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EAN : 9782020359061
150 pages
Seuil (14/01/2000)
3.58/5   31 notes
Résumé :
Neuf récits écrits de 1990 à 1997 tentent, dans ce recueil, de répondre par le fantastique à une question simple : l'homme de la fin du XXe siècle peut-il encore se retrancher du monde, fuir le pluriel au profit du singulier et devenir un électron libre ? Chaque antihéros de ces nouvelles fait ou a fait \" l'éloge de la fuite \", que ce soit dans un train, sur une improbable frontière, dans un monastère, dans une ville rayée de la carte ou au sommet d'un phare à la ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Recueil composé de huit courtes nouvelles et d'une plus longue : "Je suis le gardien du phare" donnant son titre à l'ensemble.
Dans cette série de petits textes, l'auteur nous emmène dans des univers hors du temps d'où il nous parle de voyages, de solitude, d'attente.
Les personnages y rêvent mais y désespèrent aussi, tous sont en quête de quelque chose, pour la plupart de l'impossible.
L'ambiance n'est pas forcément joyeuse dans ces nouvelles troublantes, parfois même déroutantes, mais dégageant (heureusement!) une certaine poésie.
"Je suis le gardien du phare" était le texte qui m'attirait le plus, en vacances au bord de la mer cela me semblait être des plus approprié, j'étais curieux de voir où Eric Faye m'emporterait.
Du haut de ce phare perdu en pleine mer, le gardien nous parle de sa vie, perdu seul en pleine mer.
Et de là il m'a mené à l'ennui! Je n'ai pas réussi à m'accrocher à ce texte, à m'y plonger (plutôt envie de jeter le livre à l'eau comme le héros!). Je me suis toutefois entêté jusqu'au bout…
Raté pour moi, j'aurais voulu un autre gardien, un autre phare.
Tout comme ces voyages ne m'ont pas tous emporté, je suis la plupart du temps resté sur le bord du chemin.
Quelques nouvelles se détachent et m'ont plus accroché, mais, dans l'ensemble , je suis resté sur ma faim. J'avais déjà eu cette impression avec "Nagasaki" du même auteur, je conseille par contre "éclipses japonaises", poignant et prenant).
«Je suis le gardien du phare » par le format des textes est un livre parfait pour être glissé dans la poche lors d'un voyage...Et qui sait, peut-être vous emportera-t-il et vous laissera une meilleure impression que moi!
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Receuil de 9 brèves nouvelles qui déclinent toutes la même thématique par des biais différents : des personnages cherchent à partir, à s'exiler, à se couper, à se retrancher, que ce soit dans une forêt ou dans un phare, en prenant un train pour nulle part ou en tenant une impossible ascenscion...
Le tout est assez sombre et baigne dans une ambiance ambigüe de presque-fantastique, dans un décalage permanent avec la réalité attirant et dérangeant à la fois.
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Une créativité humoristique pour évoquer des situations que l'on a même pas le temps ou le loisir de se dire banales ;et pourtant elles le sont pour l'essentiel .A chaque phrase un mot ,une référence ,une image sont en décalage .Très vite on est pris par les résonnances de ce que l'on lit avec ce que l'on ressent de la vie .Non par similitude (aucune situation réaliste dans ces récits )mais par l'étonnement des rapprochements.Il s'agit bien sûr d'un de ces milliers textes comtemporains sur la condition humaine ,mais sans le tragique ,ni même l'absurde (encore que )plutôt le ridicule .Notre condition humaine est ridiculement simple ,c'est cela qui nous condamne à la compliquer .Un clin d'oeil appuyé au "Désert des Tartares ".
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Belle petite découverte avec ce bouquin qui traite de la solitude sous différents aspects, le tout dans un style fantastique, qui apporte cette subtile touche de décalage avec la réalité, que j'affectionne tant. L'écriture oscille entre un côté carré, "académique" et un style plutôt poétique. Rien de follement orignal, mais j'ai passé un bon moment tout au long de ces neuf histoires. Et j'en retiendrai surtout une phrase : "Lu trop de livres, pour croire encore en la réalité !"
