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4,16

sur 920 notes

" L'art d'être malheureux" était le titre premier. Puis ce sera l'énigmatique et saisissant " Capitale de la douleur"...

La douleur première, c'est celle de l'amour blessé, de l'amour qui s'enfuit, celui de Gala, qui lui préfère Max Ernst et s'en ira avec Salvatore Dali...

Mais une douleur transfigurée par la lumière durable de sa flamme à lui, et son désir de toujours, quoi qu'il arrive, célébrer celle qu'il aime " Je fête l'essentiel, je fête ta présence...."Eluard est vraiment le chantre de l'amour et de la femme.

Ce recueil est un concentré pur d'émotions, à travers des mots simples, des images incandescentes, une apparente facilité niée par la complexité des symboles,des références picturales comme dans " Max Ernst", un univers onirique propre aux surréalistes mais qui prend ici une dimension plus personnelle, la nuit comme refuge contre la douleur " Et quand tu n'es pas là, je rêve que je dors, Je rêve que je rêve..."

Certains textes ont pris un aspect tellement universel qu'ils s'impriment en nous, nous bercent et nous enchantent.Je ne résiste pas à l'envie de vous citer quelques vers , parmi ceux que je préfère, je les connais par coeur, ils m'inspirent et glissent avec délice en moi...

" Voyage du silence
de mes mains à tes yeux"

" le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin"

Et ce sublime " La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur"....

Chaleur du regard du poète, générosité de son coeur pourtant ensanglanté.Un recueil inestimable.Un cri d'amour à la Femme.Au-delà de la douleur.
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Paul Eluard écrivit ce recueil en 1924 alors qu'il traversait une période de doute et de crise personnelle.
Ces poèmes ont été pour partie construits sur la douleur et le mal-être de leur auteur.
Pour autant, les mots, s'ils peuvent paraître hermétiques au premier abord, sont d'une fluidité remarquable qui transporte le lecteur.
Quel voyage nous offre ainsi Eluard. On explore un univers qui va de la douceur à la douleur, on est subjugué par des passages d'une rare beauté et nul ne peut y être indifférent.
Un livre à prendre et à reprendre. Souvent.
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Survol trop rapide entre simplicité des mots et mystère du sens, le sentiment de beauté naît de l'amour, des yeux dont la courbe fait le tour du coeur, des paupières qui se referment sur un rêve profond, sur un sommeil lourd, sur un miroir, sur une présence, sur une absence, sur un nouveau mystère. le mots simples se mêlent de bizarres pierreries, entre nature vivante, oiseaux de malheur, corps entrevus ou aveugles pensées. Poésie dont il faudrait s'imprégner, qu'il faudrait relire à haute voix, chaque miniature seule, polie comme un diamant, à lire et à relire pour que le sens, caché et simple, touche au coeur l'intime lien de l'amour, de la poésie et de la douleur.
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« Capitale de la douleur » témoigne de la crise morale du poète survenue, en 1924.
Ce recueil qui est une interrogation angoissée sur la situation de l'homme face à lui-même et à autrui, souligne fortement la dualité entre « sens et sensibilité » qui ne cesse de déchirer le poète.
La crise morale est douloureuse certes, car la douleur est érosive, sourde et aveugle. Mais, les forces de la vie finissent par triompher, par l'emporter !
Poète de l'Amour qui le « crée », il en attend une communication (avec le monde) qui doit passer par les sens, car « toute caresse, toute confiance se survivent », et non par les mots.
Par l'amour et la poésie, le poète veut conquérir un univers où les choses et les êtres ne seront plus isolés dans leurs catégories respectives mais dans un univers où ils pourront se découvrir dans leur unité essentielle.
Eluard est le poète de l'image obscure (peut-être) et de la forme surtout (il y a dans ce recueil une étonnante richesse formelle : se succèdent et se chevauchent sonnets, vers blancs, des motifs dada et surréalistes émergent, se mêlent ; et cependant la hantise du décasyllabe et de l'alexandrin transparaît partout).
Même si sa poésie peut souffrir de quelque emphase rhétorique ; elle montre qu'Eluard poète engagé n'est en aucun cas un poète aliéné.
C'est un poète de l'amour et non du combat, difficile et pourtant familier.
Paul Eluard est à mes yeux l'un des lyriques les plus purs de la poésie française.
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Capitale de la douleur… Quelle douleur ? Celle de se rendre compte qu'on reste totalement insensible à la forme d'expression qui se voudrait la plus personnelle –la poésie ?
Un livre peut-il séparer du sentiment de ses semblables lorsque, en le refermant après l'avoir trouvé négligeable, on découvre qu'il figure au 60e rang des 100 meilleurs livres du 20e siècle ? Qui a établi ce classement ? D'après quels critères ? Pour en apprécier la lecture, faut-il avoir vécu sous une période bien précise ? Faut-il avoir connu des expériences historiques et politiques spécifiques ? Faut-il disposer des références adéquates, sans lesquelles le sens caché d'un texte ne peut être révélé ?


