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EAN : 9782714475718
320 pages
Belfond (06/06/2019)
3.89/5   46 notes
Résumé :
La guerre leur fait vivre le pire, mais révèle le meilleur d'elles-mêmes. Sur le front français, Jo prend en charge un groupe d'hommes blessés. Des vies fragiles dont elle est le seul espoir et qu'elle entend protéger jusqu'au bout. Aux Philippines, Kay découvre l'enfer des camps de prisonniers japonais. Pour l'une et l'autre, la vie est devenue un défi quotidien. Les innocentes étudiantes d'hier se découvrent femmes et combattantes. Se retrouveront-elles à l'issue ... >Voir plus
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Printemps 1945, : front occidental , Joséphine Mac Mahon et Queenie ,deux camarades infirmières se retrouvent ensemble encerclées par les allemands avant qu'une explosion ne les séparent …
Jo , les mains à vif, gercées , en sang , qu'elle ne parvenait pas à soigner, des mains hideuses à cause des interventions chirurgicales : lavage dans l'eau glacée, crevasses rongées par le savon caustique , la peau des jointures ——- quasiment arrachée quand elle retirait à la va vite les épais gants marron , entre deux patients ……
Mai 1942: Tunnel de Malinta , Corrégidor , Manille (Philippines ) , Kay Elliott , meilleure amie de Jo, encerclée par les Japonais obligée de se terrer dans un tunnel , va connaître l'enfer atroce des prisonniers de guerre japonais .

Elles se sont rencontrées à New- York, lors de leurs études d'infirmières à la fin des années 30.
Désireuses de partir à l'aventure les deux jeunes femmes s'engagent aux côtés des Alliés.
Là , leur chemin se sépare : Jo est envoyée sur le front de l'Ouest , en France , où elle doit superviser un hôpital de fortune comptant six blessés graves , des vies bien fragiles qu'elle entend protéger et pour lesquelles elle se battra : pour une infirmière militaire , le seul credo , l'unique règle sacrée est de ne jamais abandonner leurs patients , : jamais , malgré les malades commotionnés au pouls filiforme, leurs psychoses traumatiques : ils gémissent et se cachent souvent sous leurs lits pensant être encore sur le champ de bataille …. les sourds , les mutilés , les aveugles aux têtes soigneusement bandées, souvent les doigts brûlés, malgré les explosions d' obus , le manque d'équipement et de médicaments .

Entre passé et présent , souvenirs heureux et atrocités qu'elles vivent dans leur chair , surtout pour Kay ——en tout cas, ——-le quotidien de ces femmes , rarement évoqué jusque là, et l'horreur de la guerre ne vous laisseront pas indifférent ,

Jo et Kay se battront , unies par un lourd secret , monstrueux , pour retrouver leurs libertés et leurs droits , arrêter de penser, cesser de se souvenir , pas maintenant ….
Dans l'horreur des corps mutilés ,de la maladie et de la famine, chacune s'accrochera à sa vocation , à l'amour même si celui - là est compliqué mais cela ne les empêchera pas de surmonter les pires épreuves pour lui ,…

C'est un roman historique bien documenté , un ouvrage à vif , réaliste , où le dévouement ,l'oubli de soi, la force de caractère , le courage , l'abnégation, de ces deux femmes n'aura d'égal que les atrocités vécues dans leur chair , pour Kay , surtout , confrontées aux humiliations, au sexisme , à la violence verbale, à la saleté, à la laideur, à la nourriture pourrie, la faim—— atroce ——, les ordures , la crasse la vermine, la dysenterie ,l'humidité , la fièvre , les infections , un monde affamé , les camps d'internement, la dengue , le paludisme….

Elles vivront le dépassement de soi, l'instinct de survie, la résilience—— la moindre petite lumière à laquelle se raccrocher ,le courage de supporter l'insupportable, le destin de ces infirmières militaires emprisonnées pendant la guerre du Pacifique , incroyable !

L'une va tout perdre tandis que l'autre garde espoir .
Vont - elles se retrouver? .
L'auteure a rencontré des vétérans de l'époque , s'est documentée minutieusement à propos des infirmières qui avaient servi en Europe , notamment une certaine Evangeline R, Coeman, sous lieutenant, âgée maintenant de quatre- vingt - dix ans , conservant un esprit vif…

Un livre réaliste , brut , parfois j'ai eu du mal , pourtant j'ai lu énormément d'ouvrages à propos de la deuxième. Guerre Mondiale , peut - être un de trop….


