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Citations sur La Bienfaitrice (7)

La salle à manger était une longue pièce étroite avec une grande fenêtre fermant son extrémité ouest, qui donnait sur une parcelle d'herbe, le fossé et les aigles. C'était une étude en chocolat. Papier peint marron, tapis brun, rideaux de reps et chaises cannées marron. Il y avait deux buffets en bois, face à face, peints en marron, avec une collection d'objets divers : un vinaigrier posé là depuis des années, avec des restes de vinaigre séché au fond, des pots contenant autrefois de la moutarde devenue une mixture étrange et sombre, une petite cloche cassée à force d'avoir appelé des serviteurs morts depuis longtemps, un registre des vins vieux d'un quart de siècle, une bouteille de Worcester se vantant encore de pouvoir relever les viandes les plus ternes, une charmante porcelaine de Dresde ornée d'une bergère et d'un berger inlassablement satisfaits d'eux-mêmes et de leur environnement, malgré les années passées dans le froid à se sourire dans le noir.
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Visiblement, Susie avait un motif de plainte valable. Elle avait été inquiète pendant la nuit, après le départ de Hilton, incapable de dormir, et affolée à l’idée qu’elles étaient de pauvres femmes sans défense dans cet endroit perdu. A ce moment-là, elle avait regretté que Dellwig n’habite pas sur place. Le bruit des rats que l’on entendait courir dans le grenier s’ajoutait encore à ses terreurs. Le vent se déchainait sans discontinuer et secouait les fenêtres de sa chambre. Elle l’avait supporté le plus longtemps possible, ce qui était plus longtemps que ne l’aurait supporté n’importe quelle autre femme, et avait fini par frapper au mur mitoyen de la chambre de Hilton. Mais Hilton, emmitouflée dans ses vêtements de nuit jusqu’au cou – toutes les bougies qu’elle avait pu trouver pour faire un feu n’avaient pas bougé de sa chambre pour sauver sa maitresse -, et Susie, désespérée à l’idée de cette nuit qui n’en finissait pas, avait fait un gros effort, prit son courage à deux mains et était sortie la chercher. Pauvre Susie ! Debout, tremblante et pauvrement vêtue devant la porte fermée de sa femme de chambre, à regarder anxieusement la flamme de sa bougie qui menaçait chaque seconde de s’éteindre, seule en plein courant d’air sur le grand palier, affolée par le son de ses propres appels qui se mêlaient étrangement aux craquements de la maison secouée par la tempête, elle était légitimement un objet digne de pitié.
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Anna Estcourt venait d'atteindre vingt-cinq ans, et ses réflexions prenaient un tour pessimiste. Elle commençait à se demander si les agréments contestables de l'existence en peuvent compenser les ennuis trop certains [...].
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"Pas seulement folle, mais incorrecte, fut son commentaire privé. Elle va voir son Bräutigam [Fiancé] en pleine nuit." Même l’idée que le fiancé en question pût être en combustion ne pouvait excuser un tel manquement aux convenances.
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Pendant les journées qui précédèrent leur arrivée, Anna planait dans les nuages. Le mot "extase" est trop faible pour décrire son état. Le temps était radieux et voir la nouvelle vie commencer sous le soleil décuplait son bonheur. Elle n'avait jamais le moindre doute concernant leur bonheur futur, lorsqu’elle se promenait dans la forêt traversée par le soleil , devant la beauté de la mer étincelante, dans la tranquillité de la vie à la campagne, si calme que chaque jour semblait être dimanche.Tout cela ne lui suffisait-il pas? Se lasserait-elle un jour de ces pins, de cette étroite bande de ciel d'un bleu légèrement plus clair à la cime des arbres qui ondulait doucement? Le murmure du vent dans la forêt lui donnait un plaisir exquis, l'éclosion d'une fleur nouvelle, la pure fraîcheur de l'air, toutes ces choses étaient pour Anna pleines de délices. Il ne lui venait pas à l'idée qu'il pût en être autrement pour ses pensionnaires. Lorsque les pauvres femmes épuisées, enfin libérées de leur anxiété et de leur peine, seraient revigorées par la musique et les odeurs de la forêt, il y aurait encore le jardin de l'autre côté de la rue, et les marais parsemés de boutons d'or de l'autre côté de la haie, elle-même déjà verte, puis la mer, avec les barques de pêche qui allaient et venaient, les goélands argentés tournant autour des voiles orange, et les aigles tout là-haut, comme des taches dans l'infini du ciel. Il y aurait aussi les promenades le long de la côte nord, où le vent vif semblait plus frais que dans la forêt, et puis chaque soir, cette maison spacieuse, où tout ce qu'on attendait d'elles était qu'elles fussent heureuses.
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Trudi était encore plus franche avec ses amies dans leur dos que face à elles.
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C'est la seule vie possible pour une femme, dit oncle Joachim avec gravité. Ne me parle pas d'indépendance. De tels mots ne sont pas faits pour la bouche d'une jeune fille. C'est la fierté d'une femme de se tenir près d'un bon mari. C'est sa joie d'être entourée et protégée par lui . Hors du cercle proche de son foyer, il n'y a pas de bonheur pour elle. Les femmes qui ne se marient jamais ratent tout cela.
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