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EAN : 9782070630264
80 pages
Gallimard (28/01/2010)
4.13/5   112 notes
Résumé :
Trésor de sagesse populaire, les Fables d'Ésope ont connu un vif succès au cours des âges. La Fontaine, en y puisant largement - La Cigale et la fourmi, Le Corbeau et le renard, etc. -, a rejeté leur auteur dans l'ombre, et c'est dommage car toutes méritent d'être lues.

La traduction nouvelle de Claude Terreaux redonne à chacune de ces pièces le charme qui, dans l'original, tient à la concision.

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Les fables d'Ésope, bien qu'elles soient un peu moins connues que celles De La Fontaine, ont tout de même le mérite d'avoir été écrites environ 2 000 ans plus tôt et d'avoir été la source d'inspiration d'un bon nombre d'oeuvres. Ainsi, on y retrouve des textes populaires comme le corbeau et le renard ou bien le lièvre et la tortue. La plupart mettent en scène des animaux incontorunables, les habituels lions, loups, agneaux, aigles qu'on remarque dans les histoires pour enfants. Toutefois, plusieurs autres des hommes cupides ou débonnaires et, enfin, quelques unes des divinités, comme Zeus, Hermès, Dionysos ou Prométhée. Tous, ils ont un enseignement à dispenser, et celui-ci est encore pertinent à notre époque.

Ces Fables mettent en scène un monde simple (mais pas simpliste, attention), à une époque où les gens vivaient plus proches de la nature et où il était important de pouvoir faire confiance à son interlocuteur. Celui qui se faisait rouler, gare à lui ! Les Fables constituaient un bon apprentissage, plaisant, agréable à lire. Et, pour être certain que tout un chacun, particulièrement les petits, comprennent bien la morale, elle est explicitement identifiée à la fin. Après tout cela, quiconque en faisait fi, tant pis pour lui !

Incidemment, je trouve les Fables d'Ésope plus simples, plus faciles à retenir que celle De La Fontaine, lesquelles sont plus longues et s'embrouillent à vouloir rimer en alexandrins et à se coller à la réalité de l'époque, voir à cacher des allégories. En ce sens, ce sont parfois davantage des poèmes déguisés en fables. Ainsi donc, ma préférence va aux originaux. Je ne m'étirerai pas trop sur leur auteur parce que les sources se contredisent parfois. En effet, si toutes s'entendent pour dire qu'Ésope a beaucoup voyagé, plusieurs en font un Phrygien mais d'autres lui attribuant d'autres origines, plusieurs allant jusqu'à suggéré qu'il ait été esclave. Dans tous les cas, il a créé une oeuvre remarquable, qui traverse le temps et les cultures.
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Non mais quelle galerie!...
Tous ces objets, dieux,humains, animaux, éléments sont au service de contes moraux pour l'édification du peuple!
À quelques exceptions prêt, ces fables sont courtes et la sentence tombe assez juste. Parfois, le protagoniste malheureux, victime et sur le point de mourir, reconnaît son tort!
Ces 358 (ou 9) morceaux, on comprend que La Fontaine les ait mis au goût d'un XVIIe siècle qui en avait aussi besoin! La matière était en abondance.
Esope, dont l'existence-même fut parfois contestée eut une fin de vie (légendaire? Va savoir...) en forme de fable elle-même!
Est-ce à dire que toute existence est une fable ou une suite de fables?
En tout cas, mon troisième (et plus ancien sinon illustre) fabuliste après La Fontaine et Claris de Florian, m'a bien emmené et laissé quelquefois perplexe.
Des fables à lire et à relire, souvent fort utiles.
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Je m'intéresse ici à une fable en particulier : "La Chatte et Aphrodite".

Esope, que l'on ne présente plus, est un écrivain grec à qui l'on doit de nombreuses fables. Elles seront reprises par La Fontaine qui les allongera et rajoutera ainsi "sa patte".

"La chatte et Aphrodite" raconte comment une femme amoureuse demande à la déesse de la transformer en chatte. Mais Aphrodite la met au défi. Cette fable sera reprise par La Fontaine qui en fera "La Chatte métamorphosée en Femme".

On ne connait pas suffisamment les textes de cet auteur antique. C'est bien dommage !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Par les temps qui courent où la raison semble faillir et le diable l'emporter, il est bon d'aller puiser dans les sources de notre civilisation.

Le roseau et l'olivier

"Le roseau et l'olivier disputaient de leur endurance, de leur force, de leur fermeté. L'olivier reprochait au roseau son impuissance et sa facilité à céder à tous les vents. le roseau garda le silence et ne répondit mot. Or le vent ne tarda pas à souffler avec violence. le roseau, secoué et courbé par les vents, s'en tira facilement ; mais l'olivier, résistant aux vents, fut cassé par leur violence. Cette fable montre que ceux qui cèdent aux corconstances et à la force ont l'avantage sur ceux qui rivalisent avec de plus puissants"

Cette fable d'Esope sera reprise comme on sait par Jean de la Fontaine sous le titre le chêne et le roseau. Selon ses pairs, ce dernier la considérait comme un chef d'oeuvre et c'est tout naturellement qu'il l'incorpora à sa manière dans ses fables en l'estimant comme son point d'orgue.