Dernière question –dont la réponse déterminera celles de toutes les questions précédentes : un texte nécessitant tant de ces dispositions exactes pour être apprécié est-il vraiment absolument génial ? Je ne crois pas.


Avant de lire Capitale de la douleur, je n'ai pas fait la démarche de me renseigner sur l'intention de signification qu'a cherché à lui donner Paul Eluard. Je ne pensais pas que ce recueil serait composé de textes liés par un fil conceptuel. Après recherches, je m'aperçois que si : Paul Eluard décrit le voyage d'un homme en crise et la révolution de trois étapes décisives de son existence : genèse, paroxysme, résolution. Si on ne le sait pas avant de commencer la lecture, on ne le sait toujours pas une fois qu'elle est terminée… à moins d'être Paul Eluard. La limpidité n'est pas une caractéristique de son écriture, à croire qu'il a écrit en se disant : « Plus le lecteur restera éloigné de mes idées, mieux ce sera. Plus le lecteur devra faire d'efforts pour comprendre mes expressions inutilement alambiquées, ridiculement mystiques et symboliques, plus je pourrais revendiquer le caractère poétique et profond de mes poèmes ».


Mais après tout, certains lecteurs trouvent-ils vraiment une résonnance à leurs pensées à la lecture de ce recueil ? Pour ma part, les images convoquées par la poésie de Paul Eluard m'ont laissée totalement impassible. Deux figures de cas : l'indifférence neutre des expressions que le hasard semble avoir forgées –alignements de noms qui n'ont rien à faire les uns à côté des autres, et que même l'effort d'imagination ne suffit pas à rendre attrayants-, et l'agacement des expressions où le romantisme naïf cherche à se donner l'apparat d'une symbiose entre l'homme et la femme –la femme étant toujours une créature muette et mystérieuse, parée d'atours au symbolisme désuet.


La poésie de Paul Eluard a peut-être plu par ses velléités contestataires, à une période de l'histoire où la soumission à l'ordre était particulièrement prégnante ? Ma vision actuelle me fait surtout considérer ces tentatives de dissipation morales comme d'innocentes provocations adolescentes, l'envie de faire un pied-de-nez aux personnes « sérieuses » en hurlant au monde entier que soi-même on vaut mieux que les autres –prétention qui traduit une vision du monde réduite à peau de chagrin. Paul Eluard évoque la mort à travers ses squelettes et ses corbeaux noirs ; l'amour en invoquant les sirènes des territoires orientaux, les yeux bleus immenses, les corps frémissants ; et c'est à peu près tout. Freud dirait : pulsion de vie, pulsion de mort. La dualité éternelle se retrouve en grandes pompes, il n'y a finalement rien de se profondément bouleversant dans la poésie de Paul Eluard.


