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EAN : 9782221202777
228 pages
Robert Laffont (24/08/2017)
4.09/5   73 notes
Résumé :
Lisa, une professeure de sport au physique parfait, ne perd pas de temps en grands discours. C'est une femme directe. Mais lorsqu'elle rencontre, lors d'un salon du livre, Philippe Mermoz, séduisant auteur à succès, elle pressent que sa seule beauté ne suffira pas. Elle demande à Irène, une collègue de français à l'apparence ordinaire, éprise de littérature, d'écrire à sa place quelques lettres destinées à le charmer. Irène accepte, se prend au jeu, et voilà que ses... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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“Il n'a pas écrit un mot depuis des mois. Rien. Il cherche, pourtant, il guette avec une sorte d'obstination nerveuse l'idée de son prochain roman”, c'est Philippe Mermoz auteur à succès de “Rizières”.
“Elle n'a lu aucun de ses romans. Elle n'en éprouve pas l'envie. D'ailleurs, elle n'a pas le temps. Elle a des cross, des trails, des treks. Et puis des compétitions, des entraînements, des marathons”, c'est Lisa Desbordes, professeur d'éducation physique.
“Elle est femme de notaire, elle habite Saumur, elle se fond dans le paysage. Sa garde-robe est grise, noire, beige. Ses vêtements sont classiques, ses bijoux discrets, son carré sage, ses chaussures plates”, c'est Irene Combier, prof de français.

Philippe est arrivé au Salon du Livre de Saumur, dédicacer « Rizières ».
Lisa s'y rend pour y faire dédicacer « Rizières » pour sa mère qui est à l'hôpital.
Elle flash sur lui, mais l'endroit n'est pas propice à la drague....pourtant Philippe lui glisse dans le livre l'adresse de son éditeur. Elle ne lui reste qu'à lui écrire, mais elle ne sait pas écrire....et c'est là qu' Irene entre en scène dans le rôle de nègre, et ainsi initie l'imposture. La mélancolie balzacienne va-t-elle pouvoir coïncider avec l'enveloppe athlétique ? Un jeu épistolaire qui va la griser pour finir par la piéger, mais.....
Deux femmes, un homme, c'est forcément compliqué, pourtant l'enjeu n'est pas là....

Bien que comme sujet de base rien de nouveau, une lecture très intéressante, dans le fond et la forme, dont j'ai beaucoup aimé la fin. L'auteur y fait de nombreux clins d'oeil à de fameux ouvrages et personnages de la littérature classique et notamment à un livre particulier, Cyrano de Berjerac, dont d'ailleurs découle le titre, “Je serais ton esprit, tu seras ma beauté. Tu marcheras, j'irai dans l'ombre à ton côté “. Et encore une fois une ode à la magie de l'écriture. Cette écriture qui peut révéler des bribes et même beaucoup plus de notre moi profond, qu'on cache si soigneusement dans la vie quotidienne. Cette écriture qui peut séduire, même « ensorceler », mais aussi piéger.
Je vous laisse découvrir l'histoire de ce “personnage en quête d'auteur”, dont je conseille vivement la lecture !

“La littérature est la preuve que la vie ne suffit pas.”
Fernando Pessoa
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Attention coup de coeur. ..
Dans son premier roman,  Gwenaële Robert revisite le Cyrano de Rostand.
N'y voyez pas une simple version féminine de la célèbre pièce de théâtre,  un copier coller, l'auteure imprime sa patte et laisse son talent s'exprimer et quel talent !
De nos jours, Lisa, jeune et jolie professeur de sport n'a qu'une envie, se retrouver dans les bras de Philippe Mermoz, écrivain à succès qu'elle vient de rencontrer lors d'une séance de dédicaces. Celui-ci lui a glissé une adresse, sur un simple post-it, et il n'en faut pas plus à la charmante demoiselle pour envisager un avenir...torride. Pour obtenir ce qu'elle souhaite,  elle demande à son amie Irène, professeur de lettres,  de correspondre avec l'auteur. Irène se prend au jeu.
Deux femmes, deux objectifs.
Pour Lisa, le corps.
Pour Irène,  le coeur.
Mermoz sera-t-il dupe ? Lui qui, dès les premiers échanges, à des doutes...
Quelles émotions j'ai ressenti à cette lecture !
J'aimerais trouver, comme cette auteure, les mots simples et justes pour vous inciter à la découvrir.
Quel plaisir, toutes ces références à notre belle littérature, toutes ces descriptions de gestes simples et quotidiens, de sentiments,  dans une langue savoureuse, un florilège de mot ou chacun a son importance. Ni désuet, ni pompeux, et même s'il m'est arrivé d'ouvrir un dictionnaire parce que mon vocabulaire a affiché ses lacunes devant un terme ou une expression, je me suis régalé.
Pas de doute, Gwenaële Robert aime la langue française,  et nous fait partager son bonheur d'écrire.
On peut l'imaginer dans la peau de la narratrice principale, maniant la plume avec légèreté et une maitrise indéniable.
Si la "beauté" est l'expression de tout ce qu'on aime, alors ce roman est tout simplement... Beau.
Merci à cette amie qui m'a conseillé d'aller à la rencontre de Gwenaëlle Robert il y a quelques jours, ce fut un échange sympathique suivi d'une magnifique lecture.
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J'ai eu un énorme coup de coeur, pour ce premier roman, tout en délicatesse.
Gwenaëlle Robert nous propose une réécriture moderne de Cyrano de Bergerac, c'est audacieux et très réussi.
Dès les premières pages, j'ai adhéré à cette histoire d'amour par procuration.
Tout commence dans un salon du livre, Lisa s'avance vers Philippe Mermoz, auteur à succès.
Sûre de sa beauté et de l'effet qu'elle produit sur les hommes, la jeune femme aborde l'écrivain dans l'espoir qu'il lui donne un rendez-vous, mais c'est une adresse postale qui est glissée entre les pages du livre juste dédicacé.
Bien décidée à parvenir à ses fins, Lisa fait appel à Irène professeur de lettre, pour qu'elle écrive à sa place.

