L'avant-scène théâtre, n°1254 : Cochons d'Inde

Après avoir lu/vu cette pièce, vous ne verrez jamais plus votre banque de la même manière.
Alain Kraft est le client de cette banque (pas comme les autres ? Quoique, vu ce qui se passe aujourd'hui dans ce milieu…), mais au début de la pièce, il n'est pas nommé, permettant au lecteur de s'identifier facilement. Qui n'est jamais rentré dans une banque pour retirer de l'argent et n'a jamais eu à discuter avec son banquier ? Certes, mais la suite n'est plus banale. Deux employés le retiennent prisonnier.
Pourquoi ?
Parce que sa banque a été rachetée par une banque indienne, c'est donc désormais les lois indiennes qui s'appliquent dans ce lieu. Au nom de quoi retenir ce fils de menuisier devenu agent immobilier ? Hum ? C'est qu'on ne rigole pas avec les castes, là-bas !
Décalée, la pièce de Sébastien Thiéry l'est, comme d'habitude. Mais l'air de rien, il pose un certain regard pour un effet loupe sur ce qui domine les sociétés occidentales : l'argent. Et c'est rendu possible, par le décalage provoqué par la loi indienne à ce sujet (dans cette pièce du moins, je ne sais pas ce qu'il en est dans la réalité de ce pays !), et d'autre part, par le comportement de la mère du client, qui semble trouver cette situation tout à fait normale.
Alors, rêve ? Réalité ? Folie ? On ne sait jamais, avec Sébastien Thiéry.