parvenir ce livre.
Je disais donc que j'avais mené quelques petites recherches, et là je tombe sur Joyce Carol Oates. La grande, la fantastique, l'admirable Joyce Carol Oates, pour laquelle je peste chaque année lorsque tombe l'attribution du Nobel de littérature... à un autre qu'elle. Grrr !
Joyce Carol Oates, donc, a paraît-il dit à propos de ce roman : "Encore un de ces livres dont « on ne peut s'empêcher de tourner les pages, jusqu'à une incroyable conclusion » ? Eh bien, pour une fois, figurez-vous que c'est vrai !"
Il n'en faut pas plus pour me décider : si Joyce Carol Oates le dit, je dois lire ce livre.
À la loterie Babelio, j'ai eu de la chance : je reçois La chambre d'ami.
Cette chambre d'ami, je m'en régalais à m'avance. Je pensais m'y installer pour vivre des aventures trépidantes, passer des heures en compagnie de personnages passionnants, découvrir un suspense insoutenable, et bien d'autres choses encore.
Et hop, je me lance.
Le début n'est pas désagréable du tout. Rien d'exceptionnel, mais plaisant à lire. Une bonne introduction.
Qui dure un peu.
Qui dure longtemps.
Qui dure très longtemps.
Et là, je commence à me demander s'il va se passer quelque chose, si l'histoire va débuter. Je commence à m'ennuyer dans cette chambre d'ami dont j'ai fait le tour depuis un moment.
Et puis, finalement, ça y est, ça démarre !
Le hic, c'est que je n'accroche pas. Trop d'invraisemblances font que je ne rentre pas dans l'histoire, qu'elle se déroule en quelque sorte sans moi, que je reste à côté et la regarde passivement. Sans réactions, sans émotions.
Et ce, jusqu'à la fin.
Que me reste-t-il alors ? Pas grand-chose.
Un livre qui se lit vite mais qui s'oublie tout aussi rapidement.
Et une question à laquelle je ne trouve pas de réponse, ou plutôt, deux questions : Joyce Carol Oates a-t-elle vraiment aimé ce roman ? Et si oui, que lui a-t-elle trouvé que je n'ai pas su dénicher ?
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Je remercie Babelio et les Editions 10-18 pour « La chambre d'ami » de James Lasdun.
Matthew, la trentaine new-yorkais, est invité par son cousin Charlie, banquier, et sa femme Chloe à passer l'été dans leur maison de vacances plutôt chic.
Ecrit à la 3ème personne, c'est par le regard et les pensées de Matthew, pas forcément bien dans sa peau, qu'on entre dans la vie de ce trio. Les quelques clichés sont posés pour ce roman policier : Matthew le galérien, mec un peu pathétique qui travaille dans la restauration, qui n'a pas réussi à faire prospérer sa start-up, versus le beau couple sur photo glacée avec la femme Chloe belle, sexy et gentille, bien sous tous rapports et son mari Charlie qui a réussi, le plus froid et austère de l'histoire. On comprend rapidement que Matthew est épris de la femme de son cousin et que sa relation avec ce dernier est assez ambivalente et plus complexe qu'il n'y parait. Il y a un passif entre les deux hommes, des non-dits, des rancoeurs qui se révèlent au fur et à mesure que l'été près de la piscine avance. Bien évidemment, on ne voit les interactions entre les personnages que par la lorgnette de Matthew et le lecteur doit y démêler le vrai du faux.
Comparée à mon adolescence, je ne lis plus aussi fréquemment de romans policiers. J'en ai été une adepte : de Christie à Ellroy, de Connelly à Lehane, de Jonquet à Mankell, de Harvey à Lee Burke... Et je ne cite que les bons « classiques » car j'en ai lu des mauvais et des beurk. J'ai même lu des romancières américaines commerciales, moi, avec ma candeur de mes vingt ans, qui n'avais pas encore reçu toutes ses bonnes claques littéraires.
Alors j'apprécie de temps en temps de revenir à mes premiers amours qui ont fait de moi une lectrice plus éclectique. Mais, avec l'âge et les expériences, on devient un brin plus exigeant. Pour m'emballer pour de nouveaux écrivains de polars, il me faut à présent de la profondeur dans les personnages, de l'inédit, un regard social d'un milieu ou d'un pays, sous une plume fine et acérée.
Je me suis laissé tenter par la 4ème de couverture : « de sa plume manipulatrice, James Lasdun signe un roman au suspense étouffant et à l'élégance glacée ». Ajouté à « Entre Françoise Sagan et Patricia Highsmith un huis clos délicieusement pervers ! » j'avais hâte de découvrir ce roman policier.
