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EAN : 9782258117976
320 pages
Presses de la Cité (19/01/2017)
3.42/5   12 notes
Résumé :
Une histoire de famille comique, irrévérencieuse et délicieusement subversive. Xue Shengqiang, appelé " papa ", n'a jamais quitté son petit village natal du Sichuan, en Chine. Fils à maman, il s'est marié et a repris l'entreprise familiale, qui fabrique la célèbre pâte de haricots aux piments. Si la matriarche tient sa maison d'une main de fer, papa, lui, est loin d'être un saint : il est accro au sexe et a installé sa maîtresse dans l'appartement au-dessus de grand... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Un roman qui a fait exploser bien des idées préconçues que j'avais sur ce pays ...
Disparues les petites fourmis travailleuses et méritantes ...
Place à Xue Shengqiang, la quarantaine , obsédé sexuel , qui ne pense qu'à tromper sa femme , un peu avec la "petite" à qui il paie un logement au dessus de chez sa mère [ Allo Dr Freud !] ... et un peu aussi avec les professionnelles, quand il n'est pas en train de tripoter les serveuses ...
Ça n'a pas l'air de déranger sa femme qui elle-même ,( il y a longtemps ou quelques temps , je n'ai pas tout saisi...) a "fauté" également .
Xue Shengqiang dirige l'usine dont il a "hérité" un peu contraint et forcé , Son frère est professeur d'université , et vit tout seul dans une grande ville . Il serait plus que temps qu'il " prenne épouse", mais à part un premier amour contrarié ( par la grand-mère) , on ne lui a connu aucune conquête.
Leur soeur , présentatrice télé, veut divorcer , il faut dire que le mari est volage .
Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes de Xue Shengqiang , si sa jeune maitresse ne tombait pas enceinte .
Et le tout est raconté par la fille de Xue Shenqiang, dont on ne sait rien ,( à part qu'elle est "folle "), et qu'on ne verra jamais , pas même à l'anniversaire de la grand-mère (80 ans) où pourtant toute la famille est conviée .
Ce postulat de départ (la narratrice invisible) m'a beaucoup dérangé .
Personne ne s' inquiète d'elle ; et à moins de m'être assoupie dans ma lecture, je n'ai pas compris grand-chose sur elle,( à part qu'elle écrit un journal ) . J'attendais une révélation finale brillante (du genre : elle est morte et les contemple tous du paradis ) , mais j'ai dû m'assoupir et rater "un mouton" , parce que : rien !
Si ça m'a dérangée , c'est parce qu'elle raconte (beaucoup) les aventures sentimentales et sexuelles de son père et à moins de l'espionner du paradis, je ne vois pas comment elle connaitrait tout ça .
Et j'ai été dérangée aussi par l'écriture ,un peu crue, un chouïa vulgaire qui ne colle pas avec l'âge supposé de la narratrice . le père jure comme un charretier (chinois, certes mais...) .
J'ai mis un temps infini à rentrer dans cette histoire, gênée par les prénoms chinois que je n'arrivais pas à retenir . [ Une liste des personnages est prévue à cet effet au début , mais au bout d'un moment, j'en avais marre de revenir à cette page toutes les cinq secondes et j'ai décidé de me laisser porter par le courant ...]. Je me suis agacée moi-même de ne pas avoir plus de mémoire, car pour les prénoms scandinaves (par exemple) je n'ai aucun problème...
J'ai envisagé jusqu'à cette décision d'abandonner ce roman et j'ai tenu par curiosité "touristique".
Lire les mets préparés par la femme de Xiu a contribué au dépaysement ...Thé aux bourgeons ," poisson vapeur à la pâte aux piments, poulet grillé aux champignons matsutake, porc au concombre d'âne, canard braisé, jarret de boeuf à la sauce de soja jaune"...
Une famille explosive chinoise avec ses petits problèmes et un père de famille obsédé , on a ça aussi en rayon chez nous ...
Je n'ai pas été sensible à l'ironie, l'humour promis par l'éditeur, à mon grand regret, mais j'aime les voyages en terre inconnue , et n'ai pas boudé le dépaysement ...
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Xue Shengqiang est directeur d'une usine fabricant de la pâte à base de piment dans la région de Chengdu. Marié et père d'une fille internée "chez les fous", il est encore sous le joug de sa mère qui va bientôt fêter ses 80 ans.
C'est l'occasion pour son frère et sa sœur de réapparaitre dans sa vie. le frère est mathématicien à l'université et la sœur ex présentatrice de télé.

