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René Charvin (Autre)
EAN : 9782716705318
184 pages
euredif (30/11/-1)
3/5   4 notes
Résumé :
TABLE DES MATIÈRES :
Les Batteuses d'Hommes.
La Dompteuse. Kasimira.
Krach en amour.
Un duel à l'américaine.
Martscha.
La Hyène de la Poussta.
La dame blanche de Machow
Warwara Pagadine
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Chez La Musardine ont été éditées ces nouvelles (collection "lectures amoureuses"), précédées de Souvenir d'enfance et réflexion sur le roman, qui permettent de comprendre ce qui a obsédé Sacher-Masoch depuis l'enfance : puni par une parente éloignée de son père nommée Zénobie, il s'est forgé cette image de la femme cruelle, vêtue d'une fourrure, qui châtie les hommes de son fouet.
Le volume comprend sept textes : La Dompteuse, Kasimira, Krach en amour, Un duel à l'américaine, Martscha, La Hyène de la Poussta, La Dame blanche de Machow.
La pièce majeure est La Hyène de Poussta. Elle raconte comme la jeune Anna Krauer, issue d'une famille pauvre et rêvant devant les belles vitrines, éveille le désir du baron Steinfeld. Il l'adore, lui fait maintes promesses, lui achète robes et bijoux, lui fait mener la belle vie mais, la troisième année, il se lasse d'elle et l'abandonne pour une femme de son rang qu'il épouse.
Anna Krauer, enceinte, accouche dans un parc et noie son enfant. Elle jure de se venger de lui et de faire payer à tous les hommes.
Elle se fait embaucher dans un cirque et elle devient une cavalière émérite, d'une grande vertu. Les homme se pâment devant elle, mais elle médite sa stratégie. Elle doit devenir puissante et riche pour réaliser sa vengeance. Son identité a changé, comme sa couleur de cheveux : elle sera Sarolta Parkany, femme fatale si belle et si cruelle que les hommes meurent d'amour pour elle.
Cette nouvelle a un goût de comtesse Bathory : on y trouve un château dirigé par une veuve sanguinaire, assistée d'une sorcière et de servantes qui l'aident à assouvir son plaisir. C'est la nouvelle que j'ai préférée, même si les autres ont aussi leur charme. Leur point commun est que la femme est toujours fatale, souvent libre, d'origine hongroise, polonaise, ukrainienne, et qu'elle prend plaisir à fouetter les hommes qui supplient pour être ses esclaves.
Un bémol : l'édition de la Musardine est truffée de fautes. le traducteur (sans doute celui d'époque) n'est même pas mentionné.
Lien : http://edencash.forumactif.o..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Qui l’intéresse, lui plaît, à devenir l’amie qui le dominera, qui lui donnera le délice de souffrir, le rêve du ciel, qui le rendra pareil à ces saints dont la chair se purifiait en d’incessantes macérations, qui le flagellera avec la frénésie d’un bourreau qui s’acharne sur sa victime.
Ensuite, si cette façon de mariage se conclut, l’un et l’autre se retrouvent dans quelque appartement couvert d’épais tapis, tendu d’étoffes où se heurteront sans échos les clameurs et les plaintes. Se déshabiller à demi, s’étendre, le torse nu, sur quelque tapis, tendre ses poignets et ses chevilles à la femme pour qu’elle y rive des anneaux et des chaînes, qu’elle le réduise a l’impuissance absolue. Et les doigts crispés au pommeau d’une cravache, la batteuse use ses forces sur l’être qui est maintenant en sa possession, frappe à tour de bras, frappe encore, frappe toujours, s’affole, se grise de ces cris d’éperdue tendresse, de ces sanglots d’adoration, de ces raies de souffrance qui montent vers sa beauté, de ce sang qui jaillit, qui emplit la chambre comme d’une odeur d’holocauste, a comme un délire sacré, plonge des yeux de flamme dans ces yeux de victime qui la contemplent, qui la dévorent, qui la caressent à travers une buée de larmes, dans cette chair qu’elle sent à sa merci, et dont l’âme tout entière, les pensées lui appartiennent. Et elle voudrait que son faible corps de femme, que ses bras, que ses muscles aient une vigueur formidable, que ses forces s’éternisent, se décuplent, frapper jusqu’à ce qu’il en meure, et retombe près d’elle, le coeur brisé, les prunelles éteintes.
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Avec l’enveloppement de ses bouclettes de soie blonde qui mettaient autour de sa figure de gamine comme une auréole de lumière, son nez malicieux, ses joues veloutées qui se coloraient de brusques rougeurs, ses lèvres qu’entrouvraient des rires de joie et de moquerie, elle semblait à peine féminisée, une enfant plus grande qu’on ne l’est à son âge et qui n’a pas meurtri son coeur ingénu au contact de la vie, effeuillé au vent ses suprêmes illusions.