Irène mène une vie sans grande fantaisie entre son mari, notaire à Saumur et son métier d'enseignante. Elle ne se pose pas la question de savoir si elle est heureuse, elle se contente de ce qu'elle a, même si le manque d'enfant est douloureux.

C'est avec réticence qu'elle accepte de servir de plume à Lisa, jusqu'au moment où cette correspondance lui devienne essentielle.

« Alors elle écrit. Souvent. Tous les jours. Et davantage, presque. Elle a toujours une lettre d'avance, deux, trois parfois. Elle les conserve dans le tiroir de son bureau. Quand arrive la réponse de Mermoz, elle recommence. Détruit les dernières missives devenues périmées, en écrit une autre, plus ajustée à la lettre reçue. »

Je me suis attachée à Irène, sorte de Madame Bovary, que l'on sent tellement vulnérable. Gwenaëlle Robert la dépeint avec beaucoup de tendresse. Les mots sont simples et justes pour décrire les émois d'un coeur pur.

Cette histoire est belle, simple, l'écriture est élégante toute en finesse et retenue.
Je gage que nous allons beaucoup entendre parler de Gwenaëlle Robert.

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Quel plaisir de lecture !
Directement inspirée par l'imposture de Christian et Cyrano vis à vis de Roxane, Gwenaële Robert nous livre ici une version contemporaine et inversée puisque C'est Lise, la professeur d'E.P, une beauté aux charmes ravageurs, qui tombe sous le charme de Philippe Mermoz un écrivain venu signer son roman au salon du livre de Saumur. Pour le séduire n'ayant à sa disposition qu'une adresse chez son éditeur elle imagine de faire appel aux talents épistolaires d'Irène sa collègue professeur de français! Commence alors un échange épistolaire qui s'approfondit au fil des jours et devient bientôt plus « amoureux » au sens noble du terme. Comment le premier pas franchi peut on sortir de cet imbroglio sans se bruler les ailes ? Irène arrivera t'elle à « oublier » Mermoz ? Son couple avec son notaire de mari résistera t'il ? …
Un très beau roman , un plaidoyer pour la langue française, pour la Littérature , une qualité d'écriture qui m'a enchantée , avec G Robert une auteure à suivre sans aucun doute , vivement le plaisir d'un second roman le défi est là mais un tel talent ne peut que le relever brillamment.Merci aux éditions Robert Laffont via le site NetGalley pour ce beau moment de lecture.
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Un très beau roman, dévoré et englouti lors d'un après-midi pluvieux ! Pour l'instant, mon chouchou de cette rentrée littéraire.

Salon du livre de Saumur. La mère de Lisa lui demande d'aller y faire dédicacer le dernier livre de Philippe Mermoz qu'elle a adoré. Lisa n'est pas du tout lectrice, son univers c'est le sport et les compétitions. Elle enseigne d'ailleurs l'éducation physique dans un lycée de cette ville du Maine et Loire. Son esprit permanent de compétition et son infaillible confiance en sa beauté d'athlète la poussent à vouloir se démarquer de la file des lectrices et d'accrocher l'attention de cet auteur séduisant.
Mais voilà, l'écrivain lui glisse dans son livre une adresse postale. Quelle idée, les lettres appartiennent à un temps révolu !
Lisa, avec sa vision de conquérante, demande donc à Irène, prof de français dans le même lycée, de charmer l'auteur par ses écrits.

On entre alors dans la vie d'Irène, intimement mais de manière extrêmement pudique. Sa mélancolie, son attache à des principes moraux désuets, le vide dans sa vie, sont admirablement amenés avec des mots justes, sans aucune fausse note. Le plaisir qu'elle ressent, cette exaltation démesurée dont elle fait preuve dans cette correspondance qui s'installe sont d'une précision et d'une justesse inouïes. C'est également une très belle réflexion sur le devenir d'un couple.

