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Critiques sur le theme : montagnes (6)
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On était des loups

Au coeur des montagnes hostiles et sauvages s'est installée une famille : un couple, Liam et Ava, et leur petit garçon de cinq ans, Aru. Mais un jour, alors que Liam est parti repousser la présence menaçante d'un loup, un ours s'attaque à Ava et Aru. Ava réussit à protéger son enfant mais meurt des suites de ses blessures. Liam et Aru se retrouvent alors seuls. de nature sauvage, Liam s'était jusqu'ici très peu occupé de son fils, happé par la chasse et ce besoin absolu de vivre en solitaire dans les montagnes. Il décide donc de confier Aru à son oncle et à sa tante, mais le voyage à dos de cheval ne va pas se passer comme prévu ...
A travers ce sublime roman sur la paternité, Sandrine Collette dépeint magnifiquement la façon dont un homme farouche et asocial devient un père aimant et viscéralement attaché à son fils. Cette histoire intense est un tour de force littéraire, car l'autrice, bien que faisant le portrait de deux taiseux, décrit avec expressivité et profondeur toutes les émotions qui les traversent. Aru et Liam échangent à peine quelques phrases, mais par les regards, par quelques mots brefs, par une commune sensibilité, ils se comprennent intimement . « On était des loups » est aussi un très beau roman sur la Nature, impitoyable envers les humains.
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Le Mur invisible

En une nuit, la narratrice du Mur invisible se retrouve coupée du monde, dans le pavillon de chasse des amis chez qui elle passait quelques vacances. A peine a-t-elle le temps de s'interroger sur la mystérieuse paroi transparente apparue soudainement tout autour de la forêt ou sur la raison pour laquelle toute vie semble figée derrière celle-ci : il faut commencer à s'organiser pour survivre.

Entre la robinsonnade et le récit post-apocalyptique, le roman de Marlen Haushofer s'offre d'abord comme une chronique austère de la vie dans les bois, qui implique chaque jour de chasser, cueillir ou cultiver sa subsistance. Au-delà, le rapport de la narratrice à sa solitude contrainte esquisse un éloge de la vie en retrait de la société des hommes, et peut même se lire comme une ode à l'émancipation féminine.
Lien : https://balises.bpi.fr/Conte..
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Hors gel

Été 2056, quelque part dans un village d'altitude. Lucie vit seule dans une grange d'alpage quand sa soeur jumelle qu'elle n'a pas vue depuis 30 ans ressurgit dans sa vie. Une soeur fantasque, magnifique et destructrice à l'image du glacier dominant la vallée et qui menace de rompre, emportant tout sur son passage. le roman est fait d'aller-retours entre présent, au temps d'un régime écologique autoritaire, et passé, décrivant une progression inexorable vers la démesure et la folie.
En s'inspirant de la catastrophe de Saint-Gervais-les-Bains de 1892, Emmanuelle Salasc (Emmanuelle Pagano qui a abandonné son pseudonyme) nous offre un drame familial et écologique poignant. Comme dans ses précédents romans, l'eau est partout présente, porteuse de rédemption et de destruction, et se matérialise dans une écriture fluide qui construit deux magnifiques personnages de soeurs à la fois fusionnelles et opposées, comme deux images inversées de la montagne qui les surplombe.
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L'île haute

Pendant l'hiver 1943, Vadim, jeune fils asthmatique d'un cordonnier juif, est envoyé à la montagne sous l'identité de Vincent Dorselles, le fils des patrons de sa mère. Dans un hameau au-dessus de Chamonix, Vincent découvre, émerveillé, un monde nouveau : les longues marches dans la neige, les travaux des champs, et la montagne, majestueusement perchée comme une île haute au-dessus de la vallée. Il est accueilli, comme un des leurs, par une famille de montagnards au grand coeur - la généreuse Blanche, Albert le boiteux, le vieux Louis – et par la jeune Moinette qui lui sert de guide et de complice. La vie s'écoule, paisible, ponctuée seulement par la naissance d'un veau, la fonte des neiges et la transhumance. Au début, la guerre semble ici très lointaine, et les souvenirs de Vincent s'estompent : l'étoile jaune, la fuite de son père, la disparition de ses cousins.
Ce roman-paysage de Valentine Goby est une ode magnifique à la montagne et à la vie dans ces contrées escarpées. Avec un style précieux et ciselé, des descriptions chatoyantes, d'humbles personnages finement dessinés et une attention poétique aux micro-événements, les trois chapitres décrivent délicatement l'avancée de trois saisons à travers les yeux enchantés d'un enfant déraciné. Cet émerveillement communicatif masque presque, pour un temps, le sombre contexte historique du roman.
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Aulus

Dans ce premier roman, la narratrice dresse le portrait d'Aulus-les-Bains, petite station thermale nichée au creux des montagnes pyrénéennes comme tant d'autres bourgades perdues, de celles qui semblent indifférentes au brouhaha du monde. Tandis que son père restaure un hôtel délabré, elle observe : la lumière changeante au gré des heures, l'église, les bâtiments, le va-et-vient des habitants, leurs préoccupations et notamment les élections municipales qui arrivent. Dans de courtes scènes à la fois tendres et moqueuses, c'est tout un monde à l'abandon qui se dessine avec précision, le boucher opiniâtre, l'épicière intransigeante, l'artiste du village dont la mémoire décline.
Bien au-delà du charme pittoresque et désuet de ce décor montagnard, de la nature environnante et des êtres qui continuent de l'habiter, ce texte envoûtant magnifie la simplicité d'un lieu, la lenteur et la fragilité d'un effacement. En préparant ses randonnées, en aidant son père qui s'acharne à réhabiliter une vieille bâtisse croulante, et dont la relation est décrite avec une juste et émouvante pudeur, la narratrice nous offre le plaisir d'un pas de côté - ce regard avisé sur ce qu'on ne voit plus ou presque. L'écriture précise et sensuelle de Zoé Cosson capte les palpitations d'un monde qui disparaît, s'efface discrètement, à bas bruit. Il faut bien du talent pour lui redonner vie.
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Sans jamais atteindre le sommet

Fasciné par les Alpes depuis sa plus tendre enfance, Paolo Cognetti a fait de la montagne le moteur spirituel de ses voyages et de son écriture. Pour ses quarante ans, il décide d'embarquer pour les terres isolées du Népal, sur les traces du Léopard des neiges de Peter Matthiessen, son livre de chevet. Au coeur des hauts sommets de l'Himalaya, c'est une véritable expédition qui s'organise, composée d'amis, de guides, de porteurs et de mulets. Sur plusieurs centaines de kilomètres, entre vallées et cols, Paolo Cognetti éprouve la beauté des paysages arides, le mystère des présences animales, les rencontres fugaces avec les habitants, en même temps que ses propres limites physiques. En partageant sa route, il nous fait le récit contemplatif d'un voyage où le chemin compte bien plus que le sommet. C'est tout l'art de Cognetti, dont la limpidité porte la montagne à l'essentiel.
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