Bienvenue au Sichuan, le pays du poivre , de la fondue et de la bouffe où tout est rouge tellement les épices sont présents.
Bienvenue dans la Chine contemporaine, l'histoire se déroule du début des années 80 à 2009.
Le héros a une vie régie par la trilogie des B : boire, bouffer, baiser.
Trilogie que l'on peut pratiquer en toute légalité à la maison mais Shengqianq la fait sienne aussi hors du foyer.
On est dans une Chine libérée, mue par l'économie de marché mais où les traditions pèsent encore . Il y a l'apparence et le dessous des cartes et ce roman explore bien ce phénomène . En effet, A travers les aventures actuelles de Shengqiang, nous plongeons en flashback dans son passé, permettant de comprendre la logique familiale, où le héros est souvent dans des situations "corneliennes".

C'est un livre à la morale douteuse , au parler très cru, à la cuisine qui rien qu'à la lecture nous pique la bouche. C'est un livre sur les relations hommes femmes dans la Chine moderne , les liens familiaux , l'évolution de la société entre traditions et modernité.
C'est surtout une histoire contemporaine très plaisante et très cocasse à lire dans un univers qui ne nous est pas familier .
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« On peut échapper aux catastrophes que provoque le ciel, jamais à celles qu'on amène soi-même. » p. 166

La narratrice est la fille du personnage principal mais elle n'apparait jamais dans le roman. Elle raconte l'histoire de sa famille du point de vue de son père, avec ce qu'elle en sait, ce qu'on lui a dit et elle avoue parfois broder un peu. Dans cette famille, il va y avoir un grand « nettoyage de printemps », chacun va laver son linge sale… juste avant l'anniversaire des 80 ans de la grand-mère.
La narratrice fait de nombreuses digressions, des allers-retours entre le temps présent et les souvenirs du passé, et raconte des anecdotes plutôt croustillantes sur sa famille et surtout sur son père, accroc au sexe, spécialistes des jurons et du langage ordurier. Ce père refoule sans cesse ses vraies pensées et cela devient un leitmotiv attendu.
Le style est assez ecclectique, irrégulier, j'ai envie de dire « rocailleux » mais toujours avec un regard amusé. La difficulté pour moi a été de m'y retrouver entre les noms et les surnoms chinois des personnages. le ton est souvent impertinent et très humoristique, vulgaire aussi au détour de quelques phrases bien placées. Les digressions de la narratrice donnent un côté déstructuré au texte puis tout se remet en place progressivement au fil des pages jusqu'au final.
Je suis néanmoins restée perplexe tout au long de ma lecture, ce n'est que dans les dernières pages que mon avis s'est déterminé et que j'ai su que j'appréciais. Ce roman ne ressemble à aucun autre que j'ai pu lire. J'étais donc sans repère et je ne savais pas quoi en penser. Il me manque certainement une connaissance plus poussée de la culture chinoise pour comprendre certaines réactions des personnages. A travers cette lecture on a tout de même un aperçu d'une Chine actuelle, moderne et on découvre l'évolution sociale d'une ville qui se déploie. Cependant la tradition est toujours en fond et veille à être respectée.
Je suis ravie d'avoir découvert Yan Ge grâce à cette Masse Critique et j'en remercie Babelio ainsi que les éditions Presses de la Cité! C'est sans conteste un auteur à lire car son écriture nous sort de l'ordinaire, nous emmène loin des sentiers battus dans son univers littéraire singulier.
Il s'agit du 5e roman de l'auteur mais son premier traduit en français. Il a reçu le Prix Chinese Media Award.
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Voilà une couverture de couleur vive qui fait du bien en ce temps gris et fade de février ! le résumé nous annonce un récit plutôt humoristique empreint d'ironie et de dérision, dans une Chine contrastée, entre tradition et modernité. Je remercie chaleureusement les éditions Presses de la Cité pour cette lecture pleine de surprises.

