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Isabelle de Lisle (Autre)
EAN : 9782017261407
200 pages
Hachette Education (20/03/2024)
3.64/5   2849 notes
Résumé :
Doit-on présenter Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière ? Redécouvrez l'une de ses plus célèbres oeuvres ! Pour se venger des coups de bâton de son mari, Martine le fait passer pour un médecin... malgré lui ! Comme toujours, la ruse, les quiproquos et l'humour sont au rendez-vous pour ce chef-d'oeuvre du théâtre. Le verbe de Molière réjouit et fait rire, se moque des grands et des petits avec une finesse et une justesse toujours d'actualité.

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Critiques, Analyses et Avis (135) Voir plus Ajouter une critique
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La pièce commence par une scène de ménage entre Sganarelle et Martine. Celle-ci reçoit de coups de bâton.
Sganarelle parti, elle décide de se venger à sa façon et cela ne tardera pas.
Arrivent Lucas et Valère, les valets de Géronte qui rencontrent Martine et lui confient qu'ils cherchent désespérément un médecin pour guérir la fille de leur maître. Celle-ci est devenue muette et de nombreux médecins ne sont pas parvenus à la guérir.
Martine leur renseigne le lieu où se tient Sganarelle et leur fait croire qu'il est grand médecin mais ne veut pas exercer.
N'hésitez pas à le frapper pour le faire avouer et vous suivre dit-elle.
Et c'est ainsi que notre Sganarelle, habillé en médecin par Valère et Lucas, va se rendre au chevet de Léandre .
Il usera d'un charabia soi-disant médical et découvrira quand même la source de la maladie de la pauvre fille grâce à son amoureux Léandre refusé par le père.
Touts est bien qui finit bien : le couple Sganarelle et Martine se réconcilient.
Les amoureux peuvent s'aimer.
Molière met l'accent sur le côté charlatan des médecins de l'époque.
La scène la plus révélatrice de ce que pense Molière à ce sujet se passe entre Léandre qui entre dans la maison de Géronte déguisé en apothicaire et Sganarelle qui lui avoue tout.
Un vrai régal que cette pièce revue cet après-midi sur you tube avec le livre en accompagnement. Tous les souvenirs liés à la pièce revenaient.
Un miracle que ma recette du mardi-gras n'ait pas brûlé.
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Cela faisait un petit moment que je n'avais pas lu une pièce de Molière et même si nous sommes tous d'accord pour dire qu'il vaut mieux voir que lire le théâtre, cela n'est pas toujours possible.

Avec "Le médecin malgré lui", on plonge dans la farce chère au célèbre dramaturge du XVIIème siècle. Les humeurs matrimoniales de Sganarelle et Martine servent de terreau à une comédie burlesque dans laquelle les médecins et la médecine sont épinglés sans merci - et sans doute avec beaucoup de lucidité. Par ricochet, la pièce dénonce aussi la bêtise et la crédulité sans bornes des gens aveuglés par les distinctions et l'érudition (ou pseudo érudition).

La pièce en trois actes est courte et légère. Comme souvent avec Molière on rit et on se moque, c'est vraiment le but recherché et il est toujours intéressant d'essayer de se projeter derrière le regard des contemporains pour goûter tout le suc de l'oeuvre.

Un moment de rire est toujours un moment agréable.


Challenge MULTI-DÉFIS 2019
Challenge SOLIDAIRE 2019
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J'avais lu cette pièce (ma première pièce de théâtre) dans le cadre du collège... en 1982. Autant dire que je ne m'en souvenais guère, et que j'en avais gardé un souvenir non seulement flou, mais tiède, alors que Les fourberies de Scapin et L'avare m'avaient bien plus marquée, quelques années plus tard.

Ayant trouvé une vieille édition dans une boîte à livres, je me suis dit "Pourquoi pas ?", et puis j'ai laissé traîner. Jusqu'à ce que, aujourd'hui, un bonus du challenge Théâtre me décide au tout dernier moment à la relire. Et j'ai rudement bien fait !

Créée en 1666, le médecin malgré lui n'est donc pas l'oeuvre d'un débutant. Molière a déjà donné plusieurs fois dans la satire de la médecine, et reprendra une toute dernière fois le thème dans le malade imaginaire. le médecin malgré lui trouve une de ses sources, entre beaucoup d'autres, dans l'histoire du Vilain Mire, mais depuis longtemps déjà les satires médicales étaient en vogue et très appréciées. Ici, malgré la mention "comédie" ajoutée au titre, la dimension farcesque est plus que sensible. Mais c'est une farce repensée par l'auteur, et quasiment portée à son apogée.