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Mobilisées dans deux pays différents Kay et Jo, deux infirmières dévouées, racontent avec détails leur expérience de la guerre et les traumatismes qui suivent. Bon ok, des romans traitant du sujet j'en ai déjà lu des pelles, alors que peut donc apporter celui de Teresa Messineo qu'il ne soit déjà dit ? Et bien beaucoup de choses ! de 1942 à 1945, de l'ouest de la France à Manille en passant par Pearl Harbor, l'histoire de ces deux Américaines nous entraîne non seulement par un réalisme époustouflant, mais aussi par une chronologie différente. Ainsi, la violence côtoie l'humanité, l'amour s'oppose à la mort et le temps n'a plus aucune mesure. Deux infirmières rongées par la famine, impuissante face à la folie des hommes. Un roman étonnant pour un coup de coeur immédiat, je n'en attendais pas moins du Cercle Belfond !

De leur formation d'infirmières à la fin des années 30, Kay et Jo en ressortent grandies, mais surtout meilleures amies. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate les deux femmes s'engagent, l'une envoyée en France, l'autre à Hawaï, signant les débuts d'un conflit sanglant et cruel.

Alors que Jo est sur le front dans l'ouest de la France, seule avec ses blessés et acculée dans un hôpital de fortune, Kay est quant à elle envoyée dans un premier temps à Hawaï. Préservée des combats frontaux, elle est vite rattrapée par l'horreur avec l'attaque Japonaise de Pearl Harbor. Catapulté aux Philippines, le cauchemar des camps de prisonniers ne fait que commencer...

Les deux amies vont-elles ressortir vivantes du conflit ?

Choral, féminin et historique, le roman de Teresa Messineo m'a littéralement emballée ! D'une description narrative puissante, ce livre n'est pas simplement un énième roman sur la guerre, mais bel et bien un hommage à toutes ces fidèles infirmières pour qui le devoir passe avant leur propre survie.

L'originalité de l'histoire passe déjà par deux lieux différents et deux ennemis distincts. Si Jo se bat en France, dans une tente sur le point d'être prise par les Allemands, Kay profite encore du calme hawaïen avant l'enfer Philippin promis par les Japonais. Deux destins pour une même vocation.

Débutant alors son récit par les derniers jours du conflit, l'auteure égrène avec lenteur le dénouement de ces deux destins pour mieux comprendre la personnalité des personnages à ce moment précis. Remontant le fil de leurs aventures à l'aide de flash-back, la romancière, met alors l'accent sur l'enthousiasme et l'engagement des infirmières comme leurs désillusions. Ainsi, Teresa Messineo souligne avec intérêt le dévouement, mais surtout la pugnacité de ces femmes au courage et au sang-froid extraordinaire nullement épargnées par les traumatismes.

Dans ce livre vif, à la cruauté se mêle l'espoir. L'espoir de Kay et Jo d'en réchapper, mais surtout de sauver. de ces femmes fortes transpire une humanité vibrante, sans cesse mise à l'épreuve par l'enfer de la guerre. du sexisme à la faim, et aux humiliations les plus variées, la dureté nécessaire de certaines scènes nourrit la volonté réaliste et historique de l'auteure. Coup de coeur !
Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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C'est un premier roman et je remercie les Editions Belfond et Netgalley de m'avoir permis de découvrir cette auteure. Je dois dire que c'est le résumé qui m'a attirée au premier abord car l'intrigue se déroule pendant la Seconde guerre mondiale (une période historique dont je ne me lasse pas) et évoque le sort des infirmières, sujet qui n'est pas souvent évoqué.

Jo et Kay sont deux amies qui, après leurs années d'apprentissage à New York, ont été séparées et envoyées sur deux fronts différents : Jo en Europe et Kay dans le Pacifique. le roman alterne entre les voix de Jo et de Kay qui au début de 1945 se trouvent toutes les deux dans une situation difficile. Jo est quelque part entre la France et l'Allemagne, au moment de la dernière offensive allemande, et alors que son équipe médicale a reçu l'ordre d'évacuer, elle se retrouve seule avec 6 blessés à sa charge. S'ensuivent quelques jours périlleux où elle doit faire face aux souffrances de ses blessés, tout en restant dans l'ignorance de ce qui se passe.

