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EAN : 9782277300700
97 pages
J'ai lu (01/01/1999)
  Existe en édition audio
4.03/5   7370 notes
Résumé :
Victor Hugo a vingt-six ans quand il écrit, en deux mois et demi, "Le Dernier Jour d'un Condamné", roman qui constitue sans doute le réquisitoire le plus véhément jamais prononcé contre la peine de mort.
Nous ne saurons pas qui est le Condamné, nous ne saurons rien du crime qu'il a commis. Car le propos de l'auteur n'est pas d'entrer dans un débat mais d'exhiber l'horreur et l'absurdité de la situation dans laquelle se trouve n'importe quel homme à qui l'on v... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (445) Voir plus Ajouter une critique
4,03

sur 7370 notes
Il n'a ni nom , ni crime défini mais dans six semaines , il sera guillotiné .

Hugo fut souvent le témoin d'éxécutions capitales . Toute sa vie , il combattit ardemment la peine de mort . Il écrivit ce court mais intense récit à l'age de 27 ans . Sa parution en 1829 souleva un véritable tollé . Cependant , nombreux furent les pays abolitionnistes ( Colombie , Portugal... ) a lui rendre un hommage vibrant pour leur avoir ouvert la voie . La graine est desormais semée et nombreux seront les porte drapeau de renom ! En effet , Jaures , Dostoievski , Camus , Robert Badinter ( qui réussira à en obtenir l'abolition en 1981 , il ya juste 30 ans ! 30 ans seulement ! ) s'y opposeront farouchement , parfois avec succes...

Le dernier jour d'un condamné est d'une force rare ! L'empathie et l'identification que suscite un tel monologue ne peut laisser insensible . L'on partage les états d'ame d'un condamné sans avenir ; le questionnement d'un sursitaire en proie à la terreur face au chatiment qui lui est réservé loin de ceux qu'il aime et qu'il ne chérira plus ; la torture psychologique engendrée par un compte à rebours désormais inéluctable égrénant les jours , les heures , les minutes beaucoup trop rapidement à son gout . Ah , pouvoir arreter le temps... Et cette question qui ne cesse de le tarauder , quid de la souffrance ?
Le condamné égrenera une palette de sentiments . de l'acceptation a la panique la plus complete en passant par le fol mais vain espoir d'une grace royale . Si Hugo condamne de telles pratiques , il jette également l'opprobe sur tout un peuple qui vient assister à cela comme l'on vient au spectacle . Indécence terrifiante de l'humain qui vient se réjouir de la mort de l'un des siens .

Un theme fort traité magistralement !
Pour peu que vous soyez curieux de ce que l'on peut ressentir dans une telle situation , le Dernier Jour d'un Condamné devrait pleinement répondre à vos attentes ! Pour peu que celles-ci n'excedent pas six semaines...

Chiffres Amnesty International 2010 :
- 23 pays ont procédé à des éxécutions .
- 17833 personnes etaient sous le coup d'une peine capitale .
- Méthodes utilisées : décapitation , électrocution , pendaison , injection létale , fusillade .
- Officiellement , de 714 en 2009 , l'on serait passé à 527 en 2010 .
Officieusement , la Chine aurait éxécuté des milliers de prisonniers en 2010 mais garde le secret absolu sur son application de la peine de mort . le 25 Fevrier 2011 , elle aurait voté un amendement au code pénal qui retire 13 crimes passibles de la peine capitale . Desormais , 55 crimes sont passibles de la peine de mort au lieu de 68...Cynisme quand tu me tiens...
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Victor Hugo - le dernier jour d'un condamné -1831 : Une société civilisée doit-elle faire mourir un condamné ? La loi du talion peut-elle être la seule alternative pour répondre à un meurtre ? le jeune Victor Hugo s'engageait dans cet ouvrage contre le système judiciaire français coupable à ses yeux d'encourager la mise à mort des prévenus par gout du spectacle et du sang. Quarante ans après Maximilien Robespierre qui fut un des plus fervent abolitionnistes de la peine de mort avant de faire lui-même de la guillotine l'outil principal de son régime de terreur, Victor Hugo s'inscrivait comme un des maillons prépondérant d'une chaine de volontés qui mènera jusqu'à la déchéance constitutionnelle de cette peine cruelle sous l'action combinée de Robert Badinter et de François Mitterrand. L'horreur que Victor Hugo ressentait pour ce châtiment transformait ces lignes éprouvantes en un indicible plaidoyer. L'impasse terrible dans laquelle était plongée le condamné était vécue de l'intérieur par le lecteur qui vibrait à l'unisson de sa terreur et de son désespoir. Victor Hugo ne disait rien du crime de son personnage, il n'en disait rien car il ne souhaitait pas justifier l'acte promulgué par une société barbare par un autre tout aussi horrible. L'écriture de Victor Hugo était ici très simple et émouvante. Les sentiments du condamné lors de sa préparation à l'exécution, sa dernière rencontre avec sa petite fille, ses échanges avec l'aumônier chargé de l'assister, tout participait à un sentiment de claustrophobie effarée que ne contrebalançait même pas l'attente d'une grâce qu'on devinait dès le début impossible à obtenir. Bien sur certains nous diront que les affres des victimes valaient celles des meurtriers et que la pitié montrée dans ce livre pour l'assassin aurait dû surtout aller vers elles. Soit mais il est impossible de penser que le futur auteur des misérables ait pu manquer à ce point d'empathie envers des êtres ou des familles frappés par la violence. Quand on voyait le malheureux tenter de gagner du temps pour une minute de survie dérisoire jusque sur l'échafaud on ne pouvait qu'être révolté par l'ignominie de son supplice. C'était là tout le propos de ce manifeste qu'on pouvait considérer comme historique car il faisait figure de précurseur de toutes les pensées humaniste du 19ème et du 20ème siècle... édifiant
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Je ne connaissais de Victor Hugo que les poèmes des Contemplations, c'est donc la première fois que je me penche sur un de ses textes, et quel texte !!!!
Hugo vous prends par la main dès les premières lignes pour accompagner un condamné vers la guillotine ; pendant les six dernières semaines de sa vie, tantôt longues, tantôt courtes, certaines seront teintées d'espoir, les autres de cris et de douleurs.
C'est un texte magnifique qui vous fait vous rappeler qu'il y a seulement un peu plus de trente ans, on votait l'abolition de la peine de mort. C'est aussi un texte qui vous rend fière, quelque part, au fond, de faire partie des pays l'ayant abolie, un peu tard par rapport aux souhaits d'Hugo, mais plus tôt que d'autres.
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Comme un cri de révolte et d'indignation lancé à la face de la société de 1827, ce récit est bref et coupant ; il claque à l'oreille et dans l'esprit de ceux qui l'entendent et le lisent.

