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Critiques sur le theme : humour (66)
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Pico Bogue, tome 2 : Situations critiques

Lecture Jeune, n°131 - septembre 2009 - Pico Bogue mène une enfance tranquille aux côtés de ses parents et de sa soeur Ana-Ana. Il nous fait part, dans de petits sketches, de ses réflexions sur la vie avec une logique et un esprit en décalage avec son âge. Inévitablement drôle, souvent poétique et parfois étrange, ce petit garçon ne manquera de susciter rire et émerveillement mais aussi questionnements.
Rien qu'en regardant la couverture, on y pense immanquablement, mais à la lecture de cette bande dessinée scénarisée par la mère et dessinée par le fils, cela devient évident : il y a quelque chose de Sempé. le trait, les aquarelles fines et la poésie qui se dégage de cette épopée à travers l'enfance rendent cet album très original. Pico Bogue est immédiatement reconnaissable avec ses cheveux roux en bataille. Pour reprendre les propos de l'auteur : « Ces histoires s'adressent à tous ceux qui veulent bien rire de la vie que nous menons. Et à tous les âges... et j'espère que les petits à qui il manque encore certains mots et certaines notions harcèleront les adultes pour qu'on leur explique. » Thomas Bailly
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Du vent dans mes mollets (BD)

Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - Rachel a neuf ans et, depuis une semaine, elle dort tout habillée, avec cartable et affaires de gym pour ne pas être en retard à l'école. Alors sa mère l'envoie chez Mme Trebla, « une dame qui parle avec les enfants et qui, après quelques dessins, arrive à les convaincre de se mettre en pyjama le soir, d'enlever leur cartable et leurs chaussures avant de se coucher à l'intérieur des couvertures. » Suivent neuf séances désopilantes chez la psychologue au cours desquelles Rachel médite sur l'amour, la mort, Barbie et la politique, avant qu'un triste épilogue ne vienne frapper le lecteur qui ne s'attendait pas à voir la mort s'introduire dans ce récit faussement naïf et vraiment hilarant. Raphaële Moussafir a toujours souhaité que son texte devienne une bande dessinée. Elle a choisi elle-même l'illustratrice, qui dessine une Rachel à la fois expressive et dynamique, oscillant entre rire et désarroi, caprice et cruauté. Si le trait est parfois un peu caricatural, il n'est jamais redondant par rapport au récit et il acquiert, dans les dernières pages, une plus grande subtilité, jouant habilement du cadrage et de l'échelle pour accentuer la fragilité de l'enfant, éprouvée par le deuil. Perdue dans une page tapissée d'herbes vertes, une petite silhouette résiste au chagrin, debout. Et plus loin, les poings serrés, recroquevillée, isolée dans un noir chagrin, l'enfant semble minuscule et sans défense, parmi les fleurs tendres d'un tissu Liberty. « Je suis restée longtemps sans rien dire, la tête posée sur les genoux de maman, en regardant le tissu de sa jupe qui restait le même alors qu'Hortense était morte. Je me suis dit que j'aurais bien aimé être un morceau de tissu », confie Rachel, dans une page où illustration et narration se mêlent pour souligner avec finesse le fil psychanalytique du récit. Charlotte Plat
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Le journal d'Aurore, Tome 3 : Rien ne va plus