Seuls, les yeux aux luisances changeantes de pierre précieuse — d’un bleu attirant d’abîme et aussi d’un bleu implacable de ciel d’été — les prunelles qui s’illuminaient, qui se métallisaient, s’imprégnaient de cruautés, de ténébreuses chimères, de perverses souvenances, décelaient quelque détraquement, quelque complication anormale dans les rouages de cette âme simple, charmante de puérile pensionnaire dont la chair virginale sommeille encore impolluée.
Et voici que chacun s’accoudait sur la nappe où courait une débandade de petits verres poisseux, de bouteilles, l’écoutait en un trouble instinctif, s’intéressait à ces dépravations ignorées dont elle se faisait l’apôtre, des mirages d’Eden, de terre promise dans son regard fixe, des séductions dans ses longues mains blanches, souples, impérieuses de sacrificatrice…
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Pendant des semaines, des mois, des années même vous la recherchez plus qu’une autre, vous l’adulez, vous la suppliez en de sentimentales et ferventes lettres où l’on voudrait que les mots épandent des sortilèges, des griseries de parfums et de musiques, soient à l’unisson du désir qui vous aiguillonne sans trêve, de la passion qui vous ronge jusqu’aux moelles comme cette tunique de trahison trempée dans le sang des monstres où se débattait le divin Héraclès, parce que vous l’emportez en de torpides extases, parce que vous lui obéissez, vous acceptez une sorte de servage, vous abdiquez toute volonté, vous vous agenouillez sous le joug qu’elle vous tend de ses doigts prometteurs, vous payez parfois en souffrances, en nostalgiques regrets, en larmes, ce que la trop Aimée vous accorda de béatitudes et d’ivresses !
Mais qu’est ce jeu de corruption où le coeur n’apparaît qu’avili, que souillé, qu’étouffé en de bestiales pratiques, où pour atteindre le but l’on prend la même route que le commun des hommes, que ceux qui sont seulement des forces, qui n’ont aucune étincelle dans le cerveau, que si peu de chose différencie de l’animal, dressé au labeur, où l’on aboutit à l’anéantissement du stupre, que sont ces éphémères voluptés, ces comédies dérisoires à côté de ce que nos âmes inquiètes, inassouvissables, chercheuses ont trouvé, de ces jouissances que nous offrent là-bas les raffinés pour qui la Femme — la vierge — est l’idole souveraine, de ces véritables supplices auxquels ceux-là se condamnent, s’abandonnent pour affirmer leur soumission, pour témoigner leur ferveur !
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Je haïssais et aimais en même temps cette créature qui, par sa force et sa beauté brutale, paraissait créée pour mettre insolemment son pied sur la nuque de l'humanité.
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Mais vous savez ce que c'est que d'être mon esclave. Qui se met en danger y succombe.
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Videos de Léopold von Sacher-Masoch (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Léopold von Sacher-Masoch
Après avoir parcouru l'Ukraine pour y exhumer les grandes mémoires enfouies de l'autre Europe, Marc Sagnol y est retourné au milieu des bombardements pour en contempler les ruines.
Les images et les mots, comme une invitation au voyage, nous plongent dans des mondes évanouis, sur les traces des grands penseurs d'autrefois. Avec lui, on arpente la terre noire de l'Est à travers villes et villages, aux côtés De Balzac, de Joseph Roth en Galicie et Bucovine, de Leopold von Sacher-Masoch à Lemberg-Lviv, de Paul Celan à Czernowitz…
C'est en connaisseur de la philosophie et de la littérature que Marc Sagnol traverse les « terres de sang » abîmées par tous les chaos. Terres qui furent celles de la plus haute civilisation et des plus grands malheurs. Quelle fut la culture juive, jadis florissante en ces lieux, et qu'en a-t-il été de sa disparition dans la Shoah ? Qu'est-il advenu de ces mondes révolus ? Comment penser la tragédie d'hier au regard du drame d'aujourd'hui ? Une plongée dans les siècles pour dire que notre destin se joue d'abord là-bas. Actuelle parce que inactuelle, une grande fresque littéraire. Un récit d'exception.
Germaniste, philosophe, Marc Sagnol est l'auteur de nombreux ouvrages dont Tragique et tristesse. Walter Benjamin, archéologue de la modernité, primé par l'Académie française, ainsi que d'un film sur Paul Celan, Les eaux du Boug.
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