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EAN : 9782804700942
288 pages
Mardaga (02/11/2012)
4.5/5   6 notes
Résumé :
Notre bonheur et notre contribution à celui des autres dépendent, pour une large part, de notre aptitude à gérer efficacement nos émotions, nos impulsions et nos actions. Cette aptitude n’est pas une entité mystérieuse, la volonté, que certains possèderaient et d’autres pas. Elle résulte d’un ensemble de comportements que chacun apprend dès l’enfance et qu’il peut continuer à développer à l’âge adulte.

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Jacques van Rillaer n'est pas un génie ni un artiste. Mais il est un vrai scientifique, un artisan absolument honorable et sincère qui cherche à comprendre pour soulager.
Ce livre est une somme considérable d'informations confirmées, de méthodes qui ont montré leurs preuves, de dénonciation de fariboles, de fables consternantes qui constituent principalement la psychanalyse.
Plus je lis de livres sur divers types de thérapies, plus je trouve des similitudes, des rapprochements. Elles peuvent se revendiquer différentes, néanmoins les frontières sont floues.
Peut-être, à juste titre, Jacques van Rillaer pointe chez certaines le manque de rigueur, le trop intuitif au détriment de la réalité scientifique.
Dans ce livre, il y a énormément à prendre, à réapprendre. On sent qu'il y a mis tout ou presque toute sa "carrière" de thérapeute. Les références sont nombreuses et servent très bien le(s) propos.
Il est amusant de constater que malgré tout, des philosophes intuitivement avaient pressentis ce que la science peinera à confirmer plus tard. Je n'y peux rien je suis un intuitif, du coup je ne peux pas me résoudre à mettre un cinq étoiles. Et c'est la raison pour laquelle, j'ai commencé ma critique par une remarque qu'on peut considérer trop vite comme acerbe. Il n'en est rien. J'apprécie pleinement les artisans honnêtes et somme toute efficaces. S'ils étaient tous comme cela dans notre champ d'action, dans notre domaine de travail, je sourirais d'aise, de contentement et de fierté. C'est toujours d'une masse valeureuse que sort un pur bijoux, un monstre génial, qui fait basculer encore les connaissances, qui bouscule encore certains paradigmes. (Oh tiens, je m'emballe du coup.)

Bref, très bon livre. Vive les thérapies comportementales, qui sont extrêmement riches, vivifiantes et - ne pas se tromper - elles peuvent même être amusantes !

Avant de cliquer sur ok, j'ajoute : Ne vous fiez pas au titre et au sous-titre qui donnent littéralement envie de jeter ce livre loin, très loin. Ni non plus au choix de la couverture, passablement ridicule. Marketing malheureux, maudit marketing.

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Ne pas se fier à la couverture très "développement personnel à deux balles".

C'est un vrai travail de recherche, aussi sérieux et approfondi qu'abordable pour un non-scientifique. Il donne aussi bien des pistes pour comprendre le comportement humain en général, que des outils pour travailler sur soi-même.

C'est un des livres qui m'ont aidé personnellement à travailler sur mes petits défauts et résoudre certaines addictions alimentaires.
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Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
Se redresser, faire bonne figure

[...]

Plusieurs expériences de psychologie, souvent ingénieuses, ont démontré l'effet de la posture sur les cognitions et les affects. Par exemple, des personnes ont été invitées à remplir un questionnaire sur leur degré de bien-être actuel, soit assises devant une table très basse qui oblige à une posture recroquevillée (position dépressive), soit debout écrivant sur un lutrin, ce qui induit à une attitude droite et fière. Les réponses au questionnaire sont manifestement influencées par le maintien corporel.

On parle de "rétroaction posturale" parce que la posture dépend, en partie des cognitions et affects, et qu'elle influence à son tour les cognitions et les affects. A cet effet automatique, s'ajoute l'influence qu'ont sur nous des réactions de nos partenaires à nos attitudes corporelles.

[...]

L'influence de l'expression du visage semble moins importante que celle de la posture. (Depuis l'enfance nous apprenons à "garder la face" et "à faire bonne figure", de sorte que la connexion entre les affects et l'expression du visage est sans doute moins étroite qu'entre les affects et l'ensemble de la posture). Des données expérimentales suggèrent que l'influence de nos expressions faciales sur nous-même résulte surtout de l'effet de ces expressions sur nos interlocuteurs. Une paralysie de muscles du visage n'entraîne pas une diminution de l'intensité des émotions, contrairement à une paralysie d'une partie importante du corps.

Pour gérer nos affects, il est plus important de s'occuper de l'activation physiologique, des cognitions et de l'attitude corporelle que de l'expression faciale. Il n'en reste pas moins que nous pouvons contribuer à notre bonheur en adoptant fréquemment un visage détendu, serein ou souriant.
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A côté de la forme classique de l'hypocondrie, on peut parler d'une hypocondrie mentale, la croyance persistante et perturbante de souffrir de troubles psychologiques, de "complexes" ou d'un "mal-être", comme conséquence d'une focalisation malencontreuse sur son propre fonctionnement psychique et d'une interprétations de significations soi-disant inconscientes. Beaucoup de psys vivent de ce mal et contribuent à le renforcer.