L'argument premier en est très simple : Martine, mariée à Sganarelle, décide de se venger de lui et des récents coups de bâton qu'elle a reçus, en le faisant passer pour un médecin, avec dans l'idée de lui faire rendre les fameux coups (ce en quoi elle réussira tout à fait, ma foi). Mais les premières scènes ne sont qu'un prétexte, car les retournements de situation s'enchaînent. Sganarelle se retrouve, contre toute attente, effectivement propulsé médecin, et l'on peut dire qu'il se coule plutôt de bonne grâce (après quelques coups de bâton, c'est entendu) dans le moule. Interviennent là-dessus une querelle entre père et fille et un amour contrarié.

Le tout, malgré quelques rares scènes qui ne sont pas des plus captivantes (mais c'est souvent le cas dans ce genre de comédie) est très efficace. Situations drolatiques, personnage formidable de Sganarelle s'adaptant à toutes les circonstances - et mis en valeur par les personnages secondaires, plus typiques de la farce que lui -, dialogues rythmés, réparties endiablées, sans oublier la grivoiserie dont sait jouer Molière à merveille. On n'a d'ailleurs aucun mal à se représenter à la lecture mimiques et jeu de scène, incluant Lucas frappant le torse de Géronte, les inévitables coups de bâton qui tombent sur un certain nombre de personnages (ça marche à tous les coups) et, bien évidemment, Sganarelle tripotant à l'envi les seins de Jacqueline, la nourrice.

J'ai passé un très bon moment, avec un auteur dont j'ai seulement repris la lecture depuis deux ou trois ans, mais qui excellait décidément, je m'en rends compte aujourd'hui, dans la maîtrise de son art. Il est dommage, pourtant, que l'Éducation nationale nous gave de Molière pendant nos années de collège, au point d'en dégoûter un certain nombre d'élèves, et d'en donner une image assez figée, qui ne lui fait pas forcément honneur. À relire adulte, donc, pour se débarrasser des souvenirs poussiéreux qui nous encombrent l'esprit.

Un dernier regret : ne pas avoir emprunté les oeuvres de Molière en Pléiade, avec la présentation et les notes de Georges Forestier, plutôt que d'avoir relu le médecin malgré lui dans une vieille édition scolaire.



Challenge Théâtre 2018-2019
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Comme beaucoup j'ai joué au collège cette pièce de théatre.. heureusement que vu notre qualité de comédien on jouait juste pour la prof (qui était un super metteur en scène).
Mais surtout on a aussi étudié la vie de Molière et du coup des moeurs de l'époque grâce à un super film (dont je ne me rappelle plus le titre exact).

Revenon à nos moutons : cette pièce est tout simplement un régal par son humour et la satire de la société.. Molière était quand même extrêmement doué..
Cette pièce prete a sourir bien souvent et elle a en plus l'avantge de m'avoir replongé da,s la nostalgie ou j'ai revu certaines têtes de mes camarades de classe qui jouaient Scganarelle a la perfection
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Acte I, scène I : le mari, appelons-le Sganarelle, bat sa femme en toute impunité. Et probablement avec une certaine fierté. Tout comme le fait d'être un sac à vin.

Ça commence bien, cette histoire. Une autre époque j'imagine, quoique, certains semblent être restés dans cette vieille ère.

Acte I, scène II : un passant, homme courageux, tente de s'interposer. Mais le voilà qu'il se fait rabrouer par la femme elle-même.

Diantre ou fichtre, c'est une histoire sado-maso en fait. Des moeurs bizarres en cette époque... Quoique, toi femme ou Nourrice, si tu veux m'attacher, je me plierai à tes coups de fouets.

Acte I, scène III où j'apprends que la femme est vengeresse que la femme est manipulatrice...

Bon, je ne vais pas te rejouer toutes les scènes, je fais un bond direct à l'acte II, scène III. Probablement la plus croustillante scène, la rencontre entre Sganarelle et la Nourrice. La Nourrice et ses seins gorgés de lait, qu'il tétonnerait bien. A défaut de vin, le lait apporte aussi ses plaisirs, surtout les tétons d'une Nourrice.

