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EAN : 9782841119905
342 pages
Editions Nil (03/01/2019)
3.15/5   20 notes
Résumé :
Julia, trente ans à peine, est une jeune femme solitaire qui gagne sa vie en faisant des ménages. En pénétrant dans leurs maisons, leurs appartements, elle se confronte à une galerie de personnages singuliers dont elle va observer les habitudes et les âmes à mesure qu'elle nettoie leurs intérieurs. Mais elle va aussi perdre pied. Pourquoi ne pas prendre possession de la baignoire de l'appartement 61, du salon de la 122-D, se nourrir quasi exclusivement de chips chip... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Elle s'introduit chez les gens, en toute légalité, on lui a même confié les clés, puisqu'elle est femme de ménage. Ce qui devait au départ être un petit boulot pour financer ses études, devient finalement un job à part entière, éclipsant même les anciens projets de poursuivre l'écriture après avoir été publiée.
Un sacré poste d'observation, que de percevoir les failles de ses contemporains à travers leur gestion du quotidien. de la bauge nauséabonde aux alignements par forme et couleurs, tout un panel de souffrances se cachent derrière une vitre éclairée au crépuscule, donnant alors l'illusion d'une vie rêvée.
Mais ce que constate Julia la laisse au fond un peu indifférente. Sa souffrance à elle se noie dans l'alcool, de plus en plus, de plus en plus tôt dans la journée, n'hésitant pas à se servir dans les réserves de ses employeurs. Et on perçoit peu à peu, dans les confidences, mais aussi les mails, reçus parfois mais surtout envoyés, la profonde détresse occultée. Peu à peu, apparait l'image d'une carapace qui se fendille, laissant à nu une immense fragilité.

Atypique dans la construction, dans l'intrigue, avec un personnage original, ce roman vous mène par le bout du nez, en vous perdant sur de fausses pistes. Amoral, mais lucide sur notre façon de vivre au 21è siècle, superficiel parfois pour mieux asséner une vérité profonde, c'est aussi chaotique que la jeune femme qui tient les rames pour un naufrage annoncé.

A lire, et peut-être à à relire.

#CestLundiAujourdhu #NetGalleyFrance
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Julia, la trentaine, fait des ménages pour gagner sa vie, mais juste le matin. Elle vit en colocation avec d'autres jeunes gens. Ce boulot qui devait être d'appoint pendant ses études a pris toute la place. Julia n'est plus étudiante, a écrit un livre qui n'a pas eu de succès sur son premier amour. Maintenant, tous les matins elle rentre dans l'intimité des gens pour lesquels elle travaille. Ils sont bizarres ces gens. Il y a celui qui est allé déféquer dans le panier à linge car elle était en train de nettoyer les sanitaires, le couple qui fait chambre à part, les sales, les isolés, le vieux garçon, celle qui fait attention à sa ligne. Julia observe les habitudes de ses clients, pas toujours très glamour.

Petit à petit elle se laisse aller à quelques confidences sur son premier amour, son amie, ses parents, ses colocataires, les rencontres qu'elle peut faire dans les bars qu'elle fréquente.

Julia est alcoolique, elle boit pour affronter son quotidien, son épuisement. Elle va perdre pied, se rendre dans les appartements des clients, manger les chips et friandises qu'ils ont, prendre un bain ou bronzer nue sur la terrasse.

Julia ne noie dans son alcool, dans sa vie. Elle est foncièrement solitaire. Entre ses besoins, ses envies et les attentes des autres, il y a forcément un décalage qui la fait sombrer. Ce récit est déroutant, savoureux et tellement d'actualité. Comment être soi-même face aux attentes des autres que ce soit dans la vie professionnelle, amoureuse ou familiale ?

Un grand merci à Masse critique spéciale de Babelio et aux Éditions 10/18.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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J'ai refermé le roman hier et j'avoue connaître des difficultés à écrire une critique sur ce livre que j'ai trouvé ... désarmant!

