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EAN : 9782221200285
180 pages
Robert Laffont (24/08/2017)
3.34/5   58 notes
Résumé :
"Ma mère est morte. Mon père est mort. David Bowie est mort. Ce ne sont pas uniquement de mauvaises nouvelles."
À un an d'intervalle, Anne, Hélène et Émilie perdent leur mère, puis leur père. Entre les deux, David Bowie lui aussi disparaît. Dans l'enfance d'Hélène, la " soeur du milieu ", le chanteur a eu une importance toute particulière, dont le souvenir soudain ressurgit. Alors, elle commence à raconter... Sur les thèmes inépuisables de la force et de la c... >Voir plus
Que lire après David Bowie n'est pas mortVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (40) Voir plus Ajouter une critique
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L'idée de départ était plutôt intéressante : comment réagit-on lorsque l'on perd sa mère puis, quelques mois plus tard, son père quelles sont les répercussions sur les trois filles en fonction de leur place dans la fratrie.

On a donc trois parties, premier jour consacré au décès de la mère qui s'étend en fait sur du 22 au 27 mai 2015, ensuite le jour du père, puis celui de David Bowie.

On a le droit de ne pas aimer ses parents, d'accord mais, on se trouve dans ce roman, devant une interprétation pseudo-psychanalytique à deux sous. En gros, Hélène, qui a quand même cinquante ans, nous parle de « sa connasse de mère », dressant d'elle le tableau d'une mégère, incapable d'aimer, radine, mais elle nous explique aussi qu'elle aurait « voulu être elle », alors qu'elle voue une admiration pour son père : cela rappelle un mythe ou un complexe selon que l'on préfère la mythologie ou Freud… « Oedipe toi-même » dirait Marcel Rufo

En tout cas, voilà une famille bien caricaturale : la soeur aînée, Anne, qui gère tout avec le sens du devoir et de l'efficacité, ascétique ou au moins orthorexique, à fond dans l'autoflagellation, et bien-sûr la petit soeur Émilie, qui ne sait pas trop à qui s'identifier pour se construire et se tournera vers l'homosexualité ! (sans oublier les parents qui divorcent, la deuxième famille et les rancoeurs, les ruptures).

Entre les deux, Hélène qui n'a pas envie de grandir et a fait des séjours en milieu psy autour de ses vingt ans … Voici ce qu'elle écrit à propos de sa soeur Anne:

Elle me fermait la porte lorsque j'étais sa petite soeur, elle a détourné le regard lorsque je lui ai présenté Pierre, mon mari, pas une fois elle ne m'a posé de questions sur ce que je faisais, pas une fois elle ne s'est attendrie sur le pessimisme d'Émilie.

Et David Bowie dans tout cela ? Il apparaît P 139 sur un livre qui en compte 174, et Sonia David l'utilise pour étayer une autre partie des relations entre soeurs ; en fait, elle aurait pu choisir n'importe quel artiste et le titre du roman prête à confusion, j'espérais autre chose…

Donc, très déçue par ce roman, trop caricatural, et même pas drôle. Quitte à lire des portraits de dérangés, je préfère un bon manuel de psy… il est vrai que je venais de terminer « Les rêveuses » quand je l'ai entamé, alors l'entreprise était difficile!

Je remercie Babelio et les éditions Robert Laffont qui m'ont permis de lire ce livre, via masse critique.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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"On n'est pas obligé d'aimer sa mère".

Après un décès, faire le tri des choses matérielles s'impose communément aux vivants. Pour une fratrie, c'est un moment particulier qui s'inscrit dans la confrontation des souvenirs, la tristesse et la nostalgie et souvent la gêne de s'introduire dans une intimité de parents.
Ça peut aussi être un moment de bilan quand les relations familiales ont été compliquées, entre amour et désamour. C'est, dans tous les cas, l'occasion de tester le socle et la complicité de la cellule fraternelle, de comprendre son importance dans la continuité familiale.