Son amie Kay, elle, est encore en plus mauvais posture car elle est prisonnière avec bon nombre de civils dans un camp d'internement à Manille. Depuis des mois, ils subissent la tyrannie des Japonais, à la moindre incartade, c'est la mort assurée. de toute façon, tout le monde est condamné car il n'y a pas assez à manger et Kay glisse lentement vers la mort. Entre deux moments de lucidité, elle se souvient de l'attaque de Pearl Harbor, de son mari mort dans la jungle, des attaques des soldats japonais, des blessés qu'on peut difficilement soigner, etc.

J'ai un avis mitigé sur ce roman : d'un côté j'ai beaucoup aimé l'évocation du travail et de l'abnégation des ces infirmières dont la vie était aussi aléatoire que celle des soldats qu'elles soignaient car elles n'étaient pas à l'abri des bombes ou des rafales de mitrailleuses. J'ai préféré d'ailleurs les chapitres consacrés à Jo, ce sont eux que j'ai trouvé les plus crédibles. Par contre, j'ai trouvé que l'auteure ne parlait pas assez de l'occupation japonaise dans le Pacifique. L'histoire de Kay aurait demandé plus de développement, notamment pour comprendre exactement comment elle s'est retrouvée à Corregidor puis dans ce camp d'internement. Pas assez d'informations non plus sur les conditions d'internement. J'avais en tête un roman de Neville Shute « le Testament », lu il y a des années, et qui abordait les mêmes thèmes et qui m'avait beaucoup plu, je le conseille d'ailleurs. du coup, Je me suis moins intéressée au sort de Kay qui, paradoxalement, est bien plus douloureux que celui de Jo.
Ceci dit malgré ces quelques faiblesses, c'est un premier roman à découvrir et j'espère que l'auteure continuera dans cette veine.
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Joséphine McMahon, dite Jo, et Kay Eliott ont appris toutes les deux le métier d'infirmière aux Etats-Unis et se sont engagées pour servir leur pays pendant la Seconde Guerre Mondiale : Jo a été mutée en Europe et Kay dans le Pacifique. En 1945, peu avant la fin du conflit, Jo va se retrouver quelque part en Europe, seule avec 6 malades à s'occuper, après le suicide du médecin de l'unité, quasi sans médicament ni nourriture et avec la crainte permanente d'être faits prisonniers par les Allemands. Kay quant à elle, est envoyée à Hawaï mais elle est faite prisonnière par les Japonais avec d'autres infirmières et envoyée à Manille. Là-bas, elles affrontent les mauvais traitements, la faim, la maladie et échappent de peu à la mort. A la fin de la guerre, Jo et Kay retrouveront-elles ceux qu'elles aimaient ? Sauront-elles donner un nouveau sens à leur vie ?

Je remercie très chaleureusement Carine Verschaeve de la maison d'éditions Belfond qui m'a permis de découvrir ce roman.
Je ne savais pas à quoi trop m'attendre à travers ce livre car la guerre vue par des infirmières est un thème assez peu développé en littérature à ma connaissance. J'ai été un peu surprise quand même ici car je pensais à un récit sans doute plus linéaire et suivi alors que les deux personnages, dont le point de départ est le même, ne vivent pas la même année ni dans le même pays. Il y a finalement très peu de contact entre elles si ce n'est dans le passé et je pense que j'aurais apprécié qu'il y ait au contraire, de véritables passerelles entre ces deux personnages féminins.
Le récit est construit autour de cette alternance, tantôt c'est Jo qui parle, tantôt c'est Kay. J'ai eu plus de mal à suivre d'ailleurs les chapitres consacrés à cette dernière, je pense notamment parce que je connais mal les faits qui se sont déroulés dans le Pacifique à cette époque. Un éclairage historique au début ou à la fin du roman n'aurait pour moi n'a été inutile.
Je me suis plus attachée à Jo, sa force de caractère et son dévouement m'ont touchée, ainsi que ses recherches à la fin de la guerre pour retrouver celui qu'elle aime.
Ce roman m'a paru parfois difficile à lire car il y a aussi beaucoup de noirceur ici et peu de place pour l'espoir, ce côté sombre m'a un peu plombée le moral, c'est dommage.
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C'est la couverture qui m'a attirée dans un premier temps. Elle me faisait penser au film Pearl Harbor, avec l'image de cette femme de dos et d'avion dans le ciel. Et je n'étais pas tellement loin du sujet, puisqu'en lisant le résumé, je découvrais qu'il allait effectivement bien s'agir de la seconde guerre mondiale et du conflit entre les Japonais et les Américains. En plus, il s'agit d'un premier roman, j'avais donc envie de découvrir cette nouvelle plume.

