René Étiemble
EAN : 9782070222704
264 pages
Gallimard
(25/03/1961)
4.05/5
11 notes
Blason d'un corps
Résumé :
Quatrième de couverture : Jusqu'ici, chacune des femmes que je connus ajoutait à mon corps une ou. deux marques neuves; tandis que vous, Mayotte sans seconde, avant même de choisir sur moi le fragile emplacement de la souffrance que vous me léguerez, vous avez effacé (à votre insu, mais que m'importe l'intention, si j'apprécie le résultat), vous, avez effacé, dis-je, l'une de mes cicatrices parmi les plus anciennes.
Le plus beau roman d'amour que j'ai jamais lu!
A travers les lettres, jamais remises, adressées durant onze ans par un homme épris de liberté à la femme qu'il aime, on est embarqué dans les profondeurs d'une passion dont on peut lire tant l'ardeur émotionnelle que la fougue érotique.
Magnifique.
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Tout homme de quarante ans, toute femme de trente, s'ils ont aimé ou vécu, voyez leur corps balafré de cicatrices ; les plus douloureuses, les invisibles, se cachent à l'intérieur. Au lieu de tuer son partenaire, l'amant, par maladresse, la femme, par cruauté, presque toujours se bornent à le blesser. Je m'exerce à deviner quel endroit de mon corps si vulnérable fatalement par vous souffrira : quand, comment, pourquoi frapperez-vous ? je l'ignore ; mais je sais que vous frapperez. Ainsi soit-il ! A-t-il vécu celui qui meurt indemne ?
Hong Kong, ce vendredi [1946]
Dignes vraiment d'une fille de rois, Mayotte, ces fleurs que tu m'apportas à l'avion ! Tant de femmes, par niaiserie, se privent d'en offrir aux hommes qu'elles aiment ou convoitent: "ça ne se fait pas !" Comme s'il fût inscrit dans la nature que le mâle dispose du privilège exorbitant de parler le langage des fleurs ! (p.69)
Pour résister à son traitement qui aurait pu me transformer en babilan, mais aussi en parfait homosexuel, faut-il que j'aie le goût des femmes?
Au début de leur passion, tout fait signe aux amants, tout leur est signe. Dès qu'ils cessent d'en inventer partout, qu'ils se méfient.
Songe à tous ces amours qu'a détruits le lit commun, la douche commune, la table commune, l'appartement commun. Rien de plus commun, en effet. Rien de plus vulgaire, de plus avilissant. (p.94)
Etiemble
Bernard PIVOT s'entretient avec
ETIEMBLE qui le reçoit dans sa
bibliothèque, dans sa maison de la Beauce. Il se définit comme un "emmerdeur" ce qui est pour lui l'éthique de l'écrivain, ayant un certain nombre de valeurs sur lesquelles il ne transige pas : la
justice et la vérité, même si pour cela il doit lutter contre les
médias. Il s'est fait un certain nombre d'ennemis en tant que...