Le livre de Sonia David est classé roman mais on imagine bien la part personnelle que l'auteure y a mis. Ici, deux parents disparaissent en peu de temps et la romancière en décortique les moments de deuil, propices aux réminiscences, à l'introspection et au partage. La maturité et le chagrin sont parfois éclairants sur les blessures du passé et la compréhension des êtres. Avoir en commun la même enfance n'est pas la garantie de l'harmonie des adultes devenus.

Difficile de solder une vie de parent, de se "dépêtrer de l'enfance", d'exhumer le meilleur au sein des rancoeurs accumulées. Un passage obligé pour bon nombre d'être nous, pour qui ce récit va faire écho.

Touchant, attendrissant, cocasse, fraternel, nostalgique...
On tourne sans peine les pages de ce beau témoignage filial à une voix (cette fille en peine qui sait si bien parler de ses soeurs), porté par l'écriture fluide et élégante et par une sensibilité à fleur de plume.

(remerciements à NetGalley et aux Editions Robert Laffont)
Rentrée Littéraire 2017
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Le titre. C'est important, le titre, pour accrocher un lecteur. Pour lui donner envie de dépasser la première de couverture.

Le titre nous annonce prophétiquement que David Bowie n'a pas cassé sa pipe le 10 janvier 2016. Fumait-il la pipe, d'ailleurs ? Aucune idée. Je suis fan de l'artiste, mais ça, je ne le sais pas.

Le titre, donc, fait espérer du Moonage Daydream, du Cygnet Committee, du Bewlay Brothers, du Please, Mr Gravedigger et tant d'autres merveilles chantées par Ziggy Stardust, The Thin White Duke, Halloween Jack ou toutes les apparences revêtues par l'immense et tristement disparu David Bowie.

Le titre est menteur. de David Bowie, on ne voit la couleur que dans le dernier petit tiers du roman. La première partie raconte la longue journée qui suit la mort de la mère. La deuxième se concentre sur les heures interminables et confondues qui s'enchaînent après la mort du père.

Le titre ne promet pas une biographie : c'est un immense fantasme de fan. Il ne dit rien du ressentiment égal nourri par Anne, Hélène et Émilie à l'égard de leur mère, femme à la fois trop stricte et trop fantasque, trop peu maternelle et si peu amicale.

Le titre ne dit rien non plus de l'histoire du père, émancipé d'une première épouse invivable, heureux en secondes noces et père attentionné d'une quatrième enfant. Hélène est proche de lui et se fait une fierté de l'aimer plus qu'elle n'aime sa mère.

Le titre assure que l'artiste polymorphe ne peut pas disparaître tant que ses chansons tournent sur les mange-disques et que ses mélodies font ressurgir des souvenirs que l'on croyait perdus. Hélène comprend le lien qui l'attache à son aînée quand David Bowie disparaît.

Le titre annonce un espoir fou. le texte n'est finalement qu'une longue litanie qui manque de tendresse sur les considérations acariâtres d'une femme qui, après des années à ne pas avoir aimé sa mère, se cherche des excuses et se rattrape aux branches d'un arbre familial qui manque d'eau. Il est certain que David Bowie n'aurait pas fait une chanson de tout cela.

Le titre est accrocheur, mais finalement pauvrement racoleur. de certains livres, il faudrait parfois s'en tenir à cela. Ici, il faut réécouter toutes les chansons de David Bowie, jusqu'au bout et en boucle, et oublier la fade déception de cette lecture.

David Bowie n'est pas mort, pas pour moi, mais le titre du roman de Sonia David enfonce hélas quelques clous dans son cercueil. « À quoi est-on certain qu'une personne est morte ? À ce qu'elle n'aura jamais, absolument jamais, l'occasion de lire le troisième tome de la trilogie d'Amitav Ghosh. » (p. 57) Voilà sans doute le seul point vraiment triste de ce roman : je suis certaine que David Bowie, s'il a lu l'oeuvre de Ghosh, l'appréciait profondément.
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A la mort de leur mère, 3 soeurs se retrouvent pour préparer l'enterrement et nettoyer l'appartement parisien. Mais c'est aussi l'occasion de vider les souvenirs, décaper les névroses, boire un verre aux restes de leur enfance, porter un toast à une mère qui n'a pas su les aimer comme elles le voulait.

ll y a Anne, Hélène, et Émilie.