Tout commence par un coup de fil. Shengqiang, père de famille, la cinquantaine, dirigeant d'une entreprise familiale de pâte au piment, abandonne ses employés pour répondre à sa mère. A chaque fois, il perd tous ses moyens. Il ne faut surtout pas la faire patienter... Quelques mots lui suffisent pour se précipiter chez elle : elle veut lui parler de toute urgence. Après s'être fait réprimander par sa mère sur ses intentions de divorce, il ne se rend pas directement chez lui ou à son bureau. Non, il préfère descendre à l'étage en-dessous, là où il loge sa maîtresse. Alors que la grande fête pour l'anniversaire des quatre-vingts ans de la grand-mère approche, celle-ci apprend bientôt la supercherie et ordonne à son fils cadet de faire déménager sa maîtresse promptement. Alors lorsque le frère et la soeur aînés de Shengqiang s'en mêlent, les vieilles rivalités resurgissent et les règlements de compte au sein de cette famille déjantée éclatent.


Vous l'aurez compris, l'un des points forts de ce roman chinois est le ton humoristique qu'il emploie. A travers des récits entendus par sa fille, on suit les péripéties de Shengqiang, père de famille, macho, infidèle, misogyne, qui préfère passer du temps avec ses copains de beuverie qu'avec sa femme et sa fille. A la tête de l'entreprise familiale, on pourrait penser au premier abord qu'il a un statut de privilégié au sein de la fratrie, mais en réalité il est sans cesse réprimandé par sa mère :

"Papa s'est concentré sur la fin de son repas, tout en écoutant d'une oreille grand-mère pleurer et jurer. Elle a insulté grand-père, a insulté tonton, a insulté tantine, et même lui y a eu droit. Mais ça ne lui faisait ni chaud ni froid, il était habitué. A force de prendre des raclées depuis sa plus tendre enfance, il avait la peau des fesses dure comme la roche, ce n'était pas deux ou trois jurons qui allaient l'effrayer." (pp.114-115).

La rivalité entre Shengqiang et son frère aîné est désopilante. J'ai adoré ces passages dans lesquels ce premier se retient de dire ce qu'il pense à son aîné :


— M'man va bientôt fêter son quatre-vingtième anniversaire, je me suis dit qu'il valait mieux qu'on s'en occupe sérieusement, dit tonton. Quand tu auras un peu de temps, passe donc à la maison qu'on en discute.   
"T'en occuper, des queues, oui ! A t'entendre, on dirait que tu t'es toujours occupé de tout. Duan Zhiming, bâtard de merde, giron de mes fesses, honte à toi aujourd'hui comme autrefois", pense papa, et ce n'est que le début.  
— D'accord, répond-il." (page 62).

La fille de Shengqiang, qui est aussi la narratrice, n'hésite pas à raconter fréquemment ce qu'elle sait sur l'enfance de son père, sur son parcours, sur ses liens avec son frère et sa soeur. Elle se permet également de commenter les actes de son père, mais de manière plus rare :

"Ah papa, mon papa, ton corps est présent mais ton coeur est ailleurs. Tes yeux ne voient personne d'autre que ta Xinyu" (p. 144).



Le langage est totalement décomplexé, irrévérencieux même, sans toutefois tomber dans l'excès de vulgarité. Mon regard sur la Chine actuelle a changé, elle me semble beaucoup moins austère que je ne le pensais. Cependant, il y a toujours ce poids des traditions, comme le respect des aînés, les coutumes, mais aussi des thèmes plus modernes comme le sujet délicat du divorce. A travers cette famille, cette dualité entre tradition et modernité est très bien dessinée.

Enfin, le style de Yan Ge, jeune auteure chinoise vivant à Dublin, adopte un ton résolument moderne. Elle dépeint avec ironie et dérision une famille chinoise surprenante, totalement loufoque, qui doit faire face à des situations hilarantes.

Pour conclure, Une Famille explosive est un roman désopilant à souhait, à la lecture addictive. On savoure page par page les péripéties de ce père de famille tour à tour ridiculisé, insulté par sa mère, rabaissé par son frère, dans un ton résolument moderne et humoristique. Avec ironie et dérision, l'auteure dresse le portrait d'une famille chinoise totalement déjantée, entre tradition et modernité. Une agréable surprise et une très belle découverte.
Lien : http://lesmotsdejunko.blogsp..
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« Un foyer reste un foyer et une famille une famille. Tout en concorde, en harmonie, avec ses nettoyages de printemps réguliers ».

