Dans son introduction,
Frédéric Thomas parle, entre autres, de la mondialisation néolibérale, d'offensive antisyndicale, de violence « Cette violence se nourrit sur le terrain de la contestation de la légitimité même du syndicalisme,à savoir ses droits et libertés ». Et du coté du droit syndical, l'auteur nous rappelle que 33 pays n'ont pas ratifié la convention 87 de l'Organisation internationale du travail (OIT) relative à la liberté syndicale et à la protection du droit syndical. Des dictatures, de ce point de vue, qui se nomment : Chine, Inde, Thaïlande, Kenya, Maroc, Brésil, Etats-Unis… Sans oublier les signataires qui ne la respectent pas…
L'auteur indique que selon la Confédération syndicale Internationale (CSI) « plus de la moitié des travailleurs au niveau mondial occupent un emploi vulnérable et 40% travaillent dans l'économie informelle, parmi lesquels une majorité de femmes ». Il souligne les remodelages des relations de travail : « flexibilisation, externalisation, sous-traitance,intérim, contrats temporaires et/ou à temps partiel, etc. », le renforcement du pouvoir du « capital » au détriment des travailleurs et travailleuses, le brouillage des frontières « entre la catégorie des employeurs et des travailleurs » avec la notion d'entrepreneuriat développée par les néolibéraux, « La décristallisation – partielle ou fictive – des rapports entre travailleurs et employeurs constitue le fil conducteur entre ce brouillage des lignes, la flexibilisation de l'emploi et la multiplication des relations de travail ». Les concentrations ouvrières tendent à être explosées, « les lieux de décision ainsi que les relations de pouvoirs inégaux occultés », les Etats mènent des politiques de délégitimation du syndicalisme, construisent des interdictions de représentation collective, instaurent des critères restrictifs de représentativité…
L'auteur reprend la notion de l'OIT de « travail décent », parle du danger de « glisser de la dénonciation des conditions plus précaires de l'économie informelle vers une posture de dénonciation des travailleurs de l'économie informelle eux-mêmes ». Il souligne quelques questions stratégiques abordées par les différent-e-s auteur-e-s et discute de « la double question de l'autonomie et de la politisation », de recomposition des forces sociales, des luttes encours, des nouvelles convergences…
Le livre est divisé en quatre parties comprenant différents articles :
Le monde arabe (Monde arabe, Egypte, Maroc)
Afrique (Afrique du Sud, Ghana, Guinée, Mozambique, République démocratique du Congo, Sénégal,)
Asie (Birmanie, Cambodge, Chine, Inde, Indonésie, Népal, Thaïlande, Vietnam)
Amérique latine (Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Equateur, Guatemala, Mexique, Paraguay, Venezuela
Un ouvrage utile sur les organisations et les luttes de travailleurs et travailleuses à travers le monde, sur les violences criminelles des patronats et des Etats contre l'organisation des salarié-e-s.
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