Lecture Jeune, n°131 - septembre 2009 - Aurore n'a rien perdu de son mauvais caractère dans ce troisième et dernier tome, où elle relate son quotidien alors qu'elle est désormais en classe de 2de. Pour le plus grand plaisir des lecteurs, elle porte toujours lettres qui tente désespérément de lui donner goût à la littérature, sa petite soeur Sophie qui s'avère très bonne cuisinière, son groupe de musique Blanche-Neige et les sept nains, dont elle est le leader, etc. À 15 ans, Aurore commence à voler de ses propres ailes et l'amour pointe le bout de son nez. Une vie (trop) remplie qui rend difficile la rédaction de son journal.
Ce dernier volet est réussi et on se surprend à rire à de nombreuses reprises, notamment lorsqu'Aurore partage ses analyses littéraires impertinentes comme elle le fait pour La Princesse de Clèves : « Je pense que ce livre est très intéressant pour une jeune fille qui est soit déjà mariée, soit amoureuse, soit très proche de sa mère, soit à la cour d'une famille royale, soit morte depuis plus de trois cents ans. Dans mon cas, je suis vivante et ma famille n'est pas royale du tout. » Enfin, l'auteur en profite pour distiller çà et là une critique à l'égard des détracteurs de la littérature jeunesse, notamment lorsqu'Aurore prend plaisir à lire Des fleurs pour Algernon, ce que réprouve son professeur estimant que ce n'est pas de la littérature... Un dernier tome qui défend les oeuvres pour la jeunesse, drôles, impertinentes, légères et modernes. Anne Clerc
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Dom Juan ou Le festin de pierre

Lecture Jeune, n°129 - mars 2009 - Cette transposition de la pièce de Molière en bande dessinée, suivie du texte intégral, a pour ambition de faciliter la compréhension de l'oeuvre. Il suffit de comparer la tirade de Sganarelle, sur le tabac, et le portrait qu'il fait de Dom Juan, avec sa traduction graphique, pour saisir l'efficacité du procédé. En effet, un découpage judicieux de la tirade, éclairé par un dessin expressif quoique manquant d'originalité, plonge immédiatement le lecteur au coeur de l'intrigue. Les techniques de la bande dessinée sont ainsi mises à profit intelligemment et le lecteur parvient, sans peine, jusqu'à la fin de l'acte V. Plans larges, gros plans, plongées et contre-plongées, zooms, champs et contrechamps participent à la mise en scène de la comédie. Quand le texte seul nécessite des compétences de lecteur confirmé, la bande dessinée s'avère très efficace car elle permet de visualiser ce qu'il faut imaginer. Ainsi le sermon que Dom Louis adresse à son fils silencieux (acte IV, scène 4) est traité en plans fixes. le père, de dos, s'adresse à Dom Juan dont les mimiques traduisent tour à tour l'indifférence, l'ennui, l'agacement, l'exaspération. À conseiller aux lecteurs que rebute la confrontation aux textes classiques. ? Colette Broutin
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Le Cycle des épées, tome 3 : Epées et brumes

Lecture jeune, n°124 - Quoique récompensé à diverses reprises par les prix Hugo et Nebula, décernés chaque année aux meilleurs récits de science-fiction, Fritz Leiber est surtout connu pour son Cycle des épées, dont le premier récit a paru aux États-Unis en 1939 et le dernier à la fin des années 80. Oeuvre majeure de la Fantasy (ou plus précisément de la « sword and sorcery »), à ranger aux côtés du Seigneur des anneaux de Tolkien, du Cycle de Terremer de le Guin et du Cycle d'Elric de Moorcock, le Cycle des épées compte sept volumes, dont les cinq premiers viennent d'être réédités dans une nouvelle traduction (et sous de vilaines couvertures) par Bragelonne. À travers les aventures de Fafhrd et du Souricier gris, tout un univers merveilleux s'offre à nous : celui de Nehwon et de l'inoubliable cité de Lankhmar, point de départ de nombreuses intrigues. le Cycle des épées tient du récit picaresque, mettant en scène une galerie de personnages hauts en couleur : malfrats, sorciers et guerriers souvent peu recommandables, parmi lesquels nos deux héros. Gros buveurs, séducteurs impénitents et philosophes à leurs heures perdues, Fafhrd et le Souricier gris, liés par une amitié indéfectible et leur goût du danger, ne sont, au fond, que deux grands romantiques avides d'exploits. Alternant textes courts et histoires longues, l'auteur use d'une plume alerte, n'hésitant pas à jouer sur de nombreux registres (humour, fantastique, horreur, tragédie…). Une occasion pour le jeune public de découvrir un grand classique. Éric Peltier
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Zappe tes parents