J'ai eu la chance de le recevoir en cadeau des éditions du Nil en plus du roman que j'avais remporté lors de la masse critique du 16 janvier dernier. Il faisait partie des livres que j'avais sélectionnés et ce fut donc une bonne surprise de le voir dans ma boîte aux lettres.

J'ai connu de grosses difficultés à me laisser couler dans la trame du roman. Ou plutôt ma lecture fut parsemée de bonnes et de moins bonnes sensations.

Les chapitres sont courts - ce qui n'est pas pour me déplaire - l'écriture est ciselée, presque chirurgicale. J'ai eu l'impression que l'auteure se tenait à distance de son récit comme si celui-ci lui faisait craindre le pire. Et même si c'est très certainement délibéré et que l'écriture est maîtrisée, cela m'a beaucoup dérangé dans ma lecture.

Le pitch est assez simple et beaucoup moins "léger" que je n'ai voulu le croire en lisant la quatrième de couverture.
Julia est une jeune femme pré-trentenaire qui fait le ménage chez les gens pour éviter, peut-être, de le faire dans sa vie même si, en pratique, les autres l'ont fait à sa place et si elle-même se tient à distance de ceux qui sont restés ou entrés dans sa vie.
Récurer, astiquer, balayer, frotter, autant d'actions permettant de ne pas penser.
Julia a écrit un premier roman - autobiographique - qui n'a pas eu de succès. Elle a arrêté d'écrire sauf des lettres, des mails à ceux qu'elle ne voit plus.
Julia est devenue le témoin des vies des gens chez qui elle rentre pour faire le ménage. Devenant, à leurs corps défendants, spectatrice de leurs vies, elle devient par la même occasion spectatrice de la sienne.

Cette lecture m'a fait penser à un passage du roman "Petite Soeur mon amour" de Joyce Carol Oates lorsque le narrateur indique que nous sommes toutes et tous tels des notes de bas de page dans la vie des autres. On y passe, on regarde, on juge; on comprend, on plaint, on s'éloigne. Et on finit par se retrouver seul, toujours.

Le fil est parfois difficile à suivre; j'avoue ressortir quelque peu sceptique de cette lecture, il me manque quelques explications.
Reste une jolie prouesse d'écrivain et quelques formulations très justes.

Je suis un peu passée à côté de ce roman mais je crois que je le relirai dans quelques temps. Je ne serais pas alors étonnée qu'il parvienne à me plaire davantage...