Du coup, c'est avec cette image que je file à la dernière scène du dernier acte où je découvre que l'honneur est sauf, que l'amour est sauf et même la médecine... Tout va bien dans le meilleur des mondes. Sauf que dans ce monde-là, je ne comprends toujours pas pourquoi on continue d'étudier ces pièces à des enfants de 12 ans, dans une langue déjà pas simple, mais quand en plus Jean-Baptiste Poquelin se met à faire parler ses personnages en vieux patois paysans, cela devient incompréhensible, même si je reconnais le caractère "patrimoine littéraire" de l'oeuvre de Molière.

Mais est-ce que le monde a bien changé depuis... Des hommes continuent de battre leurs femmes, des hommes continuent de boire, et des hommes se prennent pour des médecins sur chaque plateau de télévision (si, si), surtout en plein pandémie.
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Citations et extraits (133) Voir plus Ajouter une citation
SCÈNE PREMIÈRE.
SGANARELLE, MARTINE, paraissant sur le théâtre en se querellant.

SGANARELLE. Non, je te dis que je n'en veux rien faire, et que c'est à moi de parler et d'être le maître.
MARTINE. Et je te dis, moi, que je veux que tu vives à ma fantaisie et que je ne me suis point mariée avec toi pour souffrir tes fredaines
SGANARELLE. Oh ! la grande fatigue que d'avoir une femme ! et qu'Aristote a bien raison, quand il dit qu'une femme est pire qu'un démon !
MARTINE. Voyez un peu l'habile homme, avec son benêt d'Aristote.
SGANARELLE. Oui, habile homme. Trouve-moi un faiseur de fagots qui sache, comme moi, raisonner des choses, qui ait servi six ans un fameux médecin, et qui ait su dans son jeune âge son rudiment par cœur.
MARTINE. Peste du fou fieffé
SGANARELLE. Peste de la carogne !
MARTINE. Que maudit soit l'heure et le jour où je m'avisai d'aller dire oui
SGANARELLE. Que maudit soit le bec cornu de notaire qui me fit signer ma ruine !
MARTINE. C'est bien à toi, vraiment, à te plaindre de cette affaire ! Devrais-tu être un seul moment sans rendre grâce au ciel de m'avoir pour ta femme ? et méritais-tu d'épouser une femme comme moi ?
SGANARELLE. Il est vrai que tu me fis trop d'honneur, et que j'eus lieu de me louer la première nuit de nos noces ! Eh ! morbleu ! ne me fais point parler là-dessus : je dirais de certaines choses...
MARTINE. Quoi ! que dirais-tu ?
SGANARELLE. Baste laissons là ce chapitre. Il suffit que nous savons ce que nous savons, et que tu fus bien heureuse de me trouver.
MARTINE. Qu'appelles-tu bien heureuse de te trouver ? Un homme qui me réduit à l'hôpital, un débauché, un traître, qui me mange tout ce que j'ai ?...
SGANARELLE. Tu as menti ; j'en bois une partie.
MARTINE. Qui me vend, pièce à pièce, tout ce qui est dans le logis.
SGANARELLE. C'est vivre de ménage.
MARTINE. Qui m'a ôté jusqu'au lit que j'avais !...
SGANARELLE. Tu t'en lèveras plus matin.
MARTINE. Enfin qui ne laisse aucun meuble dans toute la maison.
SGANARELLE. On en déménage plus aisément.
MARTINE. Et qui, du matin jusqu'au soir, ne fait que jouer et que boire !
SGANARELLE. C'est pour ne me point ennuyer.
MARTINE. Et que veux-tu, pendant ce temps, que je fasse avec ma famille ?
SGANARELLE. Tout ce qui te plaira.
MARTINE. J'ai quatre pauvres petits enfants sur les bras...
SGANARELLE. Mets-les à terre.
MARTINE. Qui me demandent à toute heure du pain.
SGANARELLE. Donne-leur le fouet. Quand j'ai bien bu et bien mangé, je veux que tout le monde soit saoul dans ma maison.
MARTINE. Et tu prétends, ivrogne, que les choses aillent toujours de même ?
SGANARELLE. Ma femme, allons tout doucement, s'il vous plaît.
MARTINE. Que j'endure éternellement tes insolences et tes débauches ?
SGANARELLE. Ne nous emportons point, ma femme.
MARTINE. Et que je ne sache pas trouver le moyen de te ranger à ton devoir ?
SGANARELLE. Ma femme, vous savez que je n'ai pas l'âme endurante, et que j'ai le bras assez bon
MARTINE. Je me moque de tes menaces !
SGANARELLE. Ma petite femme, ma mie votre peau vous démange, à votre ordinaire.
MARTINE. Je te montrerai bien que je ne te crains nullement.