Je ressors de cette lecture complètement conquise par cette nouvelle auteure. Elle raconte ici le destin de deux femmes, infirmières pendant la seconde guerre mondiale. J'aime beaucoup les romans qui parlent de femmes qui ont eu des vies hors du commun, se rendre compte de leur force de vie dans un milieu d'hommes souvent hostile. C'est le cas ici avec Joséphine, surnommée Jo, et Kay. Elles sont toutes deux infirmières et amies. Jo est sur le front de l'Ouest en France, on est au printemps 1945, les Allemands se retirent en continuant de massacrer sur leur passage. Jo se retrouve à s'occuper de six soldats blessés dans une tente. Tout le reste de l'hôpital militaire a été évacué, il ne reste qu'elle, les malades et le commandement. Kay, elle, se trouve à Hawaï. Elle vit un petit moment de paix en profitant du décor paradisiaque. L'attaque de Pearl Harbor va venir tout déstabiliser. Elle se réfugiera avec les autres infirmières et les blessés dans un tunnel où elle sera faite prisonnière par les Japonais et envoyée dans un camp à Manille.
On va les suivre ainsi toutes les deux, dans des conditions de vie différentes mais tout aussi atroce. Amies au début de la guerre, elles seront séparées. Dans le roman, on ne les verra jamais ensemble. Les chapitres vont se succéder alternativement entre Jo et Kay. À l'intérieur de ceux-ci, l'auteure fera des apartés représentant les souvenirs de chacune d'entre elles. Ces retours dans le passé vont nous faire mieux comprendre les caractères des deux femmes, en prenant connaissance de drames qu'elles ont déjà vécu et qui les ont rendues plus fortes. Jo va se démener avec les six blessés, en essayant de lutter contre les maladies, les blessures, elle se verra même contrainte d'opérer l'un d'eux d'une appendicectomie. Au fur et à mesure, les hommes vont voir en elle une soeur, une mère dont ils ont besoin pendant ces moments de douleur. Un lien va se tisser entre elle et chacun d'eux. Elle a elle-même perdu son amoureux, et a oublié depuis longtemps ce que pouvait être la féminité ou la séduction. Elle se donne et donne de sa santé pour soigner et panser ces malades.
Kay, elle, va souffrir dans sa chair, elle aussi, dans d'autres conditions que Jo. Elle connaitra la peur, la faim, la mort. La guerre lui prendra tout, sa féminité, son amour, elle se consacrera corps et biens pour l'armée et les malades. La vie dans le camp japonais va être très rude et difficile, et elle sera plus que courageuse. Les similitudes des camps japonais avec les camps allemands sont très nombreuses. Qu'importe la race ou la couleur de peau, si l'homme en veut à une catégorie d'humains, il est capable de massacres horribles.
Toutes deux tiendront. Comment, il est bien difficile de le savoir. Elles auront toujours ce petit grain d'espoir qui leur fera penser que le meilleur arrivera forcément. Elles vivent surtout au jour le jour et dans le moment présent, elles font les choses les unes après les autres, sans réellement penser au temps qui passe. L'auteure a séparé son ouvrage en deux parties, une pendant la guerre et une juste après, et il est intéressant de voir leur réaction avec la paix qui s'installe. La paix n'est pas dans leur tête, ni dans leur coeur. Là aussi, elles auront des réactions différentes, mais toutes les deux souffriront des mêmes maux et du même symptôme post-traumatique. Elles l'exprimeront différemment, selon leur propre vécu, mais j'ai vraiment trouvé ces deux façons de vivre après très intéressantes.

