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Histoire naturelle tome 2 sur 4

Emile Littré (Traducteur)Nicolas-Éloi Lemaire (Autre)Ludwig von Jan (Autre)
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
[19] On sait ce qui se passa entre Protogène et lui [Apelle de Cos] : Protogène résidait à Rhodes; Apelle, ayant débarqué dans cette île, fut avide de connaître les ouvrages d'un homme qu'il ne connaissait que de réputation; incontinent il se rendit à l'atelier. Protogène était absent, mais un grand tableau était disposé sur le chevalet pour être peint, et une vieille femme le gardait. Cette vieille répondit que Protogène était sorti, et elle demanda quel était le nom du visiteur: "Le voici," répondit Apelle; et, saisissant un pinceau, il traça avec de la couleur, sur le champ du tableau, une ligne d'une extrême ténuité. Protogène de retour, la vieille lui raconte ce qui s'était passé.

[20] L'artiste, dit-on, ayant contemplé la délicatesse du trait, dit aussitôt qu'Apelle était venu, nul autre n'étant capable de rien faire d'aussi parfait. Lui-même alors, dans cette même ligne, en traça une encore plus déliée avec une autre couleur, et sortit en recommandant à la vieille de la faire voir à l'étranger, s'il revenait, et de lui dire : "Voilà celui que vous cherchez." Ce qu'il avait prévu arriva : Apelle revint, et, honteux d'avoir été surpassé, il refendit les deux lignes avec une troisième couleur, ne laissant plus possible même le trait le plus subtil. Protogène, s'avouant vaincu, vola au port chercher son hôte. On a jugé à propos de conserver à la postérité cette planche admirée de tout le monde, mais surtout des artistes.
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XLIII. (XII.) [1] En voilà assez et trop sur la peinture. Il convient maintenant de parler de l’art de modeler, ou plastique. Dibutades de Sicyone, potier de terre, fut le premier qui inventa, à Corinthe, l’art de faire des portraits avec cette même terre dont il se servait, grâce toutefois à sa fille : celle-ci, amoureuse d’un jeune homme qui partait pour un lointain voyage, renferma dans des lignes l’ombre de son visage projeté sur une muraille par la lumière d’une lampe ; le père appliqua de l’argile sur ce trait, et en fit un modèle qu’il mit au feu avec ses autres poteries. On rapporte que ce premier type se conserva dans le Nymphæum jusqu’à la destruction de Corinthe par Mummius (XXXIV, 3) (an de Rome 608).

[2] D’autres prétendent que les premiers inventeurs de la plastique furent Rhœcus et Théodore, à Samos, longtemps avant l’expulsion des Bacchiades hors de Corinthe ; que Démarate, qui s’enfuyait de cette ville, et qui, en Étrurie, donna le jour à Tarquin l’Ancien, roi du peuple romain, était accompagné des modeleurs Euchir, Diopus et Eugramme, et que ces artistes transmirent la plastique à l’Italie. L’invention de Dibutades serait alors d’avoir mêlé de la rubrique à l’argile, ou d’avoir modelé avec de la terre rouge. Il fut aussi le premier qui plaça des figures sur le bord des toits ; il les nomma d’abord prostypa (c’est-à-dire peu proéminentes); puis le même artiste les fit proéminentes, ectypa. De là vinrent les ornements du faîtage des temples. C’est à cause de lui que les artistes en ce genre ont été appelés plastes.

XLIV. [1] Le premier qui fit un portrait d’homme avec du plâtre moulé sur le visage même, et qui redressa cette première image à l’aide de cire coulée dans le plâtre, fut Lysistrate de Sicyone, frère de Lysippe dont nous avons parlé (XXXIV, 19, 12). Ce fut lui aussi qui s’appliqua à rendre la ressemblance ; avant lui, on ne s’étudiait qu’à faire les plus belles têtes possible. Le même artiste imagina, pour les statues, d’en faire le modèle ; et cette idée eut tant de vogue, qu’on ne fit ni figure ni statue sans un modèle en argile ; d’où il paraît que la statuaire en marbre est antérieure à l’art de couler le bronze (XXXVI, 4, 6).
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Parrhasius d’Ëphèse contribua beaucoup, lui aussi, au progrès de la peinture. Il a le premier observé la proportion, mis de la finesse dans les airs de tête, de l’élégance dans les cheveux, de la grâce dans la bouche, et, de l’aveu des artistes, il a remporté la palme pour les contours. C’est dans la peinture l’habileté suprême : rendre, en peignant les corps, le milieu des objets, c’est sans doute beaucoup, mais c’est en quoi plusieurs ont réussi ; au lien que faire les extrémités des corps, bien terminer le contour de la peinture finissante, se trouve rarement exécuté avec succès ; car l’extrémité doit tourner et finir de façon à promettre autre chose derrière elle, et à faire voir même ce qu’elle cache. Tel est le mérite que lui ont accordé Antigone et Xénocrate, qui ont écrit sur la peinture ; et en beaucoup d’autres points ils ne confessent pas, ils exaltent son habileté. Il reste des dessins de lui sur ses tablettes et dans son portefeuille, et on dit que des artistes en profitent. Cependant, comparé à lui-même, il parait moins heureux à exprimer le milieu des corps.

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Il y a dans ce tableau [l'Ialysus] un chien fait d’une manière singulière, car c’est le hasard qui l'a peint : Protogène trouvait qu’il ne rendait pas bien (101) la bave de ce chien haletant, du reste satisfait, ce qui (39) lui arrivait très-rarement, des autres parties. Ce qui lui déplaisait, c’était l’art, qu’il ne pouvait pas diminuer et qui paraissait trop, l’effet s’éloignant de la réalité : c’était de la peinture, ce n’était pas de la bave. Il était inquiet, tourmenté ; car, dans la peinture il voulait la vérité , et non les à peu près. Il avait effacé plusieurs fois, il avait changé de pinceau , et rien ne le contentait ; enfin, dépité contre l’art, qui se laissait trop voir, il lança son éponge sur l’endroit déplaisant du tableau : l’éponge replaça les couleurs dont elle était chargée, de la façon qu’il souhaitait, et dans un tableau le hasard reproduisit la nature.
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Apelle avait une habitude à laquelle il ne manquait Jamais : c’était, quelque occupé qu’il fût , de ne pas laisser passer un seul jour sans s’exercer en traçant quelque trait ; cette habitude a donné lieu à un proverbe. Quand il avait fini un tableau, il l’exposait sur (80) un tréteau à la vue des passants, et, se tenant caché derrière (81), il écoutait les critiques qu’on en faisait, préférant le jugement du public, comme plus exact que le sien. On rapporte qu’il fut repris par un cordonnier , pour avoir mis à la chaussure une anse de moins en dedans. Le lendemain, le même cordonnier, tout fier de voir le succès de sa remarque de la veille et le défaut corrigé, se mit à critiquer la jambe : Apelle, indigné, se montra, s’écriant qu’un cordonnier (83) n’avait rien à voir au-dessus de la chaussure ; ce qui a également passé en proverbe.
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