Par une
poésie envoûtante et mystique,
Jean de la Croix nous parle de l'âme qui se transforme, qui s'unit à Dieu de degré en degré. Elle se fait vive flamme d'amour, elle brûle d'amour pour son Bien aimé, elle fond au contact du divin. Ambiance d'amour, d'exaltation, de joie, de transport, ce poème en est imprégné.
La Vive flamme d'amour, peut être considérée comme une fête de l'âme, pleine de joie et de jubilation ; elle reçoit les fiançailles qui la lie à Dieu sur terre, mais son Époux ne lui est pas encore donné. Cette fête est une prémisse à la fête éternelle qui l'attend, dans l'au delà. En effet, la béatitude, l'union complète avec Dieu n'est possible qu'au terme de son séjour terrestre.
La métaphore de l'âme aimante et de son bien aimé parcourt les lignes, jusqu'au réveil de Dieu dans le coeur.
Jean de la Croix, tout au long de son explication, ne peut s'empêcher de signaler l'ineffable sensation que Dieu donne. Sa
poésie tente d'en saisir les nuances : « Ce réveil que le Verbe produit dans la substance de l'âme est un mouvement de telle grandeur, d'une telle majesté, et d'une telle gloire, et d'une suavité si intime, qu'il semble à l'âme que tous les baumes, toutes les essences aromatiques et toutes les fleurs du monde se mêlent et s'agitent pour répandre leurs parfums ».
En somme, la spiritualité ne se communique pas aisément, elle nous parle au coeur, dans la langue du sentiment plus qu'à la raison.
Jean de la Croix a réussi, par la beauté de son langage, a communiquer une expérience incommensurable. Cette oeuvre ne se comprend pas, ne se pense pas, elle se ressent.