SGANARELLE. Ma chère moitié, vous avez envie de me dérober quelque chose
MARTINE. Crois-tu que je m'épouvante de tes paroles ?
SGANARELLE. Doux objet de mes vœux je vous frotterai les oreilles.
MARTINE. Ivrogne que tu es !
SGANARELLE. Je vous battrai.
MARTINE. Sac à vin !
SGANARELLE. Je vous rosserai.
MARTINE. Infâme !
SGANARELLE. Je vous étrillerai.
MARTINE. Traître, insolent, trompeur, lâche, coquin, pendard, gueux, bélître, fripon, maraud, voleur
SGANARELLE. (Il prend un bâton, et lui en donne.) Ah ! vous en voulez donc ?
MARTINE, criant. Ah ! ah ! ah ! ah !
SGANARELLE. Voilà le vrai moyen de vous apaiser.
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LEANDRE - Tout ce que je souhaiterais serait de savoir cinq ou six grands mots de médecine, pour parer mon discours et me donner l'air d'habile homme.
SGANARELLE - Allez, allez, tout cela n'est pas nécessaire : il suffit de l'habit, et je n'en sais pas plus que vous.
LEANDRE - Comment?
SGANARELLE - Diable emporte si j'entends rien en médecine! Vous êtes honnête homme, et je veux bien me confier à vous, comme vous vous confiez à moi.
LEANDRE - Quoi! vous n'êtes pas effectivement...
SGANARELLE - Non, vous dis-je; ils m'ont fait médecin malgré mes dents. Je ne m'étais jamais mêlé d'être si savant que cela; et toutes mes études n'ont été que jusqu'en sixième. Je ne sais point sur quoi cette imagination leur est venue; mais quand j'ai vu qu'à toute force ils voulaient que je fusse médecin, je me suis résolu de l'être, aux dépens de qui il appartiendra. Cependant, vous ne sauriez croire comment l'erreur s'est répandue, et de quelle façon chacun est endiablé à me croire habile homme. On me vient chercher de tous côtés; et si les choses vont toujours de même, je suis d'avis de m'en tenir, toute ma vie, à la médecine. Je trouve que c'est le métier le meilleur de tous; car, soit qu'on fasse bien ou soit qu'on fasse mal, on est toujours payé de même sorte. La méchante besogne ne tombe jamais sur notre dos et nous taillons comme il nous plaît, sur l'étoffe où nous travaillons. Un cordonnier, en faisant des souliers, ne saurait gâter un morceau de cuir qu'il n'en paye les pots cassés; mais ici l'on peut gâter un homme sans qu'il en coûte rien. Les bévues ne sont point pour nous; et c'est toujours la faute de celui qui meurt. Enfin, le bon de cette profession est qu'il y a parmi les morts une honnêteté, une discrétion, la plus grande du monde; jamais on n'en voit se plaindre du médecin qui l'a tué.
LEANDRE - Il est vrai que les morts sont forts honnêtes gens sur cette matière.
Acte 3, scène 2
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SGANARELLE - Messieurs, en un mot autant qu'en deux mille, je vous dis que je ne suis point médecin.
VALERE - Vous n'êtes point médecin?
SGANARELLE - Non.
LUCAS - V'n'êtes pas médecin?
SGANARELLE - Non, vous dis-je.
VALERE - Puisque vous le voulez, il faut donc s'y résoudre. (Ils prennent un bâton et le frappent.)
SGANARELLE - Ah! ah! ah! Messieurs, je suis tout ce qui vous plaira.
VALERE - Pourquoi, Monsieur, nous obligez-vous à cette violence?
LUCAS - A quoi bon nous bailler la peine de vous battre?
VALERE - Je vous assure que j'en ai tous les regrets du monde.
LUCAS - Par ma figué! j'en sis fâché, franchement.
SGANARELLE - Que diable est-ce ci, Messieurs? De grâce, est-ce pour rire, ou si tous deux vous extravaguez, de vouloir que je sois médecin?
VALERE - Quoi! vous ne vous rendez pas encore, et vous vous défendez d'être médecin?
SGANARELLE - Diable emporte si je le suis!
LUCAS - Il n'est pas vrai qu'vous sayez médecin?
SGANARELLE - Non, la peste m'étouffe! (Là, ils recommencent de le battre.) Ah!ah! Hé bien! Messieurs, oui, puisque vous le voulez, je suis médecin; apothicaire encore, si vous le trouvez bon. J'aime mieux consentir à tout que de me faire assommer.
Acte premier - scène 5
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SGANARELLE: Non, je te dis que je n'en veux rien faire, et que c'est à moi de parler et d'être le maître.