Lecture jeune, n°124 - Danny a honte de sa famille, entre un père ex-rock star déchue, une mère absente et des frères et soeurs insupportables, il se prend à rêver d'une autre vie. Aussi, quand une agence spécialisée, ZTP (Zappe Tes Parents), propose de lui trouver une autre famille, il tente sa chance ! Mais ce qu'il ne sait pas encore, c'est qu'il devient l'acteur principal d'une émission de télé-réalité. Après Fille ou garçon (Gallimard, 2005, « Scripto » voir LJ n°115) Terence Blacker se lance dans une nouvelle comédie rocambolesque de prime abord, mais peu importe puisque le suspense est maintenu. le récit de Danny, à la première personne, entrecoupé des interviews a posteriori des différents protagonistes, permet de multiplier les points de vue et assure une certaine dynamique à la fiction. Malgré quelques invraisemblances, la lecture est facile et attrayante, sans ambition, mais drôle. ? Juliette Buzelin Réseau de lecture : sur le même thème, on pourra conseiller le film avec Jim Carey, The Truman show (1998), où le personnage est l'acteur d'une émission de télé-réalité depuis sa naissance. Juliette Buzelin Zacharie a honte de son père et de sa mère, adeptes de naturisme et de produits « bio » en tout genre. Cette année, il est bien décidé à ne pas aller en vacances avec eux et il échafaude le projet de partir avec son meilleur ami Maxime. Dans la première moitié du roman, la distance se creuse ostensiblement entre Zacharie et ses parents… Il imagine même qu'ils sont extraterrestres ! D'ailleurs, ils n'ont que des amis « comme eux » ! Dans son journal, Zacharie consigne ses doutes et finit par constater que s'il ne partage pas les valeurs de ses parents, il peut néanmoins compter sur leur tendresse et leur présence. Ce roman aborde le quotidien d'un adolescent : les problèmes familiaux et scolaires, les relations conflictuelles entre élèves et professeurs. L'ouvrage se veut également une critique féroce de notre société. Entre un humour grinçant et des personnages « décalés », l'auteur revisite avec dérision, le sentiment d'étrangeté fréquent chez les adolescents et source de questionnement sur leur filiation : ces parents sont-ils les miens ? Laurence Guillaume
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La Loi du roi Boris

Lecture jeune, n°121 - Parce qu'il s'ennuie, le roi Boris cherche querelle au royaume voisin. Il rédige une déclaration de guerre, mais son ministre Mettemberg lui fait remarquer qu'il a mal orthographié l'adverbe « évidemment », avec un « a » central en place du « e ». Piqué au vif et influencé par son précepteur Moutrin, le roi dirige sa colère vers un nouvel ennemi : la voyelle « e ». Il interdit à ses sujets d'employer ce « trait impur » à l'oral comme à l'écrit, sous peine de terribles sanctions. Tandis que la population se perd en synonymes et périphrases, la résistance s'organise, avec à sa tête Mettemberg, officiellement renommé Mottomborg. Moutrin, incapable de traduire ses oeuvres dans la langue qu'il a initiée, prend la fuite. Boris rend enfin justice à son ministre. Une nouvelle question le hante désormais : à quoi sert le zéro ? Ce petit roman servi par des illustrations croquignolettes propose une interrogation amusante sur les rapports entre langage et liberté. Il permet au jeune lecteur de prendre conscience qu'il existe mille manières d'exprimer une même idée. Au gré d'une intrigue simple mais bien rythmée, les discours autorisés privés de « e » succèdent aux dialogues des résistants, qui suppriment les autres voyelles. Les personnages sont hauts en couleurs, du roi fantoche au ministre épris de justice, en passant par le précepteur prétentieux. Plus qu'un exercice de style, voilà une lecture plaisante, humble et pleine d'humour. Cécile Burgard
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Le Chat du Rabbin, Tome 5 : Jérusalem d'Afrique