Et chez les Xue, le nettoyage s'annonce sévère. Alors que la matriarche s'apprête à fêter ses 80 ans, les événements s'accélèrent. le fils cadet, patron de l'usine de pâte de piments familiale, a installé sa maîtresse au-dessus de l'appartement de sa mère. Accro au sexe, il multiplie les aventures extraconjugales et va évidemment finir par se faire prendre les doigts dans le pot de confiture. La grande soeur, présentatrice télé, s'apprête à divorcer mais veut cacher la vérité à sa mère jusqu'à la fête d'anniversaire. Quant à l'aîné, professeur à l'université, il n'est toujours pas marié la quarantaine passée et craint les réprimandes maternelles. Car l'octogénaire n'a pas sa langue dans sa poche et terrorise les siens. Il faut dire qu'elle est assise sur un magot conséquent et que personne n'ose lui tenir tête au risque d'être déshérité.

Bienvenue au bal des faux-culs ! Une chronique familiale épicée dans une région de Chine (le Sichuan) réputée pour sa cuisine relevée. Il est d'ailleurs beaucoup question de gastronomie, car c'est souvent autour de la table que se nouent les drames et les intrigues. le fils cadet est de loin le plus pathétique. Macho, queutard invétéré, alcoolique, d'une vulgarité crasse, c'est LE beauf dans toute sa splendeur. D'ailleurs, naïvement, je ne pensais pas que de tels personnages pouvaient exister en Chine.

Un roman où on lave son linge sale en famille, où chacun règle ses comptes en se cachant derrière une hypocrisie à toute épreuve. de la grand-mère chef de clan à la belle-fille plus intéressée par l'argent de son mari que par ses infidélités à répétition, il y n'y en a pas un pour rattraper l'autre.

Amateurs de raffinement à la chinoise et d'ambiances tout en délicatesse et en retenue, passez votre chemin. On donne ici dans l'ironie, le mauvais goût et l'ordurier, dans l'excès et le mauvais esprit. Un humour vache et moqueur et une plume outrancière qui, assurément, ne plairont pas à tout le mode. Personnellement, et même si ce n'est pas le roman du siècle, j'ai passé un savoureux moment auprès de cette famille on ne peut plus dysfonctionnelle.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Et puis il y aurait deux pleureuses , à genoux de part et d'autre de l'entrée de la salle des funérailles, hurlant bien comme il faut , à fendre les pierres . Comme ça , tous ceux qui viendraient rendre hommage à la vieille dame Xue sauraient qu'elle est morte comme elle a vécu : avec style.
(...) Mais ça fait des années qu'il prévoit tout et grand-mère n'est toujours pas morte.
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" Les eaux du Yang-Tsé coulent droit vers l'est ", comme dit la chanson... Papa a pris conscience qu'un homme peut avoir une terrible prise de bec avec sa femme de temps en temps , qu'ils ont beau démonter de colère la moitié de leur maison, il vient toujours un moment où il doit regagner ses pénates sagement, comme le fleuve va à la mer.
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(...) le bureau avait décidé d'organiser un banquet de fin d'année sur la montagne de la source du Dragon et, sur le chemin du retour, en passant par Pringle, plusieurs d'entre eux - personne n'aurait su dire comment cette idée saugrenue leur était venue - avaient opté pour une petite visite à la rue 1-51 [ rue des prostituées], haut site touristique du bourg. Lui, Jukang (n'était-il pas à moitié du coin ? ) avait généreusement proposé de servir de guide. Tout cela n'était qu'une série de coïncidences malheureuses.
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(...) , cela faisait très longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi bien : chez sa mère, assis face à elle, pendant des heures, elle racontant ce qu'elle a à dire et lui écoutant ce qu'il veut bien entendre. Aucun ne dérange l'autre, chacun s'occupe de sa propre vie.
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Auparavant, à cette heure ci, les gens se rendaient au marché pour acheter des légumes frais, mais on ne sait pas très bien quel vent de folie les a pris, maintenant ils vont au supermarché s'acheter les mêmes légumes beaucoup plus chers, comme s'ils étaient plus propres là bas.
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