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Un livre mis à notre disposition à l'atelier d'écriture Papiers de soi, que j'ai emprunté, attirée par les dessins de Man Ray, notamment trois d'entre eux que j'évoquerai plus loin. Un recueil inversé car illustré de dessins de Man Ray des années 1936/37, mis en valeur plus tard, (1947), par des poèmes de Paul Eluard.
Les Mains libres, celles de l'artiste qui dessinent , celle du poète qui composent, celles du lecteur qui tournent, une à une les pages du livret, lui qui doit interpréter ce que lui font ressentir les mots, qui doit décrypter, ou tenter de le faire, les images .

Trois dessins donc :
le premier, 11112 /36 : le visage d'une femme et une frise stylisée où l'on reconnaît les remparts avignonnais, assorti de deux poèmes intitulés AVIGNON
un distique « Le calendrier aboli
Nous fûmes seuls au rendez-vous. »
Un tercet « Nous ne sommes restés qu'un moment à Avignon
Nous avions hâte d'arriver à l'Isle-sur-Sorgue
René Char nous attendait. »
Le second, 1936, le Fort Saint- André de Villeneuve-lès-Avignon, une femme qui domine ses tours jumelles crénelées,
Un distique : Les tours d'Eliane «  Un espoir insensé
Fenêtre au fond d'une mine. »
Le troisième, sans texte représente le fameux Pont d'Avignon, le Pont Saint-Bénézet ruiné sur lequel est allongée, alanguie, une femme, sa longue chevelure plongeant dans le Rhône.

Écrits et croquis sensuels mais parfaitement surréalistes comme il se doit !
Belle découverte, mais je reste encore bien déroutée par ce mouvement artistique.
Je lirai avec grand intérêt une biographie d'Eluard, une vie comme un roman, mais à première vue, il n'y a pas beaucoup de choix et surtout de disponibilité. Peut-être un lecteur de Babelio saura me conseiller.
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Ce recueil de poèmes est illustré par Man Ray. Il se lit très vite car les poèmes sont très courts. Justement peut-être un peu trop brefs, pareils parfois à des citations, alors je suis restée un peu sur ma faim.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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Mais qu'est-ce que ces critiques sur Babelio à propos des Mains libres ? Un recueil qui se lit « trop vite » ? des poèmes « trop courts » ? Depuis quand une oeuvre poétique se juge-t-elle à l'aune de sa longueur ? A-t-on plus de plaisir à engloutir un litre de piquette que de stimuler ses papilles avec la simple gorgée d'un grand cru ? Je trouve, au contraire, que cette brièveté est une force. Ce recueil se présente comme une oeuvre simple, dépouillée, libre de toute lourdeur formelle. de plus, il faut bien lire la page de titre : « Dessins de Man Ray illustrés par les poèmes de Paul Eluard. » le poème devient ici illustration et c'est cette posture qui est intellectuellement et artistiquement excitante. Car on lit les poèmes d'Eluard en tant que tel, avec la curiosité de savoir ce qu'il entend par illustration littéraire. On remarque ainsi qu'illustrer n'est pas la transposition textuelle de tel ou tel élément de description, mais plutôt un accompagnement du dessin par des résonnances, des similitudes et des correspondances.
Les Mains libres , c'est petit… comme un petit bijou !
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Une collection de dessins noir et blanc de Man Ray, datant de la seconde moitié des années 30, illustrés poétiquement par Paul Éluard à la même époque. Les textes sont courts et percutants. L'ensemble fonctionne parfaitement.

