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Critique de temps-de-livres


Dans une maison de retraite, où sont stockés les souvenirs, un jeune homme trouve une boîte à chaussures intrigante. A l'intérieur, des lettres, des photos d'un chanteur masqué, et un loup noir. Piqué par la curiosité, il va mener son enquête. Qui etait ce chanteur masqué ? Pourquoi portait-il un masque ? Il va découvrir petit à petit que cette personne fut une grande vedette des années trente. Réveillé de son sommeil éternel, le fantôme du chanteur sans nom, nous raconte son histoire.


Quand on referme les pages du livre, la question se pose : Existait-il ce chanteur sans nom ? N'est-ce pas une blague d'Arnaud le Gouefflec, mis sur pages par Olivier Balez ? Après quelques recherches, la vérité tombe : le chanteur sans nom a existé. Arnaud le Gouefflec sort son cadavre du placard pour nous en-chanter la biographie.
Quand on connaît les travaux d'Arnaud le Gouefflec, il semble normal qu'il est trouvé, et travaillé sur le chanteur sans nom. Ecrivain, chanteur, musicien, compositeur,ce touche-à-tout marie souvent plusieurs univers dont il a le secret. S'il s'exerce à des styles aussi différents que le policier, le road-movie, ou le fantastique, il n'oublie jamais de nous émerveiller.
Loin de la biographie qui voudrait redorer le blason d'une célébrité, Arnaud le Gouefflec et Olivier Balez prennent le parti de raconter toute la vie de ce chanteur. Roland Avellis, puisque c'est son nom, avait beaucoup de défauts, mais ses amis lui pardonnaient. Il a enregistré près de quatre cents 78 tours. Il a connu beaucoup de succès pendant l'entre-deux guerres.

Le scenario d'Arnaud le Gouefflec raconte sur deux tableaux la vie de Roland. D'un côté, les recherches du jeune homme, où l'on s'aperçoit que le chanteur sans nom est passé à l'anonymat, de l'autre côté, le fantôme raconte en flash-back sa vie d'antan, sans nous épargner ses bêtises. Alors que le sujet n'était pas attrayant, Arnaud le Gouefflec réussi à nous titiller la curiosité, puis à nous attacher à cet homme. On découvre l'univers des cabarets, la dure vie des tournées, que ce soit en temps de paix ou en temps de guerre. Mais surtout on découvre un être humain, un homme qui a "la malédiction du masque". Malgré sa célébrité
il reste anonyme. Quand on lui propose de remonter sur scène, il fuit vers le bistrot. Un paradoxe que ce Roland, mais comme le dit Aznavour " Vous savez, il nous a tellement donné en échange de ce qu'il nous a pris".

Olivier Balez avait déjà travaillé avec Arnaud le Gouefflec. Leurs univers respectifs s'étaient mariés sur un fond musical de jazz. Ici, Olivier Balez reconstitue un Paris, qui se prête à la nostalgie. Que ce soit le quartier de Montmartre, la reprise de l'affiche de Fantomas, les cabarets de cette époque, on découvre un Paris qu'on aurait aimé connaître. le trait, tout en souplesse, prête à la dérision. Si le texte ressort des périodes dures, le dessin
permettra d'adoucir la noirceur du personnage. Les couleurs accentuent le fait d'être dans un univers mi-fantastique, mi-oublié. le bleu est la couleur dominante, comme si la teinte de l'album virait au blues. Mais le mélange Olivier Balez-Arnaud le Gouefflec permet de ne jamais virer au noir.

Un album rempli de musique, où le texte d'Arnaud le Gouefflec harmonise les dessins d'Olivier Balez. Une jolie découverte pour ce début d'année 2011.
Lien : http://temps-de-livres.over-..
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