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Le titre donné à ce recueil qui rassemble plusieurs publications du poète semble sonner un peu comme une oraison funèbre... Les poèmes couvrent la période de 1945 à 1951. Ce sont effectivement les derniers textes de Paul Eluard sur le thème amoureux, puisqu'il est mort en 1952, à 56 ans. Mais qu'on ne s'y trompe pas, le poète exalte toujours le désir, la flamme, la femme. Comme Jean-Pierre Siméon l'écrit dans la préface, c'est " un livre incandescent, brûlant d'aimer"... Si dans " le temps déborde", en 1948, la perte brutale de sa femme Nush le laisse désespéré et ouvre les vannes du chagrin qui se déverse, le dernier recueil, après sa rencontre avec Dominique, fort justement intitulé " le Phénix", montre que l'amour est une (re)naissance perpétuelle, un feu couvant sous les cendres, jamais éteint. C'est cette ultime partie de l'oeuvre qui m'a le plus attirée et émue. Je connais par coeur le sublime" Je t'aime" , je frissonne toujours en lisant " Air vif" et je ne résiste pas à l'envie de vous citer le poème qui pour moi est le plus magnifique hymne à la vie, l'espoir, l'amour que je connaisse: " Et un sourire La nuit n'est jamais complète Il y a toujours puisque je le dis Puisque je l'affirme Au bout du chagrin une fenêtre ouverte Une fenêtre éclairée Il y a toujours un rêve qui veille Désir à combler faim à satisfaire Un coeur généreux Une main tendue une main ouverte Des yeux attentifs Une vie la vie à se partager." Des poèmes comme celui-là bouleversent les coeurs à jamais , mots solaires dans le gris des jours, baumes à l'âme, plumes de douceur ... Merci au poète pour toutes les émotions vibrantes qu'il m'a offertes depuis mon adolescence. + Lire la suite |