Un beau livre au format poche !
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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S'il est vrai que les poèmes de Paul Eluard sont parfois abstraits, il n'en reste pas moins qu'ils nous interrogent. Ils ne nous parlent pas forcément au premier abord mais c'est la marque de fabrique des surréalistes, se poser les bonnes questions et trouver ou pas une réponse, le début d'un sentier qui ouvre des horizons nouveaux.
Les magnifiques dessins de Man Ray, dans le plus pur style surréaliste, s'accordent avec bonheur aux poèmes de Paul Eluard et font de ce recueil un petit bijou qu'on ne se lasse pas de feuilleter.
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Les mains libres est un recueil de poèmes écrit par Paul Eluard et illustré par Man Ray qui appartiennent tous les deux au mouvement surréaliste et dadaïste. J'ai pu lire ce livre en moins de 15 minutes car les poémes de Eluard sont très courts mais quand même difficile à comprendre. Donc un peu déçu..
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Les mains libres, ce sont d'abord celles de Man Ray, qui dessine de multiples variations sur le thème des corps de femmes et des figures géométriques.
Autant le dire d'emblée : j'aime mieux ses photos, beaucoup plus originales.
À côté de ces dessins, Paul Eluard s'est laissé les mains libres pour les illustrer de ses poèmes.
La plupart sont très obscurs, donnant l'impression d'être plutôt "en roue libre" que "les mains libres".
Mais parfois ils recèlent une certaine force, notamment lorsqu'il parle de la Nature comme dans "Le temps qu'il faisait le 14 mars".
Ou bien quand un des dessins lui évoque la femme comme une proie, dans "Pouvoir".
Une expérience intéressante... mais qui hélas ne me parle pas beaucoup.
Challenge Poévie 2022-2023
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Quelques poèmes de Paul Eluard illustrés par les dessins de Man Ray (pseudonyme de Emmanuel Radnitsky).

Vais le garder sous la main quelque temps pour découvrir avec vous , qui passez par là, les poèmes bien sûr mais les jolis croquis en noir et blanc qui émaillent ces 135 pages et qui ravissent l'oeil autant que le "coulé" des mots.
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Je doute que ce livre puisse intéresser grand monde (sait-on jamais), mais au vu de l'étude approfondie que j'en ai faites en cette dernière année de lycée, je me dois bien de poster une petite chronique pour exprimer mon ressenti.

Au premier feuilletage de ce recueil de poèmes, nous pouvons dire unanimement que rien ne semble avoir ni queue ni tête. Les mots sont lancés sur le papier sans connivence, les dessins sont aussi étranges qu'intriguant. Pour s'imprégner de l'atmosphère surréaliste des deux auteurs, une connaissance minimale de leurs pratiques, du mouvement auquel ils font partis, est requise, sans quoi Les mains libres devient vide indolore.

Pour débuter, il est juste de préciser que Man Ray, jusqu'alors photographe, s'est lancé dans le dessin, et à débuter la réalisation du recueil avec ses nombreux énigmatiques dessins. Paul Eluard a alors entreprit d'illustrer les dessins de Man Ray ; dure réalisation, qui ne doit ni dénaturer l'oeuvre, mais révéler aux lecteurs les infimes détails que le talentueux dessinateur a incorporé à ses oeuvres. La tâche est ardue quand l'on pense à la complexité du mouvement surréaliste. Ce groupe d'hommes ont dans l'esprit de se séparer des conventions, de ne pas suivre la tradition des oeuvres et de casser les genres.

Au niveau des poèmes, les significations sont nombreuse et souvent relatives à chacun. Il n'existe en effet aucune description précise de telle ou telle oeuvre, le lecteur est dans son bon droit de laisser courir son imagination au grès des pages. Néanmoins, certains poèmes de Paul Eluard laisse percevoir des pointes de ressentiments personnels, comme Main et fruits ou le mannequin, qui renvoient à l'époque nostalgique de l'enfance de l'auteur. Man Ray fait pareil au niveau des dessins et laisse quelques indications personnelles sur la date, le lieu de production de l'oeuvre (tel Lans dans le dessin du poème Fil et aiguille), ou il y appose un titre personnel que Paul Eluard reprendra dans ses poèmes (comme Burlesque ou le temps qu'il faisait le 14 mars).