Et j'ai attendu et attendu et elle n'est jamais venue, cette élégance glacée sous le soleil... J'ai trouvé que le soufflé avait beaucoup de mal à monter. Lasdun prenait trop de temps à mon goût pour camper ses personnages. Il saupoudrait lentement un peu de suspense et de rancoeur entre chacun, sans pour autant satisfaire mon palais. Il ajoutait quelques ingrédients à sa recette, pour donner un peu plus de consistance (le groupe hippy les Rainbows ; les « Pensées » de Pascal, etc.). Mais, décidément, ça ne fonctionnait pas pour moi. Je n'arrivais pas à me plonger dans l'histoire ni à apprécier les personnages.
Il cherchait à créer de la tension psychologique dans les relations et cela me laissait froide. Même l'adultère de Chloé ne suffisait pas à donner au roman plus de relief et d'envergure. Comme une voiture en rodage, dont il aurait fallu pouvoir passer la vitesse supérieure pour ressentir enfin quelques frissons…
Ce n'est peut-être qu'au bout de la moitié du livre (qui compte 286 pages en poche) que je me suis dit « Ahh, quelque chose qui réveille enfin mon intérêt ». le roman semblait enfin sortir des polars à la trame éculée… J'entrevoyais pourquoi il avait été question de « manipulation » et tournant les pages, l'oeil plus alerte et curieux, je me suis mise à échafauder quelques scénarios, en me disant que, si l'hypothèse que je trouvais la plus manipulatrice à la Hitchcockienne était confirmée, alors je tirais mon chapeau à l'auteur car je m'étais laissé piéger…
Mais, patatras, le soufflé, à peine un peu monté, retombait encore quelques pages plus loin dans ce qu'il m'a semblé une étape « déjà vue » (ou lue), telle l'épaisseur d'une omelette baveuse. Et il m'a fallu attendre les deux ou trois dernières pages pour retrouver ce petit goût plus salé de mes polars fétiches.
Bref une lecture malheureusement un peu longuette au parfum d'ennui, bien loin de la saveur des bons petits plats que préparent Matthew pendant l'été et bien loin de la comparaison d'un duo Highsmith et Sagan.
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J'ai bien aimé ce thriller psychologique, sous forme de huis clos triangulaire, le mari, l'épouse, celui qui aurait aimé être l'amant, mais finalement, il y a un quatrième personnage...

C'est surtout l'ambiance de chaleur et de moiteur dans les Caskhills qui contribue à créer une atmosphère toujours trouble, renforcée par la présence de la piscine, le rectangle de cette quadrangulaire à trois côtés principaux.

Les descriptions de la nature, souvent mêlées à la psychologie des personnages, comme si elle était déterminante de leurs comportements, alors qu'elle en est seulement la spectatrice immobile, ajoute encore à la tension palpable du roman.

Et puis il y a la cuisine et les préparations de repas élaborés par Matthew qui n'est pas avare de détails sur l'aspect des viandes et des poissons, ainsi que les différentes possibilités de les accommoder au mieux. Ne manquent que de bonnes références oenologiques, mais, hélas, nous sommes en Amérique où la juste adéquation des grands crus à un plat n'est même pas concevable.

L'intrigue tient la route et la tension monte crescendo, dommage que la fin soit un peu bâclée au dernier paragraphe, mais c'était sans doute le choix de l'auteur de priver son lecteur de tous les sentiments habitant les personnages dans ces derniers instants.
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Troisième roman de James Lasdun, ce roman est un petit bijou qui démarre simplement mais avec une tension psychologique qui s'accroît au fil des pages.
Charlie et Matthew sont cousins germains, mais Matthew a dû affronter le déclassement de sa famille suite aux mauvaises affaires de son père. Il est devenu cuisinier, mais sans grande ambition et après une jeunesse passée à Londres, revient vivre aux Etats-Unis, où il vit aux crochets de son cousin Charlie, banquier à la situation financière bien plus aisée que son parent pauvre.
Charlie est mariée à Chloé, belle jeune femme photographe de mode et d'artistes. Ils vont passer leur été dans une station balnéaire ultra bobo chic appelée Aurelia, qui se trouve dans le Massachussets. Matthew est leur invité et fournit quelques services, préparation de repas, courses... mais devra laisser la place si des amis arrivent.
On découvre au fil du roman qu'une étrange relation noue Charlie à son cousin, faite de rivalité, de ressentiment et de culpabilité. Charlie aurait-il quelque chose à voir avec la lente dérive sociale que connaît son infortuné voisin? de son côté Matthew est comme fasciné par Chloé qui ne tarde pas à montrer d'étranges habitudes pendant cet été. Y aurait-il une liaison cachée? Matthew va suivre la jeune femme à son insu et très vite les événements s'enchaînent et vont entraîner Matthew dans une spirale infernale.