Capitale de la douleur est le livre de l'expérience zéro. A la limite aura-t-il seulement contribué à me désolidariser de ces mystérieux juges qui ont placé le recueil dans les meilleurs livres du 20e siècle –sentiment dont je me serais bien passée, et qui contribue une fois encore à augmenter ma déception.


Lien : http://colimasson.over-blog...
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Paul Eluard est un des seuls poètes que je lis sans m'ennuyer.
Tous ses mots me parlent, aussi bien quand il parle de l'amour que quand il évoque la nature.
J'avais fait sa connaissance en avant-dernière année du lycée où nous n'étudiions que les poètes.
En Belgique, quand on nous demandait: "En quelle année es-tu?"
On répondait: " En poésie". Joli, non?
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Peut-être le recueil le plus connu d'Eluard, l'un des plus grands poètes du vingtième siècle. Il peut paraître hermétique mais pourtant sa poésie est fluide, simple, les mots glissent et magnifient le réel, la femme, la vie. Lire Eluard, ça vaut plusieurs séances de massage...
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La douleur a été toute pour moi.

Je connais mal Eluard, mais sa réputation de grandeur n'est plus à faire. Quelle déception alors de constater que ses poèmes ne me transportent pas, que ses rythmes, pourtant non traduits, c'est de la pure langue française, je ne les comprends pas, ne les ressens pas. J'ai eu beau lire à voix haute, rien n'y a fait.

Je suis donc hermétique au talent de cet auteur.... et comme c'est certainement moi qui n'ai rien compris, et je m'en sens coupable, je me sens terriblement inculte de n'y rien comprendre, alors je peux juste dire que d'autres comme Rimbaud ou Rilke me parlent plus ou d'autres encore mais là...
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Dans le recueil Capitale de la douleur suivi de L'amour la poésie, Paul Eluard traduit dans des vers sublimes son amour malheureux pour sa muse Gala.
Difficile de rester insensible à la beauté de ses mots.
C'est le célèbre poème La courbe de tes yeux qui m'a donné envie de lire ce recueil, mais j'ai trouvé qu'il y avait une belle unité d'ensemble et j'y ai pris un grand plaisir.
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La plupart des poètes ont célébré l'amour. Si je devais n'en retenir qu'un seul, ce serait lui, Paul Eluard, avec son recueil « Capitale de la Douleur ».
Découverte en cours de Français, sa poésie a été une révélation. le poète surréaliste enlace l'amour – thème central de ce recueil – de ses mots fluides et de ses vers modernes. Quand on lit sa prose à haute voix, c'est de l'émotion à l'état brut. Pas de phrases alambiquées ou de termes mystérieux : sensuels, doux, amers et agressifs, ses poèmes parlent de tous ces sentiments opposés que l'amour fait naître.
Ce recueil écrit pour sa femme Gala qui ne tardera pas à quitter Eluard pour Savador Dali, est la plainte de l'homme amoureux qui se s'est délaissé. Si sa poésie traite également des thèmes du rêve ou encore de la peinture (de nombreux poèmes dédiés aux peintres Klee, Arp, Miro, Picasso ou Giorgio de Chirico nous amènent à découvrir le surréalisme), l'amour et la douleur dans l'amour sont le coeur de cette oeuvre. Entre la simplicité des mots façon Prévert et l'anticonformisme irrationnel à la Breton, «Capitale d la douleur » se lit et se relit inlassablement.

Certains pourront être totalement hermétiques à cette poésie, d'autres diront qu'elle touche plus précisément les adolescentes avides de sentiments exaltés. Certes…
N'étant plus une adolescente qui tombe en pâmoison face à de jolis mots, j'ai donc relu cette oeuvre…. Et bien des années plus tard, mon avis reste le même : l'amour, ce beau et profond et complexe et déroutant sentiment est bien difficile à rendre compte par des mots. Et bien Paul Eluard l'a fait et il en est pour moi le chantre.
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