J'ai beaucoup aimé suivre ces deux femmes pendant cette période de vie si dure et cruelle pour tout un chacun. Teresa Messineo en parle avec beaucoup de justesse, sans verser dans le dramatique, et pourtant elle aurait pu, vu le thème. Les deux femmes sont aussi attachantes l'une que l'autre, même si j'ai eu, au fur et à mesure, une petite préférence pour Jo. J'ai déjà lu des romans avec comme fond la guerre, mais j'ai aimé ici l'originalité des lieux. J'ai en effet, lu peu d'ouvrages sur la guerre avec les Japonais. Et le fait que ce soit au travers les yeux de femmes, j'ai aimé encore plus. Il faut bien reconnaître que les femmes ont tellement été peu représentées pendant cette guerre, où l'homme pensait que ça ne les regardait pas, que c'était une affaire d'homme et qu'elles devaient rester dans leur foyer. Bien sûr, l'homme absent parti à la guerre, la femme devait s'occuper de ses enfants et de sa maison, mais certaines d'entre elles ont aussi participé autrement au conflit en travaillant avec les hommes en tant qu'infirmières. Ce livre leur rend hommage, un très bel hommage. Comme le dira un commandant à Kay, « la guerre n'est pas une affaire de femme ». Et pourtant, si elles n'avaient pas été là elles aussi, cela aurait manqué aux hommes qui pouvaient trouver un peu de réconfort rien que dans un regard féminin... Ces événements ont maintenant près de 75 ans, la vie des femmes a énormément changé et s'est beaucoup améliorée, mais il est bon de rappeler à travers des romans, leur vie d'avant et leurs conditions de vie souvent durs. Ça semble tellement irréel quand on lit, et pourtant, ce n'est pas si loin que ça...

La lecture s'est faite rapidement et passionnément. le fait que les chapitres alternent entre les deux femmes donnent beaucoup de rythme à la lecture. Je quittais l'une d'elles avec déjà la hâte de la retrouver. le style de l'auteure est très bon, la description des lieux sans lourdeur, les sentiments sont dépeints avec beaucoup de justesse. Elle a réussi à retranscrire ce qu'elles vivent avec justesse, en tout cas, j'ai tout ressenti, que ce soit les moments de tristesse comme ceux de joie ou de gaieté. Je suis admirative devant ce que ces deux femmes ont vécu. le final est beau, sans en faire de trop. Il apporte un peu de lumière et beaucoup d'espoir. Une chose est sûre, c'est qu'il a fallu un travail monstre à l'auteure en amont pour fournir une histoire si bien documentée, au plus près de la réalité. Il y a certainement eu dans le monde plein de Jo et de Kay, des femmes mises à l'épreuve qui révèlent leur caractère et leur force. Je suis complètement admirative devant elles.