Ce qui rend la lecture de ce livre si prenante, c'est la subtilité de la description des relations entre les personnages, ainsi que son écriture dense et précise.
Si vous avez aimé les romans de Patricia Highsmith ( ce qui est mon cas), vous allez adorer cette chambre d'ami!
Il y a un peu de Ripley chez ce personnage de Matthew...
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critiques presse (4)
Telerama
07 août 2018
James Lasdun distille le charme délétère d’une histoire qui ne peut que mal finir. On pense à "La Piscine", le film de Jacques Deray, à "Plein soleil" aussi et par conséquent à Patricia Highsmith dont René Clément s’est inspiré. La chute, réglée magistralement en quelques lignes, est à la hauteur de ces références.
Lire la critique sur le site : Telerama
LesEchos
17 août 2017
Des phrases à n'en plus finir, une palette d'adjectifs à faire pâlir d'envie tout professionnel de l'écriture, des descriptions si précises qu'on a l'impression de sentir la fraîcheur du lac ou la saveur d'un poisson cuisiné au chorizo.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Lexpress
20 mars 2017
James Lasdun enfonce le clou de la mystification avec ce troisième thriller aux névroses polaires.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeFigaro
24 février 2017
James Lasdun a un penchant pour les intrigues géométriques. Il y aura un meurtre, des dîners trop arrosés. Les mensonges seront au menu.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (58) Voir plus Ajouter une citation
Elle se leva, passant une chemise sur son maillot de bain et remontant ses lunettes de soleil sur ses cheveux foncés, qu'elle avait lâchement noués au sommet de sa tête : des mèches folles retombaient sur son visage.
Un visage très expressif, constamment en mouvement. Ses grands yeux noirs semblaient enregistrer les nuances de sentiment les plus éphémères avec finesse et subtilité, tout en reflétant uen chaleureuse gaité.
« Je suis vraiment désolée pour hier soir, dit-elle en venant vers lui, sa chemise blanche accrochant le miroitement de la piscine.
- Oh, il n'y a pas de quoi. C'était de ma faute, de toute façon », hasarda-t-il, prenant soudain conscience qu'il avait oublié de demander à Charlie quelle excuse ce dernier avait inventée pour expliquer son retour à New York.
Ils s'embrassèrent sur la joue, et il sentit à nouveau les effluves de son parfum, notes douces amères qui faisaient naître en lui une émotion si vive qu'il en remarquait à peine les nuances olfactives.
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La géométrie de sa relation avec le couple pouvait changer, selon que l'un de ses membres se rapprochait ou s'éloignait , mais elle restait exclusivement triangulaire. Il était jusque là inconcevable qu'un quatrième personnage vienne briser cette forme de symétrie et l'intrusion d'une telle figure s'avérait extrêmement difficile à accepter .
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McCubbin lui avait appris à analyser ses émotions en l’entraînant à se poser systématiquement les questions suivantes : « Qu’est-ce que je ressens en ce moment ? Dans quelle autre circonstance ai-je déjà fait l’expérience de cette nuance précise de joie ou de tristesse ? À quoi pourrais-je exactement l’associer ? » Il lui avait également appris à ne pas craindre les désirs ou les pulsions qu’une telle démarche risquait de mettre au jour. La psyché, lui avait démontré McCubbin, était autonome. On avait beau le vouloir, on n’avait aucun moyen d’action sur ses tendances ou ses penchants ; inutile donc de s’épuiser à la tâche. Ce qu’on pouvait éviter, en revanche, c’était de se laisser tyranniser par lesdites tendances : mieux on les connaissait, mieux on les maîtrisait.
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Il était capable de travailler dur, physiquement autant que mentalement ; il le savait. Tout le monde en était capable dans des conditions propices, et on pouvait prendre plaisir à accomplir le labeur même le plus fastidieux et le plus éreintant. Mais pour ce faire il fallait avoir le sentiment de participer à une tâche plus noble que celle consistant simplement à garder la tête hors de l'eau, d'appartenir à une collectivité humaine d'une taille suffisante pour pouvoir être en paix avec le monde au lieu d'être en guerre permanente avec lui.
Commenter  J’apprécie          110
Il repensa - tant était étrange la lucidité qui l'habitait à présent - aux mots du Pascal ["Les pensées"] de son père : "tous les hommes recherchent d'être heureux... C'est le motif de toutes les actions de tous les hommes, jusqu'à ceux qui vont se pendre."
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