le_chartreux

Enfant, je grandissais dans le tumulte et la douceur farouche d'une banlieue que d'aucun aurait étiquetée de "rouge". La rue était source d’une simplicité bienveillante, d’une large mixité sociale ainsi que d’une grande richesse quant aux origines, il est vrai, assez diverses du voisinage.
En effet, les immigrés de l’intérieur - Auvergne, Franche-Comté, Bourgogne, Bretagne, … - étaient aussi nombreux que nos amis de l’extérieur…
Ainsi, la rue était devenu le lieu de grandes joies et d’aussi grandes découvertes, certes toutes très intéressantes mais aussi fort dangereuses.
Ma mère n'était pleinement rassurée que lorsque j’arrivais enfin à la maison. Et quand je dépassais le temps à priori imparti pour parcourir à pied la distance qui me séparait du collège, soit deux kilomètres, je savais que son inquiétude montait d’un cran et que sa rate tournait au court-bouillon, enfin, c’est ce qu’elle affirmait.
Et puis un jour vint la solution ; mes performances sportives étant assez limitées - surtout en matière de football - j'avais trouvé une intéressante alternative qui allait sans doute me sauver de ce contexte délicat... Cette commune possédait une bibliothèque municipale étonnante que je me mis à fréquenter assidûment...