C'est d'abord la couleur des habits de leur enfance imposée par leur mère qui a cimenté leur tempérament, leur inclination dans une humeur, un manque de quelque chose ou une demande jamais satisfaite qui a touché le corps et la santé de chacune d'elle.

Anne l'aînée s'est emmurée dans le bleu de la froideur et de la distance, s'est échappée aux Etats-Unis.

Hélène, la cadette qui est aussi la narratrice possède la couleur la plus délurée et la plus audacieuse, c'est la couleur de la parole sans rancune et sans conditionne, s'est échappée par l'écriture.

Emilie, la benjamine sifflotait de joie petite, puis s'est mise à douter, à perdre confiance en elle-même avant de prendre la couleur de l'amertume, s'est échappée dans les larmes.

Le jour des funérailles, toutes les 3 au bord de la cinquantaine videront leurs souvenirs comme on vide un sac à main. Elles ne se voient que très rarement, elles sont pourtant toutes les 3 réunies même si ce lien est silencieux, même si chacune d'elle garde encore ses distances, sa zone de sécurité.

Un an après, la mort du père ne les rassemblera pas plus, Anne a tourné le dos à son père tandis qu'Hélène l'adorait.

C'est l'annonce de la disparition de David Bowie, le chanteur commun de leur adolescence qui contre toute attente fera crouler les premières défenses d'une fratrie abîmée.

Ce roman m'a émue par sa sincérité et sa formidable énergie à panser des chagrins en la couvrant d'un nouveau nom, la nostalgie d'un passé.
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Hélène, la narratrice, perd à un an d'intervalle sa mère d'abord, avec laquelle elle a une relation fluctuante, puis son père avec qui la relation est plus douce. Mais entre ces deux deuils familiaux, la mort de David Bowie va s'immiscer comme un chant de la jeunesse qui s'enfuit. Avec ses deux soeurs : Anne et Emilie elles vont devoir prendre en mains les deuils et leurs gestions. 3 soeurs, 3 couleurs, 3 caractères. Deux parents si différents que le couple volera en éclats.

C'est l'occasion pour Hélène de se souvenir de son enfance, des relations des trois soeurs entre elles mais aussi avec leurs parents, son ressenti à l'enfant du milieu. Difficile de trouver sa place auprès d'elles, auprès d'une mère qu'elle ne comprend pas, ce qui entraînera chez Hélène une dépression dans les années de la vingtaine et jusqu'à un séjour en hôpital.

De nous-mêmes, nous avons compris le bénéfice de ces douleurs, pouce, on fait une pause, on sort de la compétition, nous voilà lovées dans une parenthèse de faiblesse, protégées des jugements, des tribunaux, de la conditionnelle, le temps de réclamer un supplément d'attention, de l'indulgence et, bien sûr, un peu de préférence. (p163)

Dans une famille comme dans tout clan, il faut trouver sa place : une mère que l'on a pas aimé, un père vivant dans un autre foyer, deux soeurs si différentes de soi, être l'enfant du milieu au milieu d'un clan.

La perte d'un membre de la famille entraîne la fermeture d'un dossier familial où certains questionnements resteront sans réponse, définitivement. On cherche une trace, une lettre, un mot, un signe de l'attachement que nous portait l'être perdu, y avait-il des raisons, ce que je ressens le ressentait-il aussi, pourquoi, comment ....

Sonia David rend parfaitement les questionnements, les situations, les interprétations de cette famille, d'une famille, de notre famille : chacun y trouvera une petite part de lui-même comme moi je l'ai trouvée. Il y a beaucoup de sincérité, du vécu sûrement car nous pouvons tous y retrouver une partie de nous-mêmes.

Qui n'a pas un jour ou l'autre replongé dans ses souvenirs à l'occasion d'un deuil ou d'un mariage, d'une réunion de famille.... mais la perte d'un membre du clan familial a le pouvoir de mettre les choses à plat : on vide les armoires et les tiroirs, on jette, on trie et ce travail fait remonter une foule de pensées : jeux, disputes, jalousies, relations conflictuelles avec les parents, les frères et  soeurs (soeurs uniquement dans le cas présent). C'est le bilan d'une partie de vie : il n'y aura sûrement plus de possibilité d'obtenir des réponses à part celles que nous pensons détenir. La perte d'un membre : oui voilà la bonne expression : le corps est bancal, des questions resteront sans réponse et l'on devra vivre avec mais cela peut aussi permettre de clore le dossier définitivement et de commencer une reconstruction.