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Je remercie Babelio Masse Critique et les éditions Nil de m'avoir permis de découvrir ce roman.
Ces lectures me donnent envie de découvrir d'autres styles que ceux que je lis en général car j'ai vraiment eu plaisir à lire « Aujourd'hui c'est lundi ».
Les premiers chapitres ne m'ont pas forcément tout de suite accrochés mais j'ai très rapidement pris un véritable plaisir à suivre le quotidien de Julia, 30 ans, femme de ménage et auteure d'un premier roman qui n'a pas eu de succès. Les chapitres courts décrivent par petites touches la solitude de cette jeune femme et son incapacité à trouver sa place dans notre monde actuel. Julia, qui semble spectatrice de sa propre vie, se détruit tout doucement en avalant des médicaments, en buvant plus que de raison. J'ai trouvé aussi étonnant que ses comportements extrêmes ne nuisent pas vraiment à son métier (enfin presque pas), car elle fait finalement consciencieusement son travail et peu de client se plaignent alors qu'elle prend peu à peu ses aises dans les appartements qu'elle entretient, allant même jusqu'à vivre la vie de ses clients par procuration.
Je dois avouer à ce stade que j'ai d'ailleurs parfois mis quelques lignes à comprendre qu'elle s'imaginait dans la peau d'un autre, et qu'il y a eu un chapitres que je n'ai pas compris (même en relisant… mais j'ai probablement raté quelque chose !).
Les situations décrites sont touchantes, souvent tristes car on y perçoit toute la détresse de cette jeune femme blasée. Même son alcoolisme est décalé puisqu'elle est capable de boire plus d'une bouteille sans s'effondrer. le tour de force de van Keeorge est de transformer le lecteur en Julia au fil des pages. Et ce tour de force est probablement dû au fait que le personnage de Julia est très cohérent et tous ces petits chapitres passant en revue tout ce qui fait une vie : l'amour, le sexe, la relation enfants-parents, les ambitions des parents, les addictions, etc… Une vie où Julia ne trouve pas sa place, regarde ses contemporains sans émotion, envie parfois leur vie, mais le plus souvent se complait dans sa solitude et se détruit petit à petit en mangeant mal et en buvant.
Le style est simple, accessible, les numéros des chapitres volontairement fantaisistes m'ont amusés (clin d'oeil à la vie désordonné de Julia ?). L'impression est bonne et agréable et le livre agréable à prendre en main (c'est un critère qui pour ma part entre un peu en ligne de compte dans le plaisir de lire). Quelques passages sont presque érotiques, beaucoup de passage sont déprimants mais il y a une telle distance par rapport aux choses de la part de Julia qu'on devient presque spectateur tout comme elle des événements de sa vie.
Ce roman m'a laissé penser que dans la vie on a le choix. On peut s'asseoir au bord du chemin et regarder sa vie et celles des autres défiler, ou on peut choisir d'être acteur, on peut aussi choisir (mais est-ce un choix dans ce cas ?) de devenir critique de la vie des autres sans se rendre compte que l'on mène soi-même une vie très pauvre humainement parlant. Julia a clairement fait son choix et sa passivité devant tous les événements de sa vie est assez désarmante, on a envie de la secouer un peu, de lui faire ouvrir les yeux.
Un roman que je conseille.
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Un roman basé sur une idée originale : une femme de ménage qui prend possession peu à peu des habitations où elle travaille.
Oui mais, la personnalité de Julie, femme de ménage, trentenaire, est tellement répétée et décrite, les liens avec les autres personnages sont tellement multiples et bref que la lecture devient vite ennuyante. Dommage.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Marlène,

Je travaille pour un couple qui vit séparé. Ils ont mis des autocollants sur tout. l'autocollant de Joséphine est rose. Celui de Ferdinand est bleu. Et en plus, ils écrivent leur nom dessus. Comme s'ils étaient colocataires, qu'ils ne partageaient pas leurs repas. (...)
Des piles de livres traînent partout. Leurs illustrations représentent différents continents, ils ne sont d'ailleurs pas rangés sur les rayons d'une bibliothèque, ils sont éparpillés, comme si eux aussi étaient un peu paumés. Malgré le grand nombre d'objets, la maison a un air pitoyable.
(p. 40)
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Personne ne m'avait dit que le sommeil pouvait se montrer rebelle, qu'il n'y avait que quatre positions valables pour dormir et qu'on peut développer une phobie de la nuit. De ces heures sombres qui s'écoulent lentement. Je suis trop fatiguée pour me lever mais trop éveillée pour me rendormir.
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Ennuyeux est un de ces mots passe-partout, facile à placer, comme chouette, sans blague, sympa ou c'est clair. Pour meubler la conversation sans devenir personnel, sans s'engager et sans paraître impoli.
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L'idéal ce serait que l'eau de rinçage puisse évacuer les pensées, les souvenirs, aussi vite qu'elle le fait de la crasse sur les corps. Pas pour toujours, une petite pause, juste le temps d'une douche, se débarrasser de cette boue.
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Sa voix est basse, les mots qu'il prononce ont du mal à sortir, comme s'il n'avait pas vu d'êtres humains depuis longtemps.
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Vidéo de Sytske van Koeveringe
Retour en images sur la rencontre blogueurs/auteures organisée par NiL à l'occasion de la rentrée littéraire.
Merci à nos auteures présentes : Sytske van Koeveringe ("C'est lundi aujourd'hui"), Tatiana Vialle ("Belle-fille") et Virginie Nuyen ("Les Aventures de Donovan S.").
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Confession, Charles Baudelaire : Une fois, une seule, aimable et douce femme, A mon bras votre bras poli S'appuya (sur le fond ténébreux de mon âme Ce souvenir n'est point pâli) ; Les rimes sont :

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