MARTINE: Et je te dis, moi, que je veux que tu vives à ma fantaisie, et que je ne suis point mariée avec toi pour souffrir tes fredaines.

SGANARELLE: O la grande fatigue que doit d'avoir une femme! et qu'Aristote a bien raison, quand il dit qu'une femme est pire qu'un démon!

MARTINE: Voyez un peu l'habile homme, avec son benêt d'Aristote!

SGANARELLE: Oui, habile homme: trouve-moi un faiseur de fagots qui sache, comme moi, raisonner des choses, qui ait servi six ans un fameux médecin, et qui ait su, dans son jeune âge, son rudiment par cœur.

MARTINE: Peste du fou fieffé!

SGANARELLE: Peste de la carogne!

MARTINE: Que maudit soit l'heure et le jour où j'aviserai d'aller dire oui!

SGANARELLE: Que maudit soit le bec cornu de notaire qui me fit signer ma ruine!

MARTINE: C'est bien à toi, vraiment, à te plaindre de cette affaire. Devrois-tu être un seul moment sans rendre grâce au Ciel de m'avoir pour ta femme? et méritois-tu d'épouser une personne comme moi?

SGANARELLE: Il est vrai que tu me fis trop d'honneur, et que j'eus lieu de me louer la première nuit de nos noces! Hé! morbleu! ne me fais point parler là-dessus: je dirois de certaines choses...

MARTINE: Quoi? que dirois-tu?

SGANARELLE: Baste, laissons là ce chapitre. Il suffit que nous savons ce que nous savons, et que tu fus bien heureuse de me trouver.

MARTINE: Qu'appelles-tu bien heureuse de te trouver? Un homme qui me réduit à l'hôpital, un débauché, un traître, qui me mange tout ce que j'ai?

SGANARELLE: Tu as menti: j'en bois une partie.

MARTINE: Qui me vend, pièce à pièce, tout ce qui est dans ce logis.

SGANARELLE: C'est vivre de ménage.

MARTINE: Qui m'a ôté jusqu'au lit que j'avois.

SGANARELLE: Tu t'en lèveras plus matin.

MARTINE: Enfin qui me laisse aucun meuble dans toute la maison.

SGANARELLE: On en déménage plus aisément.

MARTINE: Et qui du matin jusqu'au soir, ne fait que jouer et que boire.

SGANARELLE: C'est pour ne me point ennuyer.

MARTINE: Et que veux-tu, pendant ce temps, que je fasse avec ma famille?

SGANARELLE: Tout ce qu'il te plaira.

MARTINE: J'ai quatre pauvres petits enfants sur les bras.

SGANARELLE: Mets-les à terre.

MARTINE: Qui me demandent à toute heure du pain.

SGANARELLE: Donne-leur le fouet: quand j'ai bien bu et bien mangé, je veux que tout le monde soit saoul dans ma maison.

MARTINE: Et tu prétends, ivrogne, que les choses aillent toujours de même?

SGANARELLE: Ma femme, allons tout doucement, s'il vous plaît.
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MARTINE : Ivrogne que tu es !
SGANARELLE : Je vous battrai.
MARTINE : Sac à vin !
SGANARELLE : Je vous rosserai.
MARTINE : Infâme !
SGANARELLE : Je vous étrillerai
MARTINE : Traître, insolent, trompeur, lâche, coquin, pendard, gueux, belître, fripon, maraud, voleur... !
SGANARELLE : il prend un bâton et lui en donne Ah ! vous en voulez donc ?
MARTINE : Ah ! ah, ah, ah !
SGANARELLE : Voilà le vrai moyen de vous apaiser
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MOLIÈRE – Variations sur les fêtes royales, par Michel Butor (Genève, 1991) Six cours, parfois coupés et de qualité sonore assez passable, donnés par Michel Butor à l’Université de Genève en 1991.
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