Lorsqu'on interroge des personnes sur ce qu'elles font effectivement quand elles se sentent déprimées, la majorité de femmes répondent qu'elles s'analysent afin de comprendre pourquoi elles vont mal, tandis que la plupart des hommes disent qu'ils font des choses agréables - du sport, de la musique, des sorties avec des copains, boire de l'alcool... Des spécialistes de la dépression, comme Seligman, voient dans l'analyse excessive des sentiments un des facteurs de la plus grande fréquence de dépressions chez les femmes. Seligman pense également qu'une des causes du grand nombre de dépressions dans notre société tient à ce qu'elle est "placée sous le signe du moi" et "incite l'individu à disséquer sans cesse ses problèmes."

Il est opportun de mettre en garde contre une deuxième illusion largement répandue, suite au succès du freudisme : la remémoration et l'analyse suffiraient, si l'on est suffisamment patient, pour modifier automatiquement des troubles comportementaux. Pour la psychologie scientifique, l'observation et l'analyse ne sont que des préliminaires à l'élaboration de nouveaux schémas de pensée et à l'expérimentation active de nouveaux modes d'action.
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On peut formuler diverses hypothèses pour comprendre [l']utilité [de la dépression psychogène] pour la survie de l'Homo sapiens.

- La dépression peut-être considérée comme l'exagération d'un affect utile : la tristesse, qui motive à changer la situation et qui, d'autre part, suscite la compassion et l'aide des proches.

- La dépression favorise le processus de désengagement affectif vis-à-vis d'objectifs trop difficiles ou irréalisables. C'est une façon de fermer boutique, dans un environnement vécu comme trop exigeant. C'est, écrit Christophe André, "une mise en retrait pour s'économiser et se protéger des choses de la vie, que l'on n'arrive plus à affronter. Sa seule vertu, dans un premier temps, est donc qu'elle puisse avoir un effet antalgique, en nous libérant de la douleur de devoir faire face."

- La dépression est une sorte d'hibernation. Dans une situation où l'action devient difficile ou impossible (par exemple l'emprisonnement, une maladie grave), on a tout intérêt à vivre au ralenti et à ne plus éprouver des désirs impérieux, en attendant des jours meilleurs. Un argument en faveur de cette hypothèse est la similitude de l'état biochimique des animaux qui hibernent et des animaux qui dépriment.

- La dépression qui survient chez un individu affaibli favorise la survie du groupe : elle le conduit à réduire son alimentation et facilite sa disparition. La dépression illustre l'absence de pitié des processus de l'évolution biologique.

Il n'y a guère d'argument décisif pour choisir une hypothèse plutôt qu'un autre. Plusieurs sont d'ailleurs conciliables. Notons ici que les interprétations évolutionnistes sont difficiles à tester scientifiquement, c'est-à-dire à traduire des des énoncés en principe réfutable par des faits. On peut toujours imaginer l'utilité d'un mécanisme biologique ou psychologique. Il n'en reste pas moins que la perspective évolutionniste est particulièrement féconde au plan scientifique et au plan existentiel. Nous avons intérêt à envisager positivement notre disposition ) être affecté, même en cas de tristesse et de dépression.
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Il y a environ deux mille ans, Epictète donnait ce conseil capital : "A propos de toute idée pénible, prends soin de dire aussitôt : "tu es une idée, et non pas exactement ce que tu représentes." Il est sage de se décentrer non seulement d'"idées pénibles", mais de quantité d'idées, rêves, rêveries, affects et impulsions. Les pensées que nous produisons ne "sont " pas nous. Elles ne sont même pas toujours le reflet de ce que nous pensons ou désirons vraiment. S'identifier à elles, c'est s'exposer à une vue distordue de notre réalité psychologique et de notre environnement, c'est préparer le lit de troubles mentaux parfois graves.
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La majorité des personnes passées à l'action après un choix difficile ont tendance à voir positivement l'option retenue. Des psychologues ont appelé cet effet "le modèle du Rubicon", en référence à César qui décida de franchir le Rubicon avec son armée en disant "le sort en est jeté". Les personnes qui n'adoptent pas spontanément ce biais ont intérêt ) centrer leur attention sur les bénéfices du choix et les inconvénients des options délaissées.

L'importance de la polarisation sur des conséquences positives du choix est illustrée par une expérience de Langer, Janis et Wolfer auprès de malades qui avaient accepté une opération chirurgicale, après avoir été informés des avantages et des inconvénients. L'opération ne pouvant se réaliser qu'après un délai de plusieurs jours, la moitié des patients avaient été invités à se répéter systématiquement les effets positifs de la décision chaque fois que les aspects pénibles ou anxiogènes leur venaient à l'esprit. Avant et après l'opération, ces patients ont éprouvé moins de stress que les autres. La différence est apparue nettement dans la demanda d'analgésique et de tranquillisants : 50% des patients du premier groupe en ont demandé, contre 93% dans l'autre.
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