Lecture jeune, n°121 - Quel plaisir de retrouver les truculents personnages du Chat du Rabbin ! L'épicurien rabbin Sfar, sa fille la pulpeuse Zlabya, qui mérite mieux que son austère de mari, le chat surtout qui retrouve ici la parole et nous régale de ses aphorismes et commentaires, à la manière d'un choeur antique. Plus inspiré que dans son précédent album, Joann Sfar leur adjoint de nombreux personnages tout aussi pittoresques : un peintre juif ashkénaze débarqué de Russie dans une caisse de livres, un Russe blanc décadent qui a fui comme lui le régime soviétique, enfin le cheikh Sfar, musicien, cousin du rabbin et cependant musulman. Tout ce petit monde décide de partir à la recherche de la Jérusalem d'Afrique, en Ethiopie. Commence alors une expédition digne de la Croisière noire, où nos protagonistes rencontrent successivement l'intégrisme musulman dans un campement de Touaregs (les juifs d'Ethiopie ne vaudront guère mieux), le racisme primaire chez un Français réfugié en Ouganda, la bêtise au Congo belge en la personne d'un reporter prétentieux (excellente parodie de Tintin !), l'amour pour finir entre notre peintre et une splendide jeune femme noire. Joann Sfar délivre ici un message de tolérance qui s'adresse à tous, avec un talent et un humour d'une grande finesse. le second degré est omniprésent, dans les illustrations souvent référentielles (le peintre russe ressemble au Petit Prince) et le texte savoureux. le trait se fait tour à tour luxuriant, dépouillé, parodique ou érotique selon les situations. Les grands adolescents devraient adorer. Anne Lanchon
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La Loi du roi Boris

Lecture jeune, n°121 - Un roman court et bien troussé, à l'humour jubilatoire, en hommage aux prouesses verbales de Georges Perec et de l'Oulipo. Pour le plus grand plaisir du lecteur éberlué, la loi du roi Boris s'étend progressivement à tous les dialogues. Et les « e » de se perdre... La contrainte du lipogramme provoque de surprenantes créations et conduit à des périphrases loufoques : ainsi un mari n'a-t-il plus de femme mais un « patron à jupon » ! La fable pointe toutefois derrière la farce. La tyrannie de Boris aboutit au règne sanguinaire de l'absurde. Ceux qui prononcent la lettre interdite perdent un doigt et dans le silence on médite l'assassinat du dictateur. L'humour noir s'avère plus inquiétant qu'il ne paraissait d'abord. Cette fantaisie décidément féroce rappelle d'autres traques sanglantes, bien réelles et proches de nous. Charlotte Plat
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Le Chat du Rabbin, Tome 5 : Jérusalem d'Afrique

Lecture jeune, n°121 - Nous voici repartis avec le chat du rabbin, qui pour l'occasion a retrouvé la parole. Toujours iconoclaste et irrévérencieux, il parvient dans cet épisode à dédramatiser des situations ou des discours d'intolérance, car il s'agit bien de cela : les intolérances religieuses (chacun s'y reconnaîtra !) et leur absurdité. Les personnages nous sont connus : les vieux sages pas si loin d'une certaine philosophie de la vie, le jeune rabbin extrémiste, son épousée qui se languit. le nouveau venu est un juif de Russie qui les mène vers la Jérusalem d'Afrique puisque telle est la quête. Il sera le catalyseur de toutes les dérives du culte. Les gros plans sont superbes et les couleurs choisies chaudes, le trait tremblant de Joann Sfar nous montre des visages floutés mais des regards qui en disent long. le chat, omniscient tel un garde-fou, nous renvoie sans arrêt à notre humanité. Un grand bonheur de lecture, pas facile en raison de la densité du texte et du dessin, mais à conseiller vivement ! Michelle Charbonnier
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Une épatante aventure de Jules, tome 5 : La q..

