Il y a des mots qui font vivre
Et ce sont des mots innocents
Le mot chaleur le mot confiance
Amour justice et le mot liberté
Le mot enfant et le mot gentillesse
Et certains noms de fleurs et certains noms de fruits
Le mot courage et le mot découvrir
Et le mot frère et le mot camarade
Et certains noms de pays de villages
Et certains noms de femmes et d'amis
Pleure, les larmes sont les pétales du cœur.
Un seul être
I
A fait fondre la neige pure,
A fait naître des fleurs dans l'herbe
Et le soleil est délivré.
O ! fille des saisons variées,
Tes pieds m'attachent à la terre
Et je l'aime toute l'année.
Notre amour rit de ce printemps
Comme de toute ta beauté,
Comme de toute ta bonté.
II
Flûte et violon,
Le rythme d'une chanson claire
Enlève nos deux cœurs pareils
Et les mouettes de la mer.
Oublie nos gestes séparés,
Le rire des sons s'éparpille,
Notre rêve est réalisé.
Nous posséderons l'horizon,
La bonne terre qui nous porte
Et l'espace frais et profond,
Flûte et violon.
III
Que te dire encore, amie ?
Le matin, dans le jardin, Le rossignol avale la fraîcheur.
Le jour s'installe en nous Et nous va jusqu'au cœur.
Le jour s'installe en nous.
Et tout le matin, cherchant le soleil,
L'oiseau s'engourdit sur les branches fines.
Et fuyant le travail, nous allons au soleil,
Avec des yeux contents et des membres légers.
Fins
Les hommes seuls, les maisons vides.
Il n'y a pas d'abandon.
Simple, trop simple et vieux, trop vieux
Pour être heureux.
Depuis sa fondation,
Rien ne reste dans la maison.
Chat
Pour ne poser qu'un doigt dessus
Le chat est bien trop grosse bête.
Sa queue rejoint sa tête,
Il tourne dans ce cercle
Et répond à la caresse.
Mais, la nuit, l'homme voit ses yeux
Dont la pâleur est le seul don.
Ils sont trop gros pour qu'il les cache
Et trop lourds pour le vent perdu du rêve.
Quand le chat danse
c'est pour isoler sa prison
Et quand il pense
C'est jusqu'aux murs de ses yeux.
Je me suis enfermé dans mon amour, je rêve.
Qui de nous deux inventera l'autre?
Viens, monte. Bientôt les plumes les plus légères, scaphandrier de l'air, te tiendront par le cou.
Je n'aime pas la musique, tout ce piano me prend tout ce que j'aime.
Beau
Beau avec bonheur,
Laid avec malheur,
Visible pour les aveugles.
Ouvrier
Voir des planches dans les arbres,
Des chemins dans les montagnes,
Au bel âge, à l'âge de force,
Tisser du fer et pétrir de la pierre,
Embellir la nature,
La nature sans sa parure,
Travailler.