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EAN : 9782221196151
270 pages
Robert Laffont (02/03/2017)
3.12/5   12 notes
Résumé :
Quand l'Espagne est annexée au plus grand empire que l'Europe ait jamais connu, Iossif et Eva Holman se voient attribuer une propriété en Estrémadure. Sur cette terre âpre vivent des hommes et des femmes qu'ils considèrent à peine mieux que des bêtes. Jusqu'au jour où un vagabond hagard, à moitié fou, s'installe dans leur jardin.
Contre toute attente, Eva le cache et le nourrit. Elle écoute ses divagations sur le massacre de sa famille, sur ses années d'escla... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un long cri contre toutes les dictatures de ce monde, contre les atrocités qu'elles entraînent : camps de travail, tortures physiques et psychologiques, humiliations de l'être humain. Jesus Carrasco écrit bien. C'est donc un livre qui aurait dû me plaire. Mais il ne m'a pas apporté cet ingrédient indispensable : le plaisir de la lecture.
J'ai été perturbé par l'absence quasi totale de références à un lieu, à une époque. Ce n'est qu'à la fin que l' on se retrouve en Estrémadure occupée. Je préfère une histoire qui s'accroche à des repères précis dans le temps et dans l'espace.
Eva, la narratrice est l'épouse d'un occupant devenu impotent. le couple a reçu une grande propriété. Mais Eva ne partage pas les idées de son mari et de ses acolytes. Quand elle trouve un « indigène » presque sans vie aux portes de son domaine, elle ne le chasse pas mais lui donne à manger et tente d'écouter son histoire. Mais Leva est presque muet. C'est donc Eva qui va nous raconter sa vie de forçat dans un camp de travail. Traduit-elle ce qu'elle croit comprendre ou imagine-t-elle ? Peu importe, mais ce qui m'a dérangé, c'est qu'elle mélange, dans un même paragraphe, des éléments de la vie du vagabond et des éléments de sa propre vie quotidienne, créant un certain flou qui rend la lecture parfois difficile. Comme le dit la quatrième de couverture, « peu à peu leurs deux voix se confondent », mais cette fusion ne m'a pas emballé !
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Au début du XXeme siècle, dans une Espagne qui a été envahie par un terrible empire, la rencontre avec un autochtone va faire vaciller la vie d'une femme de colonel a la retraite.
Autant j'avais été bouleversée par "Itemperie" du même auteur, autant cette uchronie ne m'a pas séduite.
Certes le style et le sujet sont bons, mais j'ai trouvé le récit confus à cause des sauts dans le temps et de la confusion entre le réel et ce que suppose la narratrice. S'inspirer du régime nazi pour poser le décor de cette histoire etait à mon avis une fausse bonne idée: ce récit ne gagne pas a être comparé aux témoignages de cette époque. Comble de la déception, alors qu'on nous décrit un cheminement vers l'humanité je n'ai pas réussi à sympathiser vraiment avec les personnages.
Un rendez-vous manqué pour ma part, même si je resterai attentive aux prochains romans de Carrasco.
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Le récit dystopique de Jesus Carrasco reste en retrait, subtil et léger. Trop léger malheureusement pour se démarquer d'autres récits d'uchronie et ne pas laisser une impression de déjà lu.
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critiques presse (1)
LeMonde
05 mai 2017
Dystopie inquiétante de vraisemblance, La terre que nous foulons est un roman du dévoilement.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Il me revient en mémoire une scène à laquelle j'ai assisté, enfant. Une fille chante une romance des faubourgs à sa vieille mère.
(...) Cet air si souvent repris sous les porches de la ville conquise revient maintenant à ses oreilles, tellement longtemps après, et elle ne peut retenir ses larmes. Les outils nous lient à la terre, les mélodies se gravent dans les recoins les plus cachés de l'esprit et du coeur. Ils nichent dans les profondeurs, comme le souvenir des odeurs. Au long de la vie, alors que nous furetons dans le garde-manger, déjà âgés, il arrive parfois qu'un parfum nous revienne, et les souvenirs de ces temps anciens, primitifs, reverdissent. La mélodie fait pleurer la vieille femme. La douleur qui nous unit. Qui a perdu un enfant, les a tous perdus.
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Nous sommes en août, le châssis de la fenêtre à guillotine est complètement relevé et une brise parfumée et chaude berce les voilages. Elle les fait danser si joliment qu'à cette période de l'année, pendant mes insomnies, je m'adosse contre la tête de lit et je m'émerveille de les voir ondoyer telles de délicates bannières. J'aspire les senteurs apportées par la brise qui déplace de temps à autre les parfums suspendus de la chambre. Ils arrivent par vague, comme la mer dépose sur le rivage les débris d'un bateau naufragé. Au printemps, les pétales blancs des orangers en fleurs embaument, surtout au crépuscule. L'arbre envoie immanquablement un signe avant-coureur plusieurs jours auparavant. Soudain, au cours de journées encore fraîches, un filament fugace prévient que quelque part alentour la vie a été conviée à sa renaissance.
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A mon sens, c'est au pied des cultures que sa vie a commencé à chavirer. Il prend une poignée de terre, la porte à son nez, la hume les yeux presque clos comme s'il dégustait un vin. Je reconnais cette expression à la fois concentrée et grisée. Je cherche moi-aussi dans mes pots de fleurs des arômes vaporeux, des restes de bois décomposés, des veines minérales. Mesures d'une mélodie secrète qui me parlent de l'humidité, de la consistance ou de la structure de la terre.
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C'est un homme âgé, mais parfaitement capable de travailler. Il s'est présenté ici, chez nous, muré dans son hermétisme obstiné et il a eu ce que les mendiants, qui auraient perdu toute dignité s'ils en avaient, obtiennent : être nourris par une autre main. Cette main, c'est la mienne. Je la regarde et je n'arrive pas à comprendre comment tout cela a pu arriver. Comment moi, imperturbable jusqu'alors, j'en suis venue à déposer chaque jour devant lui une assiette de bonne nourriture. Moi qui me distrais en tricotant son histoire durant la nuit. Moi qui non seulement le nourris mais le protège. Moi qui ai toujours cru qu'il ne devait pas y avoir de place parmi nous pour les mendiants, les faibles et les lâches. Si nous avons acquis une place hégémonique dans l'histoire, c'est parce que nous avons su expulser les faibles. Un drapeau suffisamment grand pour héberger les peuples du monde. Un seul Dieu véritable.
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Je le prends par le coude et il se laisse accompagner ici ou là, à petits pas, comme un chiot docile. La maladie l'a réduit à la plus petite expression de ce qu'il a été. Un homme qui a commandé des divisions, qui a disposé de la vie d'autres hommes, qui a assiégé des villes et poignardé des ennemis et des insoumis. Je me demande si ses anciens adversaires, par lui asservis et convertis en sujets de Sa Majesté, conservent la colère qui les habitait sans aucun doute au moment de rendre les armes devant lui, l'homme dans l'ombre duquel j'ai vécu et dont l'ombre est à présent tout ce que je respire. Son esprit fonctionne de façon discontinue, et il peut passer deux semaines sans dire un mot, la tête pendante, incapable même de se lever seul et faisant sous lui, ou se mettre soudainement à tout régenter.
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