Une petite pause dans toutes ces lectures « actuelles ». J'ai ressorti de ma PAL un bon vieux policier, à savourer tranquillement.
Mais quel policier ! Un roman qui vous transporte vers les années 630 à 700, en plein empire chinois, avec toutes ses traditions et sa culture si particulière, bien loin de notre civilisation actuelle.
A l'époque le juge Ti Jen-Chieh, personnage réel et récurent dans l'oeuvre de van Gulik, évoluant dans un univers reconstitué fidèlement par l'auteur, se trouve confronté à quatre meurtres commis dans son district. C'est lui qui mène l'enquête et il le fera finement, avec une patience toute orientale, teintée de déductions et d'échafaudages intellectuels dignes de Sherlock Holmes.
L'auteur, sinologue et fin connaisseur de cette civilisation sait conduire simplement son énigme jusqu'au bout du roman et tenir le lecteur en haleine, tout au moins dans une sorte d'atmosphère prenante et dépaysante.
Un bon moment de détente, bien construit et fort plaisant.
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» A Pou-Yang la course de de bateaux-dragons (on se croirait à Venise) est un évènement auquel doit assister le juge Ti. Mais comme toujours dès que Ti est dans le coin un participant meurt empoisonné en pleine compétition . Il devra éclaircir l'affaire et aussi l'assassinat d'un étudiant au dessus de tout soupçon Enfin , il entreprend de rechercher une perle volée à l'empereur .. ;cent ans avant. A noter la rencontre avec une lutteuse très impressionnante.
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Moi qui suis un grand amateur des romans de R. van Gulik, celui-ci m'a un peu laissé sur ma faim: était-ce l'absence de ses acolytes les plus pittoresques (Mah-Jong, etc.)? le recours à des facilités reposant sur des coïncidences et des invraisemblances psychologiques? Je l'ignore, mais toujours est-il que je classe ce roman bien dessous du "Paravent de laque", du "Monastère hanté" ou du "Pavillon rouge". Malgré tout certains chapitres demeurent savoureux, comme ceux qui font intervenir la championne de lutte mongole.
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L’amour qu’il éprouva se confondit avec son goût passionné pour les œuvres d’art, et ce double sentiment fit naître en lui un désir irrésistible de goûter à des plaisirs qui, bientôt, ne pourraient plus être les siens. Posséder Lotus d’Or dans le temple en ruine pour aussitôt la perdre à jamais acheva de détruire son équilibre mental, affecta ses capacités viriles, et produisit une sorte de rage démente qu’il tenta d’apaiser en maltraitant des femmes plus accessibles.
Arrivé là , il s'arrêta net ,contemplant avec des yeux incrédules la femme aux proportions colossales qui se prélassait dans un fauteuil .Cette montagne de chair était vêtue d'un large pantalon en cotonnade brune et d'une veste à manches courtes ,comme en portent les lutteurs professionnels.
Tout homme qui tue de sang-froid, démontre par cela même qu’il n’est pas normal. Et si son acte est motivé par une perversion de l’instinct sexuel, un tel homme frise constamment la folie. Quelle existence terrible est la sienne ! Il lui faut sauver les apparences, accomplir sa besogne journalière en s’efforçant de garder sous contrôle ses redoutables impulsions.
Lotus d’Or, elle, c’est la perfection corporelle illuminée par le rayonnement d’un feu intérieur, d’un feu que la pudeur et l’éducation tempèrent en ajoutant à sa splendeur physique leur grâce mystérieuse. Oui, Lotus d’Or représente la beauté parfaite, et c’est à la beauté que j’ai voué ma vie parce qu’elle seule la rend digne d’être vécue.
...une contusion faciale et quelques coups reçus n’interdisent pas de mouvoir un blessé. On ne vérifie l’absence de lésions internes que dans certains cas, par exemple après une chute d’un lieu élevé. Et les voleurs ne déchirent pas de haut en bas la robe de leur victime pour voir s’il a de l’argent dans sa ceinture.
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Robert van Gulik :
Le Jour de grâce]
Depuis Amsterdam Olivier BARROT présente le livre de Robert van GULIK, "
Le Jour de grâce".