Chacun réagit comme il peut, avec son vécu, ses rancoeurs, son contentieux : certains affrontent d'autres préfèrent fuir, certains se soutiennent d'autres affrontent seuls le vide. On est jamais prêt à affronter cela mais les circonstances ne vous laissent pas le choix.

Je me suis plongée dans cette lecture avec bonheur, elle fait remonter nos propres souvenirs, notre propre vécu familial, par bribes, un souvenir évoqué en fait remonter un personnel. L'écriture est sensible, vivante, on assiste au cheminement de la narratrice dans ses sentiments : amour, colère, incompréhension parfois mais malgré tout j'ai trouvé que le lien familial reste présent, fort à sa manière : caractères et personnalités différentes mais unis dans la perte. 

Le décès du père a été pour moi le plus émouvant : le lien avec ses filles, sa relation fusionnelle avec sa deuxième épouse Kirstin et leur fille Juliette même si Anne, la fille aînée n'a jamais accepté ce re-mariage. Cette deuxième union représente l'image familiale parfaite : amour, entente, douceur et respect de chacun.

Le roman se découpe en trois époques : la perte de la mère, du père et de David Bowie, celui qui était le symbole à lui seul des différentes facettes d'une famille, d'une personne.

Nous avons tous et toutes des artistes qui ont symbolisé notre jeunesse, les moments importants de nos vies et leurs pertes provoquent un manque : on pleure leur disparition comme on pleure nos jeunes années, comme si une partie de nous disparaissait avec lui (ou elle). Heureusement leurs musiques restent et à chaque écoute, les images affluent, les émotions et les souvenirs aussi.
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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critiques presse (1)
Actualitte
12 septembre 2017
C’est bien cela que Bowie clamait dans Life on mars : nos idéaux se heurtent à la complexité de nos existences et nous n’avons pas d’autre alternative que de rentrer dans le rang.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Notre père est alors au bloc opératoire. Elle [ma soeur] me dit « Je ne devrais pas évoquer ça, je ne peux le confier qu'à toi, mais parfois je me demande s'il ne vaudrait pas mieux qu'il ne se réveille pas ». Je me colle à elle, au plus près, parce que je suis d'accord. Et ce qui me désespère n'est pas que nous le pensions mais le fait que, sûrement, papa le pense aussi. Comment console-t-on quelqu'un de l'inconsolable, témoin de sa propre déchéance physique, humilié de ce manque d'autonomie qui n'en finit pas de l'empêcher d'être homme, et père ? Comment réconforter un mourant qui ne veut pas mourir ?
(p. 99)
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[...] son GPS indique la route en anglais (son mari américain est celui qui utilise généralement la voiture), et les villages bretons égrenés avec cet accent-là, c'est cocasse, tout de même.
(p. 75)
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De nous-mêmes, nous avons compris le bénéfice de ces douleurs, pouce, on fait une pause, on sort de la compétition, nous voilà lovées dans une parenthèse de faiblesse, protégées des jugements, des tribunaux, de la conditionnelle, le temps de réclamer un supplément d'attention, de l'indulgence et, bien sûr, un peu de préférence. (p163)
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Il prend en exemple Amnesty International dont il fut longtemps un membre actif Amnesty dont chaque groupe se préoccupe d'une seule et unique injustice, jusqu'à ce qu'elle soit réparée. Petit à petit l'humanité fait son lit.
( p 93)
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" Le docteur Bigleut va t'opérer, c'est un super chirurgien", et alors papa remue ses paupières, et marmonne : " Se faire opérer par un docteur Bigleut, ce n'est quand même pas très raisonnable." Tous nous éclatons de rire. Un rire d'histoire drôle Carambar, c'est crétin et ça fait du bien.
( p 96)
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