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Après La Supplication en 1998, sur la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, Svetlana Alexievitch publie en 2013 La Fin de l'homme rouge, exceptionnel recueil de témoignages d'anciens citoyens soviétiques, récompensé du Prix Nobel de littérature en 2015. La journaliste et écrivaine biélorusse y exerce son art de transformer les expériences individuelles en littérature et retrace l'histoire de la chute de l'URSS dans les années quatre-vingt-dix et ses conséquences jusqu'aux années deux-mille, du point de vue des vies minuscules. Si, selon l'autrice, « seul un Soviétique peut comprendre un Soviétique », on approche au plus près l'expérience de la peur, de la faim, de l'espoir du début des années quatre-vingt-dix et de la désillusion qui lui a succédé. Sans jamais porter de jugement sur les personnes qu'elle interroge et leur histoire, elle se fait chambre d'enregistrement de la mémoire collective et nous aide à mieux la comprendre.

Scientifique renommée, Susan Svendsen maîtrise les lois de la physique en même temps qu'un super pouvoir : celui de susciter la sincérité chez ses interlocuteurs. Rompue aux confessions et aux interrogatoires, elle a vaillamment fait son chemin dans un monde d'hommes et acquis une solide réputation. Mais le jour où sa famille se retrouve aux prises avec la justice, Susan se voit contrainte de mettre son don au service d'un ancien haut-fonctionnaire déterminé à percer le secret d'un groupuscule gouvernemental actif dans les années 1970. Soutenue par ses proches, elle se trouve alors embarquée dans une glaçante enquête, révélant une société mondialisée au bord de l'implosion. Thriller politique, écologique et familial, le pouvoir de Susan se lit comme une série haletante menée tambour battant par ses héroïnes hors-normes (et sacrément badass !) Face aux dérives du capitalisme et de l'hyper-individualisme, Peter Høeg alerte sur l'avenir d'un monde qui court à sa propre perte.
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Pendant des siècles, les tsiganes bulgares ont dressé les ours. Jusqu'aux années 2000, il était courant de voir un ours se produire sur les places publiques des villes balnéaires. Après l'entrée de la Bulgarie dans l'Union européenne en 2007, cette pratique devient illégale. Une ONG crée alors une réserve pour les animaux libérés et rassemble toutes les conditions pour que les ours retrouvent leurs instincts naturels. Malgré ces efforts, les animaux continuent à se dresser sur deux pattes et à ""danser"".
Szablowski recueille la parole de tous les protagonistes de cette histoire, selon les règles de l'école polonaise du reportage littéraire : sans aucun commentaire direct. Cette parole témoigne d'une rupture importante à l'intérieur des sociétés est-européennes dans la période postcommuniste. Une histoire qui prend une tournure symbolique quand, dans la deuxième partie de son livre, l'auteur fait le parallèle avec les situations de la vie quotidienne. C'est le rapport de chacun à la liberté qui se trouve explicité grâce à ce détail de l'histoire culturelle des pays de l'est passé quasiment inaperçu.

Ce mardi 11 septembre, dès l'aube, William et Lucy reçoivent un message de leur père qui leur annonce sa mort prochaine. Alors qu'ils se rendent au travail - à l'aéroport de Boston pour William, dans le World Trade Center pour Lucy -, ils ignorent que ce drame intime deviendra dans la journée une goutte d'eau face aux événements qui vont submerger le monde. Résolument moderne, Fanny Taillandier place ses personnages au coeur d'une narration éclatée vertigineuse, qui se superpose à la profusion des images filmées des attentats.

Au-delà de l'individuel, au-delà du spectacle médiatique qui fige le monde, Par les écrans du monde scrute l'éclatement de tous les récits politiques de la fin du siècle. Un roman-choc, à placer aux côtés de l'insurpassable l'Homme qui tombe, chef d'oeuvre de Don DeLillo, parmi les textes importants sur le 11 septembre.
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Ecrit dans la tumultueuse Amérique des années 1960, cet essai autobiographique analyse les mécanismes de discrimination et de domination blanche. Puisant dans sa propre expérience d'homme noir, James Baldwin dissèque brillamment un système oppressif et violent dans lequel l'institution - à commencer par l'Eglise et l'Ecole - reproduit et perpétue une idéologie raciste. Dire cette servitude, l'écrire, c'est commencer à s'en défaire, c'est vouloir simplement être noir sans se faire taper dessus. L'appel de Baldwin est incandescent, il est urgent aussi, comme l'ultime avertissement que Dieu lança à Noé.
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