Lecture jeune, n°120 - Avec la série des Jules inaugurée en 1999 (L'imparfait du futur), Émile Bravo se démarque des auteurs contemporains de bande dessinée jeunesse. Féru de sciences, il n'hésite pas à mêler sérieux et fantaisie. Sa « ligne claire » rappelle celle du grand Hergé, mais contraste avec les ambiances décalées qu'il aime créer. Dans Les épatantes aventures de Jules, Emile Bravo prend plaisir à explorer des thèmes scientifiques comme le voyage dans l'espace, le clonage, la spéléologie ou la mort prématurée. Ce cinquième tome, différent des premiers, évoque davantage les états d'âme du héros qui doute de son père, de la religion, ne supporte plus la bêtise de son frère, les disputes de ses parents… Les jeunes lecteurs devraient se reconnaître aisément. Un regret toutefois : l'arrivée d'extraterrestres rend la fin de l'album peu crédible. Sonia Seddiki
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Papa et maman sont dans un bateau

Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - La famille Doinel est aux prises avec les difficultés d'une société contemporaine en crise. Marc, le père de famille et gérant d'une entreprise doit faire face au rachat de son groupe par une filiale hollandaise. Nadine, institutrice tente tant bien que mal de suivre à la lettre les instructions du Ministère de l'Education nationale. Leurs deux enfants sont eux aussi en proie aux tourments propres à leur âge. Charlie, l'adolescente complexée, se réfugie dans les mangas et son petit frère Esteban, doit faire face aux quolibets de ses camarades. le tout sur un rythme trépidant qui laisse peu de temps à cette famille pour se réunir autour de la table et parler. Pourtant, un rêve commun les rassemble : une yourte mongole, quelque part en Normandie. Marie-Aude Murail excelle dans l'art de séduire son lecteur et sait qu'elle n'est pas lue que par les adolescents. Aussi elle multiplie les références et les clins d'oeil qui plairont aux plus âgés de ses fans : des personnages de Truffaut, des références à l'actualité politique, etc. Et elle surprend également en insérant des courts résumés des mangas lus par Charlie, qui en est férue ! L'auteur critique nos vies trépidantes, qui poussent à l'individualisme et la tentation de fuir les grandes villes pour une vie à la campagne, souvent fantasmée. Cette famille ordinaire mais totalement atypique devient attachante et le lecteur aimerait les rejoindre à table le temps d'un petit-déjeuner ! Un bémol concernant le dénouement et le compromis choisi par l'auteur : la famille Doinel découvre les joies de la vie dans la yourte, le temps des vacances. le cliché des citadins trouvant le bonheur dans la nature n'est donc pas évité... Anne Clerc
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Oasis dans le Pacifique

Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - Bienvenue chez les Topete ! Une famille mexicaine gentiment déjantée, particulièrement douée pour se mettre dans le pétrin ! Pepe, le fils, collectionneur de croûtes de cicatrices et cancre irrécupérable, nous fait partager les aventures rocambolesques de ses proches avec la légèreté de son regard d'adolescent. Flora, sa soeur jumelle, voit la vie en noir « gore », passionnée par l'horreur en général et les « serial killers » en particulier. La mère, plutôt effacée mais digne, tente de sauver les apparences et d'ancrer la famille dans la « normalité ». Et enfin, le véritable héros du livre, Pepe senior, le père, bouillonnant d'idées farfelues, totalement incompatibles avec la routine d'un emploi stable et sérieux, comme celui, par exemple, de kiwi en peluche pour animer le stand de primeurs d'un supermarché. Enchaînant les échecs, menacé par le chômage, le père déniche enfin « le » bon plan : quitter le Mexique pour une destination tenue secrète, où éclot une société nouvelle, écologique et égalitaire - la Pangée. Après une sélection des plus « équitables », notre famille, rebaptisée Mondragon pour des raisons esthétiques, débarque sur l'île rêvée qui va se révéler être une décharge ambulante, gérée par un dictateur ! Les Topete - Mondragon ne sont pas au bout de leurs surprises : de l'euphorie à la désillusion, jusqu'à la catastrophe finale, ils vont passer par moult péripéties, plus fantastiques et hilarantes les unes que les autres. Chaque page de ce roman fourmille d'idées et de détails loufoques, brossés avec un humour grinçant qui ravira les amateurs du genre. Mais au-delà du divertissement, la satire de la société mexicaine et du régime totalitaire, engendré par l'utopie, lui confère une dimension universelle. Nikoleta Bouilloux-Laffont
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Blaise, tome 1

Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - Pour fêter leurs quarante années d'existences, les éditions Glénat ont décidé de publier quarante nouveaux auteurs, parmi lesquels Dimitri Planchon, qui inaugure par la même occasion la toute nouvelle collection « 1000 feuilles » avec le personnage de Blaise. Blaise est un jeune garçon au physique ingrat, flanqué de parents qui ne savent que faire de leur rejeton. L'adolescent évolue au gré des discours blasés que lui servent les adultes. Il adopte une attitude impassible, mais son regard, entre perplexité et étonnement, n'est pas sans cacher une réflexion naissante. Dimitri Planchon utilise la technique du photomontage et crée un graphisme original : les personnages « figés » contrastent avec le cynisme de leur propos. L'aspect général de la bande dessinée laisse penser que les protagonistes évoluent dans un monde qui pourrait être celui des années 70. Mais les discours des parents font directement référence à notre actualité. Ainsi, l'auteur pose le décor d'un monde désuet, voire décadent, faisant fi du progrès prôné par nos sociétés. le style graphique de Dimitri Planchon, qui s'appuie sur une technique qu'on pourrait penser démodée, renvoie à l'univers des Têtes à claques, série québécoise à succès sur la toile, où les personnages subissent le même processus de fabrication. S'ajoute à cela un humour noir qu'il manie à merveille. Blaise devrait éveiller chez nos jeunes lecteurs, un début de réflexion politique. Elise Hoël
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Ne désespère pas, Gilbert

Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - Gilbert, la quarantaine, vit avec son père un quotidien réglé au millimètre. Aussi, lorsque ce dernier meurt, sa vie est totalement chamboulée. Gilbert pense un instant pouvoir profiter de cette liberté, mais rapidement, la solitude lui pèse. Il adopte un chat qu'il retrouve bientôt écrasé sur la route, un chien qui aboie nuit et jour au point que ses voisins lui imposent de s'en séparer, un cochon qui finira dans son assiette, un lapin, un furet, une fleur... Une femme qui lui donnera un enfant avant de rejoindre le cimetière où se trouvent enterrés ses compagnons d'infortune. Gilbert se retrouve seul avec son fils qu'il tente à tout prix de préserver des dangers de la vie. Emprunt d'un humour cinglant, cet ouvrage ne laisse pas insensible. Car sous l'apparente bonhomie du récit, Gro Dahle interroge l'essence même de la vie. Réglée comme du papier à musique, celle de Gilbert n'a rien d'exceptionnel. Elle est au contraire tristement monotone, réduite au point que ceux auquel il s'attache sont nommés de manière impersonnelle : il appellera ainsi son chien « chien », son fils « fils »... À l'inverse, rien de monotone du côté de l'image, Gro Dahle multiplie les pistes de lecture en offrant une proposition graphique extrêmement riche. Aux paysages photographiques, vues satellites, tapisseries aux motifs géométriques qui constituent les seconds plans, se superposent sous la forme d'encadrés, des partitions de musique, des planches d'histoire naturelle, des panneaux de signalisation, des portraits photographiques. L'existence de Gilbert est absurde et le lecteur s'en amuse. Elise Hoël
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