(J'y pense souvent mais j'ai rarement l'occasion de le dire. Peut-on penser raisonnablement que Jean de la Fontaine empruntait l'idée ou n'était-ce pas plutôt la rencontre de grands esprits à deux millénaires d'intervalle. Aujourd'hui on dit un peu n'importe quoi sous le vocable facile de plagiat, même s'il est vrai que la balance est souvent faussée en mélangeant torchons et serviettes. Il convient d'être prudent à ce sujet, dans un sens comme dans l'autre.)
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Suite à une remarque très pertinente de BazaR sur mon avis à propos des Fables de Phèdre, je me suis replongé dans celles d'Ésope, présenté comme l'ancêtre, celui qui serait à l'origine des fabulistes comme notre cher Jean de la Fontaine, si présent dans nos écoles et dans nos mémoires. En fait, les fables existaient bien avant lui, mais il en a rassemblé un grand nombre dans un recueil et ce dernier nous est parvenu. Ce qui n'est pas le cas de la majorité des textes antiques, perdus dans les affres du temps, détruits par la censure des copistes. Bref, disparues pour nous à jamais. Quelle frustration !

Mais pour Ésope, les obstacles ont été dépassés. Et les fables ont même vu leur nombre augmenter à travers les siècles. Les fables ésopiques, donc "à la manière de", se sont greffées au corpus et franchissent les années, avec des références anachroniques pour le prétendu Ésope, dont on ne sait pas grand chose en fait. Comme Homère, son existence ne fait pas l'unanimité, loin de là.

Quels qu'en soient les auteurs, ces courts textes, ces apologues, nous procurent bien du plaisir. Tout d'abord parce que nous en connaissons les histoires. Pas toutes, mais beaucoup, grâce à La Fontaine, donc : "La cigale et les fourmis", "Le loup et l'agneau", "Les grenouilles qui demandent un roi" et tant d'autres.
On le sait, mais cette lecture le confirme, les textes d'Ésope sont courts, bien plus courts que ceux De La Fontaine qui disait justement avoir rendu les histoires plus complètes et plus vivantes. C'est vrai. Mais ces petits textes sont efficaces et savoureux, qui vont à l'essentiel sans broderie superflue. Et les défauts mis en avant sont tellement bien vus, les critiques tellement pertinentes !

La présentation et la traduction de Jacques Lacarrière, grand amoureux de la Grèce, sont précises et efficaces. le court essai sur le symbolisme des fables qui clôt l'ouvrage permet de faire le point et offre un petit résumé de chaque bestiole rencontrée dans le recueil, avec ce qu'il symbolise : le loup pour le force gloutonne et stupide, le dauphin pour la générosité et la droiture.
Une lecture indispensable, bien sûr.
Une lecture
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Une chatte, s’étant éprise d’un beau jeune homme, pria Aphrodite de la métamorphoser en femme. La déesse prenant en pitié sa passion, la changea en une gracieuse jeune fille ; et alors le jeune homme l’ayant vue s’en amouracha et l’emmena dans sa maison. Comme ils reposaient dans la chambre nuptiale, Aphrodite, voulant savoir si, en changeant de corps, la chatte avait aussi changé de caractère, lâcha une souris au milieu de la chambre. La chatte, oubliant sa condition présente, se leva du lit et poursuivit la souris pour la croquer. Alors la déesse indignée contre elle la remit dans son premier état.

Pareillement les hommes naturellement méchants ont beau changer d’état, ils ne changent point de caractère.
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Un renard qui n'avait jamais vu de lion finit cependant par en croiser un. À le voir pour la première fois, il fut saisi d'une telle terreur qu'il faillit en mourir. À leur deuxième rencontre, le renard eut peur, mais moins qu'à la première. Enfin, lorsqu'il l'eut vu une troisième fois, il s'enhardit au point de l'aborder pour lui causer.
La fable montre qu'avec l'habitude, même les choses choses effrayantes font moins impression.
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Les lièvres, obsédés par leur couardise, convinrent de se suicider. Ils se transportèrent donc sur une falaise au pied de laquelle se trouvait un étang. Les grenouilles, au bruit de leurs pas, se réfugièrent dans les profondeurs de l'étang. À ce spectacle, l'un des lièvres dit à ses camarades : «Allons, ne parlons plus de suicide! Vous voyez bien qu'il existe des animaux encore plus couards que nous!»
Ainsi des hommes : les malheureux tirent une consolation des malheurs plus graves d'autrui.
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Zeus et Apollon disputaient du tir à l'arc. Apollon banda son arc et décocha un trait ; Zeus fit alors une enjambée qui porta aussi loin que la flèche d'Apollon.
Ainsi, à rivaliser avec plus fort que soi, non seulement on ne l'égale pas, mais on fait rire à ses dépens.
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Le serpent foulé aux pieds

Un serpent qui se faisait souventes fois marcher dessus sollicita une intervention de Zeus. Celui-ci lui répondit : "Si tu avais mordu le premier qui t'a marché dessus, un deuxième ne se serait pas aventuré à en faire autant."
Tiens tête aux premiers qui t'attaquent, les suivants te craindront.
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Videos de Ésope (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Ésope
ÉSOPE – Ce célèbre inconnu (France Culture, 2020) L'émission "Poésie et ainsi de suite", par Manou Farine, diffusée le 7 février 2020. Présences : Antoine Biscéré et Julien Bardot.
Dans la catégorie : Poésie épiqueVoir plus
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature hellénique. Littérature grecque>Poésie épique (38)
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