J'ai une nouvelle fois été un peu trop bavarde, mais j'ai tellement aimé ce roman que j'aimerais beaucoup que vous le découvriez à votre tour. J'ai eu la chance de participer à un book club autour de lui, organisé par Carine Verschaeve des éditions Belfond. C'est toujours un immense plaisir de discuter et d'échanger nos avis toute une journée avec d'autres lectrices du même roman. C'est en tout cas une expérience à renouveler ! Je note le nom de Teresa Messineo comme auteure à suivre, je me demande quel sera le sujet de son prochain roman, s'il est aussi complet que celui-ci, ce sera à nouveau une très bonne lecture. Pour le moment, je ne peux que vous recommander ce roman si vous aimez les destins de femmes comme vous et moi et pourtant des héroïnes, si vous avez envie d'apprendre de nouvelles choses sur des faits historiques ou si vous avez envie de découvrir une nouvelle auteure.
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
«  Le fait qu’elle ait survécu semblait une erreur , mais ce n’était pas triste.
Rien ne l’était plus désormais.
Elle s’était abstraite , avait isolé la partie d’elle - même qui avait été digne d’être aimée , qui avait été elle.
La femme qui se tenait, solitaire, au milieu des draps humides n’était pas elle.
Elle avait vaincu la mort, sans y gagner la vie » …
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Était-elle encore quelqu'un de bon ? Existait-il encore dans quelqu'un qui le fut ? dans cet enfer, le paradis était devenait inaccessible. Elle se revit enfant, sa chevelure somptueuse sévèrement domptée dans deux nattes serrées, son uniforme scolaire d'occasion trop ajusté sous les bras. Elle récitait les réponses dogmatiques à soeur Jonathan dont les cheveux blancs,avec la raie au milieu dépassaient de sous sa guimpe. "la guerre est la punition pour les pêchés, ma soeur" avait-elle réciter. Des phrases comme celle-ci, elle en avait mémorisé des centaines. Quelqu'un avait dû commettre des pêchés phénoménaux pour provoquer tout ceci. Où était-ce leur faute collective, leurs pêchés à tous, cette haine qu'ils partageaient ? Était-ce l'accumulation de tous leurs crimes stupides et mesquins, multipliés par des millions, toute cette luxure, cette jalousie, cette cupidité et traîtrise en une coulée passive et débordante ? Était-ce le cri du monde entier qui proclamait son crédo suicidaire de haine, de vengeance, de meurtre, de pouvoir et de mort, avec des bombes de feu pleuvant du ciel en réponse à sa prière impie ?
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Je serai franc, mademoiselle. Personne ne songe à remettre en cause l'excellent travail que vous et les autres filles avez fait pendant la guerre.Mais elle est terminée. Ceci est un monde d'hommes, une armée d'hommes. Vous avez fait la demande d'une bourse pour anciens combattants. Vous rendez-vous compte qu'en faisant cela, vous retirez les fonds qui seraient alloués aux vrais vétérans ?

Je sais une chose monsieur : le jour où ce monde d'hommes se déchirera à nouveau, il faudra une armée d'infirmières pour le raccommoder.
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Elle continuait à incarner ce que toutes les infirmières avaient incarné un jour : l’amour et l’espoir pour des garçons sur le point de mourir. Ce que toutes les filles avaient pensé devenir, longtemps auparavant, lorsqu’elles avaient traversé pour la première fois l’Atlantique dans des navires titanesques, en route pour la guerre en Europe, riant et chantant en chemin comme s’il s’agissait de la plus amusante des garden-parties. Une des civières se trouvait à moitié à l’intérieur d’une ambulance qui, à cause de la pluie, avait reculé jusqu’au rabat de la tente. Au moment où les garçons de salle s’arrêtèrent pour assurer une meilleure prise sur le bois glissant des poignées, le patient se mit à battre des bras, les yeux fous, en émettant des bruits comme un personnage bâillonné dans un film de gangsters. En un instant, Queenie fut à ses côtés et attrapa les pinces coupantes accrochées à la civière tandis que du vomi jaillissait par les narines de l’homme dont la bouche était maintenue serrée par des fils de fer. Il s’étouffait, en pleurs et en état de panique ; Jo aperçut le blanc de ses yeux depuis l’autre côté de la tente. Et Queenie continuait à sourire, à lui parler sans jamais s’interrompre.
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Les choses n’avaient pas toujours été comme ça. Elle-même n’avait pas toujours été comme ça. Il fut un temps où ses mains étaient belles – où toute sa personne était belle et indemne. Elle était jeune alors, ses courbes, agréables, jamais assez à son goût à cette époque mais, grands dieux, comparées à son corps actuel, tout en angles et en os, elle avait été une vraie Rita Hayworth. Sa peau était douce, sa chair ferme et épanouie. Ses cheveux châtains brillants, coiffés en un chignon serré, rappelaient qu’elle avait du sang irlandais par son père ; une veine marron traversait le bleu de son œil gauche et faisait dire à sa mère italienne qu’elle se reconnaissait dans sa fille. Giuseppina Fortunata « Jo » McMahon… Pendant son enfance à Brooklyn, où les habitants revendiquaient si férocement leurs origines, elle avait eu l’impression d’être une sorte d’agglomérat, ni l’un ni l’autre entièrement mais les deux en même temps. Elle invoquait autant saint Patrick que saint Janvier et mangeait des lasagnes aussi bien que du corned-beef avec du chou. Mais, après presque quatre ans de cuisine roulante et de rations désignées par des lettres de l’alphabet, elle était incapable de penser à de la vraie nourriture. Pas maintenant. Elle ne l’aurait pas supporté.
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