J'ai adoré les références littéraires toujours amenées avec à-propos.
Même le cheminement des lettres, imaginé dans la tête d'Irène, apparaît comme une entité vivante.
Bref, vous vous en doutez, cette lecture m'a totalement conquise avec une écriture absolument délicieuse qui envoûte. Ce livre rend hommage à la beauté des mots, du langage et de la correspondance surannée.
Je souhaite à ce premier roman de Gwenaële Robert d'innombrables lecteurs et lectrices !
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Elle n'a jamais écrit de roman. Elle aurait bien aimé. Mais la fréquentation quotidienne des grands auteurs la paralyse. On ne passe pas sa jeunesse à lire La Comédie humaine dans les transports en commun, sur la ligne C du RER, sans se faire une trop haute idée de la littérature pour s'y risquer soi-même. Certaines œuvres sont une condamnation à demeurer stérile. Il faudrait une sacrée dose d'orgueil.Ou d'humilité : accepter de ne jamais faire mieux. Ou d'inconscience. Et rien n'est plus étranger à son caractère que l'inconscience. Elle imagine le monde comme une immense bibliothèque. Pour se risquer à glisser son nom dans les rayonnages, il lui faudrait encore se persuader que cela serait utile. Que ça ne gâcherait pas l'harmonie, l'équilibre établi par des siècles de génie, de talent et de souffrance. D'autant qu'elle s'appelle Combier, ce qui, dans un classement des auteurs par ordre alphabétique, la placerait entre Colette et Corneille. Et sans doute sur la même étagère que Chateaubriand. Elle pourrait signer de son nom de jeune fille, Privent. Mais ses voisins seraient alors l'abbé Prévost et Proust. Ce serait pire encore. (P.35)
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"Écrire, dit-il, c'est être fidèle à une certaine douleur."
Il lui demande si elle écrit, elle aussi, avec cette propension qu'on a à transposer chez les autres les maux dont on souffre, ignorant qu'il y a autant de tourments que d'individualités. Non, elle n'écrit pas. Elle n'est pas une créatrice, mais une héritière. Elle est une mémoire hypertrophiée. Saturée de références, de lectures, de citations qu'elle consigne dans des petits carnets Moleskine et relit sans cesse, si bien qu'elle les connaît par cœur, en truffe ses cours, s'amusant de voir ses élèves ébahis par ce qui n'est, au fond, qu'un effet de sa mémoire. "Pour écrire, dit-elle, il faudrait avoir en soi en désert, une terre vierge où pourrait jaillir l'écriture." Or, chez elle, la terre est brûlée, donc infertile. (P.96)
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Les mal-aimés du langage moderne, estampillés dans le dictionnaire par un "vx", se jettent sous sa plume avec l'énergie des naufragés qui voient soudain passer un navire.
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L'échange s'intensifie. La fréquence des lettres est maintenant hebdomadaire. La vie Irène Combier obéit aux mouvements d'une marée à deux temps : l'élan vers l'autre qui la pousse fiévreusement vers le casier de Lisa aux intercours. Puis le repli, l'introspection nécessaire pour rédiger sa réponse. Et, à nouveau, cette avancée vers lui lorsqu'elle poste sa lettre, et reprend sa veille, l'attente à la fois patiente et fébrile de sa réponse. Une onde de culpabilité altère parfois l' harmonieuse symétrie de ses courants intérieurs. Quand elle se surprend à penser à lui au beau milieu d'une conversation, d'une course, d'un cours.
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Un jour, la lettre est là.
C'est une fin de matinée morne de novembre. Irène rentre de la médiathèque municipale où elle a emmené sa classe de seconde. "Faire découvrir à nos élèves les ressources dont ils disposent pour leurs études. Les inciter à parcourir les rayonnages. Les familiariser avec les outils de recherche." Ce sont les objectifs d'une séance d'aide personnalisée, établis avec ses collègues. Elle s'y plie de bonne grâce, dissimulant mal pourtant sa gêne de révéler aux employés de la ville l'indifférence de ses élèves pour la culture en général, les livres en particulier. " Tu t'en fous, ce ne sont pas tes gosses ! " répètent ses collègues. De fait, la classe de seconde qu'elle exporte dans les couloirs de la médiathèque affiche une désinvolture ostentatoire. Les élèves s'avachissent mollement sur les poire grèges, couvrant de leurs bavardages intempestifs la voix fluette de la bibliothécaire.
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Vidéo de Gwenaële Robert
Gwénaële Robert, lauréate du Prix Ouest 2023, remis pendant le Printemps du livre de Montaigu présente son livre "Sous les feux d'artifice" publié aux éditions le Cherche Midi.
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