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Les locataires de la tour d'ivoire ne sont pas nombreux. Ils vont par le monde, l'air de rien, sur les mers ou dans les trains. Au coeur des hivers les plus rudes ils emportent quelque chose avec eux, un nécessaire fabuleux dont ils ne se séparent jamais. Ils vont seuls, c'est dans leur nature.
Les vieux greniers magiques, les cavernes d'Ali Baba ou les monastères perdus, ce sont eux qui les gardent. Ils protègent le for intérieur, veillent à ce qu'il ne tombe pas en ruine. Les locataires sont amoureux de leur tour d'ivoire. Leur seule crainte, c'est de voir, un jour, le bail résilié. C'est de se retrouver à la rue, de ne plus pouvoir s'enfermer et de ne plus pouvoir résister, contre vents et marées, à ce petit rien, ce trois fois rien qui les assiège et les émeut.
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Je ne sais si là haut, au paradis, on organisera des rétrospectives sur ma vie. Il y a fort à parier que je garderai tout cela pour moi, pour la dernière séance, il paraît qu'un jour, on revoit tout très vite, c'est signe que la fin approche, alors méfiance, mieux vaut traverser sur les passages cloutés, mettre un châle autour de son cou, cotiser à une mutuelle.
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De sa chambre, le voyageur avait vue sur les quartiers sud de Taka- Maklun. C'était une cité à la fois ancienne et moderne, avec des murailles en pisé. Ses édifices les plus élevés - des immeubles de verre à vingt et trente étages - étaient souvent bombardés d'azur quand, plus bas, les rues baignaient dans le brouillard. "Voilà donc à quoi ressemble Taka-Maklan", se disait-il...Comme les habitants ne quittaient plus la ville, les riches s'offraient des vacances en louant un appartement à terrasse aux étages les plus élevés, à trente ou quarante mètres au moins au dessus du niveau de l'hiver. Les saisons n'avaient plus guère de sens temporel. On montait voir un ami en été; on descendait faire son marché en hiver. Hiver et printemps étaient les quartiers les plus représentatifs de la ville, bien plus que les quartiers sud, nord, est ou ouest puisque les points cardinaux n'avaient plus cours : on avait confisqué les boussoles.
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Les mots, là-bas, ne m'intriguaient plus. Toujours les même, dans le même ordre. Comme la lave après éruption, la langue avait refroidi. Une paralysie lexicale s'était emparée des hommes. Un pape était contraint de répéter des monologues dans une langue éteinte, l'indigence poétique des policiers atteignait son comble aux carrefours, la liturgie minimaliste des amants était exaspérante au lit, la stérilité des faire-part, des avis d'échéance, n'étonnait plus; quant aux formules de politesse, elles rappelaient ces fossiles imprimés dans le calcaire.
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Il fit la connaissance de personnes âgées, à bout, avides de regagner au plus tôt la base, de reprendre le train pour leur région natale, là où, quand ils s'étaient mis en route à l'orient de leur vie, on rêvait de la frontière. Comme d'autres, ils étaient partis trop tard. En état de choc, ils s'apercevaient que leurs jambes refusaient de porter leur rêve. Ils se reposaient quelques jours, on soignait leur depression avec les moyens du bord et tôt ou tard ils allaient devoir faire le chemin inverse. Combien de malades de ce genre le voyageur vit-il défiler? Certes, ce n'étaient pas des invalides, ils possédaient leur cinq sens, quoique affaiblis, mais ils avaient subi l'abblation de l'essentiel, car il n'existe pas de prothèse de rêve, se dit-il le jour de sa sortie.
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Videos de Éric Faye (20) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Éric Faye
Le romancier et essayiste Eric Faye sera au Belvédère du Rayon Vert de Cerbère du 11 septembre au 9 octobre, pour une « résidence duelle transfrontalière ». Organisées par les Rencontres cinématographiques internationales Cerbère-Collioure, ces résidences interrogent la notion de frontière en invitant concomitamment deux écrivains ou écrivaines, l'un(e) de langue française à Cerbère et l'autre de langue espagnole ou catalane à Portbou – Yolanda Gonzalez cette année.
Crédit de la vidéo : « Rencontres cinématographiques de Cerbère-Collioure ».
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