Les deux auteurs entretiennent un dialogue muet entre dessin et poème. Ils jouent également sur la fausse simplicité des dessins, avec une illustration poétique qui chamboule et dérange la compréhension. Les mains, thème central du recueil, sont omniprésent dans les dessins ou poèmes, chaque fois changeantes, originalement mises en scène, elles sont l'organe commun aux deux hommes pour la production du livre. D'autres sujets reviennent sans cesse, comme les femmes ; présentées sous différentes formes, elles sont tantôt femmes-objets, femme-nature, fécondée, qui donne la vie, dominée, femme qui s'offre ou source de désirs. En jouant autour de ces deux thématiques principales, ils y rajoutent des plus globales, comme le temps qui passe, les rencontres, la solitude et l'isolement, la découverte ou la nostalgie.

Je ne qualifierais pas ce livre d'un livre à proprement parler, mais plutôt d'une oeuvre d'art, qui doit être regardée, déchiffrée, comprise et admirée. Prenez le temps d'apprécier à sa juste valeur les représentations artistiques que nous offrent les deux hommes surréalistes. Usez de votre imagination, pénétrez votre âme et faites surgir de vos entrailles les sentiments les plus viles que vous ressentez à l'encontre de ce recueil. Je ne peux que vous souhaiter bonne chance et que poids de l'imagination soit avec vous.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Image et poésie. Lignes en mots, courbes en marge. Image. Image et poésie. Exaltation du visible et du lisible. Figure antique, l'ekphrasis n'a jamais cessé d'évoluer. Quittant le descriptif elle n'a jamais cessé de tendre vers l'harmonique.
C'est au 20 e siècle que sa libération s'est opérée.
Appolinaire, Cendras, Delaunay, Breton, Miro, Ponge, Char, Michaux, de Chirico, Picasso, Ernst, Eluard, Man Ray. Et tant d'autres. ..
L'image et l'écrit n'ont plus alors à se répondre, ni à se dire, mais naturellement ils ont à s'entendre.
« Les Mains libres », ouvrage d'art, regroupant textes d' Paul Eluard et dessins de Man Ray en est un parfait exemple.
Il ne faut pas rechercher l'illustration des formes. Il s'agit là de contempler une composition.
Les deux formes se détachent l'une de l'autre. Non pas pour s'écarter l'une de l'autre mais pour s'entendre à se compléter l'une l'autre et de cette façon leur permettre de naturellement se sublimer.
Cet écart, si l'on peut le nommer ainsi, cette respiration de l'esprit, ce vide si l'on tente un rapprochement avec la grande tradition de la peinture chinoise, permet à l'une et l'autre forme de parfaitement se détacher, se «  juste à poser », pour que l'une et l'autre entrent en résonance et que naturellement se crée un attachement entre elles.
C'est en ce détachant du descriptif que cette figure a trouvé sa forme la plus pure.
Deux objets, poésie et image, créent alors l'espace nécessaire afin que se fasse entendre l'harmonie de leur accord, tel la montagne avec le fleuve, tel l'arabesque avec le trait. Nous voyons ainsi naître de l'union de deux arts différents un art à part entière.
C'est alors qu'apparaît la troisième image, la vision intérieure née de l'harmonie de l'ensemble ainsi devant nous, composée.
En fuyant la concordance mimétique, Man Ray et Eluard créent une évidente et pure sonorité.
Chaque « objet » pouvant « être » indépendamment l'un de l'autre, mais se trouvant sublimés par leur rapprochement, comme si celui ci en créant un « chant » magnétique faisait entrer chaque objet, le visible et le lisible, en vibration, provoquant ainsi la sonorité de leur accord.
Et cette figure n'est pas réservée à la poésie et à l'image, elle peut être produite par tous les objets : image et musique, couleurs entre elles, formes entre elles, lumière et geste, peinture et nature, matière et parfum, corps et langage, rythme et silence, etc …. La composition repose sur l'accord et non sur l'objet.
« Les Mains libres » c'est justement cela, l'évocation de ce «  tout possible » de l'Art , chant libre que Paul Eluard et Man Ray nous font ici magnifiquement entendre.
Astrid Shriqui Garain
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