Manifeste contre la peine de mort, plein d'audace et d'humanité, "Le dernier jour d'un condamné" garde aujourd'hui encore toute son actualité et pose les mêmes questions métaphysiques sur le droit de vie et de mort et sur l'usage que les hommes en font.

Alors que Hugo est très jeune au moment de la rédaction de cette oeuvre, on sent déjà entre ses lignes la grandeur de l'homme exceptionnel, du poète cérébral, de l'artiste engagé, de l'intelligence humaniste. Bien des années plus tard, à l'heure de la maturité, Hugo traitera à nouveau avec brio le thème du bagne dans "Les Misérables" et offrira à Jean Valjean cette seconde chance capitale que la société refuse aux condamnés, et lui ouvrira ainsi la voie de l'expiation, de la réhabilitation, du don de soi, en un mot, de l'humanité.
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Victor Hugo n'a que vingt-sept ans quand il publie Le dernier jour d'un condamné mais a déjà assisté à des exécutions capitales qui l'ont profondément ému. Elles sont probablement à l'origine de son engagement contre la peine de mort. Avec emphase et pathos le grand poète nous fait ressentir l'horreur de la sanction. Au fil des heures le condamné, qui imagine son horrible fin et livre ses pensées torturées, nous inspire de la pitié. Il n'est pire souffrance que les tourments psychiques, imaginer un supplice est souvent pire que de le vivre.

Pour donner une forme d'universalité à son plaidoyer, à aucun moment Victor Hugo ne nous renseigne sur le véritable crime du condamné. Il s'agit de parler de la souffrance de tout homme qui se retrouve devant ses juges, afin d'inciter ceux-la à plus de clémence et d'humanité pour qu'ils renoncent à la peine capitale. Et cela quel que soit le crime, aussi horrible fut-il, pour ne pas répondre à la barbarie par la barbarie. Une grande cause, hélas toujours d'actualité, magnifiquement défendue par ce poète qui, longtemps après sa mort, continue de parler juste.
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Citations et extraits (520) Voir plus Ajouter une citation
Ils disent que ce n'est rien, qu'on ne souffre pas, que c'est une fin douce, que la mort de cette façon est bien simplifiée.
Eh ! qu'est-ce donc que cette agonie de six semaines et ce râle de tout un jour ? Qu'est-ce que les angoisses de cette journée irréparable, qui s'écoule si lentement et si vite ? Qu'est-ce que cette échelle de torture qui aboutit à l'échafaud ?
Apparemment ce n'est pas là souffrir.
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Tout est prison autour de moi ; je retrouve la prison sous toutes les formes, sous la forme humaine comme sous la forme de grille ou de verrou. Ce mur, c'est de la prison en pierre ; cette porte, c'est de la prison en bois ; ces guichetiers, c'est de la prison en chair et en os. La prison est une espèce d'être horrible, complet, indivisible, moitié maison, moitié homme. Je suis sa proie ; elle me couve, elle m'enlace de tous ses replis. Elle m'enferme dans ses murailles de granit, me cadenasse sous ses serrures de fer, et me surveille avec ses yeux de geôlier.
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C'était un baladin condamné pour vol. Il y eut une rage de battements de mains et de cris de joie. Les galériens y répondaient et c'était une chose effrayante que cet échange de gaietés entre les forçats en titre et les forçats aspirants. La société avait beau être là, représentée par les geôliers et les curieux épouvantés, le crime la narguait en face, et de ce châtiment horrible faisait une fête tranquille.
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Se sont-ils jamais seulement arrêtés à cette idée poignante que dans l'homme qu'ils retranchent il y a eu intelligence, une intelligence qui avait compté sur la vie, une âme qui ne s'est point disposée pour la mort ? Non. Ils ne voient dans tout cela que la chute verticale d'un couteau triangulaire, et pensent sans doute que pour le condamné il n'y a rien avant, rien après.
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Pas malade ! En effet, je suis jeune, sain et fort. Le sang coule librement dans mes veines ; tous mes membres obéissent à tous mes caprices ; je suis robuste de corps et d'esprit, constitué pour une longue ; oui, tout cela est vrai ; et cependant j'ai une maladie, une maladie mortelle, une maladie faite de la main des hommes.
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