Quand j'étais gamin, à l'école primaire, un professeur décida de créer une sorte de bibliothèque dans la classe. Il l'avait achalandée, sans doute de ses propres deniers, et les livres avaient été disposés sur les tablettes des fenêtres. Chaque élève devait payer un franc pour pouvoir en emprunter un. C'est là que j'ai rencontré Bob Morane.
A seize ans en classe dite de "poésie", un autre enseignant nous demanda de réciter une poésie au choix devant la classe. Comme j'avais horreur de ce type d'exercice, j'en ai choisi une très courte de Raymond Queneau. C'est là que j'ai compris la puissance de ce mode d'écriture.
Quelques années plus tard, je m'ennuyais beaucoup dans une ville de province où je logeais pour mes études. Dans une grande surface où je perdais mon temps, j'ai acheté un livre de poche qui m'avait l'air intéressant. C'est là que j'ai été subjugué par Jean Ray.
Et puis j'ai lu de la science-fiction, Simenon, San Antonio et Bukowski...
Maintenant, comme dirait Queneau : "Bon dieu de bon dieu que j